lundi 2 juillet 2018

Médenine, réussite de la rafle.

Voila encore, quand on commence à faire l’apologie des rafles et des descentes policières sur les pauvres, ce ne serait que des croisements d’intérêts peut être, des alliances temporaires et conjoncturelles…mais, quand même, même en restant fidéle à sa qualité de contestataire humaniste universel, il faut bien admettre, les actions des autres au profit de la nature et la faune de la région. Cette fois, je n’avais pas l’intension d’aller encore une fois au souk du dimanche de Médenine, mais, un ami m’avait demandé de l’emmener au souk du bétail, pour acheter des chèvres destinées aux festivités culinaires accompagnant le mariage proche de sa fille. En effet, il y avait déjà une chaleur torride et j’avais découvert pour la première cette partie du souk, où, sur trois cents mètres au moins, sur une partie de la terre longeant le fameux oued, des chèvres, des moutons, des ânes, des chameaux…et des hommes s’entrecroisaient, marchandaient, attendaient et remplissaient les camionnettes à deux étages de bêtes, aussitôt achetées. Une ambiance agréable, bien locale avec des gens très ordinaires de la région, pourtant, je n’avais d’yeux et d’intérêts que pour la verdure de l’oued, à coté. Avec les croissement des grenouilles et leurs chants merveilleux, la végétation touffue commence déjà depuis le marché de brocante, pour finir à trois kilomètres au moins vers Hassi Médenine, au fond, vers l’est. Une petite jungle, d’une centaine de mètres de large, qui serait certainement le monde de toute une vie animale, diversifiée, en lièvres, chats sauvages, hérissons, porc épics, sangliers… Il faut dire que depuis quelques années, ce dernier avait fait une intrusion progressive vers le sud, s’échappant de la traque incessante des chasseurs dans les buissons des oasis du sud ouest. Il faut dire que le sanglier, n’est pas aimer, ici aussi, non seulement pour l’interdiction religieuse de la consommation de sa viande, mais aussi, pour ses attaques fréquentes sur les vergers et les plants de pastèques et de légumes. D’ailleurs, dans un excès d’imagination et peut être à cause de sa nouveauté sur le terrain du sud Tunisien, les gens le prenaient pour un monstre très dangereux et réagissaient massivement à chaque fois qu’on le signalait. Cet animal, a été en quelques sortes, sauvé par la croyance, mais il faut bien laisser à la vie animale, ses espaces, sa zone de chasse, ses possibilités de survivance, pour qu’elles ne s’attaquent pas aux champs des paysans. Cette végétation intense, au milieu de la ville du gouvernorat de Médenine, m’avait comblé de bonheur, squattant, ainsi un espace hors de la portée des hommes, au même cœur de l’oued, couvant ainsi, la vie et assurant la diversité animale et sa durabilité. Profitant d’un moment, j’ai aussi fait le marché des bricoles, jusqu’au bout, cherchant sans succès des livres ou des jeux d’échec, pour arriver enfin à la place des volailles et comme par hasard, au milieu des poules, des femmes aux jambes croisées et engembant les cartons de poussins, j’ai commencé à chercher ce qui avait été interdit à la vente, le dimanche dernier, voire les tortues naines, les hérissons, les caméléons…pour ne rien trouver, heureusement. J’ai fait encore un deuxième tour, pour trouver enfin, deux bestioles en cages, une sorte de rats des montagnes, exposés à la vente. Deux petits mammifères, avec une taille entre celle d’une souris et celle d’un rat, portant une belle toison en noir tachetée de blanc, attendaient un acheteur possible et de préférable, quelqu’un qui aurait pitié d’eux. Devant mon interrogation, sur la vente désormais interdite des animaux sauvages, un jeune garçon et un homme barbu, m’avaient expliqué que ces rats sont des animaux domestiques et comme les lapins, les poules et les autres, leur commerce est licite. Ils commencèrent, gentiment, à m’expliquer leurs bienfaits surtout quand on les met avec les lapins domestiques, car ils les nettoient des puces et des parasites. Ils m’avaient dit aussi, que leur pisse, « désinfecte » leur enclos et éloigne les dangers de maladies. « sic », car peut être l’effet est plutôt le contraire et le juste équilibre est toujours difficile à atteindre et établir. Toutefois, j’étais satisfait des résultats de la compagne de la garde nationale et l’autre dimanche, au point de constater cette fois, une stricte application de la loi, interdisant le commerce des animaux sauvages. Bravo encore une fois, pour cet élan de justice et d’éthique, et un petit rappel aux autorités, pour la route, de s’abstenir de tirer sur les chiens errants sans pitié et d’opter pour des solutions plus « humaines » du contrôle de leur prolifération, ne serait ce que par la castration. Il est désormais temps, d’aborder ce coté de la situation des animaux, d’un niveau supérieur, surtout quand la science s’est bien développée et les vétérinaires, en pionniers et en médecins de compagne, prolifèrent dans notre région. Lihidheb Mohsen 02.07.18

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