mercredi 7 mars 2018

Portraits et sagesse 122

Lotfi Saddi : Un jeune universitaire de Djerba, chercheur social et enseignant à l’institut de l’Île, que j’ai connu depuis quelques années à travers les forums sociaux du net, une connaissance qui se consolida de plus en plus, surtout après l’avoir rencontré sur le terrain humain de ses recherches et lors de ses visites aux collèges en quête d’informations. Bien sur, sa connaissance était le résultat évident de plusieurs points et intérêts communs, qui se manifestaient au long des jours et des sujets traités ou commentés sur le net, mais le premier contact, était lors d’une réunion pour dresser une liste électorale de centre gauche, inaboutie, dans une période où on croyait encore aux perspectives démocratiques. C’était aussi un grand plaisir de se rencontrer lors des séminaires et meetings culturels de la région. Dans ce contexte, lorsqu’une association m’avait demandé mon action écologique par une autre personne, j’avais automatiquement pensé à mon ami Lotfi Saddi pour sa probité intellectuelle, sa connaissance profonde de mes mouvements éco culturels et surtout sa maitrise totale de la langue française. Ce qui fut fait, convenablement, avec ma gratitude et ma reconnaissance, à lui et à son honorable femme. Lihidheb Mohsen 07.03.18 Mémoire de la mer et de l’homme. - L’homme : Lihidheb Mohsen né à Souihel Zarzis le 02.11.1953, autodidacte général, polyglottes, culture universelle, fidèle à la mémoire locale. A l’âge de quarante ans, après avoir fait la vie dans toutes ses formes, politique, militantisme, lecture, journalisme, administration…il décida de faire un grand virage dans sa vie et changer l’opposant éternel, le vivant par procuration dans les livres et les idées…en personne en fusion avec le réel, ses composants et ses mouvements. Ainsi, en 1993, il arrêta de fumer, de boire du café et sorti vers la nature, vers la mer comme nouveau né, sans idées préétablis, avec un rage de vivre et une prédisposition général à la fusion avec les éléments de la vie. - L’action : A travers le mouvement, il parvint à en déduire des idées acquises, de l’art et de l’éthique de vie…pour passer au troisième stade, au verbe, pour reprendre le tout dans des textes, des poèmes, des photos ….en fixant l’éphémère dans le parcours de l’histoire. En quelques sortes, il réutilisait ce qu’il récoltait de la mer, en configurations artistiques, comme s’ils étaient les lettres de l’alphabet du langage naturel de la vie. Il parvint tout de même, à articuler l’intellect humain en face de l’animation des objets, par leur forme, couleur, dimension, réflexion, lumière… - Récolte des objets : Dans le mouvement des choses, Boughmiga le néanderthalien, pseudonyme se référant à l’anti héros porteur de sagesse et de l’insolite….récolta tout se qui venait de la mer, avec le levé du soleil, avec les vagues, avec les vents et courants marins, pour les transporter en « hart-training », les déposer dans son terrain et qui inspirèrent l’assemblage artistique des cordes, bouteilles, planches, bouées…. Bien sur, sur les vingt trois ans d’action, plusieurs reprirent les objets, pour des recyclages familials, des récupérations, un camion chargé de bois a été offert à un pauvre ouvrier maçon, quelques charges ont été offert aussi à des écoles à Tataouine, Gribis et autres… - Recyclage artistique : En déposant les objets récupérés des plages, avec le temps et le mouvement, ses dépôts anarchiques avaient inspirés des assemblages et configurations naturelles sans l’intervention de l’homme ou ses idées « capricieuses ». Ainsi, pour sensibiliser au respect de l’environnement, il compartimenta quelques dizaines de tableaux à même le sol, retraçant la mémoire de l’homme et celle de la nature, allant du big bang jusqu’aux événements importants dans l’histoire. De peur de l’intervention prévu de la dictature, ennemi de tout ce qui es t différend, Boughmiga sauvait immédiatement les œuvres dans des photos qu’il partageait sur le net avec le monde. - Record Guinness : Sans manque de reconnaissance, ni un glissement dans l’estime de soi, il eut l’idée d’épater les gens par un record mondial et le fit faire par plusieurs actions de constats de témoignages de huissiers notaires et statistiques sérieuses. En effet, le record Guinness, fit sont effet, sur les gens qui prirent l’action au sérieux en ne la considérant plus en initiative marginale et futile. Une action précoce de respect à la nature et l’homme. - L’Île déserte : Comme il a été pour Robinson Crusoé, ou Hay Ibn Yakdhan et plusieurs mythologies, Boughmiga, sur un terrain délimité, construisit sous un palmier, une hutte avec les planches récupérées de la mer, sur lesquelles il écrivit les noms de toutes les personnalités influentes en négatif ou positif sur le parcours de l’humanité. A l’intérieur, en véritable sensible et naturel, il écrivit le nom de femmes célèbres et intellectuelles. Comme les quelques configurations qu’il présenta devant la hutte, en guise de présents à la divinité pour regagner la liberté et la reconnaissance général au respect de la nature et la vie, c’était aussi des moyens de meubler sa solitude et ne point oublier les œuvres importantes de l’histoire. - Land art et Ninja de la mer : A certain stade, l’espace du « musée » écologique était plein à craquer d’objets récupérés artistiquement et autres, sur les murs, en hauteur, en installations de bouteilles remplis d’eau pour recueillir la lumière du soleil le matin et le soir…et Boughmiga dans son action « infinie », ne pouvait être limiter par un espace et inverti alors les lacs salés de la région avec l’assistance des Ninja de la mer. Les endroits avaient manifestement appelé Mohsen pour les meubler par leur beauté, leur fraicheur amphibie…dans lesquelles il installa des configurations géantes à partir d’objets trouvés sur place. Les Ninja avait aider dans l’action, dans la création surtout quand ils acquirent naturellement le reflexe écologique et commencèrent à faire des initiatives automatiques comme la tailles des palmiers, la protection des tortus, le soin des oiseaux blessés, le boisage des routes…. Bien sur, le groupe n’avait pas d’idée sur se qu’il faisait et les passagers à coté des grandes routes, Zarzis-Bengardane, Zarzis-Djerba, Zarzis-Tataouine…s’initiaient progressivement, par un tapage incessant sur leurs esprits, aux impératifs écologiques et éthiques. L’une des constructions dans la région de Lemsa, fut faite pour contrecarrer un investissement de l’endroit à des buts semi-industriels, par des mastodontes d’engins et bulldozers…avec de grandes roues colorés sur lesquels était écrit « birds only » endroit réservé aux oiseaux devant l’ignorance des Caterpillar. Entretemps, la nature et la justice divine eurent droit sur l’endroit par l’investissement du passage par les eaux des marais et Boughmiga par conséquent eut gain de cause aussi. - Bouteilles à la mer : Dans les centaines de milliers des bouteilles provenant de la mer, portant la marque de leur fabrication et les sigles de leur villes, Boughmiga avait trouvé aussi cinquante quatre bouteilles à la mer portant des messages divers, dont certains écrivaient pour un meilleur butin de pêche, pour une bonne santé, pour chercher du travail, des lettres d’amour, une adresse pour faire connaissance, une lettre de désespoir et une intention de suicide… Entretemps, Boughmiga avait aussi utiliser le procédé pour envoyer des messages de respect à la nature en les lançant à la mer quand le vent était de l’ouest et connu par ses moyens primaires plusieurs personnes dans le bassin méditerranéen. Invités par l’un d’entre eux pour assister à son mariage dans le nord, ils partit avec sa femme et eurent des aventures très graves et mémorables. Boughmiga était en plein dans son euphorie, quand il trouva sur une distance de cent vingt km, toutes les lettres à la mer que deux jeunes utilisaient pour chercher du travail de soudure sous marine et reconnurent que Mohsen était sur naturel et fantastique. - Visite des écoliers : Malgré les difficultés du transport, plusieurs groupes d’écoliers, visitèrent cet espace éco artistique et manifestèrent un grand enthousiasme pour la culture, l’art brut, l’action, l’environnement et la liberté d’initiative. Devant les configurations, ils étaient plutôt affectés par les média et ce qu’on leur fournissait dans les livres scolaires. Des visites d’affranchissement et de libération gratuites qui mettaient à l’épreuve leurs connaissances et leur intégration culturelle. Pour les autres écoles, Boughmiga allait dans les classes pour montrer ses films, ses photos, lire ses poèmes et faire du one man show écologique. Des installations artistiques ont été aussi construites dans les cours des écoles avec la participation actives des élèves. Des écoles de l’intérieur, transportèrent des camionnettes d’objets divers provenant de la mer. - Blogs thématiques et films : La grande libération de la claustration de la dictature et de l’ignorance collective était le résultat d’une lettre de l’ambassade nippone conseillant d’envisager le net pour s’en sortir…et c’était une grande porte sur le monde et un grand partage direct. En plus de sauver les œuvres, il était possible de faire plusieurs blogs thématiques sur les différentes activités et plusieurs films écologiques et humanitaires. C’était aussi des instruments permettant de meubler le net par cette action et ses approches locales et visions globales. Le film « sacrées bouteilles » sur l’action de Lihidheb mohsen, réalisé par Fitouri Belhiba, avait le monde et obtint des prix à Carthage et Fespaco. D’autres, surtout Italiens, reprirent le sujet de l’environnement et ensuite celui de l’émigration clandestine, grande préoccupation de la région. - Patrimoine : Quand Boughmiga déposait sa voiture et longeait la plage sur plusieurs km de part et d’autres, prospectait la terre du littoral au retour et trouvait souvent les traces de l’homme préhistorique, les Puniques, les Romains et autres. Ainsi, il s’attacha à cette forme de mémoire et balaya les cotés de Oued el Akarit à Gabés aux frontières Libyennes. Par cette approche de long terme et sur quelques années, il parvint à lire la carte des déplacements et des installations de l’homme primitif dans le sud Tunisien et devança les constructions anarchiques, les voleurs du patrimoine, les touristes curieux, les labours excessifs, les goudronnages des routes….pour sauver ce qui était encore possible. Des tentatives ont été faites pour faire des assemblages artistiques à partir des restes de nos ancêtres, ce qui était brillant et reconnaissant. - Emigration clandestine, Harraga : Au cours de l’action, Boughmiga, depuis les années quatre vingt dix, trouva des vêtements, des chaussures, des corps…des émigrés clandestins naufragés dans la mer entre la Lybie et Lampedusa. Un sujet, sur lequel, il fit des textes, des poèmes, des tableaux de protestation, des films et dénonça les risques de ce flux migratoire naturel et souvent instrumentalisé. Il écrivit aussi un livre de constat « Mamadou et le silence de la mer » et exposa les chaussures et vêtements dans l’espace éco culturel encore ouvert. Un film Italien, « Banks », traitait de ce sujet dramatique de part et d’autre de la mer. - Rsifett : Plusieurs camions pleins d’objets de la mer furent transportés sur la plage de Rsifett, pour en faire des installations susceptibles de faire de l’endroit, un pole culturel et artistique, mais l’incompréhension des locaux et leur manque de collaboration échoua le projet. Il aurait pu être une grande attraction aux habitants des villes de l’intérieur, pour une initiation globale avec la mer et ses charmes. - Action infinie : Comme elle a débuté, cette action spontané et non stop, continue toujours et serait certainement reprise, avait aussi été fixé dans la photo, le texte, le poème, le film et la mémoire collective, pour un monde meilleur. - Perspectives : Possibles visites de groupes d’élèves et autres à l’espace qui est aussi, un produit touristique, culturel, artistique, écologique et pédagogique. Une opportunité importante pour le savoir local et pour la mise en relief du savoir faire traditionnel. Une pyramide inversée de cumuls actifs dans l’intellectuel humain à partir du réel et de l’environnement immédiat de la région du sud Tunisien. LIHIDHEB Mohsen Zarzis 2016.

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