mardi 28 mars 2017

Sincéres condoléances.

On peut pas être toujours à jour, faire un portrait, assister une personne avant qu'elle ne disparaisse, respecter toutes les classes, les différences, les compromis, les compromissions, tout en relevant les entorses à la cohabitations. Ici, il serait question d'une personne "étrangére", avec laquelle j'ai eu beaucoup de conflits et de violences intellecuelles au sujet de la société locale, qu'il voyait à sa maniére pendant que je la voyais comme elle est et comme son parcours naturel le demandait. Malgré qu'il était mon professeur et mon initiateur à la langue, au théatre, à la modernité et malgré qu'il avait documenté la vie à Zarzis pendant les années soixante dans un petit film grandiose, sans toutefois une ingratitude quelconque, j'avais défendu mon térritoire farouchement mais toujours sans haine ni xénophobie quelconque. Je viens donc de découvrir par hasard, la mort de mon ex professeur Jean Paul Greven, en 2015 et aurais souhaité présenter mes condoléances au moment de son décé. Encore, et pour honorer sa mémoire, je peux dire qu'il avait raison en quelques sortes à travers son optique d'occidental moderniste et frondeur, pendnant que j'avais aussi raison, et les événements l'ont prouvé, quand je defendais la nature difficile de notre société et la nécessité de la laisser faire son parcours sans brusquer les actions contre productives et populistes. J'aurais peut être accépter ses critiques si jamais il était un militant humaniste ou un chercheur en matiére de société et son meilleur devenir, mais la gratuité de l'approche et son traitement plat et démonstratif m'avaient consolidés dans mon bunker. Des diatribes lyriques à travers des lettres et contre reponses encore disponibles sur le net. C'était bien sur, un positionnement naturel confirmé, de démarcation vis à vis de l'occident, malgré ses lumiéres éblouissantes et en même temps une démarcation vis à vis de l'orient et son idéalisme fétichiste, pour rester typiquement local et complétement intégré dans un milieu éponge, plein de sagesse et d'apports de toutes les réligions et toutes les civilisations. Encore une fois, respect et reconnaissance à celui qui s'aventura dans le milieu du dernier siécle dans les limites du Sahara et fit un saut vertigineux de la Bélgique en plein essort d'alors, vers une société encore naissante et recherchait son chemin. Respect et reconnaissance à celui qui documenta la réalité par un petit film assez explicite sur une réalité humaine et environnementale féérique. Monsieur Jean Paul Greven, paix à son âme.

lundi 20 mars 2017

Portraits et sagesse 104

Mohamed Fitouri Msallem, Amigo. Qui ne connait pas la figure célèbre de Si Mohamed Fitouri Msallem, surnommé Amigo, très connu dans plusieurs milieux, le tourisme, le football, la société, en Italie, en Libye, à Mahdia, à Djerba….pour jouir notoriété acquise par sa jovialité, son amitié sincère et son expansionnisme optimiste et humoristique. Il était toujours très sociable au point de chercher à tout prix sa présence et sa proximité dans les endroits visités. D’ailleurs, certains avant de venir de Tripoli, appelait avait pour voir Amiga était là ou non avant de venir. D’une générosité incroyable, d’une compagnie agréable, il acquit cette bonté de toute sa famille, commençant par Si Messaoud, son grand père toujours souriant et amical, son père Si Belgacem un homme intègre et respectable, sa grande mère Yezza, une grande dame dans la vie des femmes dans le village, sa mère Mabrouka, une femme exemplaire que Dieu l’aide à bien terminer sa vie, son frère Nejib décédé assez tôt mais d’une bonté incroyable. Il grandit dans de bonnes conditions, quand le tourisme était en plein essor surtout quand si Abdelghaffar Msallem et Si Belgacem son père étaient des promoteurs et exploitants d’hôtels. Un milieu, qui lui permit la maitrise de la langue Italienne, une langue un peu rare dans le sud Tunisien, ce qui l’aida à travailler entant que vendeur de tapis spécialisé dans la clientèle Italienne. Il y a beaucoup d’anecdotes et de citations qui tournent autour de notre ami Amigo, dont voici une écrite sur face book avec une photo de petite maison isolée dans les oliviers lointaines de toute civilisation et présence humaine : À tout le monde voilà où je vais m'installer pour le reste de ma vie.. NI PORTABLE, NI CARTABLE, NI JETABLE.. 4 MOUTONS, 4 DINDENTS, 4 ENFEANTS ET TOUT LE MONDE EST CONTENT.. BASTA J'AI VUE, J'AI VÉCU ÇA ME SUFFIT.. CIAO 👋 👋 👋 AMIGO Il reste toujours très abordable et social, malgré le fait qu’il s’est réfugié un peu chez lui pour s’occuper de sa mère Mabrouka et aussi d’élever quelques poules, des moutons, des chèvres et un petit jardin merveilleux. Respect et reconnaissance à Si Mohamed Fitouri Msallem dit Amigo, l’ami effectif de tout le monde.

jeudi 16 mars 2017

Portraits et sagesse 103

Nouri Azgual Baaroun Il parait que notre ami Nouri, comme disait son père « Nouri, Harja wirkaba souri » dans une sorte de glorification pour dire que sa selle et ses étriers sont modernes, s’appelle sur les papiers Mohamed comme tant d’autres de la tribu Baaroun. Mohamed Baaroun l’instit joueur aux échecs, Mohamed l’instit puis émigré, Mohamed le marin, Mohamed le père de Mongi, Mohamed du tourisme, Mohamed l’émigré père de l’autre Mongi aussi, Mohamed le plombier, Mohamed le zaim et d’autres peut être, portent le même nom par bénédiction et dévouement au prophète. Ainsi Si Nouri, le beau cavalier depuis son âge quand son père Si Azgual le chérissait et le flattait dans se petite boutique. C’était lui qui nous fit grandir grâce au morceau de pain badigeonné par du colorant rouge du piment harissa. Une période qui ne donna pas l’occasion à Si Nouri de faire de grandes études malgré les conditions favorables surtout quand son grand frère Si Tahar était un instit et Imam en même temps. Pourtant aucune éducation ne pouvait faire d’un homme une personne aimable, bien respectée et très communicative. Il avait passé une bonne carrière au travail et fit plusieurs amitiés, des grands, des vieux, des marins, des ouvriers et pour passer le temps, il se consacra à la pêche côtière. Il n y avait pas beaucoup de rendement et il lui suffisait de couvrir les besoins de la famille et vendre les quelques poulpes et seiches aux amis. Bien sur, comme pour tout jeune qui se respecte, la mer était l’espace de liberté et le refuge de vie et de survivance, l’endroit où touts ceux qui se barraient de la famille, s’enfouillaient de l’école, sortaient du système unanimiste sans aller trop loin, trouvaient la nourriture et le gite en plein air sur des monticules d’algues soyeuses et confortables jusqu’à la rosée du matin. C’était toujours de bon matin, après une longue nuit de jeu, de descentes sur les vergers, les champs de pastèques et certaines choses, que les gens de Ghannouch, réveillaient tout le monde en trainant leurs lourdes cordes ramenant les filets après quelques heures de traction vers la plage et avec le butin du jour en thon et poisson divers. Le dérangement n’était pas perçu important, car ces pêcheurs faisaient parti de la réalité et les jeunes allaient vers dix heures du matin, pour aider un peu et mériter une quantité de poisson selon la quantité de pêche. Ces gens généreux, louaient des tracteurs à remorques pour transporter le thon vers les frigos de la ville de Zarzis et au passage à travers le village, jetaient aux uns et aux autres de gros poissons. Une vraie aubine pour les familles généralement pauvres de trouver autant de bon poisson durant une semaine de cuisine au bois de palmes et aux crottes de chameaux. En effet, les crottes des chameaux étaient disputées entre les femmes très tôt le matin et constituaient un combustible efficace avec de belles braises énergétiques. D’ailleurs, on raconte que dans la crise mondiale de vingt neuf, des femmes suivaient des caravanes de « Koufa » convoi à travers le désert, juste pour recueillir les grains de d’orge non broyés par les dents des grosses betes et pourraient être récupérer pour la survie des familles. Il parait que c’était des grands parents de Nouri, qui avait été réquisitionné par les colonisateurs pour convoyer le convoi de provisions aux soldats des sables de l’intérieur et qui ne revint jamais et aucune information ne parvint sur lui ni sur ses deux compagnons du village. Auraient-ils aidé clandestinement ses pauvres femmes et condamnés pour cela à la peine capitale comme il en était le cas dans ces conditions d’urgence militaire !!! Bien sur, avec Nouri et à travers lui, on pouvait connaitre de grandes personnalités de la mer et ses activités, surtout quand Maftah, l’homme géant et confiant dominait la plage par sa présence totale que ce soit pour l’exploitation de la mer ou la terre. Avec ses enfants et comme tout habitant de ce village oasis maritime, travaillait à pêcher par les filets et travaillaient aussi la terre par la culture et la cueillette des quelques olives de survie. Maftah, une figure de surhomme, costaud, à la grande gueule, n’avait pas du tout froid aux yeux et faisait même des Issawia où il fallait manger des scorpions vivants, marcher sur le cactus à épines ou danser frénétiquement pour parvenir à la transe et peut être guérir ainsi certains de leurs malaises mentaux. Dans les réunions politiques de l’après indépendance, Maftah était toujours présents et exigeait bruyamment ses droits au point de voir le politique local sur le podium, souffler à l’illustre venant de la capitale de ne pas faire attention l’amenait à douter de la probité et la santé mentale de ce rebelle naturel. On raconte, un jour, quand Maftah attrapait le poisson avec ses enfants, il y eut une dispute entre eux au sujet des parts, car chacun commençait à constituer une famille, Maftah jeta les caisses pleines de poulpes et de seiches à la mer en leur disant que comme ça ils pourront continuer à se chamailler librement. Si Nouri avait eu aussi la chance de connaitre Si Ameur Hnid, surnommé Fistou, un grand homme, tanné par le soleil, qui regardait à travers un seul œil et rarement utilisant l’autre, avec un rictus satisfait permanent montrant une dent en argent scintillante des années soixante, un verbe joyeux communicatif surtout quand il rencontrait son ami Sahmimi, surnommé Jo, pour lui vendre les produits de sa pêche qu’il revendait au détail auprès des gens sur la route. Ce marchandage durait assez longtemps et comprenant un grand rapport de force sympathique. Bien sur, Sahmimi, était presque toujours perdant et dans un comportement populiste et humain, se laissait faire au point d’accuser toujours des pertes sèches. Plusieurs chanceux, dont Nouri assistèrent à ce duel de marchandage pour faire gagner deux dinars pour l’un ou pour l’autre. Fistou devait céder pour garder son distributeur et vendre vite avant l’effet du soleil sur le poisson et Sahmimi devait aussi acheter vite pour parvenir aux clients avant les cuissons des déjeuners, ce donnait que ce dernier était presque toujours le premier à lâcher la querelle sur le prix. Il fallait le voir en train de guider sa bicyclette avec deux caisses à l’arrière, traversant les rues du village en train de crier « Hout, Hout » pour se retrouver encore une fois devant le marchandage des pères de familles ou des femmes seules. Bien sur, l’odeur du poisson, dans une société à mentalité féodale et traditionnelle, la tendance générale à préférer les produits de la terre sur celles de la mer au point d’en faire des symboles importants dans les rituels religieux, était en se défaveur et perdait à chaque transaction au point de revenir sur son petit fond de roulement qu’il renouvelait par des emprunts auprès de connaissances bienfaitrice. Ainsi, Nouri, Fistou, Sahmimi, passèrent de bon moment, enlevés au temps et malgré que les deux derniers sont morts, ils restent encore vivants sur la plage et dans la mémoire collective. Nouri, le cavalier du village, l’ami constant de toutes les amicales sociales, les présent dans toutes les manifestations locales…était aussi un grand joueur au domino et il lui suffisait un bon partenaire et coéquipier pour gagner touts les autres des régions de Zarzis. Il gagna plusieurs prix dans des concours de jeux organisés pars les festivals, sans le moindre essai pour passer aux jeux d’échecs, malgré qu’en regardant certaines partis, il proposait des équations étonnantes. Respect et reconnaissance à Si Nouri, Si Fistou, Si Sahmimi, Si Maftah et Mohamed Baaroun puisqu’ils sont plusieurs à porter ce nom. Lihidheb Mohsen 17.03.17.

lundi 13 mars 2017

Bravo El Bibane.

Ne sachant pas le fait que la région du lac El Bibane était au repos biologique de deux mois allant du premier février jusqu’à la fin de mars de chaque année, une sorte d’hibernation naturelle permettant aux poissons d’assurer leur multiplication, aux ouvriers de réparer leurs matériel d’exploitation et au lac la possibilité de renouveler librement ses occupants en leur laissant la faculté d’aller ou venir de la mer. Une période pendant laquelle plusieurs ouvriers prennent leurs congés et d’autres s’attèlent à la maintenance et l’entretien des murs de grillage qui dirigeait les poissons dans des pièges. Il parait que les ouvriers sont peu payés même en comptant le plus provenant de la pêche à la ligne pour en vendre les produits à l’exploitant à des prix dérisoires. Toutefois, ils étaient tous, satisfait de l’exploitant que tout le monde comprend et respecte, mais sans se référer au militantisme syndical, ils reprochaient à l’inspection du travail et les autorités compétentes en général leur manque d’intérêt à leur condition, sachant que quarante personne serait sorti à la retraite et ne reste que deux personnes titulaires. Une régularisation attendue qui leur permettrait une meilleure sécurité dans leur travail et une retraite équitable. Signe de bonne volonté et d’une maturité certaine, Boughmiga trouva l’îlot propre, nettoyé et les restes déposés convenablement des enclos tressés au grillage par les ouvriers eux même. Une compagne de propreté qui ne serait pas étrangère à l’esprit de l’exploitant et son engagement écologie et humain dans la gestion de cet endroit féérique. Boughmiga ne parla pas de son assistance efficace pour cette région surtout quand il œuvra clandestinement pour saboter les desseins machiavéliques de certaines partis visant à déplacer toute la population pour la remplacer par des méga projets, en se basant sur des arguments gérables et provoqués. Il avait beaucoup fait pour l’arrivée de l’eau à cette région et donner à cette région un dignité qu’elle mérite, surtout quand ses habitants sont de vrais bosseurs et créateurs de richesses. Malgré cette vacance et sur recommandation de l’exploitant ainsi que Si Rahman, mes amis et moi, fument transportés en ski vers l’ile malgré le nombre de passagers et les conditions climatiques. Après tout, Boughmiga continua le nettoyage déjà entrepris et remplis trois sacs pleins de plastique et d’objets divers laissés aussi par les visiteurs de Sidi Ahmed Chaouech. Une mosquée simple avec une marabout, que les gens de la région visitait chaque Lundi et Jeudi pour présenter leur allégeance et offrant des agneaux ou des brebis qu’ils égorgeaient et faisaient la cuisine pour tout le monde. Il y a plusieurs gens qui écrivaient leurs souhaits sur les murs intérieurs du marabout, des demandes bonne santé, des supplications pour avoir des enfants, des souhaits de bonheur…. De l’autre coté dans un grand gouffre dans le fort délabré, les femmes mettaient des vêtements et objets intimes pour demander des souhaits divers à leurs façons. Un lieu saint, un endroit paradisiaque, une pêcherie unique, un endroit insolite, qui nécessite de l’attention et du respect. Quand Boughmiga demanda aux pêcheurs comment les chats faisaient pour manger pendant cette période de deux mois que le cuisine ne fonctionne pas, ils répondirent à la fois et avec fierté et joie, que les ouvriers de midi apportaient toujours quelque chose à manger aux matous amicaux. Sur ce, les deux Anglais Sud Africains, le Tunisien du nord, les ouvriers et moi, priment le ski vers la terre ferme en sautillant dangereusement entre les vagues et en recevant des giclés d’eau de mer dans le dos. L’ambiance était gaie et Boughmiga promis aux ouvriers de relater leur préoccupations, sans approche conflictuelle ni revendicatrice, car l’ambiance parait assez satisfaisante avec l’exploitant et il suffirait de voir comment titulariser les anciens. Sitôt à terre, nous passâmes directement à l’école des handicapés moteurs, pour livrer nos bouteilles et leur future vente. Nous passâmes d’un endroit plein d’énergie, de spiritualité et de sagesse, vers un endroit plein de sagesse, de solidarité et d’humanité. Un grand bravo aux gens d’El Bibane et un grand respect et une grande reconnaissance aux gens travaillant pour les handicapés et leur bien être. Lihidheb Mohsen 13.03.17

mercredi 8 mars 2017

Portraits et sagesse 102

Tahar Mnaffakh, dit Barg. Comme son nom le dit bien, l’éclair, le blitz, le prompt, le perspicace, concordait parfaitement avec sa personnalité et son action. D’une famille de pêcheurs voraces, habitant juste au bord de la mer et ayant un certain droit de regard sur un bel plateau rocheux juste sur la plage et pleins de trous favorables aux poulpes et aux seiches. C’était surtout l’acuité de sa vision qui lui donna cette réputation de blitz, surtout quand il pouvait voir de loin, de la terre les bandes de petits poissons ouzef. Un constat en pleine mer qui donnait le droit au premier pêcheur ayant vu les bandes poussées par les éclairs de l’horizon vers la plage et que la famille ou la tribu prenait la relève et profitant de cette aubaine sous les regards patients des autres. Si Tahar Mnaffakh et ses frères Rebai et Belgacem, étaient les véritables conquérants de la mer et maitrisaient toutes les possibilités de pêche, d’observation et de possession totale. Avec le temps et le développement de la région, Belgacem s’en alla pour faire un moulin à grains, Rebai se fit construire une calèche pour touristes et Tahar en même temps avec ses activités avec la mer, ouvrit une boutique de boucher. On ne pouvait vivre grâce à un seul métier et les gens durent se convertir en plusieurs travaux pour couvrir les dépenses des familles. Les principales activités étaient entre la mer et la terre, un petit bateau, quelques moutons et quelques pieds d’oliviers, faisaient l’affaire. Toutefois, Si Tahar, était connu dans le village pour son habilité avec la mer, que ce serait avec les éponges qui nécessitaient une bonne vision au fond de la mer, ou pour les compagnes d’ouzef quant il fallait voir les bandes de loin avant qu’elles n’arrivent à la plage et se préparer à les circonscrire et cueillir, ou bien encore pour la pêche à pieds par l’épervier qu’il jetait sur les poissons au bord de la mer. Il était surtout poussé par un reflexe de survie et de duel permanent avec son environnement immédiat. Le littoral était ingénieusement reparti selon les tribus, les familles ou l'occupation effective grâce aux réussites de l'éxploitation des richesses. Alors, on pouvait voir, le zone des Iyyar, la zone des Jhadra, celle des Jlidett, celle des Ours, celle des Mnafikh dont Si Tahar, celle des Khlabiss, celle des Houeb, celle des Dhwawi, celles des Baarin, celle des Ibcha, celle des Ayer Meftah, celle des Mgarin, celle des Kinsa, celle des Hnoud, celle des Hzag...une contexture sociale dans laquelle les Mnafikh s'imposérent royalement grâce à leur présence parmanente à la mer et leur réussite éxemplaire. Ce sont toujours les motivations qui poussent à la performance et le dépassement des difficultés usuelles. Par exemple et d’après son fils, un certain Ben Romdhane, dans la région de Jabiet Haj Ali, pendant que toutes les familles étaient à la moisson, avait offert une bonne quantité de gros poissons à la famille de sa future femme, juste grâce un petit faux, à pieds dans le mer et pendant le laps de temps de repos, dans un acte d'héroisme et de chevalerie. Bien sur, advint le tourisme, l’émigration de toute sorte, les divers opportunismes, les crédits pour alimenter la corruption et Si Tahar Mnaffakh, resta fidèle à son identité, à sa taille sociale, à son rôle et continua avec un peu moins d’énergie, à travailler dans le mer et réparer personnellement son petit bateau de bois, refusant les nouvelles embarcations en polymère et les moteurs crachant des chevaux. Quelques seiches, quelques poulpes, des poissons divers, suffisaient à la famille et en vendait à l’occasion des bonnes pêches, mais les intempéries et l’agitation de la mer, amenuisait beaucoup les possibilités de travail. Du bord de la plage, il lui suffisait de regarder vers la mer, pour voir les bandes d’ouzef à mi eau, les poissons pour l’épervier et surtout prédire le temps à venir, à partir de l’agitation de l’eau, la taille des vagues, la couleur de l’eau, la direction du vent et son intensité, le genre de nuages à l’horizon, les réactions des oiseaux de mer et le mouvement des marées. Comme un certain Tahar Zaoui, dans la région de Ras Marmour, Si Tahar Mnaffakh, se mettait au bord de la mer, les filets prêts à la main, fixant la surface de l’eau comme un aigle, avec tout le corps et l’esprit en alerte, pour partir en trombe rapidement pour contourner seul la bande de petit poisson et la rabattre vers la plage. Une technique très efficace qui demande beaucoup de force, de savoir faire et d’acuité visuelle. Bien sur, Si Tahar ainsi que touts les pêcheurs, offraient toujours une partie de leur butin, malgré les difficultés de pêche, au premier venu et aux premières femmes qu’ils rencontraient sur la route. Un geste de générosité un peu rare auprès des paysans, à cause de la précarité de leur vie et le manque de pluies pour leurs maigres cultures dont la moisson se faisait une fois l’année, pendant que le pêcheur attrapait chaque jour le poisson. Il y a toujours des exceptions à la règle et on dit dans la région de Tataouine, qu’un pauvre paysan rencontra un groupe de femmes dont l’une avait envié la beauté de la bête et sur ce, il l’égorgea et distribua sa viande pour combler et répondre à cette envie. Un grand hommage, de solidarité et de respect, à ces gens qui firent de l’environnement immédiat un havre de vie et de paix et continuent encore, malgré l’âge, à donner une leçon à la société de consommation et de la soumission totale à l’autre. Maintenant et malgré les pressions de ses fils pour abandonner ses labeurs et gros efforts, Si Tahar tint bon et s'appliqua à chérir son embarcation et son activité millénaire. Bravo et encore bravo, à Si Tahar Mnaffakh et les autres, à nos véritables héros, dans leur guerre continue avec les difficultés de la vie. Lihidheb Mohsen 08.03.17

mardi 7 mars 2017

Le sud et les ministres.

La salle était comble, des jeunes, des vieux, d’honorables femmes qui seraient pour la première fois dans ces lieux, des technocrates en costards, de nouvelles figures de la machine politique, d’anciennes sommités du dictat politico féodal d’autrefois, des gens biens et bien sur, des indéfinissables qui regardaient la foule de la bergerie d’un air protecteur et satisfait. En effet, malgré les essais sur la projection de l’hymne national et le volume des hauts parleurs, il n en fut rien lors de l’arrivée et du départ des officiels, une faute, un oubli, une orientation, une réorientation… L’attente était longue et Boughmiga se demandait comment dans ces temps d’affranchissement et de liberté soi disant, on ne comblerait pas ces moment opportuns par des partages collectifs d’expériences et de cultures au lieu de se laisser guider comme des entonnoirs réceptacles de produits finalisés. Le discours de Monsieur le premier ministre était court, déjà écrit et consistant. Il avait parlé des projets et du déblocage de certains dont je citerais quelques uns au gré de ma mémoire. Réactivation de la désalinisation des eaux de mer à Djerba, démarrage du processus de solution pour la déchetterie et les fâcheux carreaux blancs de Cedouikech, l’inauguration du village solaire de Gribis, fixation des travaux pour le périphérique de Zarzis, la route Médenine Zarzis, la double voie sur la chaussée romaine, une ligne d'affretement maritime entre Marseille et le port de Zarzis, l’augmentation des vols internes entre Djerba et Tunis, la renovation de l'infrastructure pour l'évacuation des eaux de pluies et les crus sur la ville de Zarzis, le projet des rejets des salines pour en récupérer le potassium, la mise à niveau de l’hôpital de Médenine à celui d’universitaire, la réactivation de la voie ferrée entre Gabés et Médenine, l'asphaltage de la route de Sidi Makhloof…. Une gamme de projets promettant dont certains sont anciens, d’autres en souffrance de réalisation et encore d’autres laissés dans l’ombre. Pour commencer, Boughmiga voulait proposer son action éco éthique, réalisé, produits écologique, artistique, touristique, culturel, historique…par un petit dossier écrit dont les copies ont été données, faute de les livrés aux instances concernées, aux illustres Madame le ministre de la santé et le directeur régional de l’agriculture, un ami dynamique dans le tissu associatif, pour s’illuminer intellectuellement et voir ailleurs et autrement. On ne prétend pas que cette action est meilleure que les projets en cours de réalisation en menuiserie, en couture, en élevage de chameaux pour le lait de chamelle, en textiles locales qui restent une belle assise à la manufacture susceptible de valoriser les produits locaux. Remarquant l’impact direct de la discrimination positive en matière d’économie et utilisèe excessivement par les preneurs de décisions et les régionalistes qui n’attendaient que ça, plusieurs ouvriers marins et agricoles dans les régions Djerba et Zarzis en souffrent encore parce qu’ils n’ont rien à avoir avec les quelques riches du tourisme et autres car un pauvre reste un pauvre, dans n’importe quel endroit, un ouvrier capable d’évoluer sa tâche reste en droit à l’assistance avant l’autre qui n’aurait pas de perspectives ni de milieu adéquat pour le developpement de son projet ni de volonté traditionnelle. Cette équation de discrimination positive, reste raisonnable dans une proportion bien définit et laisser aux autres la vitesse économique de croisière ou de performance pour tracter paradoxalement les régions de l’intérieur, serait un devoir national. On connait bien comment, pour une raison ou une autre, certaines parties du littoral Tunisien, avaient été mises à l’ombre pour ne pas dire saboté outrageusement et désaxées dans leur parcours manufacturier et économique avant gardiste, pour laisser place aux solutions de compromis sur des compromis qui éloignent de plus en plus les véritables solutions aux politiques. Un grand élan constructif avait été trahi manifestement et durablement en attendant une prise de conscience et un essor collectif pour un avenir meilleur. Ce sont les régions productrices de richesses, qui par leur élan et leur voracité de création, qui pourraient tracter les autres régions désavantagées. Un meeting, hautement sécurisé, à l’institut des zones arides, dans la région de Sidi Makhloof et Gosba, aux couleurs noires et melting pot prononcé, une catégorie des gens des plus pauvres de la région…et paradoxalement, tout le monde présent était blanc, blanc, comme une feuille blanche, qui reste à réécrire. On a vu de bonnes personnes, de moins bonnes, de mauvaises pour être franc, on a vu de bons projets prometteurs, de bonnes promesses apolitiques, mais le meeting, en gros, était réussi, malgré l’absence de gens de certaines régions. C’est bien ce peuple, cette société locale, cette mentalité humaine, ces blancs, ces noirs, ces paysans simples, qui réussirent touts les rendez vous avec l’histoire, jusqu’à sa manifestation collective et définitive du sept mars 2016, qui était un refus manifeste, catégorique et total à l’extrémisme et la haine. Lihidheb Mohsen 06.03.17