dimanche 5 avril 2015
Boughmiga, à Derj et Sinawen.
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En partant de Nalout en direction du Far-west-Libyen, c'est encore la montagne, quelques végétations ça et là, et des petits arbustes régressent avec notre ruée vers Derj. Les rares troupeaux de moutons forment des taches blanchâtres dans la couleur monotone du paysage. Il y avait partout des travaux, abandonnés, en activité, des pipelines, des oléoducs, des camions géants faisant la navette transportent des "pipes" dans touts les sens, des engins s'affairaient à déconstruire le relief déterrant la chair de la terre.
Perché sur la montagne, c'était le petit Ksar qui annonça la ville de Derj, entouré d'une petite muraille au centre duquel une stèle géante s'érige verticale et imposante et qui probablement, faisait fonction de tour de surveillance, pour annoncer les caravanes et voir à l'avance les éventuels assaillants. D'ailleurs l'association locale aurait prit le nom de cet édifice particulier.
Le grand oasis de Derj, à la porte du Sahara, aux palmiers très verts et très hauts sur un sable blanc, fin et soyeux, qui retient la fraicheur dans ses moindres particules. Boughmiga s'est rappelé sa jeunesse dans la même ambiance dans les bras de l'oasis maritime de Souihel et les jeux sur ce même sable accueillant.
A Derj, c'était la dernière journée du festival local, et le groupe en profita pleinement. Un jeune homme sec et brun, aux yeux pleins de vivacité et d'intelligence, exposait les manuscrits de ses ancêtres composés d'anciens testaments et divers documents écrits dans un beau style arabesque. Quand Boughmiga, ironique lui demanda de lui vendre cette mémoire, le jeune homme refuse dans un semblant de révolte. A l'intérieur de ce ksar de plaine, il y avait un musée immense sur plusieurs ghorfas aux deux étages, proposant des objets berbères, arabes, Touaregs...des charrues en bois, des ustensiles divers, des ornements sur bois, sur la poteries, des objets tressés, des calebasses peuls, des spécimens de céréales, des plantes médicinales, des techniques locales d'irrigation et subsistance, un chambre nuptiale décorée, attirante et donne de l'inspiration, un coin pour la circoncision de garçons avec tout son matériel et accessoires, des selles de Méhari, des moulins à main en pierre taillé...Toute la mémoire des anciens était là, vivante, palpitante dans les cœurs et les rêves des visiteurs, cette mémoire que porte encore les habitants locaux dans leur gestuel quotidien. L'authenticité et l'intégrité des Derji étaient manifestes dans cet oasis de paix et de quiétude. La constatation de plusieurs groupes de jeunes filles venant ou allant aux écoles, avait fait un très grand plaisir Boughmiga et donna à l'atmosphère un sentiment de convivialité et de justice sociale.
Avec regret, nous quittâmes cet Oasis, pour entrer encore une fois entre les montagnes rocailleuses avec cette fois un petit lac salé encore humide. Quelques oueds asséchés, ponctuaient le parcours et la conduite doit être ralentie.
A Matrass, un tout petit village sur la route, un ksar domine l'endroit, étrangement sans oasis cette fois, peut être serait il un poste pour soumettre les caravanes au péage et le contrôle.
C'est à Sinawen, la dernière ville avant Ghadamés, que Boughmiga s'arrêta à l'entrée de l'oasis, prés d'un vieux ksar délabré où à travers les décombres, il put apprécier d'innombrables signes et symboles gravés sur les plafonds de ghorfas, les voutes et colonnes. De l'autre coté de la route, un petit paradis de palmiers sur lesquels des milliers d'oiseaux chantaient en même temps la symphonie de la vie et emplissaient l'endroit de joie et de bonheur. C'était l'un des meilleurs souvenirs de Boughmiga.
En mettant la ceinture et la musique techno à fond, Boughmiga le néanderthalien, fonça en bolide vers l'ouest, et les montagnes et plateaux défilaient de droite et gauche comme dans un "Plein-désert-express". La route était presque droite et une sorte d'euphorie et de grandeurs le posséda et seuls quelques chameaux regardaient le passage de ce blitz.
Boughmiga salua au passage la carcasse d'un chameau au bord de la route, certainement détrôné par les camions mastodontes, insensibles et exterminateurs.
Lihidheb mohsen
Eco artiste Zarzis 25.12.08
Lihidheb mohsen
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22.12.08
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