lundi 24 octobre 2016

Tabatay

Voici un produit de la tradition culinaire et du patrimoine gastronomique local, qui disparait, disparait, à vue d'oeil...dans l'oubli et dans la mentalité du consumérisme général, piétinant le traditionnel et la cuisine de nos bonnes femmes. Le Tabatay, une dénomination dont les origines sont incertaines, est un plat basé sur le traitement de la peau des bêtes, quand les cuisiniéres débarassaient la laine et ne laisaient que la mince pélicule de viande qui couvrait l'animal. Cette peau, mouillée à l'eau et toute fraiche, était utilisé en morceaux pour agrémenter les plats de couscous et autres, pendant que son principal usage était pour les grosses boulettes pleines de légumes et bien cuits dans la sauce du couscous. Vue la famine d'autrefois et les conditions difficiles, ce met était trés appréciés et les familles en raffolaient, il suffisait d'avoir de bonnes dents, pour tirer dans les peaux dures d'un vieil animal. Ainsi, par hasard, j'en ai trouvé dans les produits éxposés à la vente d'un marchand ambulant dans le marché aux bricoles de Medenine, qui me vanta le bon travail de préparation, pour une éventuelle utilisation pour les tambours, les darbouka, les tabla, mais aussi pour le plat de Tabatay, il suffisait de bien mouillé pour amollir la peau. Et dire que des centaines de milliers de peaux, sont jétés pendant l'aid, quand les mosquées n'en voulaient plus pour les revendre et quand une société guidée par le nez, se débarasse piteusement d'un produit aussi précieux, surtout qu'il est la base de la manifacture locale basée sur la tannerie des peaux pour la maroquinerie et l'utilisation de la laine pour le textile.

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