mercredi 30 novembre 2016

Des hommes et des motivations ridicules.

Aussitôt l’indépendance, d’une gestion protectionniste à outrance et un transfert des produits de la terre vers la métropole, sans grandes convictions de développement des mentalités ou de la réalité du pays dit protégé…une gestion approximaliste basée sur des compromis et des conventions tacites de stoicité et de soumission…l’héritage cumulé par le temps, était sur les plans des infrastructures et des créneaux économiques, assez important, pendant que la mentalité avait persévéré dans le manque de patriotisme et la faiblesse des valeurs du travail. Les salines fonctionnaient, les chemins de fer, les mines…et l’ossature d’une économie compradore…étaient opérationnels et susceptibles de servir la nouvelle république indépendante, il suffisait juste d’aller dans le bon sens et au profit des peuples. Au niveau de Zarzis, malgré le conflit entre le panarabisme et le libéralisme, il y avait aussi au sein de ce dernier, une partialité au profit de l’affairisme pragmatique au lieu de la gestion rationnelle et intelligente des affaires du pays. Une orientation, qui avait mis en veille, les gens cultivés et responsables…pour laisser le paysage de la région à la destruction systématique et l’extrapolation approximative. La destruction des cinq ksars des tributs, la démolition du Bordj principal, le rasage de plusieurs mosquées et marabouts, le déboisage de souk Edhlam une route ombragée par un toit de branchages de deux cents mètres, la démolition des dizaines d’hectares de haies de cactus, la fermeture des puits artésiens, le bétonnage des palmeraies, le galop des constructions sur l’oliveraie, l’ensablement des points d’eau traditionnel, la confiscation des terres sous la couverture de ventes iniques à l’hôtellerie et autres… dont le rasage de certains était sous le prétexte ridicule de la prolifération des insectes…étaient la conséquence directe du manque de maturité du facteur politique. D’ailleurs, le même argument avait été avancé pour tarir les puits artésiens afin de se débarrasser des moustiques gênants. Sur ces décombres, les gens avaient été mené en bateau, poussés vers des euphories excessives et des extravagants sur estime de soi. Parmi les techniques de maitrise des masses et de manipulation des gens, toute personne susceptible d’afficher de la logique ou de l’humanité dans ses approches, n’avait pas de chances d’accès aux sphères du pouvoir ou même la gestion des affaires locales. Des têtes de ponts avaient été crée et installé dans chaque région, chaque cartier, afin de maitriser le peuple et superviser l’électorat et l’influencer. De petits hommes d’affaires surtout dans le matériel de construction, avaient été construits par des prés et des assistances diverses afin de meubler chaque agglomération de la région. Personnes ne pouvaient afficher un avis différent et toutes les personnes influentes répondaient à la politique générale d’un président dirigiste. Bien sur, la période essayiste du protectionnisme pervers et de travers, était succédé par un tremplin expansif du libéralisme sauvage et arriviste. Dans toute la période de l’avant changement, comme l’avait été le leader suprême, des personnalités avaient été formées pour alimenter les conflits bidons intra parti, juste pour l’activation continue du citoyen, une sorte de révolution continue de droite minable. Rares étaient ceux qui pouvaient sortir et percer les mailles de la hiérarchie locale et des leaders chefs de clans comme Msaddek, Ghannoudi, Fréa…, avec tout le respect qu’on leur doit, venaient des labos de la capitale et personne ne pouvait grimper l’échelle du pouvoir partant du bas. Il faut reconnaitre que les scissions et les confrontations entre les clans maitrisés par le pouvoir, étaient extrêmes et constituaient une certaine mobilisation totale au point d’utiliser le tribalisme, les coups bas et la collecte de scorpions pour les jeter dans la maison de l’autre «ennemi ». Dans cette atmosphère, les gens étaient malléables et les salles toujours pleines avec une moyenne d’âge de cinquante ans, augmentant de plus en plus en s’éloignant de la date de l’indépendance. Il n y avait pas forcément de programmes chez les belligérants du pouvoir, malgré que l’un affichait une certaine démocratie et une compréhension relative des autres récalcitrants, pendant que l’autre, représentait les durs du parti inflexibles aux droits des autres. Une dualité paradoxalement bornée, au point de voir chaque gagnant d’entre eux et à son tour, se consacrer à surveiller, réprimer et punir…l’autre. Boughmiga, en tant que résistant global et permanent une sorte d’observateur neutre par le fait d’exister dans cette période, souhaitait que le clan soi disant démocrate appliquerait certaines reformes intelligentes, mais, il s’engageait directement vers la claustration de l’autre. Dans cette optique, l’opposition latente et forcée des restes du Youssefisme n’était pas du tout sur le terrain, escomptant peut être des putschs soutenus par le panarabisme Egyptien, Libyen ou même Algérien, pendant que la gauche, favorisée par le confit mondial et la centrale syndicale, opérait dans les milieux culturels dans des ciné-clubs et les cercles fermés des intellectuels. Pour ce qui est des islamistes, ils étaient aussi sur le terrain sans grand militantisme apparent si ce n’était lors de l’oppression après les élections de Ben Ali, régissant par des actes de fuite ne avant. Ainsi, notre homme, à travers toute son histoire contemporaine, était berné, manipulé, géré, bluffé, façonné, sculpté, influencé, trainé par le nez…dans une médiocrité permanente ou un masochisme collectif….jusqu’au jour, où il eut la possibilité de choisir son destin, par des élections démocratiques…pour se faire subir, paradoxalement, encore une fois, le même sort irresponsable et rétrograde. Attention, il y a un loup, dans le troupeau. Lihidheb Mohsen 01.12.16

mardi 29 novembre 2016

De chaque coté du mur.

Frau Lisa est une octogénaire allemande, retraitée et cliente fidèle de cet hôtel de l’oasis de Souihel où elle passe quelques mois depuis plusieurs années. Elle choisit les mois d’hivers pour ses vacances afin d’échapper au froid du nord et rentre à son pays en été pour fuir la canicule de l’été à Zarzis. Elle parle quand même quelques mots en arabe, a plusieurs amis, le serviteur, le valet, le gardien et le vendeur de bricoles. Chaque fois qu’elle revient, elle apporte des vêtements aux enfants du village et des cadeaux aux amis. Lisa ne mange pas beaucoup, aime pourtant la cuisine tunisienne et passe la majorité de son temps à se reposer au soleil ou discuter avec les clients habituels. Il faut dire, qu’elle est assez libre et ne dépend de personne. Quelques relations pendant les fêtes de noël avec le reste de sa famille ou quelques coups de téléphones formalistes avec des connaissances. D’une famille catholique, elle n’est pas pratiquante dirait-on, mais respecte toutes les religions et les différences sans distinction. Avec une assurance pour les maladies et tout ce qu’elle pourrait encourir pendant ses vacances, une vie agréable, une retraite très suffisante, elle mène du bon temps et se réalise pleinement. D’ailleurs, elle dépense beaucoup moins pendant son séjour ici, que les frais de chaque jour chez elle. Une belle vie de quiétude qui est aussi particulière, car la solitude, le manque de communication humaine et l’absence de soutien familial, donnaient à ses jours, une routine sans gout, ni passion. Entre le bungalow, le restaurant, la plage et les chats castrés du jardin de l’hôtel, rien ne l’intéressait à part la visite hebdomadaire au souk, juste à coté, sur la route, plein de couleurs, de cries, de mouvements… Comme le système de l’hôtel est de l’all inclusif, tout gratuit, tout compris dans le cout du séjour, elle n’avait pas à acheter à part sa nouvelle passion comme plusieurs revenants, à fouiller dans les vêtements usagers, les fripes, un rayon du souk à ciel ouvert, grouillant de femmes aux habits traditionnels et multicolores. Malheureusement, dans sa mémoire, la vie n’était pas gaie et n’avait pas beaucoup à raconter s’il le faut, à part les guerres et les exploitations outrancières. Lisa, avait une carrière, fixe et finie, encadrée par le must consumériste et les diverses nécessités superficielles. Elle est foncièrement bonne, n’avait pas choisi ses origines ni son destin et fait ou subit ce qui se devait. Dans une acception totale des normes sociales occidentales, son corps serait certainement rapatrié chez elle, pour être incinéré et disperser dans la forêt noire. De l’autre coté du mur, dans le même oasis, Amma Yezza, donnait des grains aux poules, des herbes sèches aux moutons et du foin à l’âne. Aussi vieille, elle s’était levé très tôt, pour faire ses ablutions, ses prières du matin et réveiller ses grands enfants pour aller au travail. Chaque matin, pendant que l’une de ses belles filles préparait de l’Aych, une sorte de purée de farine cuite avec de l’huile d’olive, elle allumait le feu pour la cérémonie du thé et tout l’attirail qui va avec, Charba, Bsissa, Zoumita, bouteille d’huile, couffin de charbon fait maison, kanoun, thé, sucre, eau…une sorte de all écologique biologique et local. Voyant ses enfants partir, elle n’avait plus que se rendre auprès des malades ou des familles ayant un événement quelconque. Quelques fois, elle se limitait à attendre que les poules pondent des œufs ou nettoyait la place jusqu’à la route. Il n y avait pas de déchets, à vrai dire et même les feuilles sèches qu’elle balayait revenait à enrichir le petit champ de palmier en tant d’humus organique. Elle était très droite, croit en Dieu, ses prophètes et l’au-delà et sait que pendant son enterrement tout le village l’accompagnera vers la dernière demeure et les femmes la pleureront chaudement à la maison. Pour ses petits enfants, elle était une boule gigantesque de bonté, de bonheur et un refuge confortable. Avec son amour incontestable et inconditionnel, ses contes féériques, ses petits cadeaux en fruits secs, en bonbons et mets traditionnels, sa médication ancestrale avec des herbes, avec ses brulures au feu sur le ventre, ses brulures à froid à travers des feuilles de cactus, ses huiles de massage total du corps, ses landaus savants, ses balançoires avec des carapaces de tortues pour faire dormir les petits… Un vrai trésor ambulant, laissant partout où il passait de la joie et de la confiance. Le soir, Amma Yezza, n’avait ni télé ni radio et entouré par des filles et des enfants, racontaient les histoires de Jezia El Hilalia, du fils du sultan, de l’ogre des montagnes et les sept filles qu’il mangera de toutes les façons…pendant que son auditoire, rêvait, imaginait, voltigeait…à travers le temps et les événements. Voila deux comparaisons de deux bonnes femmes des deux cotés d’un mur, dans le même oasis, dans le même moment du parcours de l’humanité, très éloignées l’une de l’autre, subissant le conjoncturel et le rythme des conceptions, bonnes ou mauvaises. Un ghetto avec all inclusif, en face d’un paradis avec all écologique. Lihidheb Mohsen 30.11.16

Palabres macabres.

Il y a tout dans le monde et on ne peut parler seulement des bonnes choses de la vie ou ce qu’on croit l’être ainsi. L’histoire proche ne peut négliger certains sujets et les prend avec distance et sincérité. En boule de neige, roulante, catapultant, rebondissant sur les bons et mettant en relief le mauvais dans toute sa réalité. Tout en restant humaniste et contestataire global, Boughmiga, ne peut tout de même faire du journalisme d’investigation ni de la pêche en eaux troubles, car il se limitait à la narration des faits, leur mise en relief et peut être leurs contradictions avec la loi humaine et celle de la vie. En tant que penseur libre et rameur en solitaire contre les courants, il ne pouvait militer ou se battre à chaque moment et à chaque sujet, pendant qu’il pouvait dénoncer et catalyser des sensibilisations plus efficaces. Un soir, pendant une veillée funèbre, j’ai écouté une discussion entre deux personnes de soixante ans, au sujet de leur santé. Incroyablement, ils avaient presque la même maladie, le même toubib, le même diagnostic, le même envoi d’urgence à Tunis en ambulance privé, la même clinique, la même opération, la même chambre, les même soins, le même montant payé soit douze milles dinars, les même médicaments….et se sentent mieux malgré qu’ils ne se sentaient pas trop mal au départ. Un échantillon de la populace, sans trop chercher dans ce domaine investi massivement par des dizaines de milliers de patients Libyens, rendant la situation plus difficile aux uns et plus rentable aux autres. Témoignant par l’oui et par la vue, plusieurs toubibs avaient une centaine de personnes dans les salles d’attente ou devant leurs labo, ce qui ferait au moins trois milles dinars par jour, sans suivie fiscale et avec du personnel assisté par les participations de l’Etat. En conte partie, le secteur public, souffre pitoyablement ses faiblesses et l’hémorragie des cadres vers le privé ou vers le nord du bled. Une situation de la santé publique souffrante, devant une industrie médicale dans le privé avec des cliniques criantes et attrayantes. Une juxtaposition criante et révoltante, entre l’homme simple dans sa dimension inestimable et un paradis fiscal pour des corporations de capitalisme sauvage ou des corporations de la sauvagerie tout simplement. Un état des choses, qui ne représente que ses auteurs et tout le monde connait parfaitement les uns et les autres ainsi que l’origine des ressources et les nouvelles richesses improductives. Malgré que Boughmiga reconnait l’investissement de ces gens dans la mer et la terre et crée ainsi de l’emploi, mais il reste toujours contre ceux qui laissent cette inestimable plus value moisir dans les banques ou les coffres de leurs chalets. Avec ce manque de patriotisme, ni même de citoyenneté, ce manque d’humanisme et ce comportement ingrat envers tout le monde, la société locale, incapable de violence ou de revanche, ne peut que tendre le doigt vers le ciel et souhaiter un monde meilleur. Dans le cimetière, après la prière sur le mort si elle n’était pas faite à la mosquée, une partie des gens participait à l’enterrement dans une humilité extrême et des souhaits de bénédictions et de pardon, pendant que d’autres se mettaient en file de centaines de personnes pour présenter leur soutien et leurs condoléances aux parents directs du mort. Entretemps, une personne commençait à raconté de l’argent dans son chapeau de paille en été et dans son wazra en hivers, afin que le cimetière parvienne à subvenir à ses dépenses d’entretiens et de construction. La majorité des gens donnaient de la monnaie tandis que les émigrés revenant mettaient des billets de banque voyantes. Plusieurs fois, une deuxième personne, un étranger, différent à chaque fois, commençait aussi à récolter de l’argent et malgré que les gens connaissait son geste malsain, laissaient faire et disaient juste Allah Yehdih. Un geste valable aussi pour certains, que l’histoire ne pardonnera jamais et la sagesse locale sait et voit ce qu’ils font… Allah Yehdihom. Lihidheb Mohsen 29.11.16

lundi 28 novembre 2016

Le berger, imposant.

Il revenait juste des pâturages de la Choucha, à pieds, un peu fatigué, mais les quarante kilomètres de marche, n’était rien pour lui, habitué à suivre le troupeau de moutons pendant toutes les journées et des parties des nuits. Dans sa chemise blanche, ample aux manches larges et longues, pieds nus, seul son beau visage rayonnait sous sa chéchia rouge blanchie par le soleil et déchirée au niveau des oreilles. Il inspirait malgré tout confiance, mais il ne faut pas s’aventurer à le provoquer ou marcher sur ses espaces. Mais comme ses espaces sont immenses, en tant que berger, il faut faire attention. D’une famille de petits paysans bergers, leur bravoure est connue et reconnue par la société et son frère était sollicité lors des rixes tribales pour les résoudre en frappant les assaillants avec un tronc d’arbre très lourds pour les gens communs et en jetant les ennemis, les uns contre les autres. Ce frère même, mangeait les petits poissons crus, avec les arêtes et disputait aux chameaux leur diner en mangeant avec eux les noyaux de dattes cassés, les grains d’olive et l’orge cru. Pour irriguer quelques oliviers derrière la colline de cinquante mètres, il montait souvent avec une Jenbia, sorte de jarre de cent cinquante litres, pleine d’eau, sur son dos plusieurs fois chaque jour. On disait « attention, Si Abdesslem arrive ». Parvenant à l’oasis de Zarzis, il fit une halte, comme par hasard prés d’un puits où de jeunes filles puisaient de l’eau et faisaient la navette jusqu’aux maisons. Il trouva la situation agréable et prolongea la pause en louchant des yeux comme tout homme naturel, vers les filles aimaient bien cette présence imposante. Ni l’un ni les autres était méchant, mais ainsi va la vie. Subitement, un homme à dos d’âne, tout en blanc, avec un air hautain, admonesta le berger et le menaça par son bâton lui reprocha sa présence prés du puits tout en le touchant avec la pointe de sa canne. Ce que le berger ne put supporter et bouscula l’homme à terre, sous les yeux des filles et poursuivit sa route comme si de rien était. Le lendemain, dans toute la région, une information circula, comment le cheikh Foulen avait été agressé et déshonoré prés de chez lui….et les gens attendaient l’arrestation de l’assaillant, les suites de l’incident et surtout la réaction du notable. Quant à la famille du berger, elle ne sut l’histoire que tard dans la journée, après le croisement de plusieurs informations et diverses probabilités. Un conseil de tribut se tint et pour éviter des problèmes au berger et un éventuel emprisonnement, on décida de déléguer les vieilles femmes, une sorte de groupe de saintes, les « Mhemdyett », pour intercéder auprès du Cheikh lésé et le convaincre de l’amitié entre les tributs et la primauté de la paix entre les tributs. Quand elles arrivèrent chez le notable, à quelques kilomètres, se dirigèrent chez les femmes de l’autre tribut qui, quand elles informèrent le Cheikh de l’arrivée des saintes en médiatrices, il se glaça de peur, de respect et de piété et se dépêcha de bien accueillir et nourrir ces bonnes femmes. Ainsi, l’incident était clos, sans l’intervention des gendarmes, ni des juges, ni des avocats, ni des lois partiales…que les Mhemdyett, Jabryett, Bnawit Essayeh, la baraka des Jlidett et des Ness Mleh….réussissaient toujours. Réputé par sa force et son courage, notre berger, fut amené à s’engager dans l’armée et alla à l’aventure dans sa grande porte. Zarzis, Tunis, Marseille, où il déserta avec un ami du corps militaire pendant la deuxième guerre mondiale. Une bonne vieille femme les cacha dans le grenier et survivaient à manger les rares haricots. Aussitôt revenu à la maison et la victoire des alliés confirmée, il fut vite persuader de devenir Mkhezni, et sa formation l’aida à devenir un bon cavalier de cette formation policière coloniale. Il y passa tout une carrière sans excès, pris deux femmes à la foi et passa sa vie à dos de cheval et malgré la lutte pour l’indépendance et les conflits divers, resta relativement neutre, malgré tout. Lihidheb Mohsen 28.11.16

samedi 26 novembre 2016

La Jneyna, petit oasis.

C’était un petit oasis dans le grand oasis maritime de ma région, qu’il fallait aborder chaque fois en allant à la mer. Une touffe de trois cents palmiers dans un espace réduit de cent cinquante mètres carrés, des palmiers qui avaient entre quatre et huit mètres de hauteurs, où il faisait presque obscur et agréablement frais, dans les chaleurs du sud. Enfants, on y jouait à cache cache, bien sur après avoir fait toutes les tâches recommandées par les parents. Garder les moutons, faire de grands trous pour les plants de tomates, récolter les feuilles d’olives sèches, aller à l’école coranique chez le Meddeb, ramasser les dattes tombées par le vent, casser des noyaux pour le chameau, gratter les cellules d’un tronc de palmier à moitié sec « Fikriss » pour les bêtes, aider à la moisson, assister à l’irrigation des carreaux de sorgho, éplucher les tiges de leurs feuilles, décortiquer les fruits de dattes pour les sécher, ouvrir les figues savoureuses pour les exposer au soleil sur les dômes de maison ou sur des touffes d’herbes aromatiques protégés par des épines contre les chiens errants, inspecter les trous naturelles dans les roches de la mer pour trouver quelques poulpes, participer aux grandes pêches des bandes de petits poissons… étaient des taches quotidienne, souvent pratiqués sous la contrainte et le dictat familial. Une société traditionnelle, qui abhorrait au plus haut degré le jeu de foot, encore naissant. On utilisait des boules de tissus ou les rares chaussettes de gens venus de Tunis, en guise de balle. Celui qui avait un ballon en plastique, commandait carrément le village malgré que les vieux considèraient les jeux une pure perte de temps et d’énergie. Pourtant, chaque fois que j’étais occupé à quelque chose à la maison et entendais l'écho des coups de ballon depuis le bord de mer, mon cœur battait la chamade et laissait le tout pour courir vers le petit stade improvisé malgré les appels des parents. La mer et le ballon, étaient une aire de liberté et de réjouissances. Comme toute la région était un refuge pour les animaux fuyant la chaleur de l’été de l’intérieur proche, des troupeaux de moutons, de chèvres, de chameaux, affluaient en se disputant les espaces et les ruisseaux d’eau artésienne, en se relayant harmonieusement, sous le bêlements des béliers, des boucs, les hennissements des ânes et les cris des hommes. El Jneyna était aussi un endroit pour les fuyards de la famille ou les déserteurs du dictat social. Pendant les canicules, les enfants s y réunissaient à jouer toute une série de jeux adéquats ou se raconter des histoires fantastiques. C’était aussi une sorte de labyrinthe avec un ombrage opaque et dense. Les jeunes se déplaçaient entre les sommets de palmiers en glissant quelques fois avec les palmes jusqu’au sol. Une sorte de cirque naturel et gratuit, disponible à touts les extra sociaux et les animaux. Un jour, des marins passaient par là, transportant des provisions vers leur barque pour une expédition de pêche aux éponges dans la région de Bar El Guebli, aux frontières maritimes de la Libye, un jeune faisant l’école buissonnière à cause d’une dispute avec sa belle mère alors que son père était aux terres agricoles de la Choucha, écoutait les conversations des marins et fit en sorte qu’il se cacha dans leur bateau, dans la cale, profitant de leur navette, afin de parvenir à son père et lui raconter ses difficultés. Ils ne constatèrent sa présence à bord, que loin au niveau de Lemsa, quand ils ne pouvaient le descendre à terre. Blotti dans le fond du bateau, il renifla l’odeur appétissante de la zoumita, bien granulée dans une outre de chevreau et comme un chat, sa faim l’obligea à se montrer et que ça saute. Malgré le mécontentement des marins, ils n y pouvaient rien et l’invitèrent à la collation en attendant de parvenir à la cote et le livrer à son père. Bien travaillée dans la peau de la bête, Ô combien, était bonne la zoumita surtout avec l’appétit collective des marins. Ce petit garçon reprit ses études, malgré les difficultés et devint directeur d’école et leader politique notoire, philanthrope, au point de ventre ses biens pour les autres et malgré le temps, il ne cessa de cultiver son jardin, pour manger avec plaisir la zoumita avec des oignons frais. Quand à la Jneyna, elle cessa d’exister, bétonnage oblige et une maison fut construite à sa place qui fut à son tour démolie par l’usure…et la vie continue en rétrogradation éthique et écologique durable. Lihidheb Mohsen 26.11.16

vendredi 25 novembre 2016

La peur de la mer

Ils descendaient vers la mer, les amis de longue date, au village, à l’école, à la pêche aux poulpes, aux jeux de foot pieds nus, aux cérémonies de mariage au couscous appétissant, aux escalades des palmiers pour leurs dattes mielleuses… et cette fois, se libérant juste de la famille et des taches domestiques, s’accompagnaient, nonchalants, en se disputant et se chamaillant. Deux frères d’une famille de paysans, un jeune noir d’une famille pauvre et un fils d’un ancien émigré à Tunis, qui revenait juste de la capitale et racontait plein d’histoires sur cette ville de rêve. Le tramway, les bus, les immeubles qu’on n en pouvait voir les sommets sans perdre sa chéchia du dessus de la tête, le cinéma, oui le cinéma, Samson l’imbattable, le retour de Ringo, la bête, la brute et le truand… des films qu’il racontait avec des gestes et des détails impressionnants et fantastiques. Ils s’approchaient lentement du phare et des silos de blé provenant par bateaux des terres de la Choucha, juste en face du petit port des embarcations des pêcheurs d’éponges. Encore sous l’effet des histoires fantasmagoriques racontées des films de Tunis, ils ne remarquèrent pas l’homme assis, affalé par terre, comme étourdi, aux yeux hagards et le teint pâle. En essayant de l’aider à se relever, il était comme ivre avec un vertige de haute montagne et répondait difficilement aux questions des enfants. Il n’avait pas l’accent local et son accoutrement, la wazra grise, le turban blanc, la canne noueuse, les babouches en peau de chameau, le corps sec et dur, l’allure sobre et autosuffisante…expliquaient son origine de l’intérieur du pays. Les enfants se précipitèrent à chercher de l’eau et lui lavèrent le visage tout en le calmant et essayant de comprendre ses inquiétudes. Doucement, il commença à raconter comment il venait de Médenine pour chercher du travail et comme il ne connaissait pas la ville et n’avait pas prévu de se faire recommander pour une connaissance pour l’accueillir, ses pieds le guidèrent vers cet endroit. On lui avait parlé un peu de la mer, avec des insectes dedans et les dangers le concernant, mais il n’avait jamais imaginé qu’elle est aussi grande, aussi houleuse, immense, impressionnante, très bleue avec des moustaches blanches, crachant les flots avec un grand fracas comme du tonnerre…ce qu’il ne put supporter et comme s’il était au sommet de Djebel Tejra, il fut pris de vertige, la terre dansait sous ses pieds, tanguait à ne plus tenir debout et perdit connaissance tout de suite. C’était alors que les enfants comprirent la situation et éclatèrent de rire tout en essayant de sympathiser et calmer le vieil homme. En le guidant lentement vers la plage, ils lui racontèrent l’étendu de cette grande nappe d’eau qui ne sort pas forcement de son lit et constitue une grande ressource de poissons, il suffisait de la comprendre et respecter ses fureurs. L’obligeant à mettre ses pieds dans l’eau jusqu’aux genoux, ils firent ensemble une centaine de mètres longeant la plage tout en lui racontant les aventures de l’homme avec la mer. Ils ne manquèrent pas de lui raconter comment lui aussi, de son coté, à son histoire, son immense monde dans le désert et les étendus de sable et de couleurs. Une similitude, qui redonna à l’homme sa probité et une certaine confiance en lui-même. Des jeunes vivants sur le littoral, ne pouvaient imaginer deux mondes aussi différents et une telle incompréhension mutuelle. Toutefois, ils ne pouvaient faire mieux, et Samson, prit Dalila par la main, restèrent heureux et eurent beaucoup d’enfants. --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Le vieillard de Medenine (Poéme ancien) --------------------------------------------------------------------- C’était un artiste, ouvrier, artisan, Marin, bricoleur, endurci matelot, Chaque soir se retire dans sa chambre la haut, Pour construire de jolis petits bateaux Avec sur les mats, des voiles blanches, Et une coque, colorée et étanche, Il en faisait de touts les modèles, Frégates, péniches et caravelles, Des paquebots à vapeur et felouques, Des galériéres et Titanic en reliques Il est fier de ses œuvres qu’il expose, Dans les places, les festivals et les foires, Et malgré l’argent qu’on lui propose, Il en vend avec regrets et remords Un jour il partit assez loin de la mer, A Médenine dans les ksars légendaires, Dans une ruelle desservant les Ghorfas, Et les fameux joueurs de Kharbga, Un vieil homme courbé sur son bâton, N’ayant jamais vu de bateau pour de bon, S’approcha et pris le voilier dans ses mains, Le caressa et l’embrassa avec entrain Et notre artiste en resta très ému, Devant la fusion de deux mondes inconnus, Devant cet amour sans limites ni barrières, Cette liberté sur la terre et la mer. Ce baiser signe très fort notre nature, Notre tendance irrésistible vers l’avant, Vers d’autres cieux, d’autres horizons, Couvant les semences de l’avenir Ainsi, il faut qu’un artiste le fasse, Pour qu’un vieux « Temri » l’embrasse, Cette œuvre commune de liberté, Qu’il faut chérir et chevaucher. Lihidheb mohsen éco artiste 19.12.2010 Mémoire de la mer et de l’homme

Hourra, félicité

Comme par hasard, les portraits et sagesse épars, les contes et les histoires, les vérités et les bobards, les faits et les racontars, les aventures et les canulars, les prouesses et les déboires….avaient enfin réveillé certains du patelin, pour respecter les anciens, se rappeler des disparus, respecter les braves gens et rendre justice, ne ce serait ce par la mention, la photo ou le compliment, aux oubliés de l’histoire, par mégarde ou par gommage officieux et officiel. Donc, Boughmiga est heureux pour eux, en les tirant des labyrinthes du temps et du lynchage latent…pour remettre leurs profils sous les yeux, avec la bénédiction des cieux et de Dieu, pour que justice leur sera faite. Au fait, passant par le ghetto juif, un motocycliste revint vers moi, pour me remercier du travail fait par les portraits et me rappela une célébrité, que j’avais prise en compte depuis quinze ans, Si El Hoch El Ghoul, « le fantôme sauvage », notre père à tous. Un autre me fit un clin d’œil d’encouragement, une autre personne était vraiment heureuse d’avoir pu rendre la vraie histoire à l’histoire et retracer le rôle grandiose d’un homme et d’une tribut ou d’une région. La réaction la plus performante, était celle d’un ancien fonctionnaire, meurtris et massacré pendant toute sa carrière afin de tomber dans le « haram » le vice de la profession, avait humblement résisté malgré tout et me donna une bonne accolade de reconnaissance avec des larmes aux yeux. Hourra, en attendant que l’injustice sera éradiquée pour les autres aussi. Ainsi, cette approche a motivé certains à faire montrer leurs prochains, à comprendre que ce monde est leur sien, à saisir qu’ils peuvent aussi faire une partie de l’histoire et sortir de leur léthargie notoire. Il y a ceux, malheureusement manquants, qui sont à mon avis difficiles et pourraient se rétracter au sujet de leurs profils, ainsi que ceux pour qui mes informations sommaires sont insuffisantes ou ceux que je ne connaissais pas ou n’ayant pas entendu parler d’eux. Toutefois, Boughmiga a encore du temps pour les honorer ou entreprendre d’autres personnes plus délicates et difficiles à comprendre par la mentalité commune. Dautres personnes que certains imagines négatifs, pourtant, ils ne le sont pas vraiement. Voilà, aussi modeste soit elle, il y a une satisfaction certaine, suite à cette initiative de respect et de gratitude aux autres, les autres nous même, morts ou vivants, bons ou mauvais, car Dieu le grand, saurait reconnaitre les siens.

jeudi 24 novembre 2016

Succés Story, Boughmiga.

Succès story Boughmiga Suite à une initiative des associations des jeunes ingénieurs et celle des jeunes sciences de Zarzis, une cérémonie d’écoute et de congratulation avait été organisé le 14.08.16 dans un grand hôtel de la place. Ils étaient incroyablement nombreux avec une présence totale, du jamais vu dans les manifestations culturelles en salle depuis les mobilisations forcées d’autrefois. Il y avait aussi d’autres personnes qui racontèrent leur expérience affairiste dans une situation économique vierge. Voici donc, ce que dit Lihidheb Mohsen, Boughmiga pour les fans d’écologie populaire et les autres. « Bonjour tout le monde, fier de vous voir aussi nombreux et curieux au sujet des expériences des autres. Dans quelle langue vous voulez que je vous parle, l’arabe, le français, l’anglais ou l’allemand !!! Bien sur notre langue maternelle est acquise, puis l’anglais et l’allemand sont à venir pour vous et le français, est le moyen disponible d’affronter le monde et briser les frontières de l’ignorance et le plafonnage intellectuel imposé. Donc tout ce que je vais vous dire, est en dehors de mon travail, où j’étais entré au niveau d’ouvrier pour en sortir inspecteur en chef. Des dizaines de disciplines en parallèle avec mon travail, avec des moyens très modestes et une volonté de fer, avaient été abordé sommairement, mais jusqu’au bout. Malgré le confort soyeux et dorlotant de l’unanimisme traditionnel, malgré les explications merveilleuses de la foi, malgré les mises au pas du consumérisme, tout jeune d’autrefois, ne pouvait que se révolter et exploser contre le dictat de la famille, de l’école, des traditions, de l’Etat, des grands… ce que je fis alors, une deuxième fois à quarante ans, cette fois en implosant profondément pour me réintégrer dans mon milieu écologique et naturel. Laissant mes grandes connaissances universelles à coté, dans le cadre de l’action mémoire de la mer et de l’homme Zarzis, j’avais nettoyé toutes les plages pendant vingt ans et pris les choses comme elles sont, par leurs couleurs, leurs formes, leurs mouvements, leur aura et la possibilité d’en retracer le parcours de mémoire et d’utilisation. Il faut dire que la « Baraka » des ancêtres était toujours là, car à chaque trouvaille, je me demandais ce qu’en aurait fait mon grand père…ce qui m’avait poussé à remplir des milliers de bouteilles en eau potable, pour répondre à une inquiétude profonde et étancher la soif millénaire de la région. Des objets, une sorte de lettres du vocabulaire de la vie que j’avais transformé en mots, en poèmes et en textes. Un verbe, de dernier lieu, qui avait contenu pleinement ce mouvement avec la nature et les idées ainsi que les configurations artistiques acquises, afin de les partager et diffuser dans le monde ce poignée de main de paix et d’amitié. J’étais sans le vouloir, pionnier en nettoyage des plages, premier à vulgariser le drame des émigrés clandestins, premier à avoir un record mondial Guinness…dans un mouvement non stop de conséquence humaine et d’engagement avec l’ambiant. Avec cinq cents textes et poèmes, six films documentaires, un musée de plein air pour les rejets de la mer, des dizaines de visites gratuites par les élèves de la région, des installations géantes sur les espaces des lacs salés….je peux prétendre à de bonnes lectures environnementales, touristiques, culturelles et artistiques. Le patrimoine était aussi abordé par ce tourbillon pollens et cette action débordante, pour sauver les traces de l’homme primitif de la région. En tant que jeunes ingénieurs, vous avez les moyens rationnels d’en découdre avec les vicissitudes de la vie et en prendre ses mécanismes pour les parfaire. Le monde est à vous, l’horizon est prometteur, il suffit de le vouloir pour voir les choses autrement et évoluer avec. Voilà donc, l’histoire d’une personne, la philosophie expérimentale pratiquée, la fusion avec la nature et l’ambiant et une meilleure gratitude au créateur de l’univers….une initiative qui vous est possible, autrement, à chacun sa vocation, mais abordable pour tous…pour la réalisation de soi même et pour un monde meilleur. » Applaudissements. Et voilà, quelques mois après, Boughmiga attend toujours la visite des jeunes et surtout leurs initiatives et leurs énergies de création. Toutefois, toute l’expérience est sur le net, en plusieurs blogs thématiques et assez explicites pour tous, pendant que l’action personnelle, reste toujours la meilleure réponse à la médiocrité. Bon courage, les jeunes. Lihidheb Mohsen, Boughmiga Eco artiste Zarzis 23.11.16

dimanche 20 novembre 2016

Portraits et sagesse 95

Dhaou Lihidheb Sans retrogradation ni fixation sur les populations antérieurs en minimisant la valeur des nouvelles générations, Dhou Lihidheb, était un exemple type de l'homme de la société locale, confronté aux vissicitudes de la vie. Trés jeune, il accompagna sa mére Fatma Abichou vers le Sahel où un bon nombre de familles de Zarzis, émigra trés tôt dans un mouvement écologique de survie à cause de la sécheresse et les razzias dans le sud. Une région, qui lui permis une légére alphabétisation et une perspicacité étonnante en calcul et arythmétique. Une certaine intélligence, qui le marqua dans ses rapports prochains. D'ailleurs, certains l'appelaient Dhaou El Bacha et les plus intimes l'appelaient "El Askri" en référence à une petite expérience dans la lutte pour l'indépendance et aussi le fait qu'il était toujours intransigeant et juste. En tant que paysan pauvre comme la majorité des familles de la population, il ouvrait aussi quelques fois sa boutique, pour devenir boucher ou travailleur dans le chantier communal contre un salaire journalier de deux cents cinquante millimes et trois livres de farine chamalout (Camelote). Une vie de petits travaux de jardinage, de cueillettes des quelques olives, de gargottier, d'élévage des quelques moutons...pour couvrir l'année. Il était un grand travailleur physique et fit souvent de son jardin, un petit paradis de pommiers et de légumes différentes. C'était surtout pendant la collectivisation des terres, qui avait commencé paradocalement par le bas, les petits propriétares, qu'il paniqua pour ses quelques oliviers. Avec sa cinquiéme femme, simultanément, il fonda une famille nombreuse et une stabilité définitive à Souihel. Un choix difficile, éloigné de sa famille proche, distant du tribalisme protecteur, avec un verbe tranchant atténué par un peu d'humour, une tête dure sans pour autant bornée, une éthique et un esprit de justice parfaits, une impartialité sociale éxemplaire, qui n'avaient pas facilité ses rapports avec les gens, ni participer aux sources de subsistance. Toutefois, sa boutique, avec une haute "doukkana" et proche de l'école primaire, était comme un café culturel d'autrefois, quand les instititeurs s'y rencontraient, les bélligérants politiques, les vendeurs d'éponges, les jeunes revenants de Tunis ou du service militaire, les personnages de la région, les grandes figures du paysage social...dans une orientation moderniste et ouverte. C'était d'ailleurs, ce que Si Dhaou Lihidheb avait inculqué à ses enfants, une certaine, éthique, une certaine "rijla" durable et une impartialité inébranlable dans toutes les conditions. Un héritage confirmé et pratiqué sur le terrain de la vie et qu'il dorme en paix, que Dieu l'accueille dans ses paradis.

mercredi 16 novembre 2016

Portraits et sagesse 94

Mohamed Souei On ne peut pas faire mieux pour constater et mettre en exergue la maturité humaine et le comportement regulier ou la conception juste des choses de la vie...et découvrir la personnalité étonnante de Si Mohamed Souei. Gérant et éxploitant de la fameuse pêcherie d'El Bibane, depuis 2012, il réussi à en faire un lieu de travail agréable et rentable, grâce ses relations humaines avec le personnel et sa proximité avec les activités de cette grande ferme aquatique. Ayant fait neuf ans de sa vie sous le drapeau du ministére de l'intérieur, il avait acquit une grande assurance de soi et un positivisme parmanent avec toutes les péripéties de sa vie. Chargé du protocole à la frontiére, il renforça pendant cette période, son éthique de communication et sa crédibilité professionnelle. Des acquis, qui influérent sur la suite de ses activités et renforcérent les chances de sa réussite dans tout ce qu'il entrprit. Quand il déclare publiquement, qu'il est l'homme des plus heureux au monde, ce qui a été confirmé par une longue discussion sur son attitude humaine et altruiste vis à vis de plusieurs sujets, on ne peut que lui donner raison et le soutenir dans son combat de terrain et son populisme positif. Il faut reconnaitre que sur le plan de la relation avec les travailleurs, elle est trés satisfaisante, mais il y a encore à faire pour nettoyer une fois pour toute l'Ilot d'El Bibane et militer pour la restauration du fort turc de la place. Une occasion trés favorable avec la gestion intélligente de Si Mohamed Souei, qui aiderait certainement toute initiative écologique ou patrimoniale. Un homme merveilleux, avec un endroit aussi merveilleux, qui appélent la société civile et les autorités à participer à l'embellissement de la région et soutenir cette gestion équitable de nos richesses économiques et panoramiques. Respect et reconnaissance à Si Mohamed Souei, qui rendit le sourire aux dizaines d'ouvriers marins, meutris par les dures conditions du metier et redonna à El Bibane, son rayonnement touristique et culturel.

mardi 15 novembre 2016

Portraits et sagesse 93

Faiçal Dchicha C'était peut être sa qualité de professeur de mathématique, qui l'amena à afficher une rationalité étonnante dans ses approches associatitives et éducatives, car Si Faiçal, fils du fameux Si Abdelghaffar décédé à la Mecque et d'une lignée de lettrés et de notables, n'a pas céssé de conquérir le terrain de la vie publique par l'accompagnement et l'encadrement des phénoménes sociaux. En effet, initialement président de l'association du developpement durable et de la coopération internationale de Zarzis ADDCI, il entreprit toute une infrastructure de formation et d'information dans les régions de Zarzis, Medenine, Tataouine, Remada, Gabes, Kasserine, Kerkennah, Tunis, Djerba, pour participer aussi dans des évennements à l'étranger. Ce n'est pas toujours facile de surfer sur toutes ses activités et ses régions, car il s'occupa de la vulgarisation et le traitement des programmes du Pasc, du Pnud, de la Fao, de l'Ote...pour faire des interventions en gestion axée sur les résultats, en planification des projets par objectif, en émigration et developpement, en soutien associatif de la région de Kasserine, en prépartions aux taches de la mairie, dans la gestion du patrimoine et l'écologie, en intégration des émigrés revenants, en création d'associations féminines, en sensibilistations aux approches humanitaires ... Toute une activite up to date, capable de mettre à niveau toute une société assoiffée de justice et d''emploi surtout aprés l'évennementiel social de 2011. Des sujets, qui malgré le fait qu'ils sont véhiculés dans une certaine sphére...ouverte, pourraient faire l'objet d'une participation massive selon les préoccupations et les difficultés rencontrées. En attendant de soutenir Si Dchicha et participer à cet élan avant gardiste, respect et reconnaissance à Si Faiçal et en avant toute les machines...du progrés.

Portraits et sagesse 92

Abdallah Attia On ne peut parler de culture à Zarzis, sans parler de Si Abdallah Attia, imminent professeur et intellectuel arabophone. Du centre, passablement socialisant, il avait fait plusieurs interventions et conférences lors des rendez vous syndicals et surtout sa participation majeure dans les journées de Noureddine Sraieb. Vraissemblablement apolitique, Si Abdallah defendait bien son authenticité et ses sources arabo musulmanes sans conflictualité ni ranceur. Actuellement inspecteur dans les écoles sécondaires en éducation civique, il ne cesse de manifester un interret majeur à la qualité de l'enseignement et les difficultés du parcours. Une personne, à remercier, à encourager et soutenir pour plus de performances et pour un monde meilleur.

dimanche 13 novembre 2016

Portraits et sagesse 91

Ahmed Ouercheffani Grande figure du paysage culturel et militant de Zarzis, professeur de français, véritable intellectuel, Si Ahmed Ouercheffani, un sympathisant syndicaliste et militant au sein du parti communiste Tunisien puis le mouvement Ettajdid et El Massar...jusqu'à faire parti du bureau politique national. Il manifesta toujours une présence positive dans toutes les manifestations et les événements culturels, ainsi que les réunions de la commune, les réunions associatives et les séminaires divers. Il a présidé l'association du festival des éponges de Zarzis et participa largement dans les perspectives de l'association de la sauvergarde de Zarzis, pour laquelle il avait proposé une dizaine de pages de propositions fort objectives et visionnaires de la situation du patrimoine et son parcours. Des recommandations qui avaient été perdu de vue paradoxalement aprés ladite révolution de 2011. Il avait aussi, juste aprés l'auphorie du changement de 1987, assuré le comité de solidarité nationale de Zarzis et démontra comment un socialisant peut gérer la chose commune et porter éfficacement secours aux nécéssiteux. Grand ami, de Si Ben Brahim francophone aussi, de Si Abderrahman Souei coéquipier politique et de toute la classe syndicale et culturelle de la région. Souhaits de santé et de bonheur à Sid Ahmed qui disait toujours " ça va, à part ce qui ne va pas ".

vendredi 11 novembre 2016

Portraits et sagesse 90

Karima Essefi Cette fois c'est la gente féminine qui malgré les équivoques, prend la société par les brides et fait son parcours dans un bled en éternelle éffervescence. En effet Karima Essefi, au look mignon, broussailleux et félin, refléte bien son fougue de vie et sa participation majeure et directe dans la vie associative dans ses cotés artisanes, féminines et humanitaires. Avec une maturité surprenante, elle rayonne d'activité et de volonté à en découdre avec les difficultés du chemin du volontariat. Avec un bon carnet d'adresses des opérateurs associatifs locaux, régionaux et même nationaux, elle est toujours en train de participer à un séminaire, préparer un événement, encadrer des artisanes, réunir des gens pour un festival... C'était à Sangho, quand il était un pole national et mondial de culture et de villégiature, qu'elle avait fait ses debuts en tant qu'agent d'accueil, puis sécrétaire de direction pour devenir un cadre dans l'organisation et la gestion des manifestations de l'établissement d'hébergement. Une formation de terrain, qui l'avait hautement forgé et dépasser les handicaps usuel d'une femme, pour particper pleinement dans la chose publique de la région. En tant que présidente de l'association Zarzis-vision-city chargé de l'aide aux artisanes et aux artisans pour rehausser la valeur des produits traditionnels et aider le savoir faire traditionnel à affirmer ses productions. Une association qui avait réuni quelques dizaines de femmes et d'hommes pour éxposer leur orfévrerie, leurs tapis, les oeuvres d'art, leurs broderies et leur tissage traditionnel des tentes, des sacs en toile... Elle est aussi quelques fois membre ou trésoriére des associations nationales Ain Tunsie ou l'association de la langue arabe numérique ...sans limiter son élan volontaire. Derniérement, elle s'occupe de grévistes en difficultés qu'elle voudrait assister sur les plans humains et social sans intervenir pour autant dans le rôle reglémentaire des corporations en place. Respect et reconnaissance, pour une femme qui dans une société assez trationnelle, a pu s'affirmer, se réaliser et aider sans limites. Bravo Karima Essefi.

Portraits et sagesse 89

Salem Zouagha Bien il faut être mordu de livres, de culture, de littérature, de tendance vers l'autre, de préoccupation générale, de sujets patriotiques, de motivations universelles, de raisonnements d'écologie globale....pour rencontrer certaines personnes comme Si Salem Zouagha. Originaire d'El Mouansa, fils du bon peuple, il assure la bibliothéque de Zarzis, depuis une bonne trentaine d'années pour devenir un chef de service à Medenine tout en faisant des journées de la samaine à Zarzita. Avec une trés bonne gestion du corps des livres en fonction de leur discipline dans les rayons des deux grandes salles de lecture, il était aussi pendant trois mandats le sécrétaire général de l'association des amis de la bibliothéque et du livre, une activité qui cadre admirablement avec ses préoccupations. Il n'avait pas manqué de militer sur le plan syndical, surtout sous les régimes totalitaristes, ce qu'il n'arrêta de faire pour l'équité administrative dans le secteur. Ainsi, pendant que nos grands sont vivants, pour consolider leur élan et les pousser vers l'avant, on ne peut que dire à Si Salem Zouagha, reconnaissance et gratitude. Bon courage.

mercredi 9 novembre 2016

Anthropo topo patati patata.

Voilà donc, en profileur ordinaire de quartier, je fais une aventure par la lecture des portraits, des malins et des distraits, tout en citant les gens, de caractéres ou intélligents, sans prévaloir une idée, un comportement ou une attitude, à la recherche d'une sagesse commune à toutes les sociétés. Oui en effet, sur une bonne période, dans une région bien déterminée, des hauts, des bas, des bravoures, des opportunités, des tendances, des circonstances, des réactions de la conscience collective, des gestions de la situation à la dérive, des concours d'événements malencontreux, des créneaux sociétals préétablis naturellement...pour arriver, enfin, que nul n'est mauvais, nul n'est bon, tout le monde l'est à la fois, pour trouver, un profiteur mais bon, un grand mais malin, un militant mais collabo, un instit mais conformiste, un proprio mais égocentique, un richissime mais cupide, un notable mais tribal, un politique mais nombriliste, un homme d'affaires mais éffacé, un imam mais féodal, un génie mais introspectif, un intello mais insouciant, un leader mais claniste...juste pour dire qu'il n'est pas facile d'évaluer les gens définitement, car ils sont dans un éternel mouvement et un changement permanent d'attitude, en fonction des happenings et de l'humeur générale ou ce qui est voulu par le moment humain. On ne peut donc dire qu'un tel est bon l'autre moins bon...et ce sont généralement, des gestes, que certains n'ont pas pu faire, n'ont pas voulu faire, ou n'ont pas été poussé à les faire. On peut le voir actuellement dans les grands rôles politiques, quand une idée murisse, un leader est recommandé pour guider les masses, une personne au profil bien déterminé est nécessaire et filtrer par des éléctions folklotiques...à condition de laisser la roue tourner, de faire les éternels compromis de la société et les impératifs du dictat du moment. En comparaison avec les autres régions, on peut affirmer que la diversité culturelle et les différents apports et contacts avec les autres peuples et les autres idées, avaient forgé une mentalité soft et une convivialité humaine certaine, sans se départir de ses racines et ses spécificités sociales. Une afféctation, qui parait nettement dans le comportemental individuel et collectif et réussir à chaque épreuve à prouver une grande sagesse et une grande lucidité. Dans un monde en ébulition, où le drame est quotidien, quelques fois sans justifications, malgré que la violence ne peut être justifier, on peut contater la perrenité de la guerre, sur toutes les périodes et qui avait été quelques fois et paradoxalement, des catalyseurs d'innovation et de developpement. Un équivoque, qui n'a plus de raison d'être, à moins d'instrumentaliser la chair humaine et manipuler sa foi et ses croyances. Un état de fait, qui pourrait être déconstruit, par cette micro société assimilatrice de touts les apports des conquérants, des voyageurs, des prédicateurs, des razzias et des moralisateurs...pour mettre en place une société d'équité et d'humanité. On ne sait que trop bien la futilité des idées de la mentalité guerriére et comment le respect mutuel entre les croyances fut balayé par les tribunaux de l'inquisition et comment des pays comme l'Irak, la Lybie, la Syrie, le Yemen, le Soudan...dans lesquels les gens vivotaient bon gré mal gré, furent détruits pour laisser place au chaos et la déchéance. Qui a tort et qui a raison, pendant que le monde se noie dans la violence et la pollution, sans perspectives d'avenir meilleures ni promesses de bonheur. Une situation, qui incite, maleureusement, certaines personnes à plonger dans la foi et l'autarcie des idées violentes, ce qui malheureusement, sert certains néo conquistadors et les hégémonies modernes. Encore une fois, la région du sud Tunisien ou la plaine du Djeffara, malgré et peut être à cause des tumultes entre les tributs, reste un bon exemple humain de réussite et d'assimilation des valeurs universelles et comment les faire revivre dans la dynamique de touts les jours, pour la paix pour toujours.

mardi 1 novembre 2016

Un musée englouti par la terre.

Par une information en métaphore, je déplore la disparution du musée des traditions de l'ancienne huilerie souterraine de Zarzis, qui avait fonctionné pendant une bonne période, mais suite aux déclarations du gérant, il en avait marre des promesses et des sabotages manifestes et latents des officiels et des officieux d'autrefois. il m'avait dit personnellement, en tant que collégue avec mon musée mémoire de la mer qui n'a jamais été officiel et toujours gratuit depuis vingt ans, que lors d'une visite d'un ministre et les promesses des aides et du soutien, le ministre l'avait tiré loin des autres pour lui dire : Compte sur toi même, mon brave, n'écoute pas les balivernes... sur ce il décida en lui même de plier bagage. Ainsi c'était pendant la gestion approximaliste des affaires du pays des premiére années du millénaire, et notre ami le gérant, pris ses affaires et émigra en Europe, laissant les traditions, la muséologie, les visiteurs, les prometteurs...sombrer dans les labyreintes de l'oubli. Il voulu vendre quelques éléments en sa possession pour mon musée, mais je n'avais pas les moyens, comme si le fameux ministre s'était adressé à moi aussi. Je l'ai vu depuis, bien dans sa peau, sans regret, avec un enthousisame visible et un bien être certain. A le place du musée, il y a maintenant un immeuble, qui lui appartiendrait, et peut être que l'huilerie sous terraine n'existe plus. Mais pour la route, et pour justifier les causes de cet article qui en était le motif, il y a encore trois piéces romaines, déposées juste sur le trottoir devant l'immeuble, qui était apporté de la plage de Nozha, où elles étaient des bornes kilométriques de signalisation de la période romaine. L'un des jeunes de la région m'avait dit qu'il jouait avec ces bornes dans l'eau de la mer avec ses amis. Trois piéces importantes, tranvaillés dans du gré rouge, du gré blanc et restent disponibles pour les autorités du patrimoine afin de les placer dans la cour du musée municipal de Zarzis. Il aurait été facile à Boughmpiga de les sauvegarder chez lui dans son musée, mais il y a des priorités à respecter...et il y a un proverbe arabe qui dit : moi je te respecte et toi, tu devrais te comprendre.