dimanche 31 décembre 2017
Des records dans le record.
mardi 26 décembre 2017
Les chûtes de Zarzis.
dimanche 24 décembre 2017
Portraits et sagesse 113
mardi 12 décembre 2017
Portraits et sagesse 112
lundi 11 décembre 2017
La chute collective
lundi 20 novembre 2017
Portraits et sagesse 111
mardi 31 octobre 2017
Drôles de boules à l'école.
Portraits et sagesse 110
lundi 30 octobre 2017
SOS Save Our Souls.

jeudi 5 octobre 2017
Birmil oktouber
mercredi 4 octobre 2017
Portraits et sagesse 109
mardi 3 octobre 2017
Le dernier souffle de sagesse.
Il vient de nous quitter, au gré du vent, avec le temps, le dernier souffle de sagesse commune, acquise à travers les âges, par les diverses intégrations des valeurs locales et de la religion, par l’acceptation de tout ce qui vient d’ailleurs tout en restant authentique grand comme la montagne, par des compromis sans compromissions et par l’action non stop au dessus de la mer et de la terre…. Tout en négligeant le spécisme homme femme, le linéaire patriarcal et réducteur, redonnant à la sagesse son véritable souffle de vie, humain et eternel, c’était une brave qui vient de nous quitter, après une courte période de souffrance et de sénilité. Rgaya Jouini Msallem, épouse d’Abdeslam Msallem, d’une famille modeste de l’oasis maritime de Souihel, était la dernière des vieilles femmes qui s’affirmaient dans une société d’homme, dans un matriarcat de fait au milieu d’un comportemental collectif rural et traditionnel. La vie n’était pas facile, car il fallait composer avec ce qu’offrait la terre dans un climat aride et les possibilités d’exploitation de la mer toute proche. L’oasis était aussi à la rescousse pour subvenir aux besoins des locaux et entre la culture du sorgho et la cueillette des dates pour les hommes et le bétail, il y avait beaucoup à faire. Bien sur, ces éléments de survivance limite, avaient aussi attiré des réfugiés politiques et économiques Libyens ainsi que plusieurs familles de l’intérieur désertique poussées par la sécheresse et la pauvreté. Ici, il faudrait souligner que les habitants de la région, Accara, avaient une relation particulière avec les tribus de Tataouine, qui était normale ou presque avec les tribus Toizines de Bengardane et très modeste avec les Ouderna de Médenine. Des convois de chameaux chargés de dates allaient chaque saison vers l’ouest et le bétail des Jlidett venait aussi passer la période de l’été pour se rafraichir dans l’oasis maritime. Dans cette ambiance, Si Abdeslam, comme touts les autres, allait aussi aux éponges aux prairies fertiles des fonds marins de iles Kerkennah et quelques fois, avec la grande famille, allait au labour et le moisson sur le littoral de la Choucha. Il n y avait pas de riche dans cette petite communauté et les rares féodaux s’étaient convertis automatiquement en Cheikhs, notaires ou parmi les notables. Toutefois, par prédisposition morale et aussi à cause de sa proximité à la mosquée du quartier, il joua un rôle très important de piété et de bonne conduite, sans zèle ni sauts d’humeurs. Les valeurs communes étaient parvenues à un haut niveau de maturité où la fusion entre le religieux, l’éthique et l’action, était totale, ce qui permit une sorte de sagesse acquise, légitime et intégrée. On ne parlait pas de foi, mais on pratiquait ses croyances partout, faisant les prières, sur les lieux de travail même, sur le bateau, dans les pâturages, aux lieux de la moisson….dans une sorte d’action automatique qui évite de parler et de prêcher ce que tout le monde sait, le bien et le mal. Dans ce contexte, Béchir Msallem, le fils ainé de Rgaya, raconta comment une femme étrangère de l’intérieur du pays, était venu voir sa mère dans sa hutte à faire la cuisine du soir, déclarant que ces enfants n’avaient pas mangé depuis deux jours et comment Rgaya, sans hésiter avait versé tout le repas de couscous dans le drap de la femme et lui souffla de ne rien dire et rentrer avec auprès de ses enfants. Grâce à une vie de confiance, d’humilité et sagesse réciproque, il lui avait suffit de dire à son mari Si Abdeslam et toute la famille, que malheureusement le repas s’était renversé par terre accidentellement, ce que tout le monde avait accepté humblement. « Allaghaleb, Maktebich, Ya Si Abdesslem » était une formule suffisante à cet acte de solidarité et de bon voisinage.
Tout en saluant très fort ce genre d’attitudes naturelles, foncièrement conviviales et humaines, on ne peut décrire assez le milieu de vie de Rgaya, pour comprendre les caresses de ce dernier souffle de sagesse. Elle était la fille de la fameuse Nehya Lihidheb et avait un fameux beau frère, le mari de l’une de ses trois sœurs, appelé O’mor Lassoued, très connu pour son caractère joyeux et souvent humoristique, au point d’être citer dans les petites histoires locales. Avec seulement de filles, sans garçon pour assurer la filiation linéaire familiale, ce qui était une situation particulière pour la mentalité féodale encore prédominante autrefois. Une fois, on l’avait surpris en train de haranguer son mulet quand il labourait la terre, en disant « Err, alaan oummalik issabaa. ». Ce qui voulait dire que puisque le terrain appartenait à la famille de Rgaya donc sans héritier male, il insultait poliment les sept ayant droit soit, les trois filles, leurs trois maris dont lui-même et la mére Néhya, par équité peut être. Une autre fois, il travaillait à la pêche aux éponges en tant que rameur, avec plusieurs du village, et ils devaient aller vers les mers de Sfax ou celles de Tripoli, pour trouver des fonds marins exploitables. Comme toujours les mers de la Lybie, étaient sous exploitées et les Accara, faisaient souvent des incursions de travail jusqu’à Zouara, Zawia, Tripoli…mais cette fois, ils furent appréhendés par la douane de Zouara et mis carrément en prison. A plusieurs dans la même cellule, chacun parlait de ses préoccupations et souffrait visiblement cette entrave à la liberté et cet empêchement majeur, pendant que Si O’mor, qui n’avait pas laisser grand-chose dehors, qui n’avait que des filles mariés hors de sa responsabilité, ne faisait qu’aller et venir dans la cellule, en souriant et en soupesant la porte en disant « Malla Beb, Malla Blenz ». Quelle porte, comme elle est blindée, quelle serrure come elle est forte, des remarques que ses Co détenus avaient pris comme une provocation sympathique en face de leurs inquiétudes majeures.
Ainsi, pour la mémoire de Rgaya, décédée dernièrement, de Si Abdesslem, de Si O’mor, paix à leurs âmes, ces vecteurs véridiques d’une sagesse acquise, ces porteurs de valeurs ancestrales et d’une éthique de vie visiblement stoïque mais très juste, on ne peut que comprendre l’engagement humain et irrévocable de leurs descendants, Si Béchir Msallem et Slah Mzalouat.
Un dernier souffle de sagesse, peut être, mais la vie continuera quand même,avec touts le vents et les tourbillons du monde.
Lihidheb Mohsen Zarzis 01.10.17
samedi 19 août 2017
Les vénérables concitoyens.
Il faut dire que malgré le faible taux de racisme, l’étouffement des différences de celui-ci dans la convivialité naturelle, le dépassement des couleurs
physiques par l’accentuation sur la morale et l’équitable utilité sociale….les concitoyens de couleurs, étaient quand même dirigés implicitement vers les services et le plafond des rôles moyens. Il y avait bien des musiciens, des circonciseurs, des femmes marieuses, des cuisiniers des grandes occasions, des combattants, des fellahs, des marins, des muezzins, des charbonniers….mais comme toujours, une personne pouvait faire deux ou trois travails selon les saisons, les circonstances et les occasions. Ce plafond légèrement en dessous de celui convenu pour les autres et qui pouvait paradoxalement s’avérer avantageux et libérateur…versait aussi dans le secteur de la coiffure…surtout pour les jeunes dont certains avaient commencé à la capitale Tunis, qui était une tête de pont pour l’émigration naissante. Cette fois, Si Messaoud Abdou, grande figure des années soixante dix, coiffeur moderne, était revenu, comme tant d’autres, appelé par le tourisme naissant et le boom des services à Zarzis Djerba. Si Messaoud Abdou, Merimi, Ouriemmi, avait commencé son travail de coiffeur dans le premier grand hôtel de la région, pour sortir ensuite et ouvrir un petit salon juste devant l’établissement touristique. Avec beaucoup de nouveautés, les grands miroirs dans lesquels on se voyait presque pour la premiére fois, avec la coupe espagnole, avec les brillantines, les gels, les épilations au fil, le séchoir, le lavage et essorage de la tête carrément, les frictions des oreilles jusqu’au cou, les coups de ciseaux dans le vide à chaque coupure des cheveux, les pulvérisateurs magiques des parfums, l’indispensable pierre d’alun « cheb » après rasage, la petite meule murale pour aiguiser les lames, quelques photos de célébrités d’autrefois, Hached, Chaker, Bourguiba, Nasser, Kadafi, une gravure de Sidna Ali avec la tête de l’ogre, une carte du monde arabe….et comme toujours une clientèle dans une attente joyeuse. L’endroit du salon de coiffure de Si Messaoud Abdou, était aussi culturel et les débats, sans beaucoup de sérieux, étaient pleins de taquineries et de complaisances. Auprès de Si Jilani Bouali Baaroun, son prédécesseur, la carte du monde arabe était concentrée sur le moyen orient, avec la concentration sioniste encore embryonnaire, au milieu, en bleu, qu’il signalait avec amertume, dénonçant les pays limitrophes et leur passivité. Une prédication, un constat précoce, qui, sans croire à la violence, avait couté très cher au monde depuis un demi-siècle.
Si Messaoud Abdou, avait touts les jeunes pour son salon de coiffure moderne et sa position au milieu du village touristique. Avec son léger sourire permanent, sa sagesse, sa délicatesse, son humour fraternel et son humeur conviviale, il ne faisait rien pour attirer les gens car il était aussi bien, le centre culturel, l’attraction permanente et le lieu de rencontre de la majorité. D’une gentillesse extrême, il avait été seulement embrigadé par la confrérie des Ettijania, pendant ces dernières décennies pacifistes, à cause de son humilité et sa dévotion. Une affiliation sociale, qui à part un léger retrait pendant les vendredis et les occasions religieuses, n’avait pas affecté sa relation humaine et professionnelle avec les gens. Dans cette ambiance d’aisance économique relative, Si Messaoud, eut plusieurs enfants, dont Ali Ouriemmi, politique imminent de l’après révolution et Fethi, un grand moniteur des chemins de fer industrielles françaises. D’après lui, il aurait conduit un train de plusieurs milliers de tonnes de carburants à travers l’hexagone et participa directement à la formation des jeunes pilotes de la voix ferrée. Grâce à l’éducation de Si Messaoud, ses enfants réussirent dans la vie et constitue à tout le monde, une bonne référence de piété et de sagesse.
Lihidheb Mohsen 19.08.17
dimanche 13 août 2017
Reconstruction du Bordj, de Zarzis.
Suite à l’invitation de l’association de sauvegarde du patrimoine de Zarzis, Si Mohamed Noureddine Dhouib, ingénieur chevronné travaillant à Tunis, avait 

présenté un projet conceptuel et technique, visant à la reconstruction du Bordj de Zarzis, détruit dés l’indépendance dans des circonstances douteuses et sous des prétextes ridicules. Construit aux alentours de 1770, par Ali Bey, ce petit fort à pont levis et des miradors dans les coins, perché sur un monticule de pierre, au milieu de l’oasis, avec aussi un puits à l’intérieur pour assurer l’alimentation en eau en cas de siège…et résister aux razzias des tributs Nouayels de la Lybie, participa à l’installation progressive des habitants et la création d’un petit centre d’échanges et de convivialité. Entouré de cinq ksars de plaine en bord de mer, phénomène unique dans la région, il y avait aussi une ruelle totalement ombragée d’arbre et complètement couverte par une végétation touffue, plusieurs marabouts signalant aussi certains sages des tribus, des km et des km de haies de cactus fleuris ou fruités….qui avaient été, détruits méthodiquement, à la hache de l’ignorance, à la dynamite de la bêtise et aux niveleurs du nouvel conseil municipal. D’après Si Dhouib, le rôle du délégué et son gouverneur, était radical soi disant dans le sens d’éradiquer tout ce qui est ancien et la ville perdit ainsi, une grande partie de sa mémoire.
Voilà donc, une belle initiative, visiblement sérieuse, pour la reconstruction du Bordj, au jardin de la délégation et pourquoi pas, la reconstruction de l’un des cinq ksars de cet oasis maritime gigantesque. L’association du patrimoine, s’engagea à entreprendre les démarches préliminaires, le suivi du projet et son exécution, pendant que Si Mohamed Noureddine Dhouib, confirma sa disponibilité à cet effet et sa position privilégiée à Tunis pour les contacts de rigueur avec les différents ministères.
Une bonne initiative, qui pourrait être suivi par d’autres, capable de reprendre la mémoire collective de l’oubli, au service de la culture, du tourisme et l’histoire. Avec la satisfaction collective pour cette orientation, les anciens de la région, Si Nourridine Sraieb, Si Abdelmajid Dhouib, Si Abed Bouhafa, Si Béchir Nebhani….et d’autres, pourraient dormir en paix, car leurs souhaits seraient exhaussés, Inchallah.
Lihidheb Mohsen 13.08.17
Hommages à la femme.
Au bord de la mer, à la mémoire,
La fête de la mère, ce jour même,
Rim rame à la dérive, des olives,
Pour atteindre l’ultime gloire.
Ils sont plusieurs enfants,
Avec des difficultés naturelles,
Et des besoins d’assistance pressants,
Qu’elle couve sous ses ailes.
Rim avait trop à faire,
De gestion de l’association,
De stage et de formations,
Et des thérapies longues et sévères.
Il faut voir comment une femme,
Se démène, dans un monde masculin,
Se bat, s’escrime en grande Dame,
Pour de meilleurs lendemains.
En tant qu’une femme, en tant qu’une maman,
En tant que militante de l’humain,
En tant qu’assistante dans les soins,
On lui resterait toujours reconnaissant.
Ainsi, aujourd’hui, journée de la femme, mère,
Avec du respect et de la reconnaissance,
Elle eut droit à un certificat,
En tant que meilleure femme du Djeffara.
Malgré qu’elles restent toutes les mêmes partout,
Les femmes rurales et les autres actives,
Rim, remplie la vie associative
Et s’occupe des enfants jusqu’au bout.
Lihidheb Mohsen 13.08.17
En reconnaissance à Rim Labiadh, de l’association des autistes Zarzis, honorée par l’organisation Nabdh pour la paix et l’humanité.
lundi 31 juillet 2017
La Zoumita, encore une fois.
Encore une fois, pour toujours, la Zoumita reste sans détours l’amie de l’homme dans son parcours, à meubler le sud tunisien, dans son élan de créateur de
richesses et de combattant pacifique vers l’avant. A base de farine d’orge, très pratique, simple, facilement concevable dans les jarres, les peaux de chèvres, les couffins de palmes…et n’ayant besoin que d’un peu d’eau et un soupçon d’huile d’olive pour en faire un granulé appétissant et consistant. Avec relativement peu de calories, la Zoumita, permettait une bonne satiété et calmait la faim pour une bonne période. Elle était la provision principale des pécheurs d’éponges qui devaient resté pendant des mois en mer, celle des fellahs laboureurs et moissonneurs qui devaient rester sur les champs pendant des semaines ou pour les militaires, parait il, qui avait opté pour l’usage de ce produit parmi les produits nutritionnels impérissables et utilitaires. On pouvait ne pas trop la tamiser pour avoir un met fort et riche en textures renforçant l’estomac et la digestion. Comestible surtout pendant la journée, le soir sauf nécessité, était toujours consacré au fameux couscous ou les fruits de la saison.
D’après le témoignage de l’un des vieux jeunes encore attachés à cette période et narrateur infatigable, il aurait avec deux autres, passé l’un des mois de Ramadan, à travailler dur dans la moisson, à jeuner dans quarante degré de chaleur et ne vivre que sur la farine d’orge quelques fois sans huile d’olive. La Zoumita, était aussi leur seule provision quand ils allèrent pour le labour à la Choucha, où chaque groupe de familles, se ruaient sur les terres par le travail et l’occupation de fait. Pendant cette période, les autres ne pouvaient suivre le rythme infernal des Accara, habitants de Zarzis, dans le travail de la terre et de la mer, car ils travaillaient jour et nuit et se relayaient aussi à reprendre les bêtes, mulets et chameaux. D’ailleurs c’était bien eux qui plantèrent tout le sud en en de milliers de pieds d’oliviers, ce qui n’était pas facile, car il fallait le débroussaillage des terres, le labour, les trous, la plantation, l’irrigation à plusieurs reprises, le suivi… On dit toujours, que c’étaient les femmes des fellahs, qui avaient sur le dos, transportés les jarres pleines d’eau sur des kilomètres pour irriguer chaque plant d’olivier. Il faut dire, que ces gens intégrés à la terre et la mer, il suffit qu'il y ait une tempéte et ne peuvent travailler à la mer, allaient automatiquement à la terre, dans un cycle, permanent et productif. On attendant, Boughmiga, était très satisfait, quand les voisins du sud, avaient commencé à planter aussi des oliviers, en attendant qu’ils investissent plus dans les productions locales et le tremplin économique de la région.
Jusqu’à maintenant, avec des oignons, avec du piment vert, avec des figues, avec du melon, avec des pastèques ou sans aucun accompagnant culinaire, Boughmiga, honore toujours ce met et se l’approprie, se l’incorpore, comme il s’assimile et assimile son passé, son présent et essaie d’aller à l’avant, pour la paix et l’humanité des hommes.
Lihidheb Mohsen 31.07.17
mardi 11 juillet 2017
Le passage, rapide d'Idriss.

dimanche 9 juillet 2017
Zarzis, les tapis avant la mosquée, pourquoi pas !!
Sur la base du scepticisme précoce au sujet de la rentabilité économique d’une ligne de passagers entre l’Europe et Zarzis, comme si la rationalité étouffe toute

initiative aux résultats vraisemblables, voilà, la réussite spectaculaire, populaire et populiste, du débarquement de deux milles personnes et six cents voitures, qui dément les réserves pratiques et les inquiétudes conceptuelles. Grâce à une série de pressions associatives à partir de Zarzis, mais aussi à partir de Paris, le dragage et l’aménagement du port avaient eu lieu, pour recevoir ce premier grand bateau inter continental. Un voyage, un peu expérimental et de référence, pourrait faire l’objet de plusieurs lectures afin de réussir les prochains et la conversion parallèle d’avec le transport commercial et industriel. Pour cela, on va devoir, dans le cadre d’une vision globale sur l’histoire contemporaine de la région, relever certains points et en faire un début pour une meilleure compréhension de la situation et en assurer la continuité.
- Zarzis, avec un port de pêche, un port commercial, une zone France, une infrastructure portuaire et touristique adéquate et un élan d’accueil et d’hospitalité légendaire, était une réponse directe en vases communicants, au flux de personnes des deux cotés de la mer et aux croisières touristiques.
- En réponse au bateau de 1907, Aam El Gareb, qui était un souvenir douloureux et tragique, voilà, le bateau de 2017, qui illumine la région et ouvre les portes d’un monde meilleur.
- Malgré les réserves sur le prix du voyage, un surbooking avait été observé et tout le monde avait accepté de payer plus, juste pour honorer cette poignée de main entre le nord et le sud, loin au dessus de l’utilitarisme mécanique et exténuant. D’ailleurs, les émigrés en France particulièrement, avaient gardé leur particularité intellectuelle et culturelle du sud est, voir, la solidarité, l’éthique de vie et l’assimilation des valeurs humaines. Une hausse des prix du voyage due aux frais du carburant pour le bateau vide pendant le retour.
- Une mobilisation historique avait été constaté des deux coté, chez les émigrés, avec un amour passionné et identitaire, voir éthique, au bled…et en réponse naturelle à l’appel automatique d’une infrastructure d’accueil adéquate, et chez les gens du sud, qui se précipitèrent à l’accueil du bateau et ses passagers. Ils seraient vingt milles à fêter l’occasion par des feux d’artifices, des clacksons, des lumières, des sirènes de bateaux, des faisceaux lumineux antiaériens et de festivités….une occasion historique de manifester sa joie et de s’affirmer, au Delas du goulot d’étranglement centrifuge et la mainmise de certaines pratiques de racket.
- Aussi aventurier et expérimental était il, le voyage, avec un peu de retard compréhensible, au départ de Marseille et à l’arrivée à Zarzis, était très réussi dans une ambiance conviviale et une cohabitation exemplaires. Avec au moins un millier d’enfants, tout le monde avait bien passé le voyage sans incidents ni contres pieds. Heureusement, la mer était calme et la vision exemplaire, mais, il fallait s’assurer des fonds marins, surtout à l’entrée du port.
- Dans le port, l’accueil était festif et au niveau de l’événement historique de rencontre directe, entre le nord et le sud, les retrouvailles des enfants du sud, la fusion de cultures et la confraternité des peuples. Les services étaient idéals et la douane étonnante de professionnalisme et d’équité. Il n y a pas eu le moindre problème à touts les niveaux que ce soit pour le passage, la débarquement, le contrôle, l’accueil officiel ou l’extase populaire.
- Aussi importante que le reste, la déclaration inespérée du premier ministre, de permettre le retour à la fin aout et la promesse d’une navette chaque quinzaine à l’été prochain, était complémentaire et pourrait faire l’objet relai pour la durabilité de service et un élan capital vers une exploitation optimale de ce créneau promettant pour les passagers et le commerce.
- Les retombés de la déclarations des officiels, pourrait résorber le cout du voyage et réduire la taxe de carburant du retour « fictif » et rendre les tickets abordables et rentables pour une grande partie des voyageurs
- Une expérience, dont les seuls défauts étaient principalement, le cout et le temps, qui pourrait réduire ses écarts légers et pourrait aussi, constituer une alternative directe au centralisme réducteur du port de la capitale. Une décentralisation effective, grâce à la disponibilité manifeste du service, à la volonté des peuples et aussi grâce à l’enrichissement du tissu social et économique du pays.
- Devenu à caractères, touristique, agricole, industrielle, de services maritimes et pétroliers…et avec cette ouverture majeure sur le monde, Zarzis, pourrait faire, pour de vrai cette fois, l’objet d’un pole économique à grande dimension et dépassant même le bassin méditerranéen.
- Pour répondre au scepticisme légitime et aux réserves faciles, en disant que c’était des tapis avant la construction de la mosquée, on ne peut que saluer cette situation tremplin, car la foi, avait commencé par des prières collectives sur des terrains vagues au milieu d’une zone délimitée par des pierres à même le sol, ce qui affirme le cas échant, que le fait d’inverser la conception habituelle, serait largement bénéfique et à partir de la terre ferme, de la réalité, certes favorable, on pourrait assurer un essor fulgurant à cette région.
- Certainement, chaque début à des difficultés, mais apparemment, le volonté des uns et des autres est irréversibles, car les émigrés, les associations locales, les autorités et les responsables portuaires, sont déterminés à réussir cet essor collectif.
Ainsi, la nature fait bien les choses, la vie n’aime pas le vide et comme dans les vases communicants, les eaux s’interpellent, les idées fusionnent et les intérêts conjoignent, au dessus du fatalisme et les esprits plats. Le moment, est désormais opportun, à soutenir cet élan collectif, pour le bonheur du pays et pour un monde meilleur. Zarzis, dorénavant, avec cette ligne maritime, serait effectivement, un pole économique et humain, pour tout le sud Tunisien.
Lihidheb Mohsen 09.07.17
mardi 4 juillet 2017
Zarzis, l’année du bateau القارب عام
Comme le drame du bateau de 1907, Aam El Gareb, avait fait une cinquantaine de victimes, un drame majeur dans une société de paysans et de marins
réquisitionnés arbitrairement par les agents du protectorat, le bateau de 2017, serait certainement, ferait certainement une explosion de fleurs de bonheurs, un plein de paix et de civilisation, un plus qualitatif et quantitatif aux valeurs locales… Comme celle d’autrefois, était devenu une date tampon dans l’oralité de la société traditionnelle, celle d’aujourd’hui, serait le bateau tampon aussi, de l’avant et l’après, pour se débarrasser une fois pour toute des médiocrités des uns et des autres, transférer le know how et fusionner les valeurs citoyennes avec la sagesse locale. Le bateau de 2017, serait une date, dans les temps modernes, un catalyseur et un tremplin collectif pour un monde meilleur. En réponse à la solidarité et la paix locales, les arrivants, fils et filles de la région, apporteront sans doute des compléments qualitatifs en matière de citoyenneté, de propreté et de paix. Pour une fois, une confrontation historique directe, entre ce qui avait été investi à l’étranger et ce qui en revient au dessus de la consommation et du formalisme, serait visible à l’œil nue. Bien sur, apporter une idée, serait plus importante qu’apporter une voiture, apporter des grains productifs, serait mieux qu’un engin consommateur, apporter un tracteur créateur de richesses, serait magnifique comme dans les années quatre vingt… A cette occasion historique, bienvenu, à nos concitoyens et les autres et que cette arrivée, serait la porte à une ère nouvelle, de travail, de progrès et de modernité.
Lihidheb Mohsen 05.07.17
El Gareb
C’était sur les plages de Choucha,
Un grand Loud échoua,
Transportant armes et munitions
En contrebande vers l’orient.
C’était de la poudre à canons,
Fournie par les Ottomans,
Pour les arabes résistants,
Contre l’Italien conquérant.
Le Makhzen accouru alors,
Réquisitionnant les cavaliers,
Les moissonneurs et chameliers,
Pour l’arraisonner et monter à bord.
Mais le capitaine Turc résista,
Et refusa toute reddition,
Voulant partir sans conditions,
Et implosa le bateau qui sauta.
Des centaines de corps volèrent,
Et la mer devint rouge de sang et de feu
Les cormorans blancs se turent,
Pour que le ciel redevienne bleu.
Et cet évènement fait date à ce jour,
Dans la mémoire collective
Dans les contes et les archives,
Un Turc, le Makhzen et des morts.
Lihidheb Mohsen
20.05.04
samedi 1 juillet 2017
Gommage et flottaison
Dans le tissu traditionnel de la société paysanne, oasienne, subsistant de la pêche artisanale et côtière, cultivant les quelques oliviers adaptables au climat aride,
profitant de la moindre humidité marine et œuvrant simultanément sur tous les éléments de la survie…, il y avait toujours des mouvements, des changements, aussi lents étaient ils, des inters pénétrations, des opportunités promotionnelles, des infiltrations de consommation totale , des exfiltrations de main d’œuvre à travers le tourisme, des courants d’acculturation et de déformation provenant du nord et du sud aussi, des fusions de classes sociales réduisant une périphérie de gens serviles et existants au tour de chaque grande famille….qui malaxèrent et pétrirent le paysage dans un mouvement peu naturel et peu éthique. Quand le tourisme utilisait les puits de surface du village pour ses constructions et transplantait les puits artésiens des sorghos, palmiers et légumes, pour en faire des piscines d’eaux thermales et les verser à la mer en courant continu, et par conséquent laisser l’oasis au béton et au sable du désert, quand la scolarisation était largement affectée par le tourisme et seule les filles continuèrent leurs études, quand à vue d’œil, des peaux de moutons, des bottes de laines, des wazra des vieux, gisaient pitoyablement dans les poubelles nauséabondes, quand les surfaces autours des maisons étaient terrassés en béton et on ne peut voir sur une dizaine de kilomètre le moindre carré de verdure, quand la terre était infestée de fausse septiques en contact régulier par le sous sol avec la mer, quand les robinets de l’extérieur n’étaient plus fonctionnels et utiles et les oiseaux s’essoufflaient de soif pendant les grande chaleurs….une situation que Boughmiga ne cesse de répéter, fixée, ancrée dans son esprit comme du béton, en attendant une prise de conscience qui tarde malheureusement à venir.
Sur ce tapis traditionnel, sur ce tissu de milliers de fils en couleurs locales, il y avait des mouvements divers et quelques fois paradoxalement pervers. Pendant la guerre pour l’évacuation des jeunes susceptibles de faire l’affaire des militaristes de l’autre coté, avaient été convoyé et présentés habillés en rouge dans les vignobles de Bizerte et faire une bonne cible à l’aviation et les tireurs d’élite. Ceux qui étaient revenu de cette compagne suspecte, était fortement désaxés mentalement et toutes les villes du sud connaissaient ces victimes. Le tourisme dans ces débuts, avait rapatrié des centaines de cadres de Tunis pour son personnel en restauration et plusieurs services, dont plusieurs, reprirent le chemin de l’émigration à l’étranger, déjà en vogue dans les années soixante cinq. Les chantiers populaires avaient employé des centaines de vieux chômeurs contre trois livres de farine et deux cents cinquante millimes payés à la semaine. C’était d’ailleurs eux qui avaient réformé plusieurs régions agricoles qui sont maintenant des champs de milliers d’oliviers. Des hordes de jeunes des familles pauvres dont Boughmiga avait été pris en charge par la société de bienfaisance islamique « El Khayria » pour ne revenir au village qu’à la fin de la semaine, épargnant ainsi aux familles les charges de leur nourriture et entretien. Des pêcheurs d’éponges laissaient de plus en plus leurs grandes sorties vers les iles de Kerkennah et se convertissaient à la pêche côtière du poisson ou l’émigration en Europe. Des jeunes avaient été recrutés pour leur force physique afin d’aller dans un pays germanique où ils ne réussirent guère tant le devoir d’intégration était presque obligatoire et ceux qui en revinrent presque tous étaient des malades mentaux ou des inadaptés sociaux. Il y avait aussi ceux qui firent un pays au milieu des Alpes et furent complètement transformé et en profondeur, au point de les voir au pays, comme des règles plates marchant dans les rues et ne répondant aux gens qu’au bout des lèvres et ayant perdu à jamais leur vivacité et leur humeur d’autrefois. Pendant que ceux qui revenaient de la guéguerre ou ceux qui revenaient des pays non francophones, étaient très déséquilibrés et même leur vie conjugale était instable, ceux qui allèrent travailler au pays de Molière, résistèrent culturellement par la vie en ghettos nostalgiques à la vie traditionnelle du pays d’origine. Cette attitude de résistance et de démarcation, était aussi celle que les peuples avaient adoptée pendant le colonialisme et l’hégémonie occidentale avant de garder ses propres valeurs et ses traditions unanimistes. Bien sur, ces derniers, était resté relativement saints de corps et d’esprits, malgré les effets négatifs de cette singularité sur l’éducation des enfants et leurs avenirs dans le pays d’accueil. Il est possible, que cette attitude de claustromanie sociale à l’étranger, répondrait implicitement à l’auréole de flottaison comportementale et conceptuelle qu’entreprend la société au bled, en plein dans la foi, à distance de toutes les nouveautés et avec des tentacules fouineurs dans les sphères de la vie environnante.
Souvent, ce phénomène de gommage et d’auto gommage, arrivait quand un jeune homme adhérait à une confrérie pacifique, au point de laisser un trou comme la mort, palpable et visible des autres. Un problème qui arrivait dans certains mariage où des personnes changeaient radicalement de vie et se transformaient vers le coté négatif. Ces cas aussi minimes étaient ils, existaient aussi chez les hautement éduqués au point de perdre les amarres avec la famille et les relatifs en général, pour se consacrer entièrement à leur carrière scientifique ou académique. Un dilemme, que certains pères de familles, contre carraient par le fait de ne point permettre l’éducation de tout les enfants et laisser un d’entre eux à la porté et à la maison pour des travaux domestique et aussi pour entretenir ses parents pendant leur vieillesse. Malheureusement, comme la flottaison reste une sorte de fondamentalisme global, la radicalisation dans la foi et l’instrumentalisation de la religion par les uns et les autres, à partir de textes sacrés mal interprétés, ou de fausses présomptions et de diabolisations, reste aussi la cause d’un retrait manifeste de la vie commune et de l’unanimisme, confortable et régulateur. Foncièrement et éthiquement, bien éduqué pour résister à toutes les formes d’extrémismes, on peut admettre que l’impact sur les jeunes était monumental et quelques uns prirent le chemin du gommage gommeur.
Voilà donc, un gommage et une flottaison, sur un unanimisme confortable et tentaculaire, qui de la pointe de ses huit membres, repousse et attire simultanément et en fonction des péripéties, le monde environnant et la civilisation humaine.
Lihidheb Mohsen Zarzis 01.07.17
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