vendredi 15 février 2013
Terfellil plage
Tarfellil plage
Après une cession de palabres, comme dans toutes les associations de l’après révolution, et suite à une proposition de Monsieur le président, une louable improvisation, nous partîmes en excursion pour palper le terrain et impulser l’entrain. Les carrières monumentales des salines, étaient notre première escale de cette visite et de derrière le check point du portail, nous primes quelques photos pendant que le gardien faisait sa deuxième prière de la journée. Cependant, un sentiment de frustration, m’avait repris comme chaque fois que je voyais cette montagne de sel blanc comme la neige, qui me rappelle les cornets de glace des pâtisseries qu’on voyait seulement faute de pouvoir en acheter. Le bac principal, de plusieurs hectares, était prêt à la cueillette, et sa maturation ou sa « cristallinisation » était favoriser par une année de canicule et de sècheresse sans précédent. Des milliers de tonnes de sel attendaient les niveleuses et les bulldozers, les camions géants et les bateaux, pour une exportation fructueuse vers les pays du nord, étrangement en quête permanente de ce produit aussi important que l’or. Nous avons aussi constaté les rejets d’eaux usagées de cette saline qui ont affecté, visiblement et gravement la faune et la flore marine du littoral immédiat. Comme avec d’autres associations, plus concernées par l’environnement, j’ai parlé de la situation de la « Gattaaya », un petit paradis naturel et une niche écologique reconnue, où vivaient les oiseaux exotiques, les poissons d’eau douce, les renards, les lièvres, les porcs épic, ….jusqu’au jour où une décision officielle, douteuse et radicale, ferma et bétonna rageusement le puits artésien, malgré les protestations des amis de la nature, les chasseurs crédibles et les bergers de la région qui abreuvaient leurs troupeaux dans ce bel endroit accueillant et ombrageux grace à une petite foret. J’ai rappelé aussi comment j’avais proposé à la société exploitant le sel qui n’est qu’à quelques huit cents mètres du lieu, de l’alimenter en eau domestique usagée ou autre pour faire revivre la diversité animale et végétale. Mais, comme toujours, même après la révolution du printemps, personne n’écoute personne.
Slah et moi, dans une voiture vétuste, avions traversé « Sebkhet el Maleh » vers sa rive sud, pendant que les autres dans la voiture luxueuse de Monsieur le président, durent contourner sur le bitume, le lac vers un lieu de rencontre convenu. Avec une longueur d’avance et au niveau du canal principal d’approvisionnement en eau de mer par l’effet des marées, nous avons constaté des millions de larves et petits poissons à la dérive dans un milieu étrange et incongru, dans des gestes de survie et de désespoir à la recherche d’une délivrance impossible. En effet, les excavations sont énormes, sur des kilomètres et des kilomètres avec une largeur de plusieurs mètres, longeant impitoyablement les contours du lac salé, au détriment des plantages d’oliviers et le mouvement des hommes et des animaux. De grosses machines à chenilles en forme de scorpion venimeux, s’enfoncent dans les profondeurs de « Sebkhet el Maleh » sans restrictions ni limites de convivialité avec la nature et ses occupants.
Sur un monticule, d’El Bogra, nous avons rejoint l’équipe et mordîmes notre colère dans de grands casse-croutes piquants et ensemble nous partîmes derrière Si Noureddine. Au niveau de Hnich, nous avons apprécié le partage des terres collectives et la course au reboisement en oliviers et la création de richesses agricoles dans un milieu difficile. D’ailleurs, plusieurs braves concitoyens ont creusé des puits de surface et érigé de grandes fermes parma-agricole et parma-élevage avec de très bons résultats et beaucoup de respect pour les normes biologiques et éthiques.
Quand Monsieur le président vira à gauche, nous virâmes à gauche, il palabra avec un berger, nous l’avions attendu, s’arrêta un peu plus loin, scruta le paysage, continua, traversa des semblants de maisons, monta une colline et fit halte pour nous présenter l’endroit que j’ai appelé arbitrairement « Tarfellil plage ». C’était un monticule légèrement rocailleux, avec quelques arbustes survivant au surpâturage et à la sécheresse. J’ai tout de suite constaté que l’endroit est mineur et porte quelques traces du passage humain à travers l’histoire et particulièrement pendant le paléolithique supérieur. Ayant l’avantage de l’expérience, l’endurance et l’acuité visuelle, j’ai trouvé quelques silex sommairement coupés, un broyon oblong d’une quinzaine de centimètres et des pierres taillés en bifaces, que j’avais montré à mes compagnons tout en commentant les remarques et constats des uns et des autres.
Ainsi, grâce à si Noureddine, « Tarfellil-plage » a été identifié, reconnu, répertorié, vulgarisé et mis en relief pour enrichir le paysage historique, en l’honneur de l’association de sauvegarde de la presqu’ile de Zarzis.
Lihidheb mohsen Zarzis 09.02.2013
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