vendredi 17 avril 2015

Zarzis, Patrimoine.

Zarzis, patrimoine. 1- El-Kantara : Vue la position de la chaussé, l’endroit est très important sur le plan historique, surtout l’ancienne route allant dans la mer du coté de Zarzis. Bien sur, le remblai des deux cotés était effectué à partir de sites archéologiques de part et d’autres des terres jumelles. La région forestière et agricole du nord, était aussi historique et surtout un jardin pour Meninx qui n’en avait pas. Toutefois, l’édifice du sud qui est actuellement transformé en restaurant, était une installation de contrôle du passage et un mirador de guet, ayant la forme appropriée. 2- Huilerie-coloniale : C’est une huilerie géante construite par les colons qui exploitaient la ferme de l’oliveraie de Chammakh et la région. En activité tout les deux ans sur trois, selon la production, cette ferme appartient aux terres domaniales nationalisées. Elle permet, selon les saisons, l’emploi de centaines d’ouvriers agricoles dans les secteurs de la cueillette, taille, labour, presse, bétail… C’est aussi le principal moteur économique de la région, en parallèle avec l’activité agricole privé et les apports en devises de l’émigration en Europe. 3- Hinchir Kalakh et Chammakh : C'est un site situé à un km de la mer, au fond du plateau longeant le littoral de la région de Sangho. Composé d'un monticule de calcaire sur lequel des constructions sont enfouis dans les arbustes et les ronces. Des murs incertains sont encore visibles. Juste à coté une construction étrange est supposée être un "Columbarium" ou un "Crématorium" funéraire et serait le deuxième de son genre dans le monde, dont ceux de Hergla et Chypre, qui restent moins expressifs que celui ci. Juste en face, les traces d'un four avec des ratés et une poterie plutôt industrielle et commerciale avec peu d'attouchements artistiques. Il serait aussi Punique, avant la période Romaine, à cause de la qualité très modeste de la poterie et l’absence de numismatique et de verrerie. Un site à restaurer d'urgence à cause du délabrement du Columbarium. Le site de Chammakh, sans vestiges ni relief, est enfoui sous une ville compacte, que des tranchés et forages utilitaires, avaient révélé au grand public. C’est un endroit Punico-Romain, basée sur l’agriculture. Chaque habitant a sa propre histoire avec les monuments et le sous sols est plein de couloirs et bassins récupérés. Plusieurs statuettes auraient été dirigé vers la capitale dans les années soixante dix. 4- Morhall Hbitt : Juste au tiers nord de l'oasis maritime de Souihel, un littoral de douze kilomètres encastré en longueur parallèle par la mer du coté Est et la colline de 45 mètres du coté Ouest...se situe Ogla, une continuité de maisons rurales entre les palmiers rescapés, une dénomination purement géographique qui veut dire la cachette en arabe...et que l'on peut trouver dans plusieurs endroits. Cette colline rocailleuse, avait aussi cueilli l'homme préhistorique dans les quelques grottes naturelles, surtout au niveau de l'embouchure du canyon Saguit Sola. L'endroit était inhospitalière même pour les romains qui préféraient les mers calmes pour leurs embarcations à fonds plats, car la mer de Souihel est houleuse et comporte plusieurs courants marins curieusement en continuité et en adéquation thermique avec les Oueds. Bien sur, Boughmiga, avait parcouru les espaces et les sites de Lella Meriem, Hinchir Kalakh, Saguit Sola, Hinchir Rawan, qui constituent une périphérie historique assez importante. Mais dernièrement lors d'un chantier d'excavation de canalisations, un tunnel creusé de mains d'hommes était découvert sous la route à Morhall Hbitt, juste au pic de la colline-falaise...et comme toujours les associatifs du patrimoine et moi, sommes arrivés trop tard car l'entrepreneur qui craignait le retardement de ses travaux, avait tout enseveli, sans même prendre de photos. Habitué à cette attitude peu civique, j'ai demandé des compléments d'informations à un brave homme de l'endroit, qui avait confirmé sa connaissance depuis longtemps et de l'existence de ses couloirs souterrains. D’après lui, à droite et à gauche de la route qui descend de la colline vers l’oasis et la mer, il y avait deux grottes préhistoriques, à partir desquelles, partent deux passages souterrains vers le plateau pour se rencontrer en forme de Y, à une cinquantaine de mètres et continuer en un seul couloir sous terrain vers on ne sait où. Le Brave homme déclare qu'il y avait sur la grotte de gauche des traces de fours, de brulis, et des traces de constructions anciennes, effacés par les constructions abusives et illégales. Toutefois, il se félicite du fait que l'endroit par où passe l'un des couloirs, a été acquis pour la construction d'une mosquée, et il y a encore des chances de le répertorier officiellement. Encore un témoignage majeur du passage, de l'homme primitif, ingénieux, prudent et visionnaire, par le village même de Boughmiga cette fois. 5- Mémoire de la mer Zarzis : Dans cet espace éco artistique, la mémoire de l’homme, a été relativement sauvegardé sous formes de pierres diverses sous forme d’une litho thèque consistante et disponible aux visiteurs, aux chercheurs et aux curieux. 6- Marché hebdomadaire : Destination au choix, selon les jours. 7- Musée municipal et vestiges du site Ziane : C’est un musée municipal, scientifique et consistant, abordant la vie historique et sociale de Zarzis tout en contournant les spécificités de l’ancienne ville Romaine de Ziane, qui malgré le fait qu’elle ne constitue plus que de grands monticules de sable, était un grand centre civilisationnel, cultuel et économique aux débuts de cette ère. 8- Marabout de Sidi Bouteffaha : Visiblement, c'est le premier site manifeste de présence humaine sédentaire, des temps primaires. Hormis, le site de Sidi Chammakh qui a été investi par les habitations, celui de Zien qui est relativement nouveau...par rapport aux traces de présence humaine qui nous aborderons bientôt. En effet, ce site situé au carrefour de la route de la zone franche et la route de Zarzis vers Bengardane, est aussi sujet à une urbanisation anarchique à même la route. Il est composé d'un marabout, entouré d'un cimetière encore utilisé. Tout autour, on peut remarquer la présence de grosses pierres de presse pour les olives étrangement en calcaire. On raconte qu'il y aurait un oléoduc entre Zien et ce site pour acheminer l'huile d'olive...mais, ça ne peut être qu'une exagération, car la poterie était déjà fonctionnelle pour le transport des liquides, huile, vin, eau.... A propos de la poterie, elle n'est pas très développé, absence de ratés donc absence de four, quelques bris de monnaie punique, un silex bien taillé en burin, des blocs de calcaire géant sont encore visible ça et la dans le lac salée qui était submergé par la mer. On raconte dans les annales officielles qu'on petit trésor a été trouvé sur ce site et serait exposé dans les musées de Tunis. 9- Rass Lemsa : Ce petit site est situé au Sud de la ville de Zarzis, dans un îlot de terre entouré de la mer de l'Est et le Sud et d'un marécage submergé par la mer pendant les grandes marées. C'est un monticule de terre qui aurait été fouillé officiellement juste après l'indépendance sans en trouver les traces et les documents. Ce serait un endroit de mise à la mer des produits agricoles et autres pour l'exportation. Constats : poterie rouge moyennement développée, un tesson de lampe à huile portant un rameau d'olivier, des coquillages en fuseau, une pierre à pilonner avec des trous concaves, deux pièces de monnaie oxydés, quelques silex approximativement travaillés. Ce site a été partiellement détruit par des bulldozers qui voulaient terrasser l'endroit pour un champ de tir et ce malgré mes protestations vives et actives. Heureusement une grande marée est venue à mon secours pour dissuader les commanditaires et laisser cet endroit aux oiseaux et sauver le site. Site historique, primitif, punique, Romain…et point de départ des vagues de Harraga…Il y a encore les restes de l’installation de protestation contre l’usage massif de l’endroit « birds only ». Il faudrait aussi reconnaitre, qu’à partir de l’arrêt au niveau de la citerne surplombant l’endroit, les deux kilomètres de droite et autant de gauche, aussi, sont des stations importantes témoignant de l’installation et le passage de l’homme primitif de cette région de Lemsa. 10- Espace Felta : Situé au nord de la saline, ce champ d’oliviers communaux, délaissés par l’exploitant, a révélé le passage de l’homme primitif sur ce grand espace parsemé de silex et très peu de poterie et encore moins de brulis. Les traces de coquillages instrumentés, confirmait la proximité du lac salé et le mouvement des eaux et des hommes. Sur plusieurs visites, de très rares pointes de flèches ont été trouvé parmi le silex et seule une hachette minuscule avait été constatée. Ce champ très peu labouré, est sujet au pâturage et à l’exploitation des limitrophes. Personne ne fait encore attention à la préhistoire. 11- Hinchir Ziane : En dehors des deux fouilles universitaires et de tutelle, effectuées en 2013 et 2014, découvrant une partie minime de l’infrastructure culturelle, funéraire et cultuelle de la place, avec des bâtiments pour la politique, l’hygiène publique et le scénique, cet endroit, était aussi à prédominance économique, vue son emplacement au dessus d’un champs très fertile, à coté d’un puits doux et gracieux et surtout à l’abri de la mer assez proche, pour des échanges équitables, sans violence ni razzia. Vu le nombre d’anses de jarres constatés sur place, les fours effectués à cet effet et l’étendue de cette activité, il parait que la ville excellait dans le commerce de l’huile d’olive, du vin et des produits secs et asséchés. Quelques coquillages de murex, existaient et témoignaient de la communication avec la mer et les lacs salés distants d’une dizaine de kilomètres. Tout en tenant compte du taux d’occupation à travers l’amas de poterie et autre, il parait que le site avait été occupé pendant trois siècles avec des précédents puniques et primitifs. Un endroit situé au centre Est, cumulait la totale numismatique de la région, et révélait l’existence d’un échange unique avec les partenaires marins et autres dans une société fermée et autarcique. Toutefois, ce site est réputé par ses tessons artistiques et son verrerie technique. Il parait, que le protecteur du pays, avait rapatrié chez lui, un nombre de statues et sculptures de cette région. 12- Ferme de Gauffretteau : C’est un complexe colonial du début du siècle dernier, composé d’une huilerie, d’une infrastructure utilitaire, d’un moulin à vent encore fonctionnel pour l’eau et l’électricité, d’une belle maison agréable à étages avec une belle vue sur l’oliveraie, d’une grotte transformée en 1902 pour les vignobles et d’une citerne immense d’un hectare au moins dont la surface permet l’atterrissage d’un petit avion quand c’est nécessaire. Cet ensemble relativement ancien, fait toujours l’objet d’une curiosité générale, surtout quand toutes les pièces d’entretien sont encore répertoriés et disponibles. L’huilerie adjacente, comporte toujours ses éléments, le gros moteur de bateau pour alimenter les grandes presses, le rail d’installation, les berlines, les meules géantes, les citernes de filtrage de l’huile…et même les instruments de travail, sont encore numérotés pour les statistiques annuelles. Toutefois, l’association du patrimoine, œuvre toujours pour faire de cette grande huilerie coloniale, un musée écologique des matériaux agricoles, da la machinerie et des engins anciens d’exploitations. 13- Site Rsifett : Juste à la fin Nord, de ce village pécheur côtier, en allant vers la mer, un petit site Romain est visible sur un monticule de terre. Une très grande meule en calcaire est encore dominante. A quelques mètres en revenant avec la mer vers le village, une station primitive avait constaté et peut être anéanti par le buldozage, comportant divers silex dont quelques lames grotesques. Toutefois, en continuant la piste vers le nord sur deux milles mètres, on peut constater des traces puniques et surtout un grand quai marin qui entrait dans la mer et visible depuis la plage. D’ailleurs, c’est pour cela, que le village avait été appelé Rsifett, qui veut dire les quais en arabe. Droits d’auteur réservés Lihidheb Mohsen 2014 Mémoire de la mer et de l’homme Zarzis.

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