mardi 7 mars 2017
Le sud et les ministres.
La salle était comble, des jeunes, des vieux, d’honorables femmes qui seraient pour la première fois dans ces lieux, des technocrates en costards, de nouvelles figures de la machine politique, d’anciennes sommités du dictat politico féodal d’autrefois, des gens biens et bien sur, des indéfinissables qui regardaient la foule de la bergerie d’un air protecteur et satisfait. En effet, malgré les essais sur la projection de l’hymne national et le volume des hauts parleurs, il n en fut rien lors de l’arrivée et du départ des officiels, une faute, un oubli, une orientation, une réorientation… L’attente était longue et Boughmiga se demandait comment dans ces temps d’affranchissement et de liberté soi disant, on ne comblerait pas ces moment opportuns par des partages collectifs d’expériences et de cultures au lieu de se laisser guider comme des entonnoirs réceptacles de produits finalisés. Le discours de Monsieur le premier ministre était court, déjà écrit et consistant. Il avait parlé des projets et du déblocage de certains dont je citerais quelques uns au gré de ma mémoire. Réactivation de la désalinisation des eaux de mer à Djerba, démarrage du processus de solution pour la déchetterie et les fâcheux carreaux blancs de Cedouikech, l’inauguration du village solaire de Gribis, fixation des travaux pour le périphérique de Zarzis, la route Médenine Zarzis, la double voie sur la chaussée romaine, une ligne d'affretement maritime entre Marseille et le port de Zarzis, l’augmentation des vols internes entre Djerba et Tunis, la renovation de l'infrastructure pour l'évacuation des eaux de pluies et les crus sur la ville de Zarzis, le projet des rejets des salines pour en récupérer le potassium, la mise à niveau de l’hôpital de Médenine à celui d’universitaire, la réactivation de la voie ferrée entre Gabés et Médenine, l'asphaltage de la route de Sidi Makhloof…. Une gamme de projets promettant dont certains sont anciens, d’autres en souffrance de réalisation et encore d’autres laissés dans l’ombre. Pour commencer, Boughmiga voulait proposer son action éco éthique, réalisé, produits écologique, artistique, touristique, culturel, historique…par un petit dossier écrit dont les copies ont été données, faute de les livrés aux instances concernées, aux illustres Madame le ministre de la santé et le directeur régional de l’agriculture, un ami dynamique dans le tissu associatif, pour s’illuminer intellectuellement et voir ailleurs et autrement. On ne prétend pas que cette action est meilleure que les projets en cours de réalisation en menuiserie, en couture, en élevage de chameaux pour le lait de chamelle, en textiles locales qui restent une belle assise à la manufacture susceptible de valoriser les produits locaux. Remarquant l’impact direct de la discrimination positive en matière d’économie et utilisèe excessivement par les preneurs de décisions et les régionalistes qui n’attendaient que ça, plusieurs ouvriers marins et agricoles dans les régions Djerba et Zarzis en souffrent encore parce qu’ils n’ont rien à avoir avec les quelques riches du tourisme et autres car un pauvre reste un pauvre, dans n’importe quel endroit, un ouvrier capable d’évoluer sa tâche reste en droit à l’assistance avant l’autre qui n’aurait pas de perspectives ni de milieu adéquat pour le developpement de son projet ni de volonté traditionnelle. Cette équation de discrimination positive, reste raisonnable dans une proportion bien définit et laisser aux autres la vitesse économique de croisière ou de performance pour tracter paradoxalement les régions de l’intérieur, serait un devoir national. On connait bien comment, pour une raison ou une autre, certaines parties du littoral Tunisien, avaient été mises à l’ombre pour ne pas dire saboté outrageusement et désaxées dans leur parcours manufacturier et économique avant gardiste, pour laisser place aux solutions de compromis sur des compromis qui éloignent de plus en plus les véritables solutions aux politiques. Un grand élan constructif avait été trahi manifestement et durablement en attendant une prise de conscience et un essor collectif pour un avenir meilleur. Ce sont les régions productrices de richesses, qui par leur élan et leur voracité de création, qui pourraient tracter les autres régions désavantagées. Un meeting, hautement sécurisé, à l’institut des zones arides, dans la région de Sidi Makhloof et Gosba, aux couleurs noires et melting pot prononcé, une catégorie des gens des plus pauvres de la région…et paradoxalement, tout le monde présent était blanc, blanc, comme une feuille blanche, qui reste à réécrire.
On a vu de bonnes personnes, de moins bonnes, de mauvaises pour être franc, on a vu de bons projets prometteurs, de bonnes promesses apolitiques, mais le meeting, en gros, était réussi, malgré l’absence de gens de certaines régions. C’est bien ce peuple, cette société locale, cette mentalité humaine, ces blancs, ces noirs, ces paysans simples, qui réussirent touts les rendez vous avec l’histoire, jusqu’à sa manifestation collective et définitive du sept mars 2016, qui était un refus manifeste, catégorique et total à l’extrémisme et la haine.
Lihidheb Mohsen 06.03.17
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