dimanche 25 décembre 2016

Triste rencontre.

Je suis presque affirmatif, d'avoir rencontrer par hasard Anis Amri, lors de son départ de la région de Lemsa en tant que Harrague. Il était en train de faire du stop vers Zarzis pour faire un tour et je l'avais trouvé juste prés de l'enseigne signalant la direction. Mais quand je lui avais dit que c'est assez loin, il me raccompagna vers la falaise prés de la citerne, pour continuer à pieds jusqu'au compement improvisée par les passeurs vers l'Europe. Il avait les dix neuf ans, assez intoverti, comme s'il portait un grand fardeau dans son intérieur. Il avait des problémes avec les organisateurs et d'aprés lui, il était en grande dispute avec les maitres mais il n'avait pas le choix. Comme je l'incitais à laisser tomber et rentrer chez lui comme il l'avait prétendu à Tataouine, il refusa et s'était encore renfermé tacitement comme quelqu'un qui subit un sort. Il n'avait pas de signe de radicalité ni d'éxtémisme quelconque sa transformation catastrophique se serait passé lors de son passage dans les prisons et son récrutement dans le monde carcéral par des codétenus. Je ne pouvais m'approcher du campement de Lemsa à cause du danger certain pour ma personne et ma voiture et le laissa tout en lui offrant avec regret tout ce que j'avais en buiscuits. Pas fier du tout de cette rencontre, surtout aprés ce qu'il avait fait...mais comme toujours, on ne pouvait rien faire...contre les germes de drames humains.

mardi 20 décembre 2016

Portraits et sagesse 97

Hadj Ahmed Sohbani Une personnalité très active, pragmatique, effective…et qui prête à équivoque surtout dans certaines périodes à controverse. Une jeunesse tumultueuse, avec des résultats positifs, des aventures avec certains prof coopérants étrangers ainsi qu’une grande notoriété à Médenine quand il se fit remarquer par sa Wazra et ses incantations du Coran sacré par cœur… Après plusieurs emplois et plusieurs aventures, il travailla pendant une longue période en tant qu’organisateur des pèlerinages à la Mecque. Toujours dans le milieu théologico-social de la ville de Zarzis, il avait bien soutenu un parti écologique de la fin du règne novembriste et participa majoritairement à l’embellissement de son quartier par des peintures, des jarres, des arbres, de la verdure…. Dans le vide de l’après 2011, Si Ahmed Sohbani, prit l’initiative de s’engager dans les activités associatives quand il commença par le boisement en palmiers du jardin communal de la délégation puis se consacra à l’encadrement des agriculteurs de Zarzis. En effet, il avait co-crée une société de services agricoles, participa à la réorganisation du comité local des agriculteurs, réglementa la distribution de l’orge pour le bétail de la région et maitrisa le rôle de porte parole des affaires du secteur de l’oliveraie, les terres collectives et le contact avec les autorités. Il était omni présent dans toutes les activités agricoles et aussi propriétaire d’une grande ferme d’oliviers, de figuiers et de bétail dans l’isthme d’Ejdaria. Il était présent et actif lors du boisage assisté d’une série de plants d’oliviers avec un léger produit tout en comparant leur évolution avec d’autres sur place et mise à terre en même temps. Il avait aussi coprésidé la journée de sensibilisation des fellahs et des oléo-facteurs à la mise en boite de l’huile d’olive et encourager l’exportation…. En outre, il avait fait plusieurs configurations artistiques d'assemblage juste sur la route vers El Bibane, dans son terrain, d'une beauté incontestable et un élan écologique et éthique certain. Ainsi, il est encore temps, de dire merci, à celui qui embellit sa région, se consacra aux autres et offrit sa volonté et sa détermination au bien public. Respect et reconnaissance à Si El Hadj Ahmed Sohbani.

jeudi 15 décembre 2016

Portraits et sagesse 96

Mabrouk Abichou Connu sous le nom de Béchir, il était un policier qui avait travaillé dans presque toutes les villes du nord, La Goulette, Tunis, Tabarka, Zaghouan, El Ksour…où il avait atterrie suite à plusieurs mutations abusives à cause de son insubordination naturelle. En effet, fils de Si Mohamed et petit fils de Si Saïd, d’une famille de paysans pauvres, quelques moutons, quelques pieds d’oliviers, une charrette et beaucoup de patience et d’humilité. Comme l’une des caractéristiques des jeunes de sa tribu, il était carrément insubordonable et malheureusement se trouva dans un travail où l’obéissance aveugle était basique. Ce n’était que lors du décès de son grand père, qu’il insista pour sa mutation vers le sud du pays et se trouva à Médenine à soixante km de la maison où il passa vingt ans à la file de sa carrière. Avec un travail aussi délicat, il était aimé par tout le monde sans le faire exprès, juste par le fait, qu’il était serviable, solidaire, compréhensif et accueillait touts les gens de la tribu qui allaient à Tunis ou à Médenine. Des centaines de personnes transitèrent par sa maison avec tout ce qu’il faillait comme bouffe et hébergement. Sa réputation était plus grande chez les autres, chez le citoyen simple qui aurait eu affaire avec le poste, ce qui avait été confirmé à chaque témoignage du bon peuple d’autrefois. Pour démontrer la baraka en sa faveur on peut citer trois événements seulement survenus durant sa carrière. La première était lors de son retour urgent d’El Ksour et tomba par hasard sur un stop qui l’amena jusqu’à la maison à Zarzis et s’est avéré en discutant dans la route un parent proche. La deuxième était quand un des ses cousins habita un hôtel à Paris en 1984 et dés que le propriétaire originaire de Médenine connu qu’il était le parent de Si Mabrouk, l’avait invité à habiter chez lui pendant un mois gratuitement. La troisième baraka était quand un infirmier de ses cousins alla pour un service administratif à Médenine et fut servi royalement en reconnaissance à Si Mabrouk. Ainsi, des dizaines de personnes passaient chez lui à Tunis ou Médenine, les émigrants préparant les dossiers ou le voyage, les malades, les visiteurs, les postulants pour un passeport, pour une carte d’identité, pour un sursis militaire, ceux qui avaient raté le bus allant l’après midi à Zarzis….s’invitaient chez lui sans façons. Une attitude de Si Mabrouk, ou Béchir pour les intimes, qu’il retrouva dans une retraite paisible au bord de la mer, à lire son journal au café du coin et avec des fils merveilleux et exemplaires. Reconnaissance et respect à Si Mabrouk Abichou, que Dieu le bénisse.

mercredi 14 décembre 2016

Ulyssus, à Zarzita. 3

Traditions et culture de l'oliveraie à Zarzis. C’était à la fin du mois d’octobre quand les olives sont abondantes, que les femmes se mettent à préparer le départ de la famille pour la cueillette tout en habitant dans des tentes sur place entre les oliviers. Des préparations très minutieuses car il fallait joindre touts les éléments de la tente, la dresser, la protéger, déposer les provisions, l’aménager, un coté pour la cuisine, l’autre pour les enfants et une partie pour l’intimité si possible… la femme, comme toujours concernant l’intérieur de la famille ne devait pas oublier les dizaines de composants de la tente, ainsi que le couteau, les allumettes, l’aiguille, le sel, des brindilles sèches, de l’eau de pluie, un rouleau de corde tressé maison, le tabac à priser du vieux ou de la vieille, les wazra et couvertures, la lampe et le pétrole, le tamis, les sacs en toile, le décalitre, l’huile d’olive avant la presse…une série d’objets fort nécessaires à une installation directe dans les champs. Cette transplantation, se passait toujours avec grand bruits et agitations, le chien, les moutons, le chat, suivaient la charrette encombrée de femmes et d’enfants assis sur la tente, les différents ustensiles à coté des poules entravées et surtout les indispensables échelles doubles sur le coté de la voiture. Pendant que les enfants jouaient avec le sable et jouissent de la liberté et les grands espaces, les plus grands contemplaient le couché de soleil et la plaisir des moutons à brouter l’herbe et les feuilles vertes des branches coupées pour protéger la tente et constituer un abri, tout le monde humait l’odeur du couscous et attendait sa cuisson. La danse du feu de bois et les étincelles voltigeant au devant la tente, amusaient les enfants assis autour du foyer à cuisson et la mère les repoussait pour avoir de la place. Déjà, les enfants voulaient s’attaquer au couscous malgré qu’il encore dans le couscoussier au dessus de la marmite, tant l’odeur appétissante les possédait. En même temps, la mère met le pot de thé sur le coté du foyer entre les braises flamboyantes pour l’avoir pré juste après le diner. Attaqué à la main, ou plutôt aux mains, le couscous se transformait en boulets que l’on avalait avec un appétit glouton, tant la saveur et le gout étaient inhabituel et unique. Certains se faisaient des aplatissements de couscous devant eux sur le grand plat en bois pour les refroidir un peu, mais des mains hostiles se tendaient subitement et il fallait faire vite et supporter la chaleur malgré tout. Une ambiance amenant tout le monde à se battre par les mains et les bras pour racler enfin le fond du grand ustensile en léchant les mains avec entrains. Une aussi bonne cuisine, ne pouvait être mangé que par les mains et la déguster jusqu’à la fin en suçant les doigts intégralement. Sous les draps en laine, on se pressait les uns contre les autres et la mère, comme il se doit, racontait des histoires fantastiques sur le fils du sultan, l’ogre et les sept vierges, Ali le malin, Jazia la hilalienne…pendant que les enfants somnolaient doucement dans leur belle imagination. Tôt le matin, à l’aube, la femme, encore une fois, préparait de l’Aych et encore du thé pendant le père et les autres mettaient en place les échelles et les draps pour la cueillette. On attendait bien sur la dissipation de la rosée et le confort du soleil pour s’attaquer, les cornes à la main, les branches chancelantes d’olives en grenelle rouge, verte et noir, pour écouter le crépitement sur le drap au sol et le bruit de percutassions sur le bois des échelles. Un travail assez dur que certains le faisant à la tâche de quantité, utilisaient des bâtons pour faire tomber les olives, ce qui était très nocif pour la récolte de l’année suivante. Les petits paysans chérissaient leurs quelques oliviers pour une économie de survie et n’avaient pas du tout apprécier la tentative de mise en coopérative forcée commanditée par un protectionnisme amateur de Ben Salah. Qui au lieu de commencer par les grandes exploitations s’attaqua aux petits fellahs impuissants et vulnérables. Heureusement que ce fléau n’avait pas atteint les arbres, pendant que le cheptel avait transité rapidement aux mains des spéculateurs. Dans ces conditions, les enfants n’avaient pas de congés scolaires pour accompagner leurs parents aux olives et devraient rester auprès de connaissances ou voisions pendant les deux ou trois semaines d’absence de la famille au travail à la compagne. Boughmiga, était pris en charge par une famille de noirs, qui permettait en contrepartie à leurs filles de travailler loin de la maison pour la cueillette chez El Bacha. Bref, revenons à nos olives, donc ces fellahs, n’avaient pas forcément des postes de radio et parsemaient la journée par des chansons populaires et des youyous de femmes joyeuses. Dans la nature des choses, ça fonctionnait dans touts les temps et quelques fois, ce sont trois gaillards, noirs, accoutrés d’habits traditionnels blanc et très cérémonieux, qui s’arrêtaient devant les cueilleurs pour réciter des chansons poétiques, en chœur, une série de mots qui s’entrecoupent, s’entrecroisent, s’alignent pour dresser des images géniales et retracer le parcours du combattant d’alors, ses prouesses et celles des grands héros. De belles voix concordantes et rythmées avec des bas et des hauts, des arrêts et des précipitations donnant aux mots leur signification expresse. Après vingt minutes de cette animation culturelle et populaire, ils recevaient toujours une bonne quantité d’olives qu’ils mettaient dur le dos de leur monture. D’autres fois, c’était le vendeur de fèves chaudes, bouillantes avec un zeste de sel et de cumin contre des olives ou bien le vendeur des baigners toujours croustillantes et bonnes…toute une série de « Beddel » échangeur, qui en temps normal échangeait le sel de sur son âne avec de l’orge, mais cette fois, l’opulence des olives prévaut. En plus de ces nobles visiteurs, un couple Belge avait eu le caprice de distribuer des glaces dans le désert en été et des petits gâteaux aux enfants en hivers ce qui fit que pendant cinq années en entendait dans l’oliveraie l’appel du cor klaxon provenant de ce minibus que les jeunes accouraient à sa rencontre pour acheter pour de l’argent cette fois, mais avec des prix très abordables. Ainsi toute la région s’anime pendant cette période et chaque famille aussi pauvre soit elle, avait quelques arbres et toute une tradition d’exploitation de l’huile d’olives pour l’année et quelques fois pour un peu d’argent pour l’année. Une équité relative dans une société de partage, où tout le monde trouvait sa part par le travail et les services rendus. Comme les colons avaient forcé la main aux paysans en s’appropriant une grande exploitation pour moins que rien, une ferme qui avait été rapatriée par le domaine de l’état dans une autre forme d’injustice aux propriétaires initiaux. D’ailleurs cette forme d’approches était générale et on pouvait voir comment des féodaux investir dans la pêche aux éponges, des pêcheurs acheter des terrains et planter des olivier, des citadins juifs exploiter des huileries, des riches Djerbiens prendre la relève des prêts et de l’usure, des nouveaux riches du tourisme investir dans la mer et les terres, des riches de l’émigration investir dans les immeubles et le bétonnage… L’essentiel était et reste toujours la création de richesse et offrir de l’emploi surtout aux milliers de bonhommes venant de l’intérieur du pays, des concitoyens qui avaient toujours considéré Zarzis, la Suisse des villes du pays au point de se voir refuser l’assistance publique aux élèves quand leur père travaillait dans cet endroit. Voilà donc, une richesse régionale qui faisait vivre le bon peuple et que des dizaines de familles dans des groupes qui s’installaient dans la région d’El Hichem, à Khalfallh, ou Chammakh, pour marchander avec les fellahs voulant la cueillette de leurs arbres à la tâche et rapidement. Plusieurs d’entre elles, aussi, rentraient assez riches de cette compagne par le force de leurs bras. Bien sur, chaque exploitant de huilerie, avait ses familles, ses tributs dans sa clientèle et l’honnêteté de la presse était souvent mise en doute surtout quand on parlait de canaux secrets d’acheminent de l’huile ou des possibilités de deuxième presse à l’insu du fellah. Avant la dernière vague de la mécanisation, remplaçant la presse mécanique par un système de chaines modernes, on ne peut oublier le pain rond déposé sur un fut et l’assiette d’huile fraiche à la disposition des visiteurs, ainsi, que les colosses avec des sacs en toile sur le dos, transportaient les olives des silos vers l’entonnoir du processus dans des cuves géantes attachés à la tête par des cordes. L’huile d’olive, un produit sacré était bien gardé par les fellah, au point de voir le propriétaire suivre de prés les voitures jusqu’à la maison et l’emmagasiner amoureusement de ses propres mains dans une citerne en faïence ou dans des futs à rondelles. Puisque la quantité est devenue de plus en plus importante, les Sifri et Jenbia, deux très grandes jarres de conservation, n’existent presque plus et même plus fabriqué. Une mémoire de respect aux gens qui avaient planté les oliviers, aux bonnes femmes qui les avaient irrigué et entretenus, aux travailleurs qui les cueillirent et à cette huile qui nous avait fait grandir à coups de Bsissa, Zoumita et Aych… Lihidheb Mohsen 14.12.16

mardi 13 décembre 2016

Ulyssus, à Zarzita.2

Le visage profond de Zarzis. Comme dans un film comique, la charrette tressautait sur la route rocailleuse de Ksar Zaouia et le cheval haletait de sa charge d’une quinzaine de personnes dont ceux qui sur le bord balançaient leurs pieds comme s’ils marchaient avec l’animal ou forçaient le mouvement du temps et hâter l’allure. Il fallait faire un peu attention aux pierres des enfants de chaque petite agglomération sur la route qui affirmaient leur présence par le droit sur la place. Il n’en était pas grand-chose quand on passait en groupe, mais en individuel, si on avait dit bonjour aux assis sur la route on attirait l’attention et si on ignorait et passait, ils l’avaient toujours pris pour une provocation. De toutes les façons ce n’était pas très méchants et ça se comprenait car chacun faisait de même devant chez lui. Ainsi il fallait traverser la route et pacifier avec les gaillards de houmt Dhwawi, houmt Maatig, houmt El Beyed, houmt Dharb el Beb, Houmt la fléche, houmt Sardouk qui était la plus réputée par ses exploits et ses histoires…pour parvenir à la ville. On était plutôt curieux de voir des jeunes juifs avec leurs montres, leurs peaux blanches et leur démarche bourgeoise et lutter contre l’envie d’en avoir une et voir comment ça fonctionnait. Entre la marge assez importante entre les classes et l’animosité culturelle inter ethnique contre les juifs, ce n’était pas les personnes qui auraient été visé mais l’aisance et les éléments du bien être qui prévalait. Tout en s’approchant de la ville, l’odeur appétissante de la kefta, du brik, des casses croutes et des ojja, emplissaient l’air et l’effet provocant était très fort pour des enfants de paysans pauvres. Un grand monsieur, El Zou, un ancien forçat déporté parait il et purgeant sa peine, tenait le local plein de clients attirés par les odeurs des arômes naturels et des grillades. Une petite brouette transportait des plateaux de gâteaux de semoule succulents dont la famille Zouawi seulement en détenait le secret de fabrication. Parvenu au fondouk Kardou, une sorte de petite auberge paysanne portant le nom d’un maltais parait il, la charrette s’arrêtait dans la cour fermée et ses occupant en descendaient en fixant un rendez vous approximatif d’une heure au même endroit. La station n’était pas très grande, quelques ghorfa à étage, un cordonnier en plein air, un scribe dans un petit local à la porte pour surveiller les entrées et sorties, faire le secrétaire au cheikh et écrire des lettres officielles ou privées aux analphabètes qui étaient la majorité des gens. Les notaires, aux signatures scarabesques, véritable caste sociale influente et sélective, occupaient d’autres endroits prés du tribunal ou sur sa route. Les produits les plus prisés et véhiculés dans les transactions étaient les grains et l’huile d’olives que l’on effectuait sur une grande Rahba, espace immense pour recueillir l’eau de pluie à la citerne juste derrière le fort à pont levis Husseinite. Avec le temps, ce monument défensif de plusieurs canons, était devenu malheureusement symbole de l’occupation et dans l’esprit des gens, une liste des morts pour la France, avait aidé à condamner à mort cet édifice et le détruire, pendant qu’il était plus ingénieux de d’enlever la liste en question. Avec cet argument discutable, il y avait aussi des soi disant insectes et reptiles qui proliféraient dans le Bordj et les cinq Ksars et qu’il fallait les détruire et en finir une fois pour toute avec l’occupation et ses souvenirs. Pour la gouverne et la mémoire, il ne faut pas oublier que les puits artésiens de Hmadi Guebli et ce qu’ils donnaient comme cultures de carottes, sorgho, luzerne, palmeraies…avaient été cimentés suite aux réclamations réitérés des gens à cause de la nuisance des moustiques…encore une affaire d’insectes, stupide. Pas loin de la poste, véritable tête de pont colonial, heureusement affranchie, il y avait le souk Edhlam, une longue ruelle couverture par les branchages des arbres touffus de droite et gauche au point de constituer une sorte de toiture naturelle et compacte. Un plafond qui était le refuge de certains nigauds et aussi un immense lit pour dormir sur la végétation moelleuse en été à la belle étoile. Pour faire le tout de la ville, on ne pouvait éviter les ghorfa de ksar Chelba et la série de petites boutiques, que le poète Khir El Merimi avait bien mentionné dans sa belle description de sa femme noire en train de se disputer des tissus avec des femmes de fellah et pêcheurs qu’une commerçante juive proposait. Il faut reconnaitre qu’avec l’aide de plusieurs femmes, généralement des veuves ou divorcées, les juives Sbirsa pour le tissu, Rbegua pour l’orfèvrerie…tiraient les ficelles de la mode des foutas, habits traditionnels des femmes locales, du genre de tissus, des couleurs, des dimensions, des appellations en fonction des circonstances comme Asbaa Ezzaim «la doigtée du leader », Afkhadh El Gaddafi « les cuisses de Kadhafi », Gassaat Fakroun « carapace de tortue », El Yousfi, Kerkedda…. De l’autre coté, parallèle, juste à coté du collège moyen d’autrefois, avec ses machines d’ajustage et ses limes d’initiation, un endroit de prédilection pour les inondations et les visites de Bourguiba, il y avait un plus d’animation et la gare routière si on pourrait l’appeler ainsi, animait la place. Chaque samedi après midi, des juifs faisaient de la marche, en petits groupes sous les regards indifférents des gens. Malgré tout, une image resta gravée dans la mémoire, quand un grand aveugle avec sa kipa, était convoyé par deux autres le tenant par les bras et lui, comme on faisait des salutations en fin de prière aux gens à droite et à gauche, il tournait la tête à chaque pas comme s’il saluait tout le monde. Une image qui a été vue plusieurs fois, d’une bonté extrême et d’une fraternité humaine incontestable. Qu’il soit sur que ce sentiment était réciproque, malgré les incidents de parcours. Dans cette période, la croyance était parfaite et la religion complètement intégrée dans le quotidien des gens, au point qu’ils faisaient leurs prières à même les champs, sur le bateau, à la maison…avec une détermination tacite et catégorique à faire du bien sans conditions. Personne ne parlait de la foi, mais tout le monde la pratiquait dans touts leurs rapports avec la vie. Et Zarzita, resta, fidèle à ses valeurs, dans toutes les épreuves de la vie et certainement, il en serait ainsi, pour toujours. Lihidheb Mohsen 13.12.16

lundi 12 décembre 2016

Ulyssus, à Zarzita.1

Les taliban de Zarzis. On était une cinquantaine de jeunes venant des familles pauvres de la région de Zarzita, voir Souihel, Hassi Djerbi, Chammakh, Gribis, Khawi Laghdir, Mouensa, Hmadi el Guebli…et même de Tataouine et Bengardane. Faisant la queue et marchant dans l’ordre vers le hammam hebdomadaire, gratuit comme toutes les activités de ces saints talibans, la Khéria, bienfaitrice, une association islamique de solidarité, avait pris en charge pendant des décennies, les étudient nécessiteux pour les héberger, les nourrir et les former, dans une sorte d’internat rudimentaire et un réfectoire improvisé. Plusieurs maisons de juifs partants ou de colons absents avaient servi paradoxalement cette noble cause. C’était cinq heures du matin et la ville dormait encore, à part les pas des savates sur la chaussée ou les grincements de la grande brouette de l’éboueur, dominaient le bruit de la mer en furie. Un marchand de baigners ouvrait sa boutique, un cafetier mettait ses chaises à même la route et la baraka de ces enfants animait la ville. Les gens aimaient voir ses jeunes porteurs du savoir et garants d’un futur de sagesse et de réussite. Tout le monde participait à les aider par des légumes et des fruits et surtout des prélèvements direct lors de la presse dans toutes les huileries ainsi que lors des grandes pêches de poisson et d’éponges. Dans le local, souvent en sous bassement, une seule lampe illuminait l’endroit et on se disputait l’eau chaude et les rares morceaux de savon sous les cris vociférants du surveillant qui profitait aussi de l’occasion pour faire un bain. En sortant, la ville s’animait déjà et des ouvriers, des charrettes et des pêcheurs allaient au travail. Il y avait encore les traces des inondations de la ville de 1969 quand les gens se déplaçaient en plein centre sur des barques flottantes sur l’huile d’olive sortie des grandes citernes sous terraines de dépôt et de conservation. Une dure expérience et les gens attendaient l’intervention de l’état pour une meilleure évacuation des eaux vers la mer. Le petit déjeuner, une miche de pain, une tasse de lait et quelques grammes de beurre dans un grand bruit de chaises et d’ustensiles. Sous la garde des surveillants, nous devions aller au collège de la corniche, des bâtiments militaires prêtés à l’éducation et récupéré plus tard pour l’armée, dans une colonne de deux rangées sur deux kilomètres de parcours au moins. Il était complètement interdit de jouer, de rire ou de faire du bruit et suivant les caprices de certains surveillants de l’interne, on recevait de gros baffles soudains et colériques sans préalables. Si Noureddine Jebnoun, directeur du collège, était une personne très cultivé et véhiculait une illumination grandiose pour le savoir et le progrès. Il était avec touts les élèves quand ils partirent manifester devant le siège de la délégation contre l’attaque médiatique à l’encontre de Bourguiba par le leader panarabe Nasser. Certains professeurs étrangers, incitaient les enfants à ramener des grenouilles et carpeaux en vue de la dissection dans les cours de science naturelle pendant que certains d’entre eux en alimentaient leurs canards en donnant des notes de bonne conduite en contrepartie. Le prof d’anglais, un palestinien, Si Salti, était très en colère contre cette attitude inhumaine de ces collègues envers les élèves, qui leur offraient aussi des pièces romaines et des produits du patrimoine pour avoir de bonnes notes. En traversant la ville, on avait la salive à la bouche en voyant le marchand de pois chiche et sa vitrine alléchante, une personne qui devint plus tard un richard. Quelques touristes commençaient à colorer le paysage et le fameux cireur de bottes Kourdaa, un noir handicapé se fit enlevé et se maria avec une étrangère. Un vieux monsieur, Si Rhouma Belhiba, un nom porté par plusieurs au cours de l’histoire contemporaine, impressionnait les enfants par sa culture et sa belle écriture malgré sa constante légère ébriété. Plusieurs personnes partaient à l’étranger laissant leurs outils de travail et leurs bêtes pour un monde meilleur, dans une sorte d’émigration écologique canalisée utilisant le tremplin de la première génération des Zarzissiens à Tunis. Le soir avant le diner et la séance de révisions, Si Mohamed Khdhir, directeur de l’internat, réunissait chaque jour les jeunes pour un long speech sur le patriotisme et l’esprit de volontariat, car son expérience de scout et de militant politique avait beaucoup aidé cette génération à y voir clair et confirmer son appartenance ouverte. Des discours, qui avec ceux de Mohamed Jnifen l’année d’après, étaient très bénéfiques et clairvoyants avec un léger nationalisme arabe légitime. Un système d’éducation qui avait meublé agréablement l’administration régionale du pays, quand des instits, des infirmiers, des cadres…avaient travaillé à Djerba, Tataouine, Médenine et même dans les villages éloignés montagneux ou désertiques. Une génération avant-gardiste dans l’obéissance et l’application dans le travail, sans se laisser faire ni trahir leur humanité et leur bravoure courageuse. Ce soir là, il fallait réviser à fond les mathématiques et apprendre par cœur certains poèmes de Bachar…car l’angoisse des examens arrive et l’épée de Damoclès de la réussite à tout prix planait sur nos têtes nues. Il n y avait pas de solution à part l’éducation, pour de bon, le bled est pauvre et la pluie est rare. Lihidheb Mohsen 12.12.16

dimanche 11 décembre 2016

Ulyssus, à Zarzita.

Une journée d'autre fois. A la façon de J.Joyce, on décrira la vie d’un endroit, pendant un jour tout en regardant tout autours et dans toutes les directions du parcours…d’autrefois. Les vieux revenaient de la mosquée, dans leurs wazra, rentrant hâtivement pour prendre encore chaud, l’Aych à l’huile d’olive avec un zeste de fenouil grec en poudre. Ils trouveront aussi du feu pour se réchauffer les mains du froid matinal et le verre de thé noir, concentré comme du sirop, pour agrémenter la bonne purée de farine d’orge. Des femmes le feront de bon gré, pour se livrer tout de suit après au balayage de la maison jusqu’à la route et redéposer les déchets totalement organiques dans les champs. On entendait partout le bruit du régime sec de datte, en train de gratter la terre, au rythme des pieds déambulant et marchant des femmes en fouta, repoussant les brindilles et effaçant les traces de la nuit. Dans l’autre sens, des enfants, encore mal réveillés, se tenaient par les mains, les grands guidant les petits, vers la cantine scolaire, qui avant même l’ouverture de l’école, distribuait depuis l’aube, du lait en poudre, dans des petits pots chaux et écumeux. C’était d’ailleurs le seul petit déjeuner de centaines d’enfants, des pauvres paysans du village, dont peut être deux ou trois avaient la possibilité de prendre de la Bsissa, sorte de poudre de blé avec l’huile d’olive, que seuls le riches pouvaient s’offrir. Les grains, l’huile et l’eau, étaient les plus grands produits stratégiques, que plusieurs familles de damnées avaient troqués contre des terrains et des champs dans la compagne, ce qui avait favorié une petite classe de féodaux et de proprio fonciers. Sur la route encore ensablée, sinuant entre les hautes haies de cactus et d’agaves, traversés ça et là par les petits oueds déversant de la colline, un homme huait sa charrette remplie de sable marin, très demandé pour la construction et très tôt chaque matin, il faisait la navette pour faire plus de voyages et déjouer la surveillance intermittente du seul garde de la région. Il n’en devint que très riche avec le temps et considérer en tant qu’une grosse légume de la société. L’épicier du village, ouvrait sa ghorfa, tout en rentrant les quelques pains rond que le boulanger avait déposé à l’aube devant la porte en faisant sa desserte. Plusieurs enfants raffolaient du huitième de pain et trois francs de harissa, que l’épicier peignait de colorant rouge raclé du fond des boites de ce piment rouge en conserve. Simultanément, deux enfants passaient avec sous les bras l’un le gros cartable noir de l’instit et l’autre les cahiers des élèves, pendant que le maitre d’école déambulait devant eux dans son auréole de cheikh du savoir. Un charretier tressautait sur sa voiture avec une charrue au milieu juste derrière lui pour labourer un champ à la compagne, alors qu’un autre avec deux aides allait transporter des brindilles des arbres de l’oliveraie vers les maisons pour profiter des feuilles sèches en tant que fourrage et des branches pour la combustion ou en faire des murs tressés une sorte d’enclos autour des huttes et maisons. Un homme d’âge mur, au pantalon retroussé, noué au milieu par une corde tressée sur place avec le tissu organique des palmes pilé, longeait le ruisseau desservant l’eau du puits artésien, pour colmater les quelques fuites possible ou réclamer au maitre de l’irrigation le débit octroyé. Tout le village du coté est de la route, était desservi par des puits sur la longueur de la colline de douze kilomètres parallèle à la mer pour une culture de sorgho réussi. Ce n’était pas un travail pour lui et il ne faisait qu’aider ou se racheter, comme plusieurs, auprès du Rais de la pêche aux éponges pour que ce dernier le favorise et le recrute lord de départ à la compagne vers les mers. D’ailleurs plusieurs candidats se présentaient à chaque fois devant le petit bateau et le Rais, choisissait ceux qui l’avaient mieux servi gratuitement dans ses affaires sur terre. Avec des cartables en bandoulière, cousus de tissu blanc récupéré et portant le dessin d’une poignée de main, offert par l’amitié entre les peuples et destiné initialement aux sacs de farine, des enfants allaient à l’école et se chamaillaient sur des échanges entre eux, une crayon noire contre des figues sèches, une gomme contre quatre sauterelles grillées, quelques pierres de craie de la colline voisine contre un demi repas de la cantine. Sur la route, une citerne à cheval distribue du pétrole pour les boutiques très utile pour les lampes à pétrole ou les rares Primus à pomper pour la lumière pendant les grands événements de mariages ou pour faire la cuisine. Une charrette assez rapide, allait vers le sud, à l’occasion du jour de marché en ville et plusieurs personnes s’asseyaient sur le bord en balançant frénétiquement leurs jambes comme s’ils marchaient avec l’animal pendant que des femmes généralement des veuves occupaient le milieu avec des poules, des fils de laine ou des produits de l’oasis à vendre dans le souk. Dans l’autre sens, une voiture au cheval blanc, transportait deux futs en bois, plein d’eau et le maitre sifflait énergiquement pour informer tout le village de son passage. Des femmes arrivaient nombreuses à chaque point d’arrêt pour acheter cette eau comestible et ô combien utile pour la cuisine et la consommation. Pour le déjeuner, quelques uns mangeaient dans la cantine scolaire, des haricots, des pois chiches, avec un semblant de viande, mais un gout très apprécié, pendant que les autres mangeaient chaque jour de l’Aych, préparé par les femmes sur le feu de bois et des palmes sèches. Il n y avait rien d’autre à manger et la farine, qui était le salaire des hommes travaillant dans les chantiers des chômeurs contre deux cents cinquante millimes et trois livres de « Cahmalout » farine camelote. Il était très rare de manger l’Aych avec de l’huile d’olive, denrée rare et chère et juste une petite soupe faite à partir d’une corne de piment vert faisait l’affaire. Juste après, les gens pauvres se rendaient visites et ils étaient certains que malgré tout ils trouveraient quelque chose à manger dans les assiettes en poterie. Au début de l’après midi, des marins arrivaient au village avec des grandes rames sur les épaules transportant des éponges en série de trois qu’ils étendaient en ligne sur le sol pendant que des armateurs, des cheikhs, des nouveaux riches, des intermédiaires, les tâtaient du bout de leurs bâtons et proposaient des prix ridicules au début et s’accordaient toujours pour étouffer les prix au détriment des marins. Cette enchère était une occasion sociale qui servait aussi à évaluer les gens et leurs richesses, mais les pêcheurs fatigués par le travail dés l’aube, se laissaient faire devant ce lobby forçant la main et maitrisant les prix. De l’autre coté, plusieurs personnes entouraient le facteur, porteur de sacoche qui faisait quotidiennement le tour de la ville à travers les routes ensablées et les intempéries. Il était le seul contact avec le reste du monde, avec la presse, l’administration et les journaux dataient toujours de quelques jours pendant que les correspondances n’arrivaient que des émigrés à Tunis, dans les café, les restaurants et les hôtels, qui demandaient des informations ou invitaient des parents à venir travailler dans la capitale. Le facteur lisait à haute fois, les noms des lettres et récitaient les noms des réussis à la scolarité de la sixième dans son journal magique. Avant le soir, des enfants s’approvisionnaient des boutiques en dix centilitres de pétrole pour les lampes et cinquante grammes de tomates en conserve dans un papier de sucre pour le couscous du diner. Le soir, les gens écoutaient en groupe les discours de Nasser ou les chansons d’Om Koulthoum de la radio de la boutique El Bacha, un poste de radio qui avait aussi servi à la voiture de la radio diffusion qui faisait sa tournée d’information avec haut parleur annonçant une soirée cinématographique sur le mur de Hanout Mzalouat. On suivait aussi tristement les informations du bbc et autres au sujet de l’évacuation de Bizerte et de la guerre de l’Algérie. Il n y avait presque pas de voiture, car un engin passait une fois par semaine, qu’on entendait de très loin et descendait de la colline en courant pour l’applaudir pendant son passage. On se rappelle encore des voitures traction du philanthrope Amor Dhouib et du leader politique Si Mokhtar Ouriemmi. Un peu tard, dans le village, il faisait complètement noir, sans lumières, avec un silence complet, brisé chaque jeudi soir, par les cloches de la charrette revenant de chez le saint homme qui guérissait plusieurs personnes par des danses et des transes religieuses. Tout le monde se levait alors pour céder le passage à ses gens fatiguées et possédés par les rythmes de la Hadhra. Lihidheb Mohsen 11.12.16

mercredi 7 décembre 2016

Le goulot d'étranglement

En observant le comportement général, des entités politiques, des structures de l’Etat, des administrations, des directions régionales, des antennes de la centrale…tout le monde pilotait à vue, laissait passer et laissait faire ou étranglait carrément toute initiative ou tout ce qui était constructif et avantageux au bled. Boughmiga en militant solitaire global, avait déclenché plusieurs dossiers en provoquant le conflit et la contradiction, pour les suivre par une traçabilité dans le parcours vertical et la réaction de chaque étage de l’administration jusqu’au dictat central. Il était clair que le sérieux du pouvoir, n’était qu’une façade et les coulisses n’étaient que moisissures et médiocrité stupide, au point de laisser à croire que cette situation était commandité par l’après indépendance et les sponsors de la décolonisation. Un constat pessimiste, malheureusement confirmé par toutes les observations et ballons d’essais, déjà visibles dans la gestion des affaires du pays. Bien sur, la décentralisation, visant à rapprocher l’administration du citoyen, s’était avéré totalement contre productive et le goulot d’étranglement des initiatives, le sabotage des projets, le détournement des cibles, le favoritisme régionaliste, le lobbying clanique, le bureaucratisme nombriliste…avaient étouffé les régions, pour laisser le pays dans la stagnation et la béatitude. Boughmiga, avait bien traité plusieurs domaines, en déclenchant des sujets et des dossiers dans plusieurs disciplines où les attitudes des uns et des autres étaient conformes à l’anti patriotisme et même à la logique rudimentaire. Tout en orchestrant la population dans des danses au rythme macabre, quelques fois valsant sur des sujets plausibles, le politique ou pour se faire comprendre, le facteur politique, avait une constance dans ses approches, laissant le pays sans projets crédibles ni promoteurs. Ne parlant que d’une région, où tout ce qui avait une relation avec l’authenticité, le patrimoine, le panorama, l’écologique, l’économique…avait été systématiquement détruit et bétonné jusqu’au bout. Le Bordj, les Ksar, la rue couverte et ombragée, les marabouts, les dizaines de kilomètres de cactus, les palmiers, les lacs salés, le cimentage des puits artésiens, l’écologie désastreuse, l’industrie locale sabotée, les émigrés rentrant pour investir et qui furent carrément mis en faillite par le pouvoir, la ghettoïsation du tourisme dans des couloirs fermés, la canalisation des forces vivent et la matière grise vers l’étranger, le soutien du capitalisme médiocre et même pas sauvage, l’accentuation sur l’esprit malin et malveillant… étaient des tares grotesques dans les régimes corrompus de l’après indépendance. Malgré l’apport incontestable d’une éducation prononcée vers le consumérisme culturel, qui avait rejoint heureusement un universalisme naturel, malgré le développement subi de la machine des services des transports, malgré la mécanisation forcée du secteur de la pêche, il y a plusieurs secteurs, qui dépendaient de la volonté politique locale, qui sont restés archaïques et rétrogrades. L’agriculture par exemple, le textile artisanal, la mentalité…étaient resté plutôt féodaux et sans grand passage vers l’agro alimentaire ni la manufacture complémentaire à l’économie. Une situation, qui n’a pas été largement affecté par la dite révolution du peuple, qui n’avait rien révisé à part le droit d’expression et de faire des grèves. Les mêmes erreurs restent encore visibles et l’élan de reconstruction et du travail, reste encore submergé par la myopie politicienne. Même le surplus des associations, dont certaines sont sincères et patriotiques, n’avait pas aidé jusqu’à maintenant, à sauver la vie citoyenne malgré les apports et les soutiens ambigus des volontaires étrangers. Comme il l’avait dit un journaliste actif et visionnaire : « il faut bien alimenter la corruption, pour que tout fonctionne, malgré tout. ». Lihidheb Mohsen 07.12.16

mardi 6 décembre 2016

Les oléo facteurs, en boite.

Emboitant le pas à une société des agriculteurs et certains partenaires d’outre mer, pour mettre en boite, l’huile d’olive adéquate, de qualité et répondant à la compétitivité des marchés mondiaux…plusieurs, agriculteurs, agronomes, bonhommes, figures associatives, un ou deux officiels, le délégué, le commissaire ou son représentant, des correspondantes de presse, quelques jeunes filles…ont débattus du passage de l’agriculture vers l’agro-industriel, un sujet qui aurait dû se faire dés l’indépendance. Une proposition qui malgré le fait qu’elle vient après cinquante ans, reste valable et dans la naturel des choses. Une initiative assistée, qui n’est pas moins importante que la nécessité de tailler les oliviers afin d’un rajeunissement général de l’oliveraie vieux de cent cinquante ans au moins. Plusieurs intervenants avaient insisté sur le fait d’inviter les jeunes à s’occuper de l’agriculture. La formation des tailleurs des arbres, l’interdiction des bâtons pour la cueillette, la presse automatique de la récolte tout suite dans les huileries, le rôle tampon et régulateur de l’office de l’huile, la qualité bio incontestable de ce produit local…étaient des préoccupations majeures de nos illustres fellahs. De toutes les façons, il n’est jamais trop tard.

dimanche 4 décembre 2016

La mairie de Zarzis et le citoyen.

Dans une sorte de partenariat entre la mairie de Zarzis et le citoyen, invité à participer à une partie de certaines réalisations pour 2017, une réunion publique s’est tenue aujourd’hui 04.12.16, dans l’amphithéâtre municipal de la ville en présence de Monsieur le maire, quelques élus et un public dont quelques membres de la société civile. Après une présentation sur écran géant des donnés techniques et des courbes statistiques, un débat houleux eu lieu, comme d’habitude, où le revendicatif était majoritaire, surtout concernant l’état des routes et les fuites d’eau, ainsi que l’électrification… La situation avait chauffée quand une dualité éclata entre des partisans politiques et des associatifs de terrain. Prenant la parole, Boughmiga aborda les sujets suivants : En plus du fait que rares des conseillers municipaux en fonction étaient présents, il n y avait pas de personnalité des cinq cents élus pour l’affaire collective depuis 1956. En contrepartie, ils avaient bien démoli le fort de Zarzis, les cinq ksars de la région, le monticule de la plage Nozha, la rue ombragée de Souk Edhlam, les dizaines de kilomètres de cactus, les milliers de palmiers, la fermeture des puits…des édifices perdus, que les Accara, reconstruiront certainement tôt ou tard et il vous suffit de commencer pour ce qui est réalisable, le fort, les ksars, le souk edhlam…au moins une réalisation par année, pour exercice communal. Bien sur, je constate combien les interventions sont revendicatives et prévient, l’élan collectif vers l’électrification à outrance pendant que l’efficience de ses réalisations restent douteuses, l’élan vers la distribution des eaux pendant que l’usage de cet élément précieux de la vie est très en dessous des possibilités… l’élan vers le plantage des arbres à la mode des colons pendant qu’il est plus intelligent de planter des arbres fruitiers dans les pays des oliviers… D’un autre coté, je vous rappelle que vous êtes dans le pays d’une civilisation millénaire et d’une ville aussi importante dans l’histoire par son humanité et sa solidarité, ce qui nous oblige à garder un niveau acceptable des débats. Mais ce que nous ne pouvions dire dans ce genre de réunions, sous peine de menaces sérieuses, est que les victimes de l’émigration clandestine, Harraga, trouvés morts sur les plages et traités relativement bien par les autorités de la protection civile et les agents de la mairie, ont droit à plus de dignité et de respect, ne serait ce qu’en leur donnant des numéros identifiants, des échantillons d’ADN, des photos ou des descriptions sommaires de leur état et en faisant une clôture respectable autour de leur cimetière dans la région de Rouiss.

jeudi 1 décembre 2016

Des femmes, aux feux des croisements.

Il n’est pas toujours facile d’aborder certains sujets de l’histoire contemporaine des hommes et des femmes de notre bled, sans se trouver dans l’incompréhension ou carrément l’erreur. Normalement, Boughmiga, ne tombe pas dans les pièges du spécisme, homme femme, male femelle, noir blanc, bon mauvais, juste injuste…pour essayer de voir les choses d’une manière équitable, lucide et distante, ce qui n’est pas aisé et risque de mécontenter certaines entités. Tant pis, on a toujours encouru des risques au point d’en faire des composant du tableau de bord des événements vécus. Paradoxalement, dans cette approche au sujet de la vie de la femme dans notre région, on se contenterait de procéder arbitrairement aux feux verts et feux rouges, dans une sorte de comparaison déductive des valeurs. Feux verts : à nos bonnes femmes qui tôt chaque matin balayent la devanture de la maison jusqu’à la route, aux femmes qui tiennent bons à faire la cuisine traditionnelle et font le manger local, aux femmes qui participent aux travaux des champs, des pâturages et partagent avec leurs maris les difficultés quotidiennes, aux femmes qui veillent sur l’éducation des enfants tout en les aidant à rester eux même pour devenir meilleurs et universels, aux femmes qui travaillent tout en s’occupent de la maison et des enfants tout à la fois de quatre heures du matin à dix heures du soir, aux femmes qui évoluent vers l’équilibre de la personnalité tout en ayant une vie affective positive, une foi bienheureuse et paisible, aux femmes qui travaillent aussi bien que les hommes et même mieux puisqu’elles ne sortent pas au marché ou au café, aux femmes qui respectent leurs traditions et pratiquent les normes logiques sans subir les formes de soumission, aux femmes qui racontent des histoires et développe l’imaginaire des enfants et des petits enfants, aux femmes qui récoltent des olives « tammacha » et sauvent l’année et la production agricole familiale, aux femmes qui avaient constitué une vie intérieure sociétale entre elles en réaction au monde des hommes, aux femmes qui s’embellissent entre elles et gardent une humilité féminine, aux femmes qui avaient crée l’oliveraie en irriguant les plants avec des jarres d’eau sur leurs dos, aux femmes qui participent à la vie associative et soutiennent les nécessiteux et les handicapés, aux femmes gardiennes de la conscience collective et garantes de la sagesse locale inculquée à leurs enfants, aux femmes qui résistent à l’effacement et l’assujettissement et au consumérisme envahissant, aux femmes qui avaient inlassablement partagé leurs savoir et savoir faire artisanal, médicinal traditionnel et de bénévolat organisée avec les autres, aux femmes qui avaient consolidés les générations dans leur éducation et leur bien être pour une société meilleure… Feux rouges : à nos bonne femmes qui poussent la famille à dépenser trop dans la construction, la reconstruction et le bétonnage, aux femmes qui tombent dans le consumérisme et négligent une éthique de vie à la famille, aux femmes qui n’ont pas des carrés de légumes et autres verdures devant les maisons, aux femmes qui cherchent à façonner leurs enfants par une compétition fortuite à l’école et des imitations comportementales onéreuses dans la vie, aux femmes affectées par les apparences trompeuses qui poussent leurs enfants à l’émigration clandestine et les soutiennent par l’hypothèque de son orfèvrerie, aux femmes qui refusent de rentrer au bled quand le mari prend la retraite à l’étranger et veut revenir at home, aux femmes qui dépensent l’argent de leurs maris émigrés dans des chantiers permanents ou dans les rénovations successives de la salle de bain ou de la cuisine, aux femmes qui se marient avec des paysans dans la compagne et refusent de participer aux travaux et restent devant la télévision, aux femmes qui restent à la maison pour suivre les séries pendant que les beaux parents et les vieux font la cueillette des olives loin dans la compagne, aux femmes qui jettent de la laine, des wazra et autres à la poubelle, aux femmes qui après le bac, la licence, la maitrise et le doctorat, s’alignent sur la mentalité de leurs mères analphabètes en rentrant à la maison et terminant les études et effacent leur savoir sans le mettre en pratique, aux femmes qui cumulent des vêtements traditionnels et des vêtements modernes à outrance, aux femmes qui n’ouvrent pas les robinets des jardins aux oiseaux en été et ne s’occupent pas des animaux, aux femmes qui vivent à Zarzis et Paris à la fois même si elle n’a jamais connu cette dernière et cumulent les deux esprits de consommation et leurs outils, aux femmes qui stockent tout ce dont aurait besoin une famille dans sa vie et refuse la possibilité d’échanges avec les familles voisines, aux femmes qui participent à la charté et l’élévation du niveau de vie ou les coups des mariages, aux femmes qui immobilisent l’argent de la famille dans la consommation par leurs effets de harcèlements et d’influences sur les hommes, aux femmes qui ignorent leur rôle primordial dans la réussite d’une société et ses orientations vers le bonheur collectif, aux femmes qui n’ont pas de bibliothèque ni un instrument de musique à la maison, aux femmes qui harcèlent leurs enfants au point de les voir se livrer à l’aventure par conviction ou par besoins matériels bidons, aux femmes qui subissent le train de vie pendant qu’elles peuvent être un tremplin pour un monde meilleur… Voilà, un moyen simple pour aborder quelques traits du profil de la morphologie et le relief comportemental de la gente féminine qui n’était pas à l’abri des effets de l’hégémonie des diverses influences médiatiques et politiques. Sans animosité, ni mise à l’index, juste un rappel, amical, pour ne pas passer béant à coté d’une période de notre histoire locale. Lihidheb Mohsen 02.12.16

mercredi 30 novembre 2016

Des hommes et des motivations ridicules.

Aussitôt l’indépendance, d’une gestion protectionniste à outrance et un transfert des produits de la terre vers la métropole, sans grandes convictions de développement des mentalités ou de la réalité du pays dit protégé…une gestion approximaliste basée sur des compromis et des conventions tacites de stoicité et de soumission…l’héritage cumulé par le temps, était sur les plans des infrastructures et des créneaux économiques, assez important, pendant que la mentalité avait persévéré dans le manque de patriotisme et la faiblesse des valeurs du travail. Les salines fonctionnaient, les chemins de fer, les mines…et l’ossature d’une économie compradore…étaient opérationnels et susceptibles de servir la nouvelle république indépendante, il suffisait juste d’aller dans le bon sens et au profit des peuples. Au niveau de Zarzis, malgré le conflit entre le panarabisme et le libéralisme, il y avait aussi au sein de ce dernier, une partialité au profit de l’affairisme pragmatique au lieu de la gestion rationnelle et intelligente des affaires du pays. Une orientation, qui avait mis en veille, les gens cultivés et responsables…pour laisser le paysage de la région à la destruction systématique et l’extrapolation approximative. La destruction des cinq ksars des tributs, la démolition du Bordj principal, le rasage de plusieurs mosquées et marabouts, le déboisage de souk Edhlam une route ombragée par un toit de branchages de deux cents mètres, la démolition des dizaines d’hectares de haies de cactus, la fermeture des puits artésiens, le bétonnage des palmeraies, le galop des constructions sur l’oliveraie, l’ensablement des points d’eau traditionnel, la confiscation des terres sous la couverture de ventes iniques à l’hôtellerie et autres… dont le rasage de certains était sous le prétexte ridicule de la prolifération des insectes…étaient la conséquence directe du manque de maturité du facteur politique. D’ailleurs, le même argument avait été avancé pour tarir les puits artésiens afin de se débarrasser des moustiques gênants. Sur ces décombres, les gens avaient été mené en bateau, poussés vers des euphories excessives et des extravagants sur estime de soi. Parmi les techniques de maitrise des masses et de manipulation des gens, toute personne susceptible d’afficher de la logique ou de l’humanité dans ses approches, n’avait pas de chances d’accès aux sphères du pouvoir ou même la gestion des affaires locales. Des têtes de ponts avaient été crée et installé dans chaque région, chaque cartier, afin de maitriser le peuple et superviser l’électorat et l’influencer. De petits hommes d’affaires surtout dans le matériel de construction, avaient été construits par des prés et des assistances diverses afin de meubler chaque agglomération de la région. Personnes ne pouvaient afficher un avis différent et toutes les personnes influentes répondaient à la politique générale d’un président dirigiste. Bien sur, la période essayiste du protectionnisme pervers et de travers, était succédé par un tremplin expansif du libéralisme sauvage et arriviste. Dans toute la période de l’avant changement, comme l’avait été le leader suprême, des personnalités avaient été formées pour alimenter les conflits bidons intra parti, juste pour l’activation continue du citoyen, une sorte de révolution continue de droite minable. Rares étaient ceux qui pouvaient sortir et percer les mailles de la hiérarchie locale et des leaders chefs de clans comme Msaddek, Ghannoudi, Fréa…, avec tout le respect qu’on leur doit, venaient des labos de la capitale et personne ne pouvait grimper l’échelle du pouvoir partant du bas. Il faut reconnaitre que les scissions et les confrontations entre les clans maitrisés par le pouvoir, étaient extrêmes et constituaient une certaine mobilisation totale au point d’utiliser le tribalisme, les coups bas et la collecte de scorpions pour les jeter dans la maison de l’autre «ennemi ». Dans cette atmosphère, les gens étaient malléables et les salles toujours pleines avec une moyenne d’âge de cinquante ans, augmentant de plus en plus en s’éloignant de la date de l’indépendance. Il n y avait pas forcément de programmes chez les belligérants du pouvoir, malgré que l’un affichait une certaine démocratie et une compréhension relative des autres récalcitrants, pendant que l’autre, représentait les durs du parti inflexibles aux droits des autres. Une dualité paradoxalement bornée, au point de voir chaque gagnant d’entre eux et à son tour, se consacrer à surveiller, réprimer et punir…l’autre. Boughmiga, en tant que résistant global et permanent une sorte d’observateur neutre par le fait d’exister dans cette période, souhaitait que le clan soi disant démocrate appliquerait certaines reformes intelligentes, mais, il s’engageait directement vers la claustration de l’autre. Dans cette optique, l’opposition latente et forcée des restes du Youssefisme n’était pas du tout sur le terrain, escomptant peut être des putschs soutenus par le panarabisme Egyptien, Libyen ou même Algérien, pendant que la gauche, favorisée par le confit mondial et la centrale syndicale, opérait dans les milieux culturels dans des ciné-clubs et les cercles fermés des intellectuels. Pour ce qui est des islamistes, ils étaient aussi sur le terrain sans grand militantisme apparent si ce n’était lors de l’oppression après les élections de Ben Ali, régissant par des actes de fuite ne avant. Ainsi, notre homme, à travers toute son histoire contemporaine, était berné, manipulé, géré, bluffé, façonné, sculpté, influencé, trainé par le nez…dans une médiocrité permanente ou un masochisme collectif….jusqu’au jour, où il eut la possibilité de choisir son destin, par des élections démocratiques…pour se faire subir, paradoxalement, encore une fois, le même sort irresponsable et rétrograde. Attention, il y a un loup, dans le troupeau. Lihidheb Mohsen 01.12.16

mardi 29 novembre 2016

De chaque coté du mur.

Frau Lisa est une octogénaire allemande, retraitée et cliente fidèle de cet hôtel de l’oasis de Souihel où elle passe quelques mois depuis plusieurs années. Elle choisit les mois d’hivers pour ses vacances afin d’échapper au froid du nord et rentre à son pays en été pour fuir la canicule de l’été à Zarzis. Elle parle quand même quelques mots en arabe, a plusieurs amis, le serviteur, le valet, le gardien et le vendeur de bricoles. Chaque fois qu’elle revient, elle apporte des vêtements aux enfants du village et des cadeaux aux amis. Lisa ne mange pas beaucoup, aime pourtant la cuisine tunisienne et passe la majorité de son temps à se reposer au soleil ou discuter avec les clients habituels. Il faut dire, qu’elle est assez libre et ne dépend de personne. Quelques relations pendant les fêtes de noël avec le reste de sa famille ou quelques coups de téléphones formalistes avec des connaissances. D’une famille catholique, elle n’est pas pratiquante dirait-on, mais respecte toutes les religions et les différences sans distinction. Avec une assurance pour les maladies et tout ce qu’elle pourrait encourir pendant ses vacances, une vie agréable, une retraite très suffisante, elle mène du bon temps et se réalise pleinement. D’ailleurs, elle dépense beaucoup moins pendant son séjour ici, que les frais de chaque jour chez elle. Une belle vie de quiétude qui est aussi particulière, car la solitude, le manque de communication humaine et l’absence de soutien familial, donnaient à ses jours, une routine sans gout, ni passion. Entre le bungalow, le restaurant, la plage et les chats castrés du jardin de l’hôtel, rien ne l’intéressait à part la visite hebdomadaire au souk, juste à coté, sur la route, plein de couleurs, de cries, de mouvements… Comme le système de l’hôtel est de l’all inclusif, tout gratuit, tout compris dans le cout du séjour, elle n’avait pas à acheter à part sa nouvelle passion comme plusieurs revenants, à fouiller dans les vêtements usagers, les fripes, un rayon du souk à ciel ouvert, grouillant de femmes aux habits traditionnels et multicolores. Malheureusement, dans sa mémoire, la vie n’était pas gaie et n’avait pas beaucoup à raconter s’il le faut, à part les guerres et les exploitations outrancières. Lisa, avait une carrière, fixe et finie, encadrée par le must consumériste et les diverses nécessités superficielles. Elle est foncièrement bonne, n’avait pas choisi ses origines ni son destin et fait ou subit ce qui se devait. Dans une acception totale des normes sociales occidentales, son corps serait certainement rapatrié chez elle, pour être incinéré et disperser dans la forêt noire. De l’autre coté du mur, dans le même oasis, Amma Yezza, donnait des grains aux poules, des herbes sèches aux moutons et du foin à l’âne. Aussi vieille, elle s’était levé très tôt, pour faire ses ablutions, ses prières du matin et réveiller ses grands enfants pour aller au travail. Chaque matin, pendant que l’une de ses belles filles préparait de l’Aych, une sorte de purée de farine cuite avec de l’huile d’olive, elle allumait le feu pour la cérémonie du thé et tout l’attirail qui va avec, Charba, Bsissa, Zoumita, bouteille d’huile, couffin de charbon fait maison, kanoun, thé, sucre, eau…une sorte de all écologique biologique et local. Voyant ses enfants partir, elle n’avait plus que se rendre auprès des malades ou des familles ayant un événement quelconque. Quelques fois, elle se limitait à attendre que les poules pondent des œufs ou nettoyait la place jusqu’à la route. Il n y avait pas de déchets, à vrai dire et même les feuilles sèches qu’elle balayait revenait à enrichir le petit champ de palmier en tant d’humus organique. Elle était très droite, croit en Dieu, ses prophètes et l’au-delà et sait que pendant son enterrement tout le village l’accompagnera vers la dernière demeure et les femmes la pleureront chaudement à la maison. Pour ses petits enfants, elle était une boule gigantesque de bonté, de bonheur et un refuge confortable. Avec son amour incontestable et inconditionnel, ses contes féériques, ses petits cadeaux en fruits secs, en bonbons et mets traditionnels, sa médication ancestrale avec des herbes, avec ses brulures au feu sur le ventre, ses brulures à froid à travers des feuilles de cactus, ses huiles de massage total du corps, ses landaus savants, ses balançoires avec des carapaces de tortues pour faire dormir les petits… Un vrai trésor ambulant, laissant partout où il passait de la joie et de la confiance. Le soir, Amma Yezza, n’avait ni télé ni radio et entouré par des filles et des enfants, racontaient les histoires de Jezia El Hilalia, du fils du sultan, de l’ogre des montagnes et les sept filles qu’il mangera de toutes les façons…pendant que son auditoire, rêvait, imaginait, voltigeait…à travers le temps et les événements. Voila deux comparaisons de deux bonnes femmes des deux cotés d’un mur, dans le même oasis, dans le même moment du parcours de l’humanité, très éloignées l’une de l’autre, subissant le conjoncturel et le rythme des conceptions, bonnes ou mauvaises. Un ghetto avec all inclusif, en face d’un paradis avec all écologique. Lihidheb Mohsen 30.11.16

Palabres macabres.

Il y a tout dans le monde et on ne peut parler seulement des bonnes choses de la vie ou ce qu’on croit l’être ainsi. L’histoire proche ne peut négliger certains sujets et les prend avec distance et sincérité. En boule de neige, roulante, catapultant, rebondissant sur les bons et mettant en relief le mauvais dans toute sa réalité. Tout en restant humaniste et contestataire global, Boughmiga, ne peut tout de même faire du journalisme d’investigation ni de la pêche en eaux troubles, car il se limitait à la narration des faits, leur mise en relief et peut être leurs contradictions avec la loi humaine et celle de la vie. En tant que penseur libre et rameur en solitaire contre les courants, il ne pouvait militer ou se battre à chaque moment et à chaque sujet, pendant qu’il pouvait dénoncer et catalyser des sensibilisations plus efficaces. Un soir, pendant une veillée funèbre, j’ai écouté une discussion entre deux personnes de soixante ans, au sujet de leur santé. Incroyablement, ils avaient presque la même maladie, le même toubib, le même diagnostic, le même envoi d’urgence à Tunis en ambulance privé, la même clinique, la même opération, la même chambre, les même soins, le même montant payé soit douze milles dinars, les même médicaments….et se sentent mieux malgré qu’ils ne se sentaient pas trop mal au départ. Un échantillon de la populace, sans trop chercher dans ce domaine investi massivement par des dizaines de milliers de patients Libyens, rendant la situation plus difficile aux uns et plus rentable aux autres. Témoignant par l’oui et par la vue, plusieurs toubibs avaient une centaine de personnes dans les salles d’attente ou devant leurs labo, ce qui ferait au moins trois milles dinars par jour, sans suivie fiscale et avec du personnel assisté par les participations de l’Etat. En conte partie, le secteur public, souffre pitoyablement ses faiblesses et l’hémorragie des cadres vers le privé ou vers le nord du bled. Une situation de la santé publique souffrante, devant une industrie médicale dans le privé avec des cliniques criantes et attrayantes. Une juxtaposition criante et révoltante, entre l’homme simple dans sa dimension inestimable et un paradis fiscal pour des corporations de capitalisme sauvage ou des corporations de la sauvagerie tout simplement. Un état des choses, qui ne représente que ses auteurs et tout le monde connait parfaitement les uns et les autres ainsi que l’origine des ressources et les nouvelles richesses improductives. Malgré que Boughmiga reconnait l’investissement de ces gens dans la mer et la terre et crée ainsi de l’emploi, mais il reste toujours contre ceux qui laissent cette inestimable plus value moisir dans les banques ou les coffres de leurs chalets. Avec ce manque de patriotisme, ni même de citoyenneté, ce manque d’humanisme et ce comportement ingrat envers tout le monde, la société locale, incapable de violence ou de revanche, ne peut que tendre le doigt vers le ciel et souhaiter un monde meilleur. Dans le cimetière, après la prière sur le mort si elle n’était pas faite à la mosquée, une partie des gens participait à l’enterrement dans une humilité extrême et des souhaits de bénédictions et de pardon, pendant que d’autres se mettaient en file de centaines de personnes pour présenter leur soutien et leurs condoléances aux parents directs du mort. Entretemps, une personne commençait à raconté de l’argent dans son chapeau de paille en été et dans son wazra en hivers, afin que le cimetière parvienne à subvenir à ses dépenses d’entretiens et de construction. La majorité des gens donnaient de la monnaie tandis que les émigrés revenant mettaient des billets de banque voyantes. Plusieurs fois, une deuxième personne, un étranger, différent à chaque fois, commençait aussi à récolter de l’argent et malgré que les gens connaissait son geste malsain, laissaient faire et disaient juste Allah Yehdih. Un geste valable aussi pour certains, que l’histoire ne pardonnera jamais et la sagesse locale sait et voit ce qu’ils font… Allah Yehdihom. Lihidheb Mohsen 29.11.16

lundi 28 novembre 2016

Le berger, imposant.

Il revenait juste des pâturages de la Choucha, à pieds, un peu fatigué, mais les quarante kilomètres de marche, n’était rien pour lui, habitué à suivre le troupeau de moutons pendant toutes les journées et des parties des nuits. Dans sa chemise blanche, ample aux manches larges et longues, pieds nus, seul son beau visage rayonnait sous sa chéchia rouge blanchie par le soleil et déchirée au niveau des oreilles. Il inspirait malgré tout confiance, mais il ne faut pas s’aventurer à le provoquer ou marcher sur ses espaces. Mais comme ses espaces sont immenses, en tant que berger, il faut faire attention. D’une famille de petits paysans bergers, leur bravoure est connue et reconnue par la société et son frère était sollicité lors des rixes tribales pour les résoudre en frappant les assaillants avec un tronc d’arbre très lourds pour les gens communs et en jetant les ennemis, les uns contre les autres. Ce frère même, mangeait les petits poissons crus, avec les arêtes et disputait aux chameaux leur diner en mangeant avec eux les noyaux de dattes cassés, les grains d’olive et l’orge cru. Pour irriguer quelques oliviers derrière la colline de cinquante mètres, il montait souvent avec une Jenbia, sorte de jarre de cent cinquante litres, pleine d’eau, sur son dos plusieurs fois chaque jour. On disait « attention, Si Abdesslem arrive ». Parvenant à l’oasis de Zarzis, il fit une halte, comme par hasard prés d’un puits où de jeunes filles puisaient de l’eau et faisaient la navette jusqu’aux maisons. Il trouva la situation agréable et prolongea la pause en louchant des yeux comme tout homme naturel, vers les filles aimaient bien cette présence imposante. Ni l’un ni les autres était méchant, mais ainsi va la vie. Subitement, un homme à dos d’âne, tout en blanc, avec un air hautain, admonesta le berger et le menaça par son bâton lui reprocha sa présence prés du puits tout en le touchant avec la pointe de sa canne. Ce que le berger ne put supporter et bouscula l’homme à terre, sous les yeux des filles et poursuivit sa route comme si de rien était. Le lendemain, dans toute la région, une information circula, comment le cheikh Foulen avait été agressé et déshonoré prés de chez lui….et les gens attendaient l’arrestation de l’assaillant, les suites de l’incident et surtout la réaction du notable. Quant à la famille du berger, elle ne sut l’histoire que tard dans la journée, après le croisement de plusieurs informations et diverses probabilités. Un conseil de tribut se tint et pour éviter des problèmes au berger et un éventuel emprisonnement, on décida de déléguer les vieilles femmes, une sorte de groupe de saintes, les « Mhemdyett », pour intercéder auprès du Cheikh lésé et le convaincre de l’amitié entre les tributs et la primauté de la paix entre les tributs. Quand elles arrivèrent chez le notable, à quelques kilomètres, se dirigèrent chez les femmes de l’autre tribut qui, quand elles informèrent le Cheikh de l’arrivée des saintes en médiatrices, il se glaça de peur, de respect et de piété et se dépêcha de bien accueillir et nourrir ces bonnes femmes. Ainsi, l’incident était clos, sans l’intervention des gendarmes, ni des juges, ni des avocats, ni des lois partiales…que les Mhemdyett, Jabryett, Bnawit Essayeh, la baraka des Jlidett et des Ness Mleh….réussissaient toujours. Réputé par sa force et son courage, notre berger, fut amené à s’engager dans l’armée et alla à l’aventure dans sa grande porte. Zarzis, Tunis, Marseille, où il déserta avec un ami du corps militaire pendant la deuxième guerre mondiale. Une bonne vieille femme les cacha dans le grenier et survivaient à manger les rares haricots. Aussitôt revenu à la maison et la victoire des alliés confirmée, il fut vite persuader de devenir Mkhezni, et sa formation l’aida à devenir un bon cavalier de cette formation policière coloniale. Il y passa tout une carrière sans excès, pris deux femmes à la foi et passa sa vie à dos de cheval et malgré la lutte pour l’indépendance et les conflits divers, resta relativement neutre, malgré tout. Lihidheb Mohsen 28.11.16

samedi 26 novembre 2016

La Jneyna, petit oasis.

C’était un petit oasis dans le grand oasis maritime de ma région, qu’il fallait aborder chaque fois en allant à la mer. Une touffe de trois cents palmiers dans un espace réduit de cent cinquante mètres carrés, des palmiers qui avaient entre quatre et huit mètres de hauteurs, où il faisait presque obscur et agréablement frais, dans les chaleurs du sud. Enfants, on y jouait à cache cache, bien sur après avoir fait toutes les tâches recommandées par les parents. Garder les moutons, faire de grands trous pour les plants de tomates, récolter les feuilles d’olives sèches, aller à l’école coranique chez le Meddeb, ramasser les dattes tombées par le vent, casser des noyaux pour le chameau, gratter les cellules d’un tronc de palmier à moitié sec « Fikriss » pour les bêtes, aider à la moisson, assister à l’irrigation des carreaux de sorgho, éplucher les tiges de leurs feuilles, décortiquer les fruits de dattes pour les sécher, ouvrir les figues savoureuses pour les exposer au soleil sur les dômes de maison ou sur des touffes d’herbes aromatiques protégés par des épines contre les chiens errants, inspecter les trous naturelles dans les roches de la mer pour trouver quelques poulpes, participer aux grandes pêches des bandes de petits poissons… étaient des taches quotidienne, souvent pratiqués sous la contrainte et le dictat familial. Une société traditionnelle, qui abhorrait au plus haut degré le jeu de foot, encore naissant. On utilisait des boules de tissus ou les rares chaussettes de gens venus de Tunis, en guise de balle. Celui qui avait un ballon en plastique, commandait carrément le village malgré que les vieux considèraient les jeux une pure perte de temps et d’énergie. Pourtant, chaque fois que j’étais occupé à quelque chose à la maison et entendais l'écho des coups de ballon depuis le bord de mer, mon cœur battait la chamade et laissait le tout pour courir vers le petit stade improvisé malgré les appels des parents. La mer et le ballon, étaient une aire de liberté et de réjouissances. Comme toute la région était un refuge pour les animaux fuyant la chaleur de l’été de l’intérieur proche, des troupeaux de moutons, de chèvres, de chameaux, affluaient en se disputant les espaces et les ruisseaux d’eau artésienne, en se relayant harmonieusement, sous le bêlements des béliers, des boucs, les hennissements des ânes et les cris des hommes. El Jneyna était aussi un endroit pour les fuyards de la famille ou les déserteurs du dictat social. Pendant les canicules, les enfants s y réunissaient à jouer toute une série de jeux adéquats ou se raconter des histoires fantastiques. C’était aussi une sorte de labyrinthe avec un ombrage opaque et dense. Les jeunes se déplaçaient entre les sommets de palmiers en glissant quelques fois avec les palmes jusqu’au sol. Une sorte de cirque naturel et gratuit, disponible à touts les extra sociaux et les animaux. Un jour, des marins passaient par là, transportant des provisions vers leur barque pour une expédition de pêche aux éponges dans la région de Bar El Guebli, aux frontières maritimes de la Libye, un jeune faisant l’école buissonnière à cause d’une dispute avec sa belle mère alors que son père était aux terres agricoles de la Choucha, écoutait les conversations des marins et fit en sorte qu’il se cacha dans leur bateau, dans la cale, profitant de leur navette, afin de parvenir à son père et lui raconter ses difficultés. Ils ne constatèrent sa présence à bord, que loin au niveau de Lemsa, quand ils ne pouvaient le descendre à terre. Blotti dans le fond du bateau, il renifla l’odeur appétissante de la zoumita, bien granulée dans une outre de chevreau et comme un chat, sa faim l’obligea à se montrer et que ça saute. Malgré le mécontentement des marins, ils n y pouvaient rien et l’invitèrent à la collation en attendant de parvenir à la cote et le livrer à son père. Bien travaillée dans la peau de la bête, Ô combien, était bonne la zoumita surtout avec l’appétit collective des marins. Ce petit garçon reprit ses études, malgré les difficultés et devint directeur d’école et leader politique notoire, philanthrope, au point de ventre ses biens pour les autres et malgré le temps, il ne cessa de cultiver son jardin, pour manger avec plaisir la zoumita avec des oignons frais. Quand à la Jneyna, elle cessa d’exister, bétonnage oblige et une maison fut construite à sa place qui fut à son tour démolie par l’usure…et la vie continue en rétrogradation éthique et écologique durable. Lihidheb Mohsen 26.11.16

vendredi 25 novembre 2016

La peur de la mer

Ils descendaient vers la mer, les amis de longue date, au village, à l’école, à la pêche aux poulpes, aux jeux de foot pieds nus, aux cérémonies de mariage au couscous appétissant, aux escalades des palmiers pour leurs dattes mielleuses… et cette fois, se libérant juste de la famille et des taches domestiques, s’accompagnaient, nonchalants, en se disputant et se chamaillant. Deux frères d’une famille de paysans, un jeune noir d’une famille pauvre et un fils d’un ancien émigré à Tunis, qui revenait juste de la capitale et racontait plein d’histoires sur cette ville de rêve. Le tramway, les bus, les immeubles qu’on n en pouvait voir les sommets sans perdre sa chéchia du dessus de la tête, le cinéma, oui le cinéma, Samson l’imbattable, le retour de Ringo, la bête, la brute et le truand… des films qu’il racontait avec des gestes et des détails impressionnants et fantastiques. Ils s’approchaient lentement du phare et des silos de blé provenant par bateaux des terres de la Choucha, juste en face du petit port des embarcations des pêcheurs d’éponges. Encore sous l’effet des histoires fantasmagoriques racontées des films de Tunis, ils ne remarquèrent pas l’homme assis, affalé par terre, comme étourdi, aux yeux hagards et le teint pâle. En essayant de l’aider à se relever, il était comme ivre avec un vertige de haute montagne et répondait difficilement aux questions des enfants. Il n’avait pas l’accent local et son accoutrement, la wazra grise, le turban blanc, la canne noueuse, les babouches en peau de chameau, le corps sec et dur, l’allure sobre et autosuffisante…expliquaient son origine de l’intérieur du pays. Les enfants se précipitèrent à chercher de l’eau et lui lavèrent le visage tout en le calmant et essayant de comprendre ses inquiétudes. Doucement, il commença à raconter comment il venait de Médenine pour chercher du travail et comme il ne connaissait pas la ville et n’avait pas prévu de se faire recommander pour une connaissance pour l’accueillir, ses pieds le guidèrent vers cet endroit. On lui avait parlé un peu de la mer, avec des insectes dedans et les dangers le concernant, mais il n’avait jamais imaginé qu’elle est aussi grande, aussi houleuse, immense, impressionnante, très bleue avec des moustaches blanches, crachant les flots avec un grand fracas comme du tonnerre…ce qu’il ne put supporter et comme s’il était au sommet de Djebel Tejra, il fut pris de vertige, la terre dansait sous ses pieds, tanguait à ne plus tenir debout et perdit connaissance tout de suite. C’était alors que les enfants comprirent la situation et éclatèrent de rire tout en essayant de sympathiser et calmer le vieil homme. En le guidant lentement vers la plage, ils lui racontèrent l’étendu de cette grande nappe d’eau qui ne sort pas forcement de son lit et constitue une grande ressource de poissons, il suffisait de la comprendre et respecter ses fureurs. L’obligeant à mettre ses pieds dans l’eau jusqu’aux genoux, ils firent ensemble une centaine de mètres longeant la plage tout en lui racontant les aventures de l’homme avec la mer. Ils ne manquèrent pas de lui raconter comment lui aussi, de son coté, à son histoire, son immense monde dans le désert et les étendus de sable et de couleurs. Une similitude, qui redonna à l’homme sa probité et une certaine confiance en lui-même. Des jeunes vivants sur le littoral, ne pouvaient imaginer deux mondes aussi différents et une telle incompréhension mutuelle. Toutefois, ils ne pouvaient faire mieux, et Samson, prit Dalila par la main, restèrent heureux et eurent beaucoup d’enfants. --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Le vieillard de Medenine (Poéme ancien) --------------------------------------------------------------------- C’était un artiste, ouvrier, artisan, Marin, bricoleur, endurci matelot, Chaque soir se retire dans sa chambre la haut, Pour construire de jolis petits bateaux Avec sur les mats, des voiles blanches, Et une coque, colorée et étanche, Il en faisait de touts les modèles, Frégates, péniches et caravelles, Des paquebots à vapeur et felouques, Des galériéres et Titanic en reliques Il est fier de ses œuvres qu’il expose, Dans les places, les festivals et les foires, Et malgré l’argent qu’on lui propose, Il en vend avec regrets et remords Un jour il partit assez loin de la mer, A Médenine dans les ksars légendaires, Dans une ruelle desservant les Ghorfas, Et les fameux joueurs de Kharbga, Un vieil homme courbé sur son bâton, N’ayant jamais vu de bateau pour de bon, S’approcha et pris le voilier dans ses mains, Le caressa et l’embrassa avec entrain Et notre artiste en resta très ému, Devant la fusion de deux mondes inconnus, Devant cet amour sans limites ni barrières, Cette liberté sur la terre et la mer. Ce baiser signe très fort notre nature, Notre tendance irrésistible vers l’avant, Vers d’autres cieux, d’autres horizons, Couvant les semences de l’avenir Ainsi, il faut qu’un artiste le fasse, Pour qu’un vieux « Temri » l’embrasse, Cette œuvre commune de liberté, Qu’il faut chérir et chevaucher. Lihidheb mohsen éco artiste 19.12.2010 Mémoire de la mer et de l’homme

Hourra, félicité

Comme par hasard, les portraits et sagesse épars, les contes et les histoires, les vérités et les bobards, les faits et les racontars, les aventures et les canulars, les prouesses et les déboires….avaient enfin réveillé certains du patelin, pour respecter les anciens, se rappeler des disparus, respecter les braves gens et rendre justice, ne ce serait ce par la mention, la photo ou le compliment, aux oubliés de l’histoire, par mégarde ou par gommage officieux et officiel. Donc, Boughmiga est heureux pour eux, en les tirant des labyrinthes du temps et du lynchage latent…pour remettre leurs profils sous les yeux, avec la bénédiction des cieux et de Dieu, pour que justice leur sera faite. Au fait, passant par le ghetto juif, un motocycliste revint vers moi, pour me remercier du travail fait par les portraits et me rappela une célébrité, que j’avais prise en compte depuis quinze ans, Si El Hoch El Ghoul, « le fantôme sauvage », notre père à tous. Un autre me fit un clin d’œil d’encouragement, une autre personne était vraiment heureuse d’avoir pu rendre la vraie histoire à l’histoire et retracer le rôle grandiose d’un homme et d’une tribut ou d’une région. La réaction la plus performante, était celle d’un ancien fonctionnaire, meurtris et massacré pendant toute sa carrière afin de tomber dans le « haram » le vice de la profession, avait humblement résisté malgré tout et me donna une bonne accolade de reconnaissance avec des larmes aux yeux. Hourra, en attendant que l’injustice sera éradiquée pour les autres aussi. Ainsi, cette approche a motivé certains à faire montrer leurs prochains, à comprendre que ce monde est leur sien, à saisir qu’ils peuvent aussi faire une partie de l’histoire et sortir de leur léthargie notoire. Il y a ceux, malheureusement manquants, qui sont à mon avis difficiles et pourraient se rétracter au sujet de leurs profils, ainsi que ceux pour qui mes informations sommaires sont insuffisantes ou ceux que je ne connaissais pas ou n’ayant pas entendu parler d’eux. Toutefois, Boughmiga a encore du temps pour les honorer ou entreprendre d’autres personnes plus délicates et difficiles à comprendre par la mentalité commune. Dautres personnes que certains imagines négatifs, pourtant, ils ne le sont pas vraiement. Voilà, aussi modeste soit elle, il y a une satisfaction certaine, suite à cette initiative de respect et de gratitude aux autres, les autres nous même, morts ou vivants, bons ou mauvais, car Dieu le grand, saurait reconnaitre les siens.