jeudi 29 juin 2017

Le désert de béton.

Désolant, désolant, le paysage en béton, d’un autrefois oasis verdoyant et plein d’activités dedans. C’était là-haut, quelques parts dans des bureaux froids et lugubres, qu’on avait décidé cette orientation d’assujettissement et de consommation. Serait ce juste après la guerre mondiale, ou bien la crise vingt neuf, ou bien lors de la dite indépendance, ou encore par la franc connerie internationale, que la transformation débuta ? Non non, c’était peut être, Boughmiga dit bien peut être, les élus locaux dans un élan de distraction intello-féodale, ou bien les nouveaux affairistes casqués et masqués par leurs bêtises ? Ou peut être, et Dieu seul le saurait, Allahou Aalam, c’était les autochtones locaux qui changèrent progressivement leurs relations avec l’ambiant, en laissant le faux et la charrue, jetant les ancres et les rames, détruisant les huttes et les palmiers…pour aller faire la queue à l’étranger, s’inscrire dans les chantiers des pauvres ou faire les valets de chambres dans les bungalows du tourisme. Dans le même endroit, il ya quelques dizaines d’années, pendant que maintenant on ne voit qu’une route asphalté et du béton, il y avait des troupeaux de moutons, des chèvres, des ânes, des chiens de bergers, de l’eau artésienne courante, des charrettes et des charrues, des caravanes de Tataouine venaient pour passer l’été avec leur bétail, des vendeurs d’éponges, les jarres des vendeurs du jus de palmiers dinosaures « Legmi », des femmes transportant de l’eau presque potable sur leurs dos et apporté de puits de surface lointains, d’autres portaient des grands sacs pour le moulin à grain dont le moteur était le seul de la région et chaque jour en attendait son démarrage pour écouter sa pétarade enivrante, des enfants aux cartables en toile jouaient à échanger des fruits ou se les disputer par le jeu…. Dans le temps, rarement obligé de rester au lit de tiges sauf par maladie de fin d’été, on pouvait écouter les cris simultanés chiens, des moutons, des chèvres, des chameaux, des ânes, des coqs, des poules, des cris d’enfants, des glops de cheval à charrette, des appels divers, les échos des disputes dans la mer et peut être une fois par semaine le passage d’une voiture qu’on écoutait arriver de quelques kilomètres et allait encourant vers la route de sable pour voir son passage. Maintenant, à part le bruit des voitures, les nuisances acoustiques des motos et les séries d’explosions des feux d’artifices effrayant à outrance les pauvres pigeons, il n y a plus que du béton, même dans les esprits parait il. Là, où il y avait la bonté, la sagesse, la solidarité, l’intégration, l’humanité naturelle, le bien être, la paix…..il n y a plus que le néant et l’anéantissement. Depuis les années soixante dix, Boughmiga criait ces comportements dangereux, mais il n’était pas écouté à cause de sa résistance globale à la médiocrité, un refus qui continua aussi après la révolution, paradoxalement par les gardiens du temple, volontaires et distraits. Mais au dessus des individus, dommages pour l’oasis et le plongeon de la société dans le consumérisme injuste. Lihidheb Mohsen Zarzis 29.06.17

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