mercredi 24 août 2016
Portraits et sagesse 2
Nul n'est insensible à la personnalité de Am Zayed Jahouach, responsable de la cantine scolaire de l'école primaire de Souihel pendant les années soixante, soixante dix et quatre vingt... Dans ce village de pauvres paysans, il se levait très tôt pour preparer les grandes marmites de lait et les miches de pain, qu'il distribuait personnellement, encore chaude, aux enfants grelottant de froid, pieds nus et les yeux encore ensommeillés. Le lait était une grande offre du peuple Américain, Pam, des choses qu'on ne comprenait pas et se disputait juste les sacs en plastique que l'on recyclait en cartables ou ustensile de valeur. D'ailleurs, encore l'image est présente de cartables de toile sur lesquels était dessinés une poignée de main de solidarité entre les peuples.... Am Zayed, était paternel et jouait un rôle important pour des centaines de jeunes affamés qui venait des régions limitrophes de Zaouia, de Bennana et de Ogla. Plusieurs, dont Boughmiga faisait parti, oubliaient de se laver le visage dans le ruisseau d'eau artésienne juste devant la cantine et se précipitaient à faire la queue devant le lait écumant. A midi, il préparait des mets gigantesques de pois chiches, de haricots, de petits pois...des choses qu'on ne connaissait pas dans notre nourriture basée sur le couscous et la zoumita. Il servait le lait dans des "cars" et les plats dans des assiettes en aluminum...et en collaboration avec le directeur de l'école, le Cheikh du village, tachait de faire la priorité aux enfants des pauvres pour la bouffe et la distribution annuelle des vêtements offerts par le Pam. Des chaussures pour des enfants qui marchaient pieds nus, des vêtements divers, des couvertures, des morceaux de toile...que l'on se disputait et seuls, les aisés, un nombre insignifiant, enviait cette opulence. Il avait de bonnes relations avec tout le monde et jouait aussi un role social très discret et brave. L'un des directeurs, Si Abdesslem Souei, n'avait jamais oublié pendant sa célèbre carrière dans l'enseignement jusqu'au sommet du ministère, ce que lui avait dit Am Zayed, quand il voulait se débarrasser des souris grignotant les fromages des élèves, en les entourant de feu d'alcool..." Ma Yogtil binnar, ken al jalil al jabbar" soit, ne tue par le feu, que Dieu le grand. Une sagesse, inscrite dans son quotidien, dans son comportemental de touts les jours.
D'un autre coté, il était aussi un fidèle de la mosquée du village qu'il fréquentait dés l'aube cinq fois par jour, participait à toutes les cérémonies mortuaires, visitait chaque semaine les vieux parents et les malades du village. Il lui arrivait aussi de se déplacer dans les autres villages pour visiter des vieilles connaissances et ne perdait aucune occasion pour faire du bien.
Am Zayed, Amti Chaali, Si Mansour, avaient fait le nécessaire et le vieux sage, mourut dignement, un vendredi saint, sans tomber malade, sans déranger personne, quitta la vie comme il y entra, en bienfaisant inscrit dans le mouvement du temps.
Qu'il dorme en paix, la mosquée qu'il aurait visité des milliers de fois, est désormais belle, les gens qu'il avait servi et aimé sont bien et la société vaque positivement dans l'humilité le stoïcisme.
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Abdelkrim M'sallem
RépondreSupprimerالله يرحم الحاج زايد بن جحوش الرجل الطيب .....