jeudi 1 décembre 2016

Des femmes, aux feux des croisements.

Il n’est pas toujours facile d’aborder certains sujets de l’histoire contemporaine des hommes et des femmes de notre bled, sans se trouver dans l’incompréhension ou carrément l’erreur. Normalement, Boughmiga, ne tombe pas dans les pièges du spécisme, homme femme, male femelle, noir blanc, bon mauvais, juste injuste…pour essayer de voir les choses d’une manière équitable, lucide et distante, ce qui n’est pas aisé et risque de mécontenter certaines entités. Tant pis, on a toujours encouru des risques au point d’en faire des composant du tableau de bord des événements vécus. Paradoxalement, dans cette approche au sujet de la vie de la femme dans notre région, on se contenterait de procéder arbitrairement aux feux verts et feux rouges, dans une sorte de comparaison déductive des valeurs. Feux verts : à nos bonnes femmes qui tôt chaque matin balayent la devanture de la maison jusqu’à la route, aux femmes qui tiennent bons à faire la cuisine traditionnelle et font le manger local, aux femmes qui participent aux travaux des champs, des pâturages et partagent avec leurs maris les difficultés quotidiennes, aux femmes qui veillent sur l’éducation des enfants tout en les aidant à rester eux même pour devenir meilleurs et universels, aux femmes qui travaillent tout en s’occupent de la maison et des enfants tout à la fois de quatre heures du matin à dix heures du soir, aux femmes qui évoluent vers l’équilibre de la personnalité tout en ayant une vie affective positive, une foi bienheureuse et paisible, aux femmes qui travaillent aussi bien que les hommes et même mieux puisqu’elles ne sortent pas au marché ou au café, aux femmes qui respectent leurs traditions et pratiquent les normes logiques sans subir les formes de soumission, aux femmes qui racontent des histoires et développe l’imaginaire des enfants et des petits enfants, aux femmes qui récoltent des olives « tammacha » et sauvent l’année et la production agricole familiale, aux femmes qui avaient constitué une vie intérieure sociétale entre elles en réaction au monde des hommes, aux femmes qui s’embellissent entre elles et gardent une humilité féminine, aux femmes qui avaient crée l’oliveraie en irriguant les plants avec des jarres d’eau sur leurs dos, aux femmes qui participent à la vie associative et soutiennent les nécessiteux et les handicapés, aux femmes gardiennes de la conscience collective et garantes de la sagesse locale inculquée à leurs enfants, aux femmes qui résistent à l’effacement et l’assujettissement et au consumérisme envahissant, aux femmes qui avaient inlassablement partagé leurs savoir et savoir faire artisanal, médicinal traditionnel et de bénévolat organisée avec les autres, aux femmes qui avaient consolidés les générations dans leur éducation et leur bien être pour une société meilleure… Feux rouges : à nos bonne femmes qui poussent la famille à dépenser trop dans la construction, la reconstruction et le bétonnage, aux femmes qui tombent dans le consumérisme et négligent une éthique de vie à la famille, aux femmes qui n’ont pas des carrés de légumes et autres verdures devant les maisons, aux femmes qui cherchent à façonner leurs enfants par une compétition fortuite à l’école et des imitations comportementales onéreuses dans la vie, aux femmes affectées par les apparences trompeuses qui poussent leurs enfants à l’émigration clandestine et les soutiennent par l’hypothèque de son orfèvrerie, aux femmes qui refusent de rentrer au bled quand le mari prend la retraite à l’étranger et veut revenir at home, aux femmes qui dépensent l’argent de leurs maris émigrés dans des chantiers permanents ou dans les rénovations successives de la salle de bain ou de la cuisine, aux femmes qui se marient avec des paysans dans la compagne et refusent de participer aux travaux et restent devant la télévision, aux femmes qui restent à la maison pour suivre les séries pendant que les beaux parents et les vieux font la cueillette des olives loin dans la compagne, aux femmes qui jettent de la laine, des wazra et autres à la poubelle, aux femmes qui après le bac, la licence, la maitrise et le doctorat, s’alignent sur la mentalité de leurs mères analphabètes en rentrant à la maison et terminant les études et effacent leur savoir sans le mettre en pratique, aux femmes qui cumulent des vêtements traditionnels et des vêtements modernes à outrance, aux femmes qui n’ouvrent pas les robinets des jardins aux oiseaux en été et ne s’occupent pas des animaux, aux femmes qui vivent à Zarzis et Paris à la fois même si elle n’a jamais connu cette dernière et cumulent les deux esprits de consommation et leurs outils, aux femmes qui stockent tout ce dont aurait besoin une famille dans sa vie et refuse la possibilité d’échanges avec les familles voisines, aux femmes qui participent à la charté et l’élévation du niveau de vie ou les coups des mariages, aux femmes qui immobilisent l’argent de la famille dans la consommation par leurs effets de harcèlements et d’influences sur les hommes, aux femmes qui ignorent leur rôle primordial dans la réussite d’une société et ses orientations vers le bonheur collectif, aux femmes qui n’ont pas de bibliothèque ni un instrument de musique à la maison, aux femmes qui harcèlent leurs enfants au point de les voir se livrer à l’aventure par conviction ou par besoins matériels bidons, aux femmes qui subissent le train de vie pendant qu’elles peuvent être un tremplin pour un monde meilleur… Voilà, un moyen simple pour aborder quelques traits du profil de la morphologie et le relief comportemental de la gente féminine qui n’était pas à l’abri des effets de l’hégémonie des diverses influences médiatiques et politiques. Sans animosité, ni mise à l’index, juste un rappel, amical, pour ne pas passer béant à coté d’une période de notre histoire locale. Lihidheb Mohsen 02.12.16

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