Djerba Zarzis, anthropopolis.
Affirmatif, la boucle est bouclée, de l’aéroport à la frontière, de Rass Rmel à la terre mère, il faut voir mon parcours de cascadeur, moi, Boughmiga le néandertalien, venant de l'Est fuyant les guerres, après quelques milliers d’années, quand je ne voyais rien hormis l’eau, la proie et la femelle, j'ai atterri avec mes bifaces en face de la lagune El maleh, pour y pêcher et consommer des œufs de Moa, quelques silex étaient avec moi, pour décortiquer les coquillages, trouvés sur la plage, pour couper les racines et pelages, je me suis installé, Ejderia, Hnich, Mayriff, Allouane, Lemsa...mais plus tard, quand j'ai maîtrisé le feu, mon Dieu, maître des cieux, j'ai pu voir des ombres sur le mur de la hutte, de la grotte et mes idées embryonnaires trottaient dans ma petite cervelle...Avec le feu, waw...le confort, la proximité, la société, la force de l'union, les mimes, les signes et les blablabla...pour domestiquer ensuite les grains, les ânes et les caprins, pour m'installer pour de bon et cuir la poterie, en série, faire des provisions, défendre mon espace vital, mon égo naissant, aspirant, irrésistible vers l’horizon…j’ai donc trotté dans le carré entre Djerba, Ras Ejjdir, El Bibane, Souitir…avec, de siècle en siècle, quelques intrusion des derniers néanderthaliens, pour devenir Capsiens Sapiens, Zarzissien, Tunisien…
Plus tard, je suis venu Cahin Caha à ramer de comptoir en comptoir dans les gènes de Didon, pour atterrir à kart Hadech sur une peau de taureau volante, à coté de mes frères partis il y a longtemps le long du Nil pendant que je montais vers le croissant. Je redescendis alors vers Xérxés, où j’ai fait un port, les grottes funéraires d’Aghir, les tombeaux de Ras Ejjdir, la splendide ville Lybico Punique de Sabratha et les mausolées de Bourgou et Beni maaguel. Ainsi, la boucle est bouclée, par la jonction des deux parcours d’aventure humaine de l’Afrique et du Moyen Orient, avec ce que ça comporte de savoir, d’expériences et d’acquisitions à travers les péripéties et le temps…au service d’un nouvel élan couleur de pourpre et de sang.
Entretemps, attiré par le lotus, Ulyssus, un hiatus ou un lapsus d’Humérus, effleura Anthropopolis sans laisser la moindre trace visible ou même fictive comme l’insémination de la sagesse d’Aristotalés à travers Alexandre le grand et ses conquêtes. Il va donc falloir, raviver ma mémoire et retracer le parcours de mon génome….euh….
D’Hannibal, j’ai croisé César, qui tirait sur tout ce qui bouge et ne bouge pas, pour m’inscrire encore cette fois dans le parcours de mon essence qui remonta du croissant vers le Caucase et les Balkans pour rejoindre l’autre moi-même au Cap bon. Et ce furent Mininx, Gyktis et Ghizen, Zien, Mdeyna Chammakh et Hinchir el Kalakh.
Dans un tourbillon de poussière, de bruits de sabots et de chameaux au trot, je vins aussi dans le tas, dans un nuage de parole et une auréole d’oralité divine…pour me fixer ça et là pendant la conquête et la reconquista, à Kairouan, à Mahdia, dans les mosquées souterraines de Djerba, dans les cœurs des bonnes gens, qui vénèrent Dieu le grand.
C’est l’inquisition qui fit revenir mes grains fertiles d’Andalousie pour ensemencer mes champs de sagesse et de civilisation, et depuis, cette terre embauma la terre, de plusieurs manières, de paix et de bonheur.
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