samedi 2 novembre 2024

Déclaration de collection.

 


Une déclaration de collection que j'ai envoyé en recommandée avec accusé de réception au ministre de la culture en 2012 et affichée sur un blog, afin de vulgariser la sauvegarde d'une partie du patrimoine par une seule personne. Il en était du paléolithique et le néolithique de la périphérie de Zarzis et autres endroits. Une collecte sélective qui n'a pas transgressé la loi en se limitant aux objets de surface et sur le point d'être en danger. Bien sur, elle appartient à l'humanité et ne fera que faire honneur à la patrie. 

mercredi 23 octobre 2024

Zarzis, aux couleurs de la mer

                   


Cette configuration artistique, composée d'objets provenant de la mer des cotes de Zarzis et les environs, retrace la mémoire des anciens pêcheurs d'éponges, qui avaient transformé cet animal marin en produit permettant la création d'un oliveraie verdoyant. En effet, ils partaient jusqu'aux iles Kerkennah, en bateaux à voiles vétustes, dans des conditions trés difficiles à cause des intempéries et des courants marins entre Djerba et Sfax, où plusieurs d'entre eux périrent. Ils vendaient leur récolte aux commerçants spécialisés à Sfax, puis passaient à Djerba pour acheter des plants d'arbres et à la fin passaient directement à la compagne pour planter ces oliviers, et créer ainsi, une autre ressource de richesses. Comme ils devaient diversifier les apports en nature, poisson, oasis, éponges, cheptel, oliviers, légumineuses, sorgho, blé, orge, vergers, migration sur Tunis... ça tombait bien et terminait la boucle du possible. 

Cette configuration finie avec les enfants, consiste en un bateau à voie, la mer, une maisonnette tradionnelle, un palmier... en l'honneur à nos valeureux ancêtres. Mais puisque on n'a pas trouvé jusqu'à maintenant de photos au sujet des marins d'éponges entrain de transporter leur produit sur la rame et l'exposer par trois pièces en rang sur le sol pour l'appréciation des riches acheteurs, on a entrepris de faire l'assemblage, avec des rames au dessus des épaules des marins. Une image qui devrait animer la mémoire de tous ceux qui avaient vécu cette période d'opulence par le travail. 

jeudi 18 juillet 2024

Portraits et sagesse 162

                   Sadok Hoch Safya Jehmi, un ami depuis quelques années, quand je venais à sa petite boutique à Errajaa, prés de la poste, pour m'approvisionner en essence pour ma voiture ou acheter des fruits de saison locaux et frais. Une amitié s'était tissé avec le temps, au point que je devais aller de Souihel pour le voir ou passer auprès de lui à chaque voyage à Médenine et sa région. C'était l'attirail de thé qui somnolait toujours et le verre qu'il offrait sincèrement à chaque fois que je passais. Je l'avais présenté à plusieurs de mes amis qui m'accompagnaient y compris ma femme qui connaissait sa famille grâce au voisinage. Il se fait que plusieurs retraités venaient dans sa boutique et prenaient du bon temps. Une fois, je lui avais amené plusieurs bidons vides récupérés de la mer pour qu'il ait la possibilité d'améliorer le débit de ses ventes, mais il ne pouvait le faire à cause la promiscuité du local. Il était agréablement surpris de les avoir gratuitement mais je n'avais pas osé lui dire que je pourrais aussi l'aider financièrement sans contre partie. A siroter le verre de thé noir, toujours le troisième moins fort mais agréable, il me racontait des choses que je ne connaissais pas sur mes ancêtres maternels issus de la région et me les nommait un par un. On était convenu de l'amener voir mon musée écologique et les puits de surface que j'avais fait vainement à cause de l'invasion du chiendent, mais on n'a pas eu l'occasion. La semaine dernière, je suis passé intentionnellement pour le voir mais le local était fermé. Un pressentiment lugubre m'avait envoyé et seul un épicier voisin m'avait signaler l'endroit où il avait déménagé. Aussitôt retrouvé juste devant le collège de la région de Errajaa, il était assis sur une chaise sous un parasol géant et devant lui des pastèques et des melons. Il était trés content de me revoir et je n'avais pas remarqué qu'il aurait un malaise quelconque. J'ai acheté ce qu'il fallait et aujourd'hui, jour de marché dans sa région de El Hchem, j'avais décidé de passer le voir et acheter les pastèques d'une personne de confiance comme lui, car plusieurs rumeurs n'étaient pas favorables aux vendeurs venant d'ailleurs. 

                  A neuf heures, le parasol n'était pas là et seule un chaise entourée de quelques pierres restaient du stand. Encore une fois, j'ai eu un présentiment désagréable, confirmé par deux jeunes d'une boutique d'en face, qui m'avaient affirmé son décès. Choqué, j'avais laissé la voiture presque au milieu de la chaussée et me précipita vers l'un des ses fils présent à l'endroit pour lui faire mes condoléances. J'étais trés ému pour cette disparition subite et accepta l'offre d'une pastèque de ce qu'il avait laissé et fut distribué gratuitement aux connaissances. Un geste, qui était important pour moi, que je conçoit, comme une participation au "Khetm" que j'avais manqué. Alors, ce soir, ce serait de la Zoumita, avec le fruit qu'il m'avait laissé, son ami de parcours, sincère et respectueux. Paix à son âme, Si Sadok Hoch Safya Jehmi. 

mardi 16 juillet 2024

Portraits et sagesse 161

                   


 Abdelwahed Ouederni, fils de si Mohamed, une famille d'artisans depuis des décennies, quand les familles se départageaient les rôles, selon les possibilités des uns et des autres, soit, certains font l'agriculture et les éponges, d'autres font les services, les anciens esclaves faisaient les travaux corporels, la cuisine et l'animation des mariages et avènements, les arrivants à la presqu'ile de Zarzis, faisaient les travaux périphériques et occasionnels et comme on le voit pour cette honorable famille, elle s'occupait de la coiffure, la confections des chapeaux de pailles à partir des palmes, les couffins, les tamis pour la cueillette des olives, filer des cordes et faire les couvercles des grands plats de couscous. Ainsi, Si Abdelwahed, pris directement de la source, cette artisanat millénaire, combien bénéfique et complémentaire aux travaux périodiques des villages, des paysans et des marins. L'ayant connu quelques années avant sa mort précoce, paix à son âme, et peut être, on peut dire au revoir à un artisanat qui disparait, comme certaines espèces, devant nos yeux. 

samedi 22 juin 2024

Notre mémoire, un fardeau et un devoir.

 


La même configuration, avec deux personnes des deux cotés, l'un supporte et l'autre pousse, notre mémoire collective, pour ne pas oublier. Encore, dans le sens de la mise en relief, des assemblages primitifs, fais par nos ancêtres dans le Sahara, un autre assemblage sera prochainement réalisé.  

mardi 18 juin 2024

Reconnaissance, à un leader de la liberté.

                    


Pour une période sur l'Île de Djerba, j'ai pu acheté plusieurs livres usagers dans les souks de Houmt-Souk, El-May, Midoun, Mellita, Hara-Sghira... dont j'ai lu plusieurs. J'ai eu la chance d'y retrouver certains de mes meilleurs auteurs, Jack London, Steinbeck, Henri Miller, Nietzsche, Amado.... Un jour j'ai trouvé un livre en italien sur la personnalité de Nelson Mandala et j'ai bêtement négligé de l'acheter à cause de la langue que je ne maitrise pas. Un soir, je me suis rappelé de cette négligence et toute la semaine j'ai souhaité de le retrouver le souk suivant, ruminant le fait, que cette personne est un symbole de la résistance humaine et son pays avait fait des gestes trés honorables vis à vis du drame en vigueur. A huit heures du matin, j'étais devant le petit stand de bricole et le livre était encore là, et personne parait-il, n'a eu le reflexe de solidarité qui m'a pris envers ce symbole de la liberté.

Portraits et sagesse 160

                   


Faouzi Abichou. Ainsi, pour la première fois dans l'histoire locale, un jeune homme du bon peuple a été élu, à l'unanimité, au point d'acquérir la majorité sur le plan régional de Zarzis et en présider le comité. Oui, en effet, il n'était pas un notable, ni un cheikh, ni un propriétaire terrien, ni un féodal ou un marchand de béton, mais, un vrai marin de métier, spécialiste de la pêche côtière et connaisseur de toutes les techniques d'attraper le poisson. C'est alors, une occasion en or, pour la société civile locale, de tabler sur cette donne et bâtir un nouveau système de conception et de gestion des affaires publiques, loin au dessus des intérêts et des manigances devenues "traditionnelles" dans les domaines des affaires et de la politique.