mercredi 20 novembre 2013
Douz Boughmiga days Open
Douz plage…de l’histoire.
Juste en face de la foire, sur Douz plage, de cette mer de dunes de sable, aux vagues soyeuses, berceuses et confortables, navigable à dos de chameaux écumants de vie, d’endurance et de patience, je pédalais seul, après que mon ami Hédi m’avait indiqué vaguement la direction d’éventuels foyers préhistoriques. Avec mon bâton de berger, je m’enfonçais entre les monticules pendant que des mastodontes d’engins sportifs sautaient presque au dessus de moi, dans un vacarme assourdissant. Des motards casqués et masqués, avec des yeux de cyclopes au dessus de la tête pour surveiller le parcours et retracer l’itinéraire, pétaradaient en rejetant un nuage de sable derrière eux comme des jets skis marins. De petites caravanes de touristes chameliers, me croisaient de temps à autres entre les dunes, se balançant en avant et en arrière, au gré du mouvement des dromadaires. Des aéroplanes piquaient sur moi me prenant pour un Rommel ou Montgomery surpris sans escorte… Malgré le vacarme ponctuel et sans effet quelconque sur la faune et la flore, puisqu’il n y a que du sable, tant que cette animation se fait sur une aire délimitée et sans effet majeur de pollution…c’était agréable et charmant, dans une sorte de convivialité entre le consistant et le néant, entre le calme et le turbulent, entre la lumière et l’éblouissement. Plus loin, en navigateur solitaire, borné et quelques fois suicidaire, j’ai quand même trouvé quelques débitoires de silex, qui confirmèrent l’existence humaine pendant la préhistoire dans cette région. Heureux de ma découverte, aux limites de mes forces et mes provisions en eau, j’ai rebroussé chemin pour revenir un autre jour et m’enfoncer plus loin dans le Sahara.
En effet, le lendemain, accompagné par une jeune et jolie Romaine, Sonia, membre du Jury des DDD13, nous avons piqué droit sur mon dernier point répertorié pour en partir vers l’intérieur du désert. Il n y avait pas beaucoup d’affluence humaine ce jour là, à part quelques cinéphiles qui nous survolaient grisés par les couleurs, les espaces, les formes et la fraîcheur de l’altitude au dessus d’un oasis respirant la vie, la paix et la quiétude.
Sur une terre de sable et de sable et encore du sable à vue d’œil, sans végétation ni verdure, j'ai constaté soudain, un papillon blanc étalé sur le dos, entrain de se faire agresser par une grosse fourmi qui le piquait au bas de l'abdomen. Mais après une longue observation, nous avons constaté, Sonia et moi, que le papillon se laissait chatouiller par la fourmi et ne bougeait que quand elle s'y mette, dans une sorte de jeu érogène fort sympathique.
A trois kilomètres de Douz, nous avons trouvé l’endroit indiqué et entreprîmes de le prospecter tout en indiquant à ma compagne la façon de s y prendre selon Boughmiga le Néanderthalien. Elle a progressivement pris de l’efficacité et surtout la passion des trouvailles et me suis dit, voilà encore quelqu’un de mordu pour son histoire et celle de ses ancêtres primitifs, innocents, peu agressifs, et admirablement intégrés dans leur milieu. C’était en majorité des lames et lamelles et des bris de débitage passager, avec des techniques revenant aux paléolithiques inférieur et moyen. J’ai aussi constaté des ossements découverts par le vent, sur une place qui j’ai signalé plus tard sur une carte improvisée, ainsi que deux endroits très intéressants, fraichement dénudés par les sables et contenant des indices hétérogènes de silex, de bris d’œufs d’autruche, de tessons et de pierres brulées. A ce stade, devant l’émotion et le devoir de déclaration et partage, nous avons appelé au secours et Ahmed, de l’association, nous rejoigna, motorisé, avec la caméra pour constater et repérer les endroits. Aussitôt fait, et puisque il commence à faire très chaud, j’ai eu l’idée d’épargner à Sonia la marche et rentrer avec Ahmed sur la mobylette modifiée pour les dunes, mais à deux ce n’était pas possible. D’ailleurs, effectivement, elle avait trouvé le chemin de retour beaucoup plus long que l’allée, malgré l’euphorie et la joie de cette expédition Don Quichotienne d’un Boughmiga et une Romaine.
Plus tard, à Douz, j’ai livré mes trouvailles sélectives à l’asso, à coups de mesures et photos, et une carte approximative du topo, avec la promesse de revenir, me baigner et m’investir dans les dunes de mes ancêtres et les espaces de ce bien être.
Ainsi en parallèle avec le Douz Doc Days 13, commencèrent le Douz Boughmiga Days Open.
Lihidheb mohsen éco artiste Zarzis 08.11.2013
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