dimanche 4 novembre 2012
Guerguebia
Guargabia
Aujourd’hui j’ai décidé de descendre sur Gargabia, une sorte de croisade, de croissade, de reconquista, de razzia, de rush for the land, de débarquement …, une descente anthropopulus, sur les espaces naturels de mes grands parents les « Boughmiga néanderthalensis » dans la région de Zarzis. En effet, tôt le matin, en tenue de combat, l’armada se mit en marche de conquistador sous des nuées de brouillards venant du nord. J’ai commencé par constater un monticule dans le relief et comme d’habitude les bulldozers ont déjà fait leur affaire en trouant partout et défigurant l’endroit à la recherche de trésors qui n’existent que dans les fantasmes des fossoyeurs du patrimoine. Des trous béants parsemaient l’endroit et je frissonnais à l’idée d’y tomber car je ne serais retrouvé qu’après une semaine au moins. Un peu plus loin, un puits aménagé, source de vie et de survie cette fois, était certainement creusé depuis très longtemps à même la terre car seul son col supérieur était bétonné sommairement. Juste devant ce puits, deux bassines bâties en pierre pour desservir les animaux, moutons, chèvres, chameaux… en eau potable. J’ai eu dans mon esprit un smiley pour les gens qui trouèrent la terre pour en faire sortir la vie. La Guerguebia est une appellation descriptive de l’endroit en forme de « meule » entouré de lacs salées de toutes les cotés, ce qui fait sa fréquentation humaine était un peu rare à travers les âges. Un ami m’avait dit qu’il y aurait les restes d’une église introuvable dans cette région sur la base d’anciens écrits parlant du prêtre de Guerguebia. Toutefois, il y a un endroit juste à coté au nom de « Moussalla » (l’autel de prière en arabe) et la correspondance serait probable. De toutes les façons, c’est la préhistoire qui me préoccupe et j’en suis mordu à mord. Pourtant il m’a fallu « cavaler » dur pour trouver quelques rares silex taillés. Le premier, une sorte de lamelle-tête-d’armure était blottie dans le lie d’un petit courant d’eau de pluie. Plus loin au milieu de cette meule, un petit olivier résistait encore dans ce désert et tout autour, j’ai pu récolter quelques lamelles fines certainement utilisé pour dépecer les poissons qui étaient abondants dans le lac salée juste en face appelé « Sebkhet el Maleh » et qui était lié à la mer de Alouane. Il commençait à faire chaud pour un début de novembre, quand je me suis trouvé au fond de ce relief de collines et vallons pierreux et inhospitaliers, et dû prendre une bouteille d’eau dans mon sac en quittant la voiture pour faire le rayon à explorer. J’ai pris aussi mon bâton car on parle de sangliers sauvages, de loups et de chiens sauvages…et les ossements de moutons dévorés ça et là renforcent mes réserves. Rien, Nada, Nichts, … à part quelques scarabées qui se chamaillaient en chaleur, ou de gros crickets, qui sautillaient dés que je m’en approche comme pour me guider vers un destin inconnu. Mais comme vous commencez à reconnaitre le flair de « Boughmiga le néanderthalien » pour tout ce qui concerne ses ancêtres…j’ai déniché un endroit abrité des vents du nord sur le flan d’une colline juste en face du lac sus nommé… où j’ai trouvé un joli biface aux deux tiers sous le sable, des bouts de meules, quelques silex grossièrement taillés vraisemblablement au paléolithique, des pierres broyons, des nucléus, des tranchants avec toutes sortes de pierres… C’était un endroit de quelques dizaines de mètres carrés, dont les contours étaient complètement déserts et sans les moindres traces de vie humaine. Entretemps, j’ai « biglé » « zyeuté » un autre flan de colline qui me parait intéressant et promettant, mais il n’était pas dans le rayon de mon périple et je n’ai plus la force de supporter cette énorme fatigue et cette chaleur. Très prochainement, j’irai explorer cet endroit et les autres dans la région. Livingstone, Magellan, Ibn batouta, Christophe Colomb, Ulysse….auraient toujours une pensée favorable et reconnaissante de « Bouhgmiga le néanderthalien ».
Lihidheb mohsen
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