jeudi 6 octobre 2016

Portraits et sagesse 80

Haj Mansour Sohbani C’était dans les années trente, quand le colonialisme s’était bien assis sur le bled avec ses éléments et ses agents. Si Mansour Sohbani, fils d’un grand contrebandier, une activité qui n’était pas très illicite socialement et toléré par les autorités, qui lui avait prodigué une éducation respectable à Zarzis et à Istamboul, où parvenait son commerce. Suite à une altercation sérieuse avec le cheikh d’alors et ensuite avec le commandant qu’il aurait frappé violement, il avait été condamné et convaincu par le colonel de se rendre et purger une peine de trois ans de réclusion à Kebili. Une période suffisante pour une éventuelle mutation du commandant agressé. Sur son mulet, il fut guidé par deux cavaliers du Makhzen , un à l’avant et l’autre derrière sa monture, vers l’oasis où il assura pendant toute la période le rôle de recenseur des récoltes, ce qu’il fit admirablement. Une période assez longue pour réfléchir sur la situation et lutter contre la nostalgie pour la fraicheur et la richesse de la ville de Zarzis. Avec une grande sagesse acquise et qu’il aurait voulu transmettre à sa façon, il n’avait apporté avec lui que des souliers tressés en argent pour sa vieille mère et quelques noyaux de dattes. Une semence qu’il planta amoureusement avec le sentiment de semer la différence et l’attachement à la liberté. Une semence de la paix, qui perdure encore, et encore… Il planta aussi, ici, dans la terre, des dattes royales, un fruit succulent, une douceur de vie….que ces enfants reprirent et chérirent avec des sentiment sincère à la mémoire de Si Haj Mansour Sohbani, paix à son âme.

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