samedi 1 avril 2017

Portraits et sagesse 105

La sagesse des portraits. Encore une fois, comme il se doit, Boughmiga reprend le portrait adéquat, le profil fictif et aussi effectif, représentant l’homme ordinaire, le petit homme de l’oasis, le paysan quelconque, le pêcheur à pieds, l’épicier du cartier, l’aveugle muezzin et moralisateur, le vieux gardien des principes et de l’éthique de vie, le berger à la flute, le vendeur d’eau, le détaillant juif, le gargotier maltais, l’enseignant strasbourgeois….pour ne point passer à coté de certains caractères ou certaines défaillances à considérer l’environnement immédiat et ses difficultés. Car avec ce grand nombre de personnes considérées, plusieurs étaient morts pour la patrie, d’autres sacrifièrent leur vie pour l’autre, certains se vouèrent à la solidarité humaine et quelques uns sautèrent et chevauchèrent intelligemment les occasions. Il y avait aussi d’autres qui n’avaient pas été repris, car il avait excellé dans leur travail pour lequel ils avaient été payés et récompensés, sans naviguer au dessus des lois et des réglementations contraignantes. Juste pour dire ce qui n’avait été dit et ce qui aurait pu être lu entre les lignes, afin d’éviter une complaisance déplacée et un arbitraire d’évaluation dans les détails de l’histoire. Tout de même, Boughmiga, avec l’iniquité naturelle du fait qu’il ne parlait que de ceux qu’il avait rencontré et se limita généralement aux personnalités qu’il avait connu ou celles aux témoignages crédibles et directes, avait peut être omis de relater le coté négatif dans le comportemental de certains, ce qu’il reprend en vrac ici, dans une sorte de claustration du mal et la criminalisation des ses causes. Il ne pouvait pas oublier comment les jeunes des villages limitrophes de la ville, étaient renvoyés arbitrairement par les enseignants citadins quand ces pauvres garçons arrivaient aux écoles, il y a ceux qui composèrent négativement avec les colons, ceux qui ne branchèrent point lors de la destruction des cinq ksars, du bordj, de souk edhlam…, ceux qui optèrent au mercantilisme et l’affairisme après l’indépendance au lieu de consolider la bonne gestion intelligible et conséquente, ceux qui firent ou incitèrent à des meurtres d’un coté ou d’un autre lors du conflit entre Bourguiba et Ben Youssef, ceux qui passèrent la plus grande partie de leurs vies à dévergonder pour se ressaisir à la fin, ceux qui ne furent pas chauds à secourir et soigner les blessés du pouvoir pendant les révoltes du pain et autres, ceux qui ne manifestèrent point de protestation lors de la fermeture radicale des puits artésiens et sources de l’eau dans la région, ceux qui firent de la politique un tremplin pour s’enrichir aux dépends de la patrie et le droit du peuple, ceux qui campèrent sur le trône des administrations et des collectivités locales pour en faire des zones d’enrichissement réservés et exclusives, ceux qui jonglèrent avec l’équipe de foot pour siroter des avantages claniques, ceux qui participèrent à la persécution des autres et jouer la mécanique de la machine répressive dans l’administration, les mosquées et dans la vie en général, ceux qui eurent les occasions de faire du bien et aller vers l’autre et ratèrent consciemment ces opportunités, ceux qui avaient l’occasion de faire de grande études et avaient négliger de prendre sérieusement leur environnement naturel et humain par l’étude sérieuse et l’approche rationnelle. Ceux qui avaient vendu leur silence à l’autorité pour se taire vis-à-vis des devoirs de l’état en matières de la santé et l’économie, ceux qui participèrent à l’instrumentalisation de la question des terres collectives et les livrèrent à la surenchère nationale et internationale, ceux qui sous les sabots de leurs grands chevaux de la colonisation écrasèrent les pauvres au profit des impôts en leur enlevant leurs chameaux et bêtes seules ressource de survie, ceux qui mirent la ville en zones et carreaux pour jouer sur le caractères urbain, agricole et touristique et lancer l’essor de bétonnage des oasis et de l’oliveraie, ceux qui firent leur propre chemin en soliloque négligeant de repêcher d’autres, en dehors de leurs parents proches, pour l’emploi, l’éducation ou les affaires, ceux qui se coalisèrent pour étouffer les prix des éponges, des olives, des tomates, des pastèques, des poissons…pour jouir des prix importants dans les autres marchés, aux dépends des pauvres fellah et marins, ceux qui constituèrent des chasseurs d’hommes pour posséder toute personne devenu riche parmi les régions afin de l’anéantir sans faute, ceux qui étaient devenu du jour au lendemain des passeurs, des vendeurs de bateaux usagers, des capitaines…pour envoyer illégalement des milliers de jeunes vers le hasard de la mer et l’autre monde, ceux qui firent des affaires douteuses et allèrent au saint pèlerinage pour se racheter selon eux, ceux qui s’assirent pendant longtemps sur des associations pour gérer le tourne en rond et alimenter la corruption par des fonds étrangers, ceux qui se barricadèrent dans leurs partis politiques et confédérations pour laisser la patrie et la réalité des choses aux autres, ceux qui refusèrent de s’approcher même de toute personne contestatrice et fondamentalement opposante à la médiocrité, ceux qui poussèrent lentement mais surement les gens de couleur noire vers les limites de la ville et les acculer à se baigner dans la baie des esclaves loin des blancs, ceux qui agirent volontairement ou par ignorance pour le plafonnage social et déterminer à chaque personne, chaque famille, chaque tribu…leur parcours dans la vie, leur rôle social et leur possibilité à l’éduction, malgré qu’ils sont aussi l’objet d’un plafonnage de grande échelle et ainsi de suite, ceux qui persécutèrent les détaillants ambulants à dos d’ânes dont plusieurs juifs dans certaines disciplines utilitaires pour les familles indigènes, ceux qui en vendant la cueillette d’une récolte d’olives s’approprient le grand plus quantitatif sur ce fruit engendré par les pluies parvenues entre la vente et l’exploitation, ceux qui trichaient officiellement sur le partage des récoltes sur la terre et sur la mer en donnant la moitié au bateau par exemple et presque rien à l’ouvrier pêcheur qui payait aussi sa part du prix des provisions, ceux qui devant un bienfait quelconque et qui serait dans les prérogatives de leur travail, s’étaient permis des contraventions majeure à la loi au vu et au su de tout le monde, ceux qui profitant de la folie tourisme-linéaire des investissements avaient eu plusieurs crédits colossaux sans perspectives de remboursement à la caisse publique, ceux qui se comportèrent avec le touriste en tant qu’objet mercantile et unité de gestion pour gagner le plus possible même en fermant les établissements hôteliers comme des ghetto pour les plus values naturelles de la plage et du soleil, ceux qui se dressèrent en pieux juste pour avoir de la clientèle pour le pèlerinage aux lieux saints et à la Amra, ceux qui descendirent dans la rue pour remplacer un régime à la tête pourrie et ne firent que justifier l’arrivée d’autres amateurs et sans perspectives patriotiques, ceux qui dirigèrent la communauté émigré à se radicaliser et mésestimer l’éducation au lieu de représenter la gloire véritable de la foi et la sagesse locale, ceux qui encouragèrent les jeunes à faire la Hargua que ce soit par leur harcèlement à l’enrichissement ou par les provocations persuasives des revenants faussement glorieux, ceux qui pratiquèrent une ségrégation contre les gens des régions au point qu’elle était très prononcée et dépassait largement le racisme contre les gens de couleur noire qui elle, n’existait vraiment pas….. Ainsi, quelques réflexions, arbitraires, comme toujours, pour dresser un projet de profil social, qui avec les portraits précités, contournerait l’homme dans ses différentes dimensions et ses multiples changements selon les circonstances. Un profil, où la sagesse prévaut, quand les erreurs, ou le mal moraliste, n’allaient jamais au-delà des limites de bienséance et d’humanité. Dans toutes les étapes, même celles difficiles, les dégâts étaient proportionnels à l’éthique de convivialité et de solidarité. Sur ce, Boughmiga, croit avoir cerné en partie, les traces de l’homme dans l’histoire contemporaine et souligna le comportement individuel et collectif, dans une société en mouvement, lent, il faut le dire, mais très en conformité avec le vivre ensemble, par le travail, l’intégration et la solidarité. Lihidheb Mohsen 01.04.17

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