samedi 24 septembre 2016
Portraits et sagesse 71
Aam El Gareb
Aam El Gareb.
Nul Akkari, ou habitant de la région ou même de Bengardane, n’est censé méconnaitre cette catastrophe humaine survenue le 5 Juin 1907 sur la plage du Bar El Guebli au Solob sud en face de Bengardane. Un événement majeur, devenu une date repaire dans le temps auprès des habitants du sud. En effet, un grand bateau chargé d’explosifs et d’armes avait échoué sur la plage enlisé et peut être la haute marée le sauverait si le Makhzen, cavaliers armés de la zone militaire française, n’intervenait pas rapidement. Aussitôt, ils réquisitionnèrent tout ce qui bouge dans les parages et les marins et les paysans faisant la moisson, furent rassemblés afin d’encercler le contrebandier et l’obliger à la reddition sans conditions. Le capitaine du bateau, Meftah, avait refusé toute concession, attendant la flottaison par la marée peut être, ou carrément suicidaire vue la conjoncture oppressante vis-à-vis des Ottomans et leurs alliées par l’hégémonie française et les intentions Italiennes. Après de courtes discussions, il alluma une mèche et fit exploser l’embarcation géante, soufflant la mer et ses occupants carrément dans les airs, transformés en morceaux de bois, de chair humaine et de feu. Une déflagration qui fut entendu par toute la population de la choucha et des deux isthmes pendant leur moisson. Un drame irresponsable de part et d’autre, qui avait fait trente six morts et plusieurs blessés, dont voici les noms :
Morts : Chibani Hafiane, Ali b Chouikha, Ahmed b Abid, Mohamed Charrah, Rhaiem b Chouikha, Mohamed Gabagi, Chouchane b Fraj, Khalil Chtioui, Ali Aoudi, Said Triki, Mabrouk Bouhafa, Mohamed belgacem b Chouikha, Mohamed b Mosba b Chouikha, Ahmed Hnid, Amer b Abdallah, Saad Khenissi, Chachane b Taleb, Rhouma Bouchhioua Jdou, Amer Mkacher, Mohamed Trabelsi, Ahmed El Oudi, Mohamed laab, Abdellatif Fendli, Mohamed Hnid Kombari, Mansour b Marzoug, Chouchane Boubi, Belgacem Baaboura, Mohamed b Chouikha, Chachane Ounallah, Abdelhamid el Hoch, Chouchane Mohamed lihimer, Chouchane Amer Lihimer, Ahmed Khiari, Slimen b Bouzid, Maatoug Choubab, Yahya Amor Maatoug.
Blessés : Mohamed b Chamekh, Amara b Hfayedh, Maboruk Harabi, Amor Mkacher, Ali Ghbontni, Amor Chibani Oueriemmi, Dhaou Bouchhioua, Abderrahmane Baaboura, Khalifa b Slim, Mohamed Baaboura, Mohamed Ghomidh Bouchhioua, Abdallah Jbali, Ahmed Smaiel, Messaoud b Aad, Mohamed Harmi, Salah b Hassen, Messaoud Lafi, Said Lafi.
Une histoire triste, de compassion et de médiocrité humaine flagrante et inacceptable, comme toutes les guerres et les violences, sachant, que le protectorat était venu soit disant civilisatrice et garante de la sécurité….on peut toujours attendre, cent dix ans après. Allah Yarhamhom, les bosseurs, les travailleurs, les créateurs de richesse, de touts les temps.
El Gareb
C’était sur les plages de Choucha,
Un grand Loud échoua,
Transportant armes et munitions
En contrebande vers l’orient.
C’était de la poudre à canons,
Fournie par les Ottomans,
Pour les arabes résistants,
Contre l’Italien conquérant.
Le Makhzen accouru alors,
Réquisitionnant les cavaliers,
Les moissonneurs et chameliers,
Pour l’arraisonner et monter à bord.
Mais le capitaine Turc résista,
Et refusa toute reddition,
Voulant partir sans conditions,
Et implosa le bateau qui sauta.
Des centaines de corps volèrent,
Et la mer devint rouge de sang et de feu
Les cormorans blancs se turent,
Pour que le ciel redevienne bleu.
Et cet évènement fait date à ce jour,
Dans la mémoire collective
Dans les contes et les archives,
Un Turc, le Makhzen et des morts.
Lihidheb Mohsen
20.05.04
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