mardi 20 septembre 2016
Portraits et sagesse 66
Haj Mansour Abichou
Je l'imagine encore assis dans la petite boutique de mon pére, les jambes croisés, imposant dans sa jebba ample, son houli blanc, son lehfa sur la tête et le coup au dessus d'un kabbouss rouge vif....à raconter comme chaque jour les derniéres informations parvenues des bergers, des voyageurs, des marins, du postier ambulant et commenter le tout dans une poésie oratoire accompagnée de gestes et de corquis d'arabesques sur le sol aussitôt éffacés. "Fhemtni ya sidi bin sid" tu m'as compris Ô mon maitre des maitres, "Ani ma ngoulilkom wintom ma yakhfa alikom ya khiwti" moi je ne vous dirais pas et vous ne l'ignorez pas mes frérots... Il commençait toujours par les informations sur la pluie, l'état des paturages et son éffet sur le bétail, puis le comportement des uns et des autres, puis les incidents, puis les relations inter tribales et les grands exploits de bravoure et d'hospitalité. Un discours merveilleux où la violence était quasi nulle et tout baignait dans la sagesse et la quiétude générale. Ainsi, Si Mansour Abichou, déclarait sa vie et ses préoccupations humaines et sociales, sans richesse provocante ni propriétés fonciéres éxcessivers, mais un bon nombre de bétail qu'il déplaçait selon les saisons entre Souihel et la choucha pour le paturage, la tonte, le repos de l'été... D'aprés plusieurs personnes que Boughmiga avait rencontré dans les régions éloignés de Bengardane, lors de ses prospections sur terrains, ils connaissaient bien Haj Mansour par ce nom et ses pseudonymes, Ben Drara, Khatrouch... et reconnaissaient sa générosité, son hospitalité et sa prédisposition inconditionnelle à assister l'autre, qui que ce soit. D'aprés l'un des témoins, il était trés fier quand il passa chez le Haj et fut prié de passer la nuit dans la tente de ses fils et égorgea un chevreau pour le diner à son honneur. Il ne parlait pas réligion, comme la plupart des gens de cette période, mais il était trés pieux et respectueux des principes de la foi. Si Haj Mansour Abichou, Ben Drara, Khatrouch...votre image de sagesse et de grandeur locale, reste présente, durable et en plein dans notre mémoire. Que Dieu vous accepte dans ses paradis.
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