samedi 26 septembre 2020

Promenade des émigrés....

 



Corniche Béni fetaiel Souihel 3 Zarzis.


                  Sur une initiative de l’association des Tunisiens de l’île de France, qui avait déjà fait une première au même endroit pour le financement et l’installation de l’éclairage public d’une grande partie de cette zone ciblée, un dossier architectural vient d’être déposé à l’intention des parties concernées comme la municipalité, la Sonede, la Steg, les Télécoms, l’Onas…, afin d’en prendre connaissance et avaliser ce projet d’embellissement et d’aménagement de mille huit cent mètres linéaires de la plage. Il parait que l’endroit serait pris en main sérieusement par la consolidation de la jetée en créant des trottoirs, de aires de repos, des espaces pour les arbres et la végétation, des endroits susceptibles de recevoir des familles d’estivants ou l’animation artistique et folklorique….

                  De cette façon et aussitôt les travaux exécutés, l’endroit serait totalement transformé en boulevard de promenade et de loisirs ouverts pour tout le monde. En face de la grande concentration urbaine de Zarzis nouvelle, disponible pour tous les touristes populaires de l’intérieur du pays, ce boulevard moderne, serait un aboutissement naturel pour un village d’oasis marin.

                   Avec son président, Si Béchir Msallem, originaire de la région, l’association des tunisiens à l’île de France, ne manque pas de nous surprendre par l’ampleur de ses interventions dans le paysage de la région, et surtout la concrétisation de ses projets dans les délais normaux. Il propose l’appellation de cet endroit, la promenade des émigrés, une dénomination assez juste, malgré et paradoxalement, le fait que les cotes de Zarzis étaient aussi des points de départ de la migration clandestine vers le nord. Un rapprochement, qui terminerait aussi, dans un sens ou un autre, le coté social, associatif et humanitaire de l’approche et du projet.

 

Architecte Mr Youssef Lassoued.

Association des Tunisiens de l’île de France.

Narration Lihidheb Mohsen 26.09.20

 N.B.   En deux mille douze, une grande fête avait été organisé sur cette même plage lors de l'inauguration de l'installation de la lumière au bord de la mer. Un grand diner auquel toutes les obédiences politiques avaient participé dans un climat convivial et sincère. Maintenant, le projet va aussi dans les mêmes sentiments d'amitiés entre les peuples, au point de vouloir l'appeler "ici, mieux qu'en face", en comparaison avec les plages de Lampeduza, vers laquelle, encore et encore, des milliers de jeunes partent clandestinement, pendant que la pays et la région, ne sont pas inhospitalier, si ce n'était l'acculturation extrême de toute une génération. Effectivement et en vérité, "ici, mieux qu'en face".

vendredi 25 septembre 2020

Le palmier de Djerba.

 

                 


Depuis des années, j’observe ce palmier, de saison en saison, et comment, il avait deux, deux plants, presque au sommet, en effet, avant que les tailleurs de la mairie, par un coup de machette, coupèrent la tête de l’un d’eux, une décapitation malheureusement fameuse un peu plus loin près du fort. On arrivait sur l’endroit, Boughmiga junior et moi, quelques fois avec d’autres petits neveux, une fois pour se baigner, une autre fois pour se reposer à son ombre et une fois, c’était pour gouter de ses dates tombées sur les pierres. Dés le début, la multiplication de cet arbre dans les airs, était belle, surtout au bord de la mer, regardant d’en haut les centaines de piétons, les estivants, les touristes internes, les Libyens, les joggeurs, les enfants à courir à droite et à gauche, comptant les oiseaux marins ou contemplant les petits poissons des pêcheurs à la ligne la plateforme en bois.

                   Cette fois, de passage, pour voir un bateau de migrants échoué sur la plage et vérifier si ce drame aurait laissé des restes, des indices manifestes, tout en ruminant ma colère, refusant les souffrances des pauvres, le dictat des nantis, l’injustice dans le partage des chances et la violence organisée contre les hommes du sud. Alors, juste alors, le petit palmier haut perché au sein de sa mère, au bord de la mer, me tendit, un petit régime, fruité, succulent, pendant jusqu’à la portée de mes mains…enfin, un beau geste d’amitié et de convivialité entre l’être et son ambiant. Ce n’était pas l’un des régimes politicards pourris, mais une poignée de main…en plein dans le mouvement de la vie. Merci mes amis.

                                              Lihidheb Mohsen 19.09.20

jeudi 17 septembre 2020

Parfaire, le développement inégal.

 


                 



Pour une approche lucide et conséquente, au sujet de la lecture approximative de la région du sud-est du bled, qui pourrait servir à mieux comprendre les tenants et les aboutissants d’une réalité complexe aux compromis accumulés et souvent iniques, Boughmiga, met la main dans la soupe bouillante « Dchicha » pour dire la vérité.

                  Région semi-aride, avec un littoral affecté favorablement par la fraicheur de la mer, vivant initialement des produits de la terre et de la pêche, pour étendre les activités vers le commerce, les services et la manufacture. La grande oliveraie de Zarzis, les oliviers pluri centenaires et vieillissants de Djerba, suivi par une grande plantation d’oliviers récente à Bengardane, étaient la base de l’économie locale et dans quelques régions, une monoculture affectant le cheptel par le manque des espaces de pâturages. Jusqu’aux années quatre-vingt, la culture des céréales dans la région de Choucha était florissante avant qu’elle ne soit prise temporairement sous la tutelle de l’Etat à cause de stupides conflits tribaux. Il faut dire que cette activité avait été consolidé depuis le colonialisme pour alimenter ses troupes toujours en guerres, au point d’encourager les paysans aux labours et de dresser un silo à grain au port de Zarzis. Plusieurs personnes avaient vu des ponts de charrettes pleines de grains ou de foin, de bateaux à voiles chargés, verser leur produit à la STB, société tunisienne des blés parait-il.

                  En plus de ces activités de bases, soit agriculture, pêche, cheptel, chaque région avait trouvé sa vocation pour créer un plus additionnel en faisant du commerce équitable extra muros jusqu’aux villes Algériennes, pour les Djerbiens, ou aller travailler dans les cafés et restaurants de Tunis et constituer un tremplin pour d’autres migrations vers le nord, pour les Akkara, ou encore exploiter les opportunités fournies par la proximité des frontières, pour les gens de Bengardane, quant à Médenine et Béni Khedache, la maigre culture, le cheptel et une certaine bureaucratie naissante, avaient fait le nécessaire, tout en restant en marge relative du mouvement. Plus tard, c’étaient les apports fragiles du tourisme et des services médicinaux, qui avaient fait un boom éblouissant et malheureusement sensible à la conjoncture. Mais pour souligner les actions les plus importantes de la région, durant ces derniers temps, on peut dire que, la sortie du Djerbien sur le monde pour faire du commerce et accumuler des biens, les grandes exploitations oléicoles et la ruée vers la mer des Akkara, la fixation d’une grande masse d’argent volatile en plantation d’oliviers dans la région de Bengardane…, restent les plus fructueux, authentiques et intégrées.

                  Pendant qu’on connait celle de Djerba, la migration massive des gens de  Zarzis, constitue désormais un élément important dans l’apport de devises, l’ouverture sur le monde, la diversité humaine et la verticalité des rapports. Déplorant son manque d’impact sur la culture, le savoir-faire, l’éducation et l’essor des régions d’origine, la troisième génération parait promettante et comblerait certainement ce déficit comportemental fâcheux. Il y a bien des régions qui avaient failli à la vague de migration, Beni-Khedache, Médenine, Bengardane, Sidi Makhlouf…et paradoxalement aussi au tourisme, mais on ne peut discuter le développement naturel qui reste toujours en fonction de la réalité propre et authentique.

                  On connait maintenant, la tendance auto-suffisante des uns, le narcissisme des autres, l’hégémonie bureaucratique de certains, ou le jusqu’auboutisme de bien d’autres…, pour dire, que la discrimination positive, le ralentissement des uns pour que les autres les rattrapent, les envies rétrogrades, les références aux idées étrangères, les instrumentalisations des services publics comme les aéroports, les ports, les postes frontières, les déchetteries régionales, les minerais, les hydrocarbures, les administrations officielles pour des chantages immoraux…., ne pourront jamais remplacer une cohésion économique et sociale, où les plus nantis par la nature ou le facteur humain, seraient des têtes de ponts, pour ramener le reste des régions vers une mise à niveau graduelle, cumulative, juste et naturelle.

                        Des manifestations de désarrois, qui ne pourraient aboutir, que par l'évolution normale des ressources locales, l'exploitation des potentialités de la région et éviter à touts prix, les méga-projets suspicieux ou les grandes idées idéalistes. Autrement, ces villes florissantes, seraient lamentablement engloutis par un  gigantisme flamboyant mais contre productif, faisant ombrage et occultation, de toutes les acquis architecturaux et humains.

                    Ainsi, les cris au feu de part et d’autre, la martyrisation émotive des régions, la fuite en avant aveugle, l’auto confinement social à siroter les avantages supposés appartenir à tout le monde…ne peuvent émouvoir et toucher les valeurs accumulées du sud-est, celles du labeur, de la solidarité, de la lucidité et de la paix.

                                                                                Lihidheb Mohsen 10.09.20