dimanche 31 décembre 2017

Des records dans le record.

Sans qu’ils en soient un but, le mouvement, l’action, l’accumulation, l’exposition, la sauvegarde, la configuration, le ramassage, le taxi folie….font partie prenante de cette avance notoire que l’on peut appelé record. Avec un premier arbitraire lors de l’obtention du record mondial Guinness au sujet du nombre d’objets récoltés sur les plages, le chiffre avait été multiplié par cent par l’action non stop sur le terrain du nettoyage et plusieurs autres «performances » ont été accomplies. 1- Ramassage de 1.645.000 objets divers des plages dont 550.000 sont encore disponible dans l’espace de la mémoire de la mer et de l’homme. 2- 7.520 chaussures et souliers d’émigrés clandestins provenant de la mer. 3- 59 bouteilles à la mer avec des messages divers allant du SOS à la menace de suicide. 4- 10.000 photos numériques au sujet de la mémoire de la mer et de l’homme. 5- 4.500 photos sur papier au sujet des configurations au début de l’action. 6- 3.740 sorties en voiture pour plus que vingt kilomètres pour le nettoyage de la mer ou le constat du patrimoine. 7- 14.960 km de marche dur «hart-training » au long du littoral du sud-est. 8- 4 voitures amorties effectivement par l’oxydation de l’air marin. 9- 185 assemblages et recyclages artistiques des objets récupérés. 10- 410 km linéaires de plages visités périodiquement et nettoyés. 11- 4750 visites totalement gratuites à l’espace éco artistique mémoire de la mer et de l’homme. 12- 14 assemblages artistiques géants pour la sensibilisation et la persuasion, soit, à la baie des esclaves à Souihel, Alouane Est et Ouest, Makhadha Est et Ouest, Lemsa (Birds only) pour défendre un lieu sauvage et le garder pour la vie animale, El Kantara nord sud et ouest, Guarguabia nord sud et ouest, Route Bengardane Médenine, Sebkha Touila… dont la plupart étaient au bord des routes pour travailler les esprits et leur donner des couleurs. 13- 232 sites historiques constatés, répertoriés et décrits dans le sud-est Tunisien. 14- 2355 textes et brouillon de textes et poèmes, en arabe et en français, dont un seul livre avait publié. 15- 2742 livres divers en Arabe, Français, Anglais et Allemand. 16- 76 procès verbaux et amendes d’excès de vitesse arbitraires commandités par la dictature et sa mainmise. 17- 6 demandes d’associations, écologique, SOS suicides, syndicat d’initiative…avaient été refusé. Avec le fait qu’étant membre de l’association de bienfaisance locale et favorable à l’aide alimentaire aux familles nécessiteuses des extrémistes islamiques d’alors, un renvoi automatique avait eu lieu suite à cette prise de position humaine et basique. 18- 6 associations dans lesquelles il est membre actif tout en assurant la présidence de l’association des amis du livre Zarzis et ce juste après la révolution. 19- 30 procès verbaux administratifs pour insubordination. 20- 9 grades raflés dans l’administration par les concours car entré en tant qu’ouvrier la retraite était au niveau d’inspecteur en chef. 21- 10 sit-in et autant de pétitions sur des questions de justice et de solidarité humaine. 22- 1210 écrits contestataires dans un fameux blog écologique Marocain dont un glissement fâcheux et excessif avait été exprimé contre la royauté. 23- 2550 écrits contestataires dans Zarzis info. 24- 3010 écrits contestataires sur le blog « mémoire de la terre ». 25- 425.000 partages de textes et photos éco artistiques et humains sur le net à travers les emails. 26- 210 écrits contestataires sur un blog de Kairouan. 27- 175 écrits contestataires sur un blog Marhba. 28- 50 écrits divers en Anglais, sur un blog café.org aux USA. 29- 260 interventions à la radio régionale au sujet de l’environnement et l’humanité, avaient été interrompus quand j’avais refusé de mentionné le président et faire son apologie. Paradoxalement, cette attitude avait continué même après la révolution. 30- 416 articles narratifs en arable publiés hebdomadairement au journal régional. 31- 120 articles à la gazette du sud de Sfax. 32- 120 articles à la gazette du sud de Sfax. 33- 6 films documentaires ayant gagné des prix internationaux. 34- 5 blogs thématiques, soit, écologie, art, culture, patrimoine, révolution… Ainsi, voici, un parcours en nombre, dans une initiation au reflexe statistique, qui reste assez modeste dans une vie. Lihidheb Mohsen 31.12.17

mardi 26 décembre 2017

Les chûtes de Zarzis.

Après une longue période de décès familials, de peinture de la voiture et aussi à cause des intempéries et des eaux investissant les terres marécageuses, Boughmiga c’est décidé cette fois à sortir aux endroits carrossables juste après de grandes pluies. Il parvint quand même à la cote et longea le bout de plage, jonchée, d’objets divers rejetés par les vagues de la dernière tempête. Bien sur, comme à chaque fois, il était choqué et révolté par les restes des naufragés de l’émigration clandestine par mer et constatait amèrement l’ampleur du drame. En revenant, pour faire l’autre sens de la plage, sur deux kilomètres au moins, il y avait des eaux qui affluaient vers la mer avec un bruit important et des écumes blanches. Des eaux de la dernière série de pluies, s’étaient accumulé et cherchent leur chemin vers la méditerranée. Une grande quantité, que Boughmiga avait trouvée le deuxième jour avec le même débit, sans pouvoir la traverser. Laissant cette direction pour quand les eaux s’assèchent, il alla prospecter un autre endroit, à l’affût des traces des ancêtres communs à touts les humains. Labouré juste dernièrement entre les journées de pluies et malgré le fait qu’il l’avait visité une trentaine de fois sur une période de quinze années, où, il trouva des meules cassées, des broyons divers, du silex, une tête d’armure prestigieuses, des lames aiguisées….Boughmiga espéra toujours trouver encore des objets surtout après les labours, les vents, le passage des moutons et aux reflets du soleil. En effet, cette fois aussi, il put remarquer un beau broyon et la moitié d’une grande meule. De belles trouvailles dans le sens des attentes et de la logique. Ce ne fut qu’en rentrant à la maison qu’il eut l’idée que puisque la meule avait une cassure en deux visiblement récente, alors l’autre moitié reste encore sous le sable, ce qu’il ira chercher à sa première sortie. Suivre les traces de ses pas, ce jour là, ferait l’affaire pour localiser l’endroit dans les terres labourées. Ainsi, on peut dire, que cet endroit, avec un peu de silex, beaucoup de meules, avec presque rien de poterie ancienne, aurait servit les paléo supérieur pendant une courte période pour enfin servir de « home sweet home » à l’homme relativement moderne entre vingt et dix milles ans, juste avant la maîtrise de la poterie. Ainsi, dans son mouvement non stop, Boughmiga, avec les silex pour couper la viande, les lamelles pour écorcher le poisson, les têtes d’armures pour tirer sur les gibiers, les meules pour faire de la farine de grains divers, des broyons pour écraser les fruits et les grains, les écailles d’œufs d’autruches pour la consommation, des coquillages marins désossés…..se demande encore comment ses amis potentiels, ses frères et sœurs….ne l’avaient pas prier « Wallahi, Wallahi » à manger avec eux et partager leurs pitances. La prochaine fois peut être, en allant chercher l’autre moitié de la meule, mais comme en dit chez nous «il vaut mieux attendre qu’espérer ». Lihidheb Mohsen 25.12.17

dimanche 24 décembre 2017

Portraits et sagesse 113

Kemla Briki Briki. Elle vient de partir, la grand-mère de mon père, dirait ses petits fils et petites filles, partit à un âge avancé, laissant une place irremplaçable dans la grande famille. Elle avait bien réussi sa vie, en gérant un foyer et une famille d’une façon parfaite et selon les requis sociaux en vigueur, au point de voir comment le succès de ses enfants et leur éducation étaient confirmé. Avec deux grands instituteurs, une cadre dans la fonction publique, un leader politique et syndical puis ministre, on ne pouvait mieux attendre de Si Kemla, comme disait l’un de ses petits fils. Avec feu Si Belgacem, un élèvement ascendant du niveau social et intellectuel de touts ses relatifs, ne peut que revenir à leur éducation de base et leur discipline. Une personne type, un cas exemplaire et représentatif, de la sagesse et l’humilité de la femme Akkarrienne. Paix à son âme et que Dieu l’accepte dans ses paradis.

mardi 12 décembre 2017

Portraits et sagesse 112

Saïda Gdaiem Briki En vérité, il n y a pas assez de mots pour décrire et contourner la personnalité exceptionnelle de la regrettée Saïda, décédée dernièrement à l’âge de soixante deux ans. Un profil unique, représentatif de la femme Tunisienne de l’après indépendance, loin de la soumission officieuse des femmes et l’alignement sur le patriarcat tribal, pour passer à la maitresse de maison cultivée, intégrée et libre. Femme au foyer, avec niveau scolaire de la terminale, elle parvint brillamment à construire une famille solidaire et idéale. En plus de ses taches directes vis-à-vis de ses enfants et sa belle mère, elle était capable de répondre aux besoins de touts les relatifs et même touts les voisins du cartier. Une prédisposition innée, de bonne gestion des situations et de communication très humaine et sincère, qui serait une habitude chez sa famille initiale. Il parait qu’elle avait grandi à Tunis et ses parents avaient de très bonnes relations avec les gens arrivant du sud au point de ne jamais faillir aux devoirs d’hospitalité et de bienséance. Avec des enfants brillants, elle était aussi une grande référence de bonté et d’amabilité, pour touts les enfants de sa périphérie. Dans ces derniers moments, Saïda, avait beaucoup souffert de sa maladie difficile, trainant en silence ses douleurs, sans la moindre déclaration de peine ou de lamentation. Elle perdit la vie suite à une opération chirurgicale compliquée et laissa un grand vide dans le paysage humain et dans les esprits de touts ceux qui la connurent. De mes yeux, j’ai vu des enfants pleurer son absence, d’autres l’appelaient dés leur arrivée à sa maison et encore bien de vieux malades et de souffrants, l’appelaient au secours et au réconfort moral, dans leurs moments de difficultés et dans leurs sommeils. Saïda avait la Baraka dans les mains, au point de la voir satisfaire de nombreux enfants juste par une bouteille de boissons gazeuse ou alimenter une trentaine de personne quotidiennement par des mets ordinaires et insuffisants. Une Dame, qui pourrait être de la femme idéale, la femme au foyer exemplaire et la mère parfaite joignant la modernité et l’intégration, le devoir et la liberté, l’activité et la sagesse. Bravo Saïda Gdaiem Briki, pour la réussite de ton parcours de vie, pour touts ce que tu avais donné aux autres…paix à ton âme, Allah Yarhmek. Lihidheb Mohsen 12.12.17

lundi 11 décembre 2017

La chute collective

On était au régime réduit depuis le protectorat, puis enclin à serrer les ceintures pendant le régime paternaliste de Bourguiba, pour se trouver aux débuts du système Benaliste, dans les bras du consumérisme et du comportemental malin. A chacun ses références, ses arguments et ses alliances conceptuelles et économiques, l’ouverture sporadique sur la Lybie, avait aussi contribué au boom consumériste et à la démesure générale. En effet, habitués à la juste mesure, « khamsin wesdiss tey» « rtall batata » « ouchouria zit » « khamsin gram tmatem merhi » «khmoussia guez » « tabaa fil » soit cinquante grammes de sucre et cinq de thé, une livre de pommes de terre, dix centilitres d’huile, cinquante grammes de tomates en conserve, vingt centilitres de pétrole pour la lampe du soir, un cachet avec l’emblème éléphant contre les maux de têtes et malaises divers en remplacement de touts les médecins et les pharmacies du monde…étaient les seuls produits disponibles dans les échoppes et les seuls que les villageois demandaient quotidiennement s’ils le pouvaient. Une auto régulation des besoins en fonction des possibilités et de la sagesse locale, qui se trouva brutalement bousculé par les masses de marchandises provenant de la Lybie voisine, un pays nanti, habitué à l’opulence et la consommation quantitative. Une situation qui amena le paysan local à se familiariser avec les sortes de fromages, qu’il n’avait jamais gouté, avec les oranges volumineuses en sacs de cinq kilogrammes, avec le lait en conserve à gogo, avec des produits de Chine, de Taiwan, de Hongkong, de la Turquie, de l’Amérique latine….dont les composants n’étaient pas forcément propres à la consommation et concurrençaient mortellement les productions locales. Boughmiga se rappelle encore quand le lait en cône arriva dans la boutique et pendant qu’il en consommait une le premier passant lui demanda s’il était malade ou bien qu’il était encore un bébé pour consommer du lait. Et depuis cette date des années soixante dix, arrivèrent les divers yaourts, les légumes hors saisons, les sucreries, les biscuits, les fruits exotiques, les œufs industriels, les pâtes, les produits emballés, le gaz butane……pour finir avec la catastrophe inimaginable de l’eau en bouteille. Paradoxalement, à force que le consumérisme augmentait le niveau scolaire dégringolait, à force que l’émigration augmentait vers l’Europe des lumières les esprits s’enquilosaient des segments utilitaires médiocres, à force que le temps passait et le pays avançait les horizons se rétrécissaient et les rêves s’embrouillaient. Dans ce climat de flottaison à l’aveuglette et de pilotage à vue quelques fois, la chute collective fut consommer aussi, surtout quand les décideurs politiques se limitaient à gérer les compromis et nager sur les contradictions au lieu de défricher des solutions sérieuses aux problèmes. Malgré le fait que l’instrumentalisation des compromis eut lieu depuis l’indépendance et même avant, elle fut compléter au temps de Ben Ali, par l’arrivisme institutionnalisé et l’ambiance où le plus malin s’en sortirait avant les autres. Un climat qui glorifia les profiteurs et les « fils de nabba » et ce même dans les médias et les sphères officielles. Bien sur, dans cette ligne de conduite, tout ce qui était patriote, humaniste, égalitaire, démocrate, intellectuel, intelligible, conséquent, travailleur….était automatiquement mis au frigo ou dans les archives comme le fut Boughmiga à plusieurs reprises et de plusieurs façons. Un état d’esprit, forgé par le facteur politique, par mégarde ou intentionnellement, reste encore prédominant dans le comportemental collectif, où, le travailleur ne travaille pas, les riches ne se risquent pas, les jeunes s’immolent sur terre et sur mer, les corporations se referment de plus en plus sur elles même et se radicalisent envers tout le monde, l’Etat s’évapore visiblement devant la passivité criminelle du législatif…..et le pessimisme est presque général. Dans cette situation où sont arrivés les choses et tout en partant du fait que le droit des Palestiniens à l’autodétermination est inaliénable et que ce soutien de bon sens et d’humanité ne peut être l’otage exclusif de certains politiques, on ne peut que se demander sur les disproportions populistes envers certains sujets aux dépends d’autres aussi douloureux et inhumains, pendant que les foyers de préoccupation et de désarroi jonchent l’espace vital collectif. Devant les guerres, les famines, les maladies, les machinations guerrières, l’instrumentalisation des conflits, la manipulation des troupeaux humains au gré de l’ennemi et en fonction de leur tempérament coléreux, expansif et généralement temporel…on ne peut que rappeler que relativiser les « happenings » pour une revendication plus efficace et plus sérieuse. On ne peut oublier les manifestations géantes qui, malheureusement se tassent vite et négligent piteusement leurs slogans et leurs revendications, dans le gouffre de l’oubli collectif. Ainsi, soit-il, El Qods, ne peut que rester un symbole pluri religieux et la capitale politique du peuple Palestinien, tout en appelant à plus de lucidité et crédibilité afin de revendiquer ces droits inaliénables. Une solidarité qui ne pourrait réussir que par l’engagement des travailleurs dans leurs travaux, la lucidité des politiques dans leurs approches et la libération des peuples de leurs fixations traditionnelles. Ces révisions, ne sont pas des appels à l’acceptation du fait accompli, mais plutôt une actualisation des revendications sur les bases de la conjoncture et des rapports de force. Bien sur, certains politiques trouveraient bien des occasions pour défendre leur stérilité et afficher leur allégeance, mais, comme à travers toute l’histoire, les idées insolites, étaient toujours mal comprises. Voilà, un petit aperçu de la chute collective, à travers quelques segments certes, mais assez explicites pour réveiller les morts, en attendant l’ouverture des yeux des vivants. Vive le peuple Palestinien, vive le peuple Yéménite, vive le peuple Libyen…..et vive l’homme, dans toutes ces couleurs, toutes ses valeurs….pacifiques et amicales entre les peuples. Lihidheb Mohsen Zarzis 11.12.17