mercredi 21 septembre 2016
Portraits et sagesse 69
Abdallah Zouari
Un grand militant d'un parti politique à caractére théologique qui avait été présent depuis l'indépendance et qui avait été quelques fois clandestin, d'autes fois instrumentalisé par le pouvoir et plutard, occulté pour en justifier la dictature et repression en place, Si Abdallah Zouari, avait beaucoup milité dans les villes du nord ouest, où il acquit une popularité importante. Par son activité débordante, il avait dérangé sérieusement le pouvroir en place au point de l'assigner à résidence à Zarzis, sans sa famille, mais heureusement c'était le lieu de sa naissance et ses connaissances. Une claustration corps à corps par un groupe de policiers en civil nuit et jours en permanence, qui n'était pas agréable et tout le monde voyait cette monstrueuse filature incongue et grotesque. Quand il marchait, ils étaient derriére lui, quand il allait chez quelqu'un, ils étaient devant la porte, quand il allait à la poste, ils étaient présents et cherchaient à lire ses missives. A propos de correspondances, il avait une trés bonne relation avec les organisations humanitaires internationales et en tant que journaliste, des associations de confréres dans le monde les suivaient et le soutenaient, ce qui lui permettait une certaine couverture et une garantie permanente. Des organismes qui lançaient des cris d'alerte lors de la répression prononcée sur sa parsonne. Il n'était pas moins actif et affichait un certain populisme productif. Une fois, dans le mois de Ramadan, il fournissait de la bouffe et des raffraichissements à ses géoliers de terrain, qui n'étaient peut être pas moins harcelés que lui par leurs supérieurs. Un geste d'humanité qui compterait certainement dans la balance de ses bienfaits naturels et humains. Toujours avec Si Magouri et Si Belhiba, ils faisaient un trio assez suffisant pour justifier les voitures qui se relayaient pour les traquer partout, jusqu'à la maison, jusqu'à l'aube. Une fois, Si Abdallah visita l'éspace mémoire de la mer et de l'homme, avec de grands invités venus d'ailleurs, mais l'endroit avait été tout de suite encerclé par les flics, ce qui n'avait pas empéché une visite conviviale et agréable entre rebelles. Une autre fois, en pleine crise, il m'avait chargé amicalement, de lui traduire certaines de ses correspondances à l'Anglais pour mieux communiquer avec les organisations internationales, ce que je fis, mais le jour de la livraison, une massue insupportable pour ma pauvre personne, s'était abattue sur moi venant de Médenine et m'enleva les textes. J'en ai toujours quelques unes avec son écriture en Arabe. Pendant que le pouvoir cherchait à le faire oublier dans l'oasis de Khriba, et en tant que journaliste, il s'aguerrit à l'utilisation du net et dérangea hautement ses surveillants, jusqu'au jour où advint le probléme des "Internautes de Zarzis" qui l'adopta en tant que tel en fit un tremplin de notoriété et de libération médiatique. Tout en gardant les reserves de rigueur et la démarcation de l'historiciste, il y avait certainement des sujets et des personnes, provoqués, instrumentalisés et véhiculés dans des parcours prédestinés...au profit de politiques supra nationale et de désseins colossaux. Depuis l'avant révolution du peuple, Si Abdallah n'a pas été vu à Zarzis et ses visites étaient partiquement rares malgré mes demandes auprés de Si Magouri avant sa mort et Si Bélhiba. Il parait qu'il assura la direction du journal du parti et certains le considéraient de la tendance dure du courant. Ce n'était qu'avec un grand regret que je sus son décé suite à un accident regrettable, rendis mes condoléances à sa famille à Zarzis et tout en attendant les resultats d'une enquète sérieuse sur les péripéties de cette tragédie, je prie Dieu de l'accepter dans ses paradis.
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Merci si Mohsen pour cet article en hommage à quelqu'un que j'ai connu au kef pendant les années 80, et j'ai vraiment regretté de ne pas le rencontrer avant sa mort subite. Je le connaissait un homme de grand cœur militant farouche et patient et aussi ouvert. J'ai souhaité reprendre avec lui les souvenirs de la jeunesse et discuter de pleins de choses, hélas la mort nous prive parfois de se rappeler les moments en éloignant ceux qui ont en fait partie. Paix à son âme.
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