jeudi 17 septembre 2020

Parfaire, le développement inégal.

 


                 



Pour une approche lucide et conséquente, au sujet de la lecture approximative de la région du sud-est du bled, qui pourrait servir à mieux comprendre les tenants et les aboutissants d’une réalité complexe aux compromis accumulés et souvent iniques, Boughmiga, met la main dans la soupe bouillante « Dchicha » pour dire la vérité.

                  Région semi-aride, avec un littoral affecté favorablement par la fraicheur de la mer, vivant initialement des produits de la terre et de la pêche, pour étendre les activités vers le commerce, les services et la manufacture. La grande oliveraie de Zarzis, les oliviers pluri centenaires et vieillissants de Djerba, suivi par une grande plantation d’oliviers récente à Bengardane, étaient la base de l’économie locale et dans quelques régions, une monoculture affectant le cheptel par le manque des espaces de pâturages. Jusqu’aux années quatre-vingt, la culture des céréales dans la région de Choucha était florissante avant qu’elle ne soit prise temporairement sous la tutelle de l’Etat à cause de stupides conflits tribaux. Il faut dire que cette activité avait été consolidé depuis le colonialisme pour alimenter ses troupes toujours en guerres, au point d’encourager les paysans aux labours et de dresser un silo à grain au port de Zarzis. Plusieurs personnes avaient vu des ponts de charrettes pleines de grains ou de foin, de bateaux à voiles chargés, verser leur produit à la STB, société tunisienne des blés parait-il.

                  En plus de ces activités de bases, soit agriculture, pêche, cheptel, chaque région avait trouvé sa vocation pour créer un plus additionnel en faisant du commerce équitable extra muros jusqu’aux villes Algériennes, pour les Djerbiens, ou aller travailler dans les cafés et restaurants de Tunis et constituer un tremplin pour d’autres migrations vers le nord, pour les Akkara, ou encore exploiter les opportunités fournies par la proximité des frontières, pour les gens de Bengardane, quant à Médenine et Béni Khedache, la maigre culture, le cheptel et une certaine bureaucratie naissante, avaient fait le nécessaire, tout en restant en marge relative du mouvement. Plus tard, c’étaient les apports fragiles du tourisme et des services médicinaux, qui avaient fait un boom éblouissant et malheureusement sensible à la conjoncture. Mais pour souligner les actions les plus importantes de la région, durant ces derniers temps, on peut dire que, la sortie du Djerbien sur le monde pour faire du commerce et accumuler des biens, les grandes exploitations oléicoles et la ruée vers la mer des Akkara, la fixation d’une grande masse d’argent volatile en plantation d’oliviers dans la région de Bengardane…, restent les plus fructueux, authentiques et intégrées.

                  Pendant qu’on connait celle de Djerba, la migration massive des gens de  Zarzis, constitue désormais un élément important dans l’apport de devises, l’ouverture sur le monde, la diversité humaine et la verticalité des rapports. Déplorant son manque d’impact sur la culture, le savoir-faire, l’éducation et l’essor des régions d’origine, la troisième génération parait promettante et comblerait certainement ce déficit comportemental fâcheux. Il y a bien des régions qui avaient failli à la vague de migration, Beni-Khedache, Médenine, Bengardane, Sidi Makhlouf…et paradoxalement aussi au tourisme, mais on ne peut discuter le développement naturel qui reste toujours en fonction de la réalité propre et authentique.

                  On connait maintenant, la tendance auto-suffisante des uns, le narcissisme des autres, l’hégémonie bureaucratique de certains, ou le jusqu’auboutisme de bien d’autres…, pour dire, que la discrimination positive, le ralentissement des uns pour que les autres les rattrapent, les envies rétrogrades, les références aux idées étrangères, les instrumentalisations des services publics comme les aéroports, les ports, les postes frontières, les déchetteries régionales, les minerais, les hydrocarbures, les administrations officielles pour des chantages immoraux…., ne pourront jamais remplacer une cohésion économique et sociale, où les plus nantis par la nature ou le facteur humain, seraient des têtes de ponts, pour ramener le reste des régions vers une mise à niveau graduelle, cumulative, juste et naturelle.

                        Des manifestations de désarrois, qui ne pourraient aboutir, que par l'évolution normale des ressources locales, l'exploitation des potentialités de la région et éviter à touts prix, les méga-projets suspicieux ou les grandes idées idéalistes. Autrement, ces villes florissantes, seraient lamentablement engloutis par un  gigantisme flamboyant mais contre productif, faisant ombrage et occultation, de toutes les acquis architecturaux et humains.

                    Ainsi, les cris au feu de part et d’autre, la martyrisation émotive des régions, la fuite en avant aveugle, l’auto confinement social à siroter les avantages supposés appartenir à tout le monde…ne peuvent émouvoir et toucher les valeurs accumulées du sud-est, celles du labeur, de la solidarité, de la lucidité et de la paix.

                                                                                Lihidheb Mohsen 10.09.20

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