mercredi 4 janvier 2017

Le retour du guerrier, chasseur cueilleur.

En relation idyllique avec ses ancêtres du paléolithique, Boughmiga reprend sa passion de ratisser les terrains non encore labourés et qu’il connaissait déjà, par les amas de coquillages, d’escargots, de brulis, de silex, d’écailles d’œuf d’autruche, meules, de broyons….et qu’il visitait à plusieurs reprises pendant une dizaine d’années, en fonction des pluies, des vents, des labours, du climat….pour tomber à chaque fois, sur des pièces uniques. Il avait répertorié une bonne centaine de stations et de sites primitifs, dont une vingtaine pourrait faire un musée chacune. Un dilemme difficile car Boughmiga a été largement dépassé par son action vorace et fit ce qu’il pouvait pour laisser aux générations futures, leur mémoire et référence humaine. Faute de moyens, il n’avait pas pu faire un grand musée au niveau des ses trouvailles et resta en mouvement avec son petit musée in officiel et hors normes. Il n’a pas pu se débarrasser de son aversion de tout ce qui est réglementé, ni se libérer de la castration intellectuelle des dictats totalitaires. Cette fois, après la canicule de l’été, déconseillée particulièrement et les intempéries de décembre, Boughmiga se décida enfin à grignoter du terrain et alla dans quelques endroits encore sans labours et assez riches. Il réduisit un peu ses partis d’échecs tapageuses et démoniques au milieu d’un public fidèle au café culturel de Souihel, pour visiter certains endroits, à marcher durement entre les sillons et détecter des objets grâce à la réflexion du soleil. Malgré le grand plaisir des trouvailles, Boughmiga ressentait aussi une certaine faiblesse visuelle et un certain vertige suite à l’avc de l’année dernière. Tant pis, il avait déjà fait ce qu’il fallait et ce ne sont désormais que des compléments qui ne remettraient pas en question l’identité historique des endroits. Il y a toujours un grand travail statistique et de conservation qui reste à faire d’une façon durable et lisible pour les éventuels exposant de 2050. Il faut reconnaitre que le paléo était présent dans tout le sud Tunisien sans l’île de Djerba où le néolithique était existant mais faible. Pour ce dernier, il était très fort dans le coté sud du lac El Maleh et assez présent à El Gtoo, Rouiss, Khachm El Kelb, Ejdaria… Pour ce qui est du Romain, on peut constater que le site de Mininx est le plus grand et le plus prédominant sur le plan industriel quand on traitait les coquillages pour les colorants et les potions du garum alimentaire à exporter. En deuxième lieu Gyktis la ville qui n’avait pas été très habité et ses activités étaient de courte durée. Bien sur, on peut reconnaitre le taux d’habitation en fonction de l’amas et la couche de bris de poterie aux environs d’un site. Ziane était fort peuplé et pour une grande période et sa poterie avait de belles gravures en relief comme celles de Souk El Guebli à Djerba, une particularité qui dénote d’une stabilité humaine et une maturité culturelle importante. Par ordre décroissant on peut les apprécier consécutivement ainsi, Mininx, Gyktis, Ziane, Mdayna, Bourgou, Souk El Guebli, Ghizen, Guellala, Nebch Edhib, Essnam, Nfidhet Mohra, El Bibane, Gtaayet Echih, Laarej…. Ainsi, Boughmiga renoua avec son rythme habituel et son action écologique et éthique, pour faire son bain de compagne, sa fusion avec l’ambiant et son contact avec l’histoire…et revenir, au café culturel tard dans la journée, sans que personne ne sache où il était, et battre les partenaires aux échecs impitoyablement, dans une agressivité vorace et infaillible, dans un mélange d’instinct et d’intelligence….retraçant le parcours de l’homme, dans la paix et la sagesse des hommes. Lihidheb Mohsen 04.01.17

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