mardi 26 décembre 2017

Les chûtes de Zarzis.

Après une longue période de décès familials, de peinture de la voiture et aussi à cause des intempéries et des eaux investissant les terres marécageuses, Boughmiga c’est décidé cette fois à sortir aux endroits carrossables juste après de grandes pluies. Il parvint quand même à la cote et longea le bout de plage, jonchée, d’objets divers rejetés par les vagues de la dernière tempête. Bien sur, comme à chaque fois, il était choqué et révolté par les restes des naufragés de l’émigration clandestine par mer et constatait amèrement l’ampleur du drame. En revenant, pour faire l’autre sens de la plage, sur deux kilomètres au moins, il y avait des eaux qui affluaient vers la mer avec un bruit important et des écumes blanches. Des eaux de la dernière série de pluies, s’étaient accumulé et cherchent leur chemin vers la méditerranée. Une grande quantité, que Boughmiga avait trouvée le deuxième jour avec le même débit, sans pouvoir la traverser. Laissant cette direction pour quand les eaux s’assèchent, il alla prospecter un autre endroit, à l’affût des traces des ancêtres communs à touts les humains. Labouré juste dernièrement entre les journées de pluies et malgré le fait qu’il l’avait visité une trentaine de fois sur une période de quinze années, où, il trouva des meules cassées, des broyons divers, du silex, une tête d’armure prestigieuses, des lames aiguisées….Boughmiga espéra toujours trouver encore des objets surtout après les labours, les vents, le passage des moutons et aux reflets du soleil. En effet, cette fois aussi, il put remarquer un beau broyon et la moitié d’une grande meule. De belles trouvailles dans le sens des attentes et de la logique. Ce ne fut qu’en rentrant à la maison qu’il eut l’idée que puisque la meule avait une cassure en deux visiblement récente, alors l’autre moitié reste encore sous le sable, ce qu’il ira chercher à sa première sortie. Suivre les traces de ses pas, ce jour là, ferait l’affaire pour localiser l’endroit dans les terres labourées. Ainsi, on peut dire, que cet endroit, avec un peu de silex, beaucoup de meules, avec presque rien de poterie ancienne, aurait servit les paléo supérieur pendant une courte période pour enfin servir de « home sweet home » à l’homme relativement moderne entre vingt et dix milles ans, juste avant la maîtrise de la poterie. Ainsi, dans son mouvement non stop, Boughmiga, avec les silex pour couper la viande, les lamelles pour écorcher le poisson, les têtes d’armures pour tirer sur les gibiers, les meules pour faire de la farine de grains divers, des broyons pour écraser les fruits et les grains, les écailles d’œufs d’autruches pour la consommation, des coquillages marins désossés…..se demande encore comment ses amis potentiels, ses frères et sœurs….ne l’avaient pas prier « Wallahi, Wallahi » à manger avec eux et partager leurs pitances. La prochaine fois peut être, en allant chercher l’autre moitié de la meule, mais comme en dit chez nous «il vaut mieux attendre qu’espérer ». Lihidheb Mohsen 25.12.17

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