jeudi 29 août 2019

Bénévolat et bonheur

Ce matin, j’hésitais sur la direction à prendre, aller au café, réajuster mes installations au musée écologique mémoire de la mer et de l’homme, surfer sur les quelques minutes de connexion possible sur le net, aller à la mer pour la collecte des déchets, aller au marché, lire un livre…mais quand ma fille m’avait dit que les bourgeoises comptaient aller à la mer cet après-midi et auraient besoin de ma tire, j’ai décidé de faire le plus urgent la matinée même. Après avoir tailler mon palmier, un arbre odorant et encombrant le soir, vider quelques bouteilles remplies d’eau depuis une dizaine d’année dans un geste de survie ultime, j’ai rempli deux grands sacs de bouteilles en verre pour les fourguer à un magasin approprié à une quinzaine de km. C’était la deuxième fois que je livre à un prix dérisoire, qui ne couvrirait même pas les frais de carburant. Deux cents bouteilles ramassées sur une quinzaine d’années pour trente dinars, incroyable et c’était le prix qu’avait imposé le patron intransigeant. Même si le prix était dérisoire et la somme allait de toutes les façons à l’association des handicapés moteur de Zarzis, il n’y avait pas d’autres fournisseurs pour avoir un meilleur prix. Dans les années deux mille, j’avais bien vendu mille cinq cents bouteilles à beaucoup moins que ça, mais c’était pour des gens très pauvres opérant à la déchetterie municipale. Aussitôt fait, je suis reparti vers le nord vers l’école des handicapés et pris un auto stoppeur qui allait en ville qui accepta malgré le fait que je l’avais prévenu que ma direction est autre. En palabrant en cour de route de tout et de rien et à ma surprise et la sienne, j’avais découvert, qu’il était très cérébral, affranchi et libre penseur, au point de l’entendre dire à la fin, qu’il était très heureux de m’avoir connu et que j’étais un rayon de soleil libérateur dans sa vie de solitude intellectuelle et de claustration par la médiocrité en vigueur. On avait juste parler de la beauté de Dieu et la nécessité de faire du bien sans conditions en aimant les autres, tous les autres. Pour cela et pour confirmer ma satisfaction aussi, je l’ai amené vers sa propre destination et fait un long détour vers la mienne. A l’école des handicapés moteur, il n’y avait que deux fonctionnaires, à cause des vacances scolaires, qui m’avait reconnu, car elles connaissaient comment les enfants allaient dans leur bus récolter une grande quantité de plastique chaque fois chez moi. Il m’arrivait aussi de leur donné de l’argent disponible quand il y en avait. Elles étaient contentes de ma visite et des quelques sous que j’apportais, tout en me promettant d’envoyer l’équipe des jeunes braves pour le levé des bouteilles en plastique déjà disponibles en grande quantité dans mon jardin. Ainsi, comme plusieurs eurent satisfaction et bonheur, Boughmiga le néandertalien, en a eu aussi chaud au cœur, avec un léger sourire, pour un monde meilleur. Lihidheb Mohsen 29.08.19

mercredi 28 août 2019

Les Maltaises de Zarzis

Comme un coup sur la tête, une boule dans l’estomac, un hoquet à la gorge, un picotement aux oreilles, un grattage au dos, une démangeaison dans le corps, un blitz dans l’esprit, un sentiment ambigu, quand j’ai vu une honorable Dame portant l’habit traditionnel de la région, entrain de vaquer à ses affaires au souk Lerbaa aujourd’hui. Elle était superbe, avec sa fouta brodée, multicolore, un voile couvrant sa tête et les épaules, avec du henné sur les mains et un look agréable et confiant. Elle était la seule authentique et fidèle à ses traditions, parmi les centaines de femmes habillés grossièrement comme de vieilles Maltaises, avec tout le respect à ces dernières islanders et leurs accoutrements propres. La protestation est dans la facilité déconcertante avec laquelle les femmes Zarzissiennes avaient adoptés rapidement, par rapport au temps, des habits soi-disant modernes. Il faut dire qu’il ne lieur sied que rarement à cause des looks et de la morphologie des corps. L’habit traditionnel était plus équitable et donnait même aux grosses un certain charme agréable et cachait les éventuelles difformités. Il est encore utilisé pendant les mariages et certaines fêtes pour rester comme toujours intra-muros du monde des femmes. Je salue donc, cette bonne surprise et remercie son auteur, venue probablement de Médenine ou Bengardane, pour rester dans le bon coté de ma mémoire et mes souvenirs et faire peut-être un bon exemple à suivre…Inchallah, par les nouvelles générations, en perdition galopante dans le monde du consumérisme hégémonique et destructeur. Lihidheb Mohsen 28.08.19

mardi 20 août 2019

Bazar du sud, Zarzis

Une autre fois Si Mohamed Noureddine Dhouib, notre ami de l’association du patrimoine de Zarzis, nous publie un livre consistant sur une période importante de notre société. Un peu différend cette fois, à la fois, narratif, historiciste, biographique et portraitiste, il avait fait la lumière sur une période mouvementée de l’évolution du Sud de la Tunisie. Entre Youssefisme et Bourguibisme, patriotes et callabos, citadins et paysans, intéllos et affairistes, mouvement nationale en Algérie et en Tunisie…, avec une certaine focalisation en couloir, l’auteur avait réussi à expliciter plusieurs aspects de la situation, avec un léger référentiel patrilinéaire normal. Toutefois, et sans divulguer le contenu, il m’était agréable de lire au sujet de nos valeureux Jilani Bouhafa et Abed Bouhafa, qui auraient pu avoir un peu plus d’espace. N’ayant rien à critiquer, complètement satisfait de l’œuvre, certains points seraient intéressants à citer. * La prise en main de la situation par les affairistes étaient dus à la nature de la décolonisation presque pacifique, l’hégémonie de ces derniers, le quotient intellectuel général et la satisfaction des intérêts immédiats des nouveaux leaders. * L’opportunité de rejeter les citadins dans le camp des sympathisants avec le colonisateur était visiblement justifiée, sans pour autant qu’elle soit juste. * Sans soulever les pressentiments sociaux, la lecture de cette période, pourrait aussi se faire de plusieurs angles comme Mouensa et Zarzis, Citadins et paysans, pauvres et riches, modernes et archéaux… * Malgré que le commerce fût important pour la famille, les dénominateurs économiques, oliviers et pêche aux éponges, étaient le tremplin incontestable de Zarzis…. Ainsi, pendant cette période, des opportunités avaient été exploités dans l’ordre naturel des choses et la configuration des rapports politiques, donnant la priorité absolue à certains, en occultant d’autres, car concevoir le parcours autrement, serait aussi avoir une orientation différente et certainement aussi moins vaillante. Entre le panarabisme et le libéral déspote, il y a eu la médiocrité sauvage, malgré elle, qui avait épargné les élans éducatif et sanitaire, véritables escaliers sociaux, vers une vie meilleure. Toutefois, le livre était aussi une sorte de conciliabule, d’unité et de mise en relief du patrimoine commun, en appelant à reconstruire le Bordj de Zarzis et pourquoi pas, les cinq ksars tribaux du littoral, uniques au monde. Encore un grand bravo à Si Noureddine, pour cette contribution à l’histoire de la région, et surtout le fait d’avoir soulever certains sujets laissés à l’ombre de l’oubli depuis. Pour la route, je ne manquerai pas de parler de la personnalité de Si Amor Dhouib, un grand philanthrope qui avait beaucoup fait pour la région en offrant des terrains pour les écoles, les cimetières et en aidant les pauvres. Sachant que je connaissais aussi Si Salem Dhouib, qui était un ami à mon père Dhaou Bacha Lihidheb et surtout en tant que client quand il était dans la teinturerie, et pour voir la beauté de son écriture et son application au travail. Lihidheb Mohsen 20.08.19

dimanche 18 août 2019

Portraits et sagesse 149

Abdelmadjid Dabbar, ancien fonctionnaire de la Snit, membre de plusieurs associations d’écologie et d’ornithologie, activiste de terrain pour dénoncer la chasse des animaux sauvages et oiseaux du désert Tunisien par les riches ressortissants des pays du golfe, chercheur dans tout ce qui concerne la mer et surtout les îles de la Tunisie. Originaire de la compagne de Skhira, il acquit le courage des enfants de paysans et l’élan d’un militant de terrain, sans tenir compte de la conjoncture, désert, mer, réserves naturelles ou zone militaire protégée. Dans ce sens, il s’occupa de plusieurs races d’animaux sauvages à risque d’extinction en Tunisie et dans le monde et constata plusieurs zoos pour voir les conditions des animaux. Il ne manqua pas de manifester devant la tente d’un prince du Golfe Arabique, installé dans le désert Tunisien pour la chasse aux oiseaux « aphrodisiaques » croit-on, et malgré la sûreté extrême, il attira l’attention des autorités jusqu’au sommet de la hiérarchie, malgré leur réaction passive et négative. Il avait fait ce geste de courage accompagné d’un ancien chasseur de la région du sud. Il dit avec amertume, comment l’un des décideurs numéro un du pays, l’avait qualifié vulgairement…pour ce mouvement contestataire en plein désert. Si Dabbar, s’occupa aussi des îles du nord de la Tunisie, qu’il visitait périodiquement, en essayent de sauver les fonds marins et l’écologie de ces nids de vies particulières sauvés par l’isolement et la spécificité. Cette fois, il mit le lac El Bibane de Zarzis, dans son attention et visita ses contours, les techniques de pêche, son environnement général et ce que l’on peut faire pour améliorer l’équilibre naturel. Ce que l’on peut aussi inscrire à l’actif de la personnalité de Si Abdelmajid Dabbar, en tant qu’ancien fonctionnaire, grand associatif et activiste de terrain, est l’ampleur de ses connaissances des personnes, des lois, des régions, des endroits chauds, des risques écologiques imminents et de l’éthique à entreprendre pour une vie agréable pour les vivants. Reconnaissance et respect à Si Dabbar, pour un beau pays et un monde meilleur. Lihidheb Mohsen 18.08.19

jeudi 15 août 2019

Festival des flamands roses Hassi Jerbi Zarzis.

Comme elle nous a accoutumé, la région de Hassi Gerbi, ne nous a pas surpris par la qualité de la page culture de ses programmes, par la qualité et la quantité des interventions écologiques et scientifiques. En effet, des militants et chercheurs comme Si Debouba, Dabbar, Abichou, Mme Jalouali, Mme Abichou…avec la participation honorable de Si Ahmed Fréa et Mlle Nabila Krimi Karaoud, avaient bien animé la matinée de jeudi 15.08.19 à l’hôtel Eden Star de Zarzis nord. N’ayant pas assisté aux débats à cause du temps, je confirme la qualité des recherches biologiques de Si Debouba au sujet de la végétation maritime sur les plages de la région et la dégradation constatée aux dépends de l’équilibre écologique les plants, les insectes et la morphologie. Toutefois, je voulais savoir ce qu’il en est devenu d’une plante poussant non loin de la mer et dont en consommais ses fruits qui poussaient sous terre comme les pommes de terre et qui s’appelait « Timmir ». Dans mes vagabondages sur les plages depuis un quart de siècle, j’ai pu en trouver encore dans un endroit que je lui réserve la divulgation. Quant à Si Abdelmadjid Dabbar, militant et activiste en tout ce qui concerne la mer et surtout la préservation de la vie sauvage dans le désert Tunisien face à la chasse pirate des gens venant du pays du golfe, il fit une bonne intervention sans avoir eu le temps suffisant pour partager ses recherches de terrain. Il eu tout de même le temps de faire la visite du Lac ElBibane l’après midi et en était très satisfait, d’après ce qu’il m’avait dit le soir. A son tour Si Mounir Abichou, parla du rôle de l’olivier dans l’équilibre bioclimatique et anima la séance par des projections vidéo explicites par des mots et des images. Par la même occasion, il serait honnête de remercier les organisateurs de ce festival et surtout l’association qui avait soutenu l’événement, comme il est aussi reconnaissant, de souligner l’élan de la région de Hassi Gerbi depuis quelques années, à prendre les choses en main, de créer des initiatives citoyennes et devenir effectif et actif. Un marathon aurait vraisemblablement lieu le dimanche dix huit pour clôturer cet événement grandiose. Lihidheb mohsen 15.08.19

mardi 13 août 2019

Portraits et sagesse 148

Comme on ne peut jamais se rappeler de tout le monde et rendre à chacun justice, ce qu’il mérite, le faire sortir de l’occultation, de l’effacement social ou l’oubli tout simplement, cette fois c’est une honorable Dame, grande, belle, paysanne, que je laisserai anonyme, malgré que plusieurs de la région sauront la reconnaître et confirmeraient sa sagesse. On m’a dit qu’elle est encore debout, en forme et promène les moutons de temps en temps pas loin de sa maison de compagne et j’ai prié de lui adresser ma reconnaissance et mes compliments. C’était dans les années soixante dix du dernier siècle, avec une condition maladive de longue durée, chétif, faible, fragile, toussotant, chômeur, sans le sou…qu’elle m’avait engagé quand même pour une petit travail afin d’assister un maçon. Le travail aussi simple et facile, était dur pour moi, surtout pour une période de jeûne du Ramadan et à neuf heures et demi, elle constata que j’étais en difficulté et alla me cuir un œuf dur devant le regard interrogateur du maçon hébété. D’une pitié et d’un humanisme qui dépassait touts les bornes de l’envisageable, elle me donna aussi l’équivalent d’une journée de travail malgré que je n’avais rien fait. Une attitude presque supra humaine, qui resta dans mon esprit, comme un petit rêve agréable ou un nuage passager donnant de l’ombre dans la canicule. Depuis, je n’ai jamais essayé de la contacté, en évitant à ma gratitude et ma reconnaissance, le terre à terre rétrogradant et ordinaire. Toutefois, il y a une semaine, après presque quarante cinq ans, j’avais demandé à une personne qui la rencontrait au petit pâturage, de lui parvenir mon respect. Lihidheb Mohsen 13.08.19

jeudi 8 août 2019

Dali, comme Djerba.

Toutes les rues encore en sable de la ville de Houmt Souk, capitale de l’île de Djerba, étaient marquées par les traces en pierres zigzagantes des anciens ruisseaux d’eau de la centaine de puits desservant cet oasis verger. Comme des toiles d’araignées, ces petites canalisations, étaient nécessaires pour faire pousser les palmiers, les pommiers, les grenadiers, les corètes, les vignes, les carottes, les légumes, la luzerne… Il faut dire que Djerba, était fameuse dans toute la région, pour sa production en dattes « Lemsi », grenades, abricots, produits de la poterie et transformation de la laine en produits finis. Ces sources d’eau, dans un climat aride et difficile, faisaient en quelques sortes, et avec les activités de la mer, les grandes cultures de céréales et d’olives, les éléments des échanges et de la survie. L’extraction se faisait par les chameaux dans leur navette incessante sur une pente douce, déversant à chaque fois de l’eau dans de grands bassins de collecte et de distribution. Une création de la vie, par des centaines de rayonnements d’énergie aquatique sortant de la terre et fertilisant des ilots de verdure. Suite à la proposition de Dali, ou Boughmiga junior, une comparaison sympathique avait été faite à partir d’un seul endroit, entre le puits avec ses canalisations d’autre fois et l’école pour enfants qui a pris la place de la source de l’endroit même. En effet, comme la place distribuait des denrées et une mentalité adéquate au moment d’alors, dans l’esprit des écoles coraniques d’antan, l’établissement éducatif d’aujourd’hui, distribue aussi du savoir, de la connaissance et de l’énergie humaine vers le monde. De cette optique comparative, Dali, proposa de parler de certains aspects du quotidien des hommes pendant les deux périodes aussi évolutives soient elles. Paysage d’autrefois : Oasis de palmiers avec cultures à étages allant du grenadier aux légumes, des huttes en bois et tiges tressées, des haies de cactus et des fleurs géantes d’agaves, des routes en sable creusées par les sabots des animaux de traction. Paysage d’aujourd’hui : des rues en lignes droites asphaltés, des constructions uniformes, des pylônes lugubres, des engins violents dans touts les sens, des cages confortables pour hommes. Des cages pour animaux… Déchets d’autrefois : Néant, néant, néant, néant, néant….même les sauterelles et les peaux de moutons étaient comestibles… Déchets d’aujourd’hui : Emballages en carton, en métal, nourriture, carburant, émission de gaz, consommation des énergies fossiles, divers…pour arriver à un niveau de zéro sur vingt à dix neuf sur vingt….dans une croissance néfaste non stop. Homme d’autrefois : Costaud, intègre, paisible, travailleur, ambitieux, lucide…avec des produits locaux pour sa consommation et son accoutrement. Tend vers la conquête du pays et l’Algérie par sa vocation au commerce équitable et fournir ainsi une autre source de revenus pour combler les besoins de sa famille sur l’Île. Homme d’aujourd’hui : Individuel, incertain mais ambitieux, sujets aux dépendances comme le tabac, le portable, la consommation provenant d’ailleurs, avec des accoutrements étranges…. Tend aussi vers l’étranger pour des raisons différentes tout en restant attaché à l’Île. Consommation d’autrefois : Eau de pluie, poudre d’orge, blé, couscous, lait d’ovins et caprins, zoumita, bsissa, fruits, légumes, poissons secs, viande lors des fêtes…. Produits à la portée et presque gratuitement. Consommation d’aujourd’hui : Eau vendu en bouteilles, lait vendu en boites en carton, tout est vendu en magasins de consommation, les besoins primaires sont devenus illimités, les mets locaux sont devenus rares en face des pâtes, du riz, la pizza, conserves….le tout à des prix onéreux…effaçant méticuleusement les produits locaux. Bruits d’autrefois : Zâaa, Errr, Ekhht, Soss, Kiss, Chirr, Ijjhoh, Baghghli, bêlement des moutons, sabots des mulets de transport, coquericos des coqs, chameaux en rut, interpellations entre paysans, braiments des ânes, voix mesurée et agréable d’appel à la prière, cris des oiseaux, récitations des enfants à l’école coranique, youyou des femmes effectuant une entraide inter familiale « Raghata », crieur public annonçant le debut du Ramadan, le soir bruit des coups de souliers sur les scorpions chez les voisins… Bruits d’aujourd’hui : Vrombissement des moteurs d’engins, clacksons, tic tac des horloges, bruits de moteurs de climatisations, musiques des téléviseurs, appels des portables, appels assourdissants et simultanés à la prière, bruits des avions, sirènes des ambulances, pétarades des feux d’artifices pour une raison ou une autre, illuminant le ciel et effrayant les enfants et les animaux par leurs explosions… Soins d’autrefois : Saignée du front, saignée du haut de la nuque, massage à l’huile d’olive, points de brulures sur le ventre, points de brulures sur le ventre au dessus d’une feuille de cactus, lotion d’herbes, médication mystique par la Hadhra, gestuel et cérémonie d’extraction du mal, succion du poison des scorpions, fixation des fractures d’os par des bâtonnés, cachet d’aspirine ou « l’éléphant » du la boutique du village….le tout presque gratuitement. Soins d’aujourd’hui : Hôpital, une dizaine de dispensaires, une centaine de médecins, une dizaine de cliniques, des centres spécialisés, une vingtaine de pharmacies, divers thérapeutes….à des prix souvent inabordables, sans que la santé ne s’améliore proportionnellement. Petit déjeuner d’autrefois : Bsissa avec des dattes ou figues sèches, lait de chèvre…avec peut être un œuf du poulailler. Le tout produit gratuitement à la maison. Petit déjeuner aujourd’hui : Rondelles de pain, beurre, confiture, miel, lait, œuf dur, café, brioches, chocolat, yaourt, gâteaux secs. Le tout acheté au magasin du coin ou la grande surface de la consommation. Evènements importants autrefois : Finir d’apprendre par cœur ses sourates, rentrée scolaire, mariage pour manger du couscous, décès pour l’animation humaine, descente de la pluie, fête pour manger de la viande, cueillette des dattes, cueillette des olives, dépeçage d’un palmier tombé par le vent, mois de Ramadan, adieux des pèlerinages, les siroccos et les veillées familiales sur les monticules d’algues au bord de la mer, chasse aux scorpions le soir. Evènements importants aujourd’hui : Avoir de l’argent, aller en France, réussir son bac, avoir ses papiers à l’étranger, réussir par touts les moyens, se battre pour être le plus malin, mariage, match de foot, festival, achat d’une voiture ou une maison luxueuse…. Cartables des écoliers autrefois : Un sac en tissu des aides onusiennes, des brindilles coupées des régimes de dattes pour apprendre à compter, de la craie directement extraite de la colline, un cahier, un livre qui avait déjà servi pour deux années scolaires au moins, une ardoise, un chiffon d’éponge, quelques crayons…. Cartable des écoliers d’aujourd’hui : Un cartable sac à dos flambant neuf chaque année, des cahiers pour chaque discipline, des livres pour chaque matière, des livres soit disant de soutien scolaire, une équerre, un compas, une règle, une gomme, un tailleur, un chiffon en mousse synthétique, un rapporteur, une machine à calculer, des papiers monnaie… une quantité que l’enfant ne pouvait porter à la fois et devait l’apporter selon les besoins… Achats d’autrefois : Cinquante grammes de tomates en conserve, vingt centilitres de pétrole pour la lampe, vingt centilitres d’huile d’olive, cent grammes de sucres avec dix grammes de thé noir, une pommade pour les yeux, un cachet d’aspirine, un cachet l’éléphant….et la petite boutique de cartier faisait le rôle du médecin, du la pharmacie et du kiosque… Achats aujourd’hui : Mercantilisassions de touts les produits au point d’acheter même de l’eau à boire et tomber dans le consumérisme total et durable. Odeurs d’autrefois : éponges de la mer, arôme de la semoule de couscous au vapeur, mets avec de la viande, odeur de la farine d’orge compacté dans la jarre, odeur du caoutchouc quand il faut dénicher un serpent, odeurs des fleurs et légumes, odeur du musc au auprès des vieilles femmes, odeur de l’encense aux occasions sérieuses, odeur de la mer, odeur de la terre après la pluie, odeur de l’herbe,odeur du piment vert sur une chakchouka au petit poisson, odeur du pain rond saupoudré de cumin … Odeurs d’aujourd’hui : Odeur des gaz d’échappements, odeurs des huiles frites à l’extrême, odeurs des poubelles, odeurs des produits synthétiques, odeurs de la peinture artificielle, odeur des détergents aussi nocifs que les bactéries à nettoyer…. Risques d’autrefois : maladies, chute d’un palmier, tomber dans un puits, guéguerre, sécheresse et pénurie alimentaire, manque de pluie, piqure de scorpion, chien enragé… Risques d’aujourd’hui : accident de voiture, électrocution, échappement de gaz domestique, rétrogradation de l’immunité à force d’antibiotiques, armes de destruction massive, intoxication par les conserves, les colorants, les arômes et les goûts artificiels alimentaires… Jeux d’autrefois : Jeux de dame sur sable avec des noyaux de dattes et pierres, dattes vertes troués par des fourmis et ensevelis sous le sable que l’on se pariait déterrer et manger en les piquant au hasard par des épines de palmes regroupées, jeux des fellagas avec active avec un endroit en guise de Mecque de salutaire, Toupie, billes, monnaie à lancer dans un trou, des ventilateurs tournant contre le vent et faits à partir de feuilles de palmes, cerf volant fabriqué sur place, football de vieux et vieilles avec un baton et une de peau enroulée pour invoquer la pluie, Oum Ktambou dans une danse d’imploration de la pluie aussi, course de bateaux avec des bases de palmes colorées avec voiles et gouvernail…de tel point que les jeux étaient gratuits et intégrés dans l’activité sociale et utilitaire. Jeux d’aujourd’hui : des voitures et animaux en plastique achetés, des jeux vidéo sur portables, des compétitions soumises au mercantilisme, des gadgets et divers produits de loisirs onéreux, soit, une industrialisation totale du secteur… Ainsi, l’imaginaire de Dali, à partir des traces des ruisseaux sur les routes de Houmt Souk, contourna la toile d’autrefois, son rayonnement culturel et social, pour la comparer avec celle d’aujourd’hui, différente, moderne, mais avec une nette absence de l’intégration de l’homme dans son milieu. Sur cette merveilleuse Île, ce musée ouvert de la sagesse humaine, cette transformation progressive, s’effectua dans des sens, qui ne sont pas toujours à l’avantage de tout le monde. Juste pour dire, que les collègues de Mohamed Ali, des fils de Djerbiens, de médecins, de fonctionnaires, de mécaniciens, de paysans…, aimeraient garder le rayonnement que faisaient les puits d’autrefois créateurs et promoteurs de la vie, en faisant de leur école, cette fois, un tremplin culturel et éducatif, pour s’affirmer, conquérir le monde et atténuer le consumérisme. Une adéquation et intégration des nouveautés à l’authenticité de la sagesse comportementale des anciens, seraient des parades aux glissements en vigueur. Joindre les deux approches d’autrefois et d’aujourd’hui, pourraient barrer la route aux intervenants tendancieux et laisser à Djerba, son caractère de paradis sur terre. Dali et Boughmiga Lihidheb Mohsen 10.2019

mardi 6 août 2019

Scarabée de Kafka et figue de Boughmiga.

Les scarabées de Kafka avec les figues de Boughmiga, qui arrive le premier tôt le matin, avec la rosée de l’aube, pour mordre en plein dedans, à pleine bouchée, de vie, d’énergie et de survivance. Le fruit dégoulinait de miel, de bonheur et de joie de vivre. Visiblement la petite bête ainsi que la bête humaine, se relayaient sur la proie et acceptent de l’être à leur tour, un jour, comme il se doit. Les figuiers vierges Elles étaient nombreuses, pendant mes randonnées heureuses, M’offraient leurs fruits chaque année, souriantes et mielleuses, Rares les personnes qui passent ici, dans ces vergers sauvages, Planté dans un isthme isolé, par des fellahs d’autres âges. Alors pour honorer ces offrandes et remercier les figuiers, Qui ont dû faire de grands efforts, pour produire et résister, Au manque de pluie et la sécheresse chronique, Et s’offrir, aux autres passants, par ses fruits magnifiques. Le passant peut être un insecte, un chien ou un renard errant, Les fourmis voraces de vie, les abeilles et bourdons, Alors, je mange de chaque arbre quelques fruits, En gratitude au créateur, et leur attachement à la vie. Dommage, pourtant pour les femelles rencontrées, Il y a, des fruits murs, à respecter et consommer, Mais, pour les humains, mystérieux et incertains, Il y a trop de confusion dans les sentiments et les instincts. Je trouve donc, plus de joie, avec des arbres devant moi, Qu’avec des humains fatigués, absents, compliqués et froids. Vive la nature, les arbres et la vie sauvage, Où je prends à la source les figues, les raisins, Les melons, les pastèques, les truffes et les grains, Et faire en les mangeant, un devoir et un hommage. Les figuiers étaient vierges pour moi le seul humain, Qui partage sa pitance, avec les animaux du coin. 02.08.2011 (Aux arbres fruitiers qui se reconnaitraient, et à Ejdaria)

samedi 3 août 2019

Livres ouverts sur la mer de Zarzis...

Pour garder la mémoire, il ne peut y avoir de meilleur réservoir que la mer, dans son mouvement et sa profondeur dans le temps. En effet, en face des vagues bleues, une foule d’enfants, avec plusieurs parents, écoutaient le conteur envoutant. Le cheval du prince, la fille du sultan, le vieux sage, la femme veuve et pauvre…, des personnages, des images, des métaphores…se succédaient dans les esprits des enfants comme dans un film, profond, très profond dans leurs imaginaires. Le conteur accompagné de temps en temps par un poète populaire, maîtrisait bien ce petit public, assoiffé de savoir et de connaissance. Quand il fallait répondre à des questions, les enfants se chamaillaient comme dans une salle de classe, pour répondre avec passion au sujet des péripéties des petites histoires contées. Dans une approche traditionnelle des années quarante, d’une société paysanne et honnête, le conteur avait peu intéresser les jeunes et les grands de ce rassemblement, en les faisant sortir progressivement du quotidien lourd des jeux sur portables et divers factices de la vie. Une tente géante en face de la mer de Zarzis ville, aménagée avec plusieurs tables pleines de livres pour enfants et d’autres pour adultes, un attirail de musique paradoxalement bruyante mais juste pour attirer les gens de leur relaxation sur la plage et quelques animateurs d’enfants….une initiative organisé par l’association des amis de la bibliothèque et du livre, en collaboration avec le festival des éponges de Zarzis dans 47ème session. Une manifestation réussie et qui assurera plusieurs ateliers pour enfants jusqu’à dimanche midi. Une belle attraction directe et indirecte, pour faire aimer la lecture et le livre, porteur de notre mémoire à tous, et certainement notre futur local et universel. Bravo à toute l’équipe, Salem Zouagha, Mme Ameri, Si Abdallah (musique), Si Jouneydi (compteur) et son compagnon (poète populaire). Lihidheb Mohsen Zarzis 02.08.19

jeudi 1 août 2019

Tourisme alternatif...

Un colloque, sur le thème du tourisme alternatif, avait été organisé le 01.08.19, par l’association du festival des éponges de Zarzis, dans la salle de l’école de pêche. Présidé par le professeur Hassen Khenissi, deux interventions avaient eu lieu, par l’imminent Docteur international T. Abichou et l’ingénieur Mme Romdhane. Par des exposés sur écran géant, en présence d’une assistance au nombre relativement respectable, les deux approches étaient fort intéressantes et peu conventionnelles, par l’analyse, la compréhension et le suivi visuel à force de paraboles zigzagants. Comme Madame Romdhane avait surpris par le rationnel de son allocution, le Docteur Abichou, avait fourni plusieurs chiffres clefs, suite à une étude académique effectuée sur le tourisme de la région de Djerba Zarzis. C’était comme ça qu’on a pu savoir que le touriste consomme 766 litres d’eau pour jour, vingt pour cent seulement des eaux usées sont recyclées et le reste va dans la mer, que trente six pour cent des déchets solides proviennent du tourisme, que ces visiteurs constituent en moyenne sept pour cent de la population, que les cubes géants des déchets de l’ile de Djerba conçus pour six mois, gisent depuis dix ans des conditions alarmantes pour toute la région, que l’accroissement de la population, la surconsommation et le réchauffement climatique, s’effectuent rapidement que ce soit sur les plans de l’eau ou l’énergie et aucune initiative alternative n’est en vigueur . Dans l’esprit pragmatique correspondant et suite aux débats, il s’est avéré pour tout le monde, que le village éco solaire de Zarzis est urgent et impératif, et selon Docteur T. Abichou, la solution aux difficultés énormes des déchets de Djerba réside dans la réouverture urgente de la déchetterie de Guellala en attendant une solution sérieuse. Ainsi, comme la région s’était intégrée dans son milieu, par la pêche aux éponges et la transformation de celle-ci en valeur lui permettant le plantage d’une oliveraie, l’intégration du tourisme, serait aussi dans le même comportement ancestral. Une intégration qui ne peut que s’effectuée aussi dans le futur et l’assimilation des « happenings », comme le réchauffement climatique, la désertification, la surpopulation, la surpêche, la surconsommation… Encore bravo à nos ingénieurs, aux rapporteurs Madame Kaouther Khenissi et Nabila Boulaaba, et l’équipe du festival des éponges de Zarzis. Lihidheb Mohsen 01.08.19