mercredi 30 novembre 2016
Des hommes et des motivations ridicules.
Aussitôt l’indépendance, d’une gestion protectionniste à outrance et un transfert des produits de la terre vers la métropole, sans grandes convictions de développement des mentalités ou de la réalité du pays dit protégé…une gestion approximaliste basée sur des compromis et des conventions tacites de stoicité et de soumission…l’héritage cumulé par le temps, était sur les plans des infrastructures et des créneaux économiques, assez important, pendant que la mentalité avait persévéré dans le manque de patriotisme et la faiblesse des valeurs du travail. Les salines fonctionnaient, les chemins de fer, les mines…et l’ossature d’une économie compradore…étaient opérationnels et susceptibles de servir la nouvelle république indépendante, il suffisait juste d’aller dans le bon sens et au profit des peuples.
Au niveau de Zarzis, malgré le conflit entre le panarabisme et le libéralisme, il y avait aussi au sein de ce dernier, une partialité au profit de l’affairisme pragmatique au lieu de la gestion rationnelle et intelligente des affaires du pays. Une orientation, qui avait mis en veille, les gens cultivés et responsables…pour laisser le paysage de la région à la destruction systématique et l’extrapolation approximative. La destruction des cinq ksars des tributs, la démolition du Bordj principal, le rasage de plusieurs mosquées et marabouts, le déboisage de souk Edhlam une route ombragée par un toit de branchages de deux cents mètres, la démolition des dizaines d’hectares de haies de cactus, la fermeture des puits artésiens, le bétonnage des palmeraies, le galop des constructions sur l’oliveraie, l’ensablement des points d’eau traditionnel, la confiscation des terres sous la couverture de ventes iniques à l’hôtellerie et autres… dont le rasage de certains était sous le prétexte ridicule de la prolifération des insectes…étaient la conséquence directe du manque de maturité du facteur politique. D’ailleurs, le même argument avait été avancé pour tarir les puits artésiens afin de se débarrasser des moustiques gênants. Sur ces décombres, les gens avaient été mené en bateau, poussés vers des euphories excessives et des extravagants sur estime de soi.
Parmi les techniques de maitrise des masses et de manipulation des gens, toute personne susceptible d’afficher de la logique ou de l’humanité dans ses approches, n’avait pas de chances d’accès aux sphères du pouvoir ou même la gestion des affaires locales. Des têtes de ponts avaient été crée et installé dans chaque région, chaque cartier, afin de maitriser le peuple et superviser l’électorat et l’influencer. De petits hommes d’affaires surtout dans le matériel de construction, avaient été construits par des prés et des assistances diverses afin de meubler chaque agglomération de la région. Personnes ne pouvaient afficher un avis différent et toutes les personnes influentes répondaient à la politique générale d’un président dirigiste. Bien sur, la période essayiste du protectionnisme pervers et de travers, était succédé par un tremplin expansif du libéralisme sauvage et arriviste. Dans toute la période de l’avant changement, comme l’avait été le leader suprême, des personnalités avaient été formées pour alimenter les conflits bidons intra parti, juste pour l’activation continue du citoyen, une sorte de révolution continue de droite minable. Rares étaient ceux qui pouvaient sortir et percer les mailles de la hiérarchie locale et des leaders chefs de clans comme Msaddek, Ghannoudi, Fréa…, avec tout le respect qu’on leur doit, venaient des labos de la capitale et personne ne pouvait grimper l’échelle du pouvoir partant du bas. Il faut reconnaitre que les scissions et les confrontations entre les clans maitrisés par le pouvoir, étaient extrêmes et constituaient une certaine mobilisation totale au point d’utiliser le tribalisme, les coups bas et la collecte de scorpions pour les jeter dans la maison de l’autre «ennemi ». Dans cette atmosphère, les gens étaient malléables et les salles toujours pleines avec une moyenne d’âge de cinquante ans, augmentant de plus en plus en s’éloignant de la date de l’indépendance. Il n y avait pas forcément de programmes chez les belligérants du pouvoir, malgré que l’un affichait une certaine démocratie et une compréhension relative des autres récalcitrants, pendant que l’autre, représentait les durs du parti inflexibles aux droits des autres. Une dualité paradoxalement bornée, au point de voir chaque gagnant d’entre eux et à son tour, se consacrer à surveiller, réprimer et punir…l’autre. Boughmiga, en tant que résistant global et permanent une sorte d’observateur neutre par le fait d’exister dans cette période, souhaitait que le clan soi disant démocrate appliquerait certaines reformes intelligentes, mais, il s’engageait directement vers la claustration de l’autre.
Dans cette optique, l’opposition latente et forcée des restes du Youssefisme n’était pas du tout sur le terrain, escomptant peut être des putschs soutenus par le panarabisme Egyptien, Libyen ou même Algérien, pendant que la gauche, favorisée par le confit mondial et la centrale syndicale, opérait dans les milieux culturels dans des ciné-clubs et les cercles fermés des intellectuels. Pour ce qui est des islamistes, ils étaient aussi sur le terrain sans grand militantisme apparent si ce n’était lors de l’oppression après les élections de Ben Ali, régissant par des actes de fuite ne avant.
Ainsi, notre homme, à travers toute son histoire contemporaine, était berné, manipulé, géré, bluffé, façonné, sculpté, influencé, trainé par le nez…dans une médiocrité permanente ou un masochisme collectif….jusqu’au jour, où il eut la possibilité de choisir son destin, par des élections démocratiques…pour se faire subir, paradoxalement, encore une fois, le même sort irresponsable et rétrograde.
Attention, il y a un loup, dans le troupeau.
Lihidheb Mohsen 01.12.16
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