vendredi 13 janvier 2017

Anthropopolis, un site paléo confirmé.

En tant que chauffeur et éventuellement acheteur livreur, puisque retraité, je récitais par cœur, la liste des recommandations en légumes et fruits de saison. Il avait fallut donc que je parte tôt, pour faire un circuit en auto et joindre le tout dans un seul mouvement jusqu’au bout et à bout portant. Comme d’habitude le plan était là, visite d’un site puis le marché et rentré au café pour les échecs puis aller en ville pour raccompagner ma compagne à la maison. Le site visé était une découverte par hasard pour Boughmiga, qui depuis deux ans au moins, ne l’avait pas parcouru, malgré le labour et les effets des intempéries sur le sol. Sur la route, il fut surpris, encore une fois, par la beauté de la nouvelle mosquée au bord du chemin et s’arrêta un bon moment pour contempler son profil blanc devant les rayons d’un soleil brillant du levant. Un endroit merveilleux réveillant les vieilles croyances stoïques et la crédulité humaine, au point que devant l’instrumentalisation actuelle de la foi, la sérénité des fidèles automatique, était parfaite et paisible. Une contemplation profonde, dans la quiétude du passé, dans la beauté de la foi idolâtre, dans la bonté naturelle des gens….devant cet édifice pour les croyants de passage sur la route de Zarzis Bengardane, renforçant par les couleurs, la beauté architecturale et les dômes et minaret, la mystique de la communion avec la divinité. Une mosquée, dans nulle part, par son aura et sa simplicité, était suffisamment capable de réveiller, dans une personne croyante mais pas pratiquante, des sentiments profonds de piété et de solidarité humaine. Sur place, ce n’était pas fameux, l’endroit était ensablé par les vents et les rats avaient faits des centaines de trous sous forme de petites taupières inter communicantes, très utiles pour l’aération et l’irrigation de l’intérieur du sol et l’économie des rares gouttes de pluies. Profitant des rayons du soleil montant, Boughmiga cherchait les silex sous les reflets et s’attardait à recevoir les bouffées de chaleur dans un mois de janvier assez froid. Marchant sur des monticules dont certains étaient soufflés par le vent, d’autres grattés par les charrues des tracteurs, seuls des éclats d’œufs d’autruche ou Moa anciens prédominaient sur le terrain. Ces morceaux de carapaces d’œufs, avaient un caractère particulier, car presque toutes étaient des rectangles, des triangles, ou carrés de la même dimension et avec un chaos légèrement organisé. Il y avait aussi un petit nombre d’éclats, malgré la couche de sable recouvrant l’endroit. De toute la visite, avec quelques lamelles et tranchants grossiers, une seule pièce était magnifique, comme un bâton plat de base bal, à la couleur beige et avec une pointe au bout, qui aurait servi les ancêtres en tant que lamelle, en tant que scie édenté, en tant que pointeau et peut être aussi en tant que tête d’armure. En plus des autres pièces que j’avais trouvé les deux autres visites anciennes d’il y a deux années, on peut affirmer que cet endroit, sans grande installation humaine, était du paléolithique moyen-moyen, et la grande moitié de meule primitive trouvé à une centaine de mètres de là ou la petite pièce découvert du sable du coté sud n y ajoutait rien. Toutefois, on peut dire que les autres sites, qui n’étaient pas très différents, s’éparpillaient tout autour de cet endroit et la qualité du travail sur le silex était légèrement mieux. Pendant que les autres endroits étaient à trois cents mètres les uns des autres, le méga site néolithique n’était qu’à deux kilomètres à vol d’oiseau au plus. Bien sur le génie humain ne tarit jamais et des glissements vers l’avant étaient possibles aussi bien que les évolutions unilatérales des uns pendant que les autres gesticulaient encore dans des techniques archaïques. Encore une fois, on peut dire, que Zarzis anthropopolis et même tout le sud Tunisien, étaient globalement paléolithique malgré les percés formidables du néolithique autour du lac El Maleh et dans le Sahara. Après une heure de marche dure, en plein dans le sable, tout en sueurs, Boughmiga repris le chemin du bled, une trentaine de kilomètres, pour retrouver les hommes, au pays de la léthargique des hommes. Labés, labés, Hamdoullah, Hamdoullah, Bgueddach, Bgueddach, Aychi Aychik….Blabla bla blablabla….en attendant d’aller manger, dormir et peut être rêvé mieux. Une uniformité, un unanimisme inquiétants, jusqu’à l’aube des temps. Raison de plus, dans ce marché de village, le produit le plus cher, était des figues séchées bio, à douze dinars le kilogramme, un paradoxe, en plein dans une région pleines de figuiers. D’ailleurs il était totalement interdit d’abattre un figuier ou un arbre fruitier dans un périmètre de trois kilomètre autour d’une mosquée quand celle-ci était écologique et amie des peuples. Les prix étaient aussi exagérés pour les dattes, pendant que l’endroit était reconnu dans tout le sud pour être un réservoir de palmiers fruitiers pour les hommes et pour les bêtes. Ainsi, quand on subit le consumérisme galopant, on reçoit sur la face sa pollution et aussi le fait de retirer certains produits locaux de la consommation générale pour les revendre plus chers sur les étalages des grandes surfaces ou dans les marchés. Bref, juste un coup d’œil, un clin d’œil de compassion et de solidarité avec les siens, pour que Boughmiga, aille s’escrimer virtuellement aux jeux d’échecs avec plusieurs personnes à la fois. Entre Zarzis anthropopolis, ou anthropoconsommation ou encore anthropopollution, il va falloir choisir avant de choir. Lihidheb Mohsen 13.01.17

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