samedi 15 avril 2017

Avant le bétonnage et le goudronnage.

Il est arrivé plusieurs fois à Boughmiga, de devancer les machines mastodontes des nouvelles routes du littoral et autres comme les trucks, niveleuses, bulldozers…afin de sauver ce qui pouvait l’être du patrimoine et préserver le peu de la mémoire des anciens passants de la presqu’ile de Zarzis. Plusieurs endroits n’existent plus maintenant et de grands bâtiments avaient été érigés à leur place. Toutefois, il est satisfait, d’avoir compris très tôt l’ampleur du danger et notifia, preuves à l’appui, l’identité de plusieurs sites et stations. Cette fois, après la grande mésaventure stupide de l’enlisement, il prit la nouvelle route de Mrissa, encore en travaux, du coté droit, et se trouva de nouveau sur un long passage inconfortable et pleins de monticules de sable. Juste au début, il constata un amas de pierres qu’il alla voir pour voir s’il contenait de la poterie ancienne, des meules ou des pierres volcaniques provenant de l’Etna. Il n y avait rien et juste prés de la voiture, il inspecta le bord de route, scrupuleusement, pour voir que l’endroit était une station punique terrassée et ensevelie par les engins et seule une partie minime restait sous le soleil. Une grosse pierre de gypse blanc désintégré, quelques poteries noires très anciennes, un morceau de sommet de crane humain très mince, une pièce de monnaie de taille moyenne, une meule de deux kilos visiblement très utilisées....une ensemble qui confirme l’ancienneté avant Romaine du site et surtout le fait que l’isthme nord comme le sud d’ailleurs, avaient été bien habités par les anciens et dans toutes les périodes. Cet endroit était insoupçonnable tant qu’il était juste au milieu de cette langue de terre et à quelques dizaines de mètres de la route principale allant vers Ejdaria. Comme Boughmiga, avait toujours trouvé des meules sur presque toutes les surfaces plates de terres cultivables à coté de la mer et que les anciens avaient naturellement exploité, il peut aussi dire que le tout Zarzis, était un foyer d’humanité et de survie de l’espèce humaine. Du coté du littoral, au niveau de Mrissa, la nouvelle route était aussi grande et couvert une grande partie des terres. Utilisant quelques fois du sable excavé de droite et de gauche des terrains limitrophes pour rehausser le niveau, une vieille station avait été totalement détruite et creusé à cinquante centimètres. Il y avait aussi au milieu du chemin les traces de cendres sur quelques mètres et une profondeur de d’un demi mètre. Après de longs efforts vains, de balayage visuel dans toutes les cotés, il trouva les restes d’un ustensile sculptés dans la pierre volcanique et qui servait probablement au traitement des vignes. Un objet similaire parait il, avait été trouvé à quelques kilomètres de là, dans la région de Alouane, et qui avait été rapatrié par le musée municipal de Zarzis. Il parait donc, que la culture des vignes était très importante dans les temps anciens et une installation humaine, durable avait eu lieu. Encore après de longs efforts, Boughmiga, ne pouvait supporter la chaleur de plus en plus aiguë, s’apprêta à repartir quand il rencontra une femme longeant la plage qu’il avait prise pour un homme faisant la même chose que lui. Elle était formidable, confiante, comme les guerrières des chasseurs cueilleurs d’autrefois, remarqua aussi les dépassements de l’entrepreneur de la route sur les terres et tout en encourageant Boughmiga, à prospecter l’endroit et sauver ce qui pouvait l’être, alla rejoindre ses gens venus pour la semence des melons et pastèques entre les oliviers. Lihidheb Mohsen 15.04.17

vendredi 14 avril 2017

Bourassine Mehrez, parmi les gens biens de Zarzis.

Bien sur, les incidents, les aventures…n’arrivent pas qu’aux autres. Ainsi, Boughmiga, aplatit par la maladie de sa mère, celle de son petit fils, n’était pas sorti à la mer dans ses randonnées écologiques et se voyait grossir, grossir, à vue d’œil, en absence de la marche et des mouvements…utiles. Cette fois, comme il le voulait, vagabonder sur la tangente, entre le bon et le mauvais, le juste et l’injuste, il sortit vers la région d’Ejdaria, sans eau, sans portable, sans son livre qu’il lisait lors des longues attentes et s’enlisa dans les eaux de la dernière pluie torrentielle. Dans une sorte de béatitude stoïque, il se trouva en plein dans un marécage et la voiture dans l’eau jusqu’à la tôle. En vérité, c’était sérieux et la route principale était loin et sans se fâcher, à cause des risques pour sa santé, il regretta quand même l’incident et accepta, comme d’habitude son sort. Il y avait çà et là des maisonnettes et une grande ferme, mais personne ne bougeait et la route totalement déserte. En arrivant à coté de la dite ferme, il entendit les cris d’oiseaux, les braiements des chameaux et pu voir des gazelles, des oies, des paons, des moutons et toute une vie sauvage tout autours. Toute la cloture était aussi écologique, composée de palmes et de tiges diverses. Il y avait aussi quelques palmiers nouvellement transplantés pour en faire un petit oasis et un micro système climatique confortable aux animaux. A cause du caractère visiblement privé de ce paradis effectif, Boughmiga ne s’en était pas approché et resta de l’autre coté de la route à guetter d’éventuels engins passants. Le premier transporteur de sable lui promis de faire quelque chose et signaler la situation au premier tracteur, le deuxième, le fameux Farhatt, faisant la navette entre Ejdaria et Zarzis, n’avait pas aussi de solution et promis d’alimenter mon portable en crédit. Restant à faire le va et vient à faire le vide dans sa tête et écouter les diverses manifestations de la vie animale. Il paraissait qu’il y avait beaucoup d’animaux de différentes espèces et des coups de cornes contre les clôtures en bois, parvenaient jusqu’à la route. Il parait que ce n’était pas du tout public et les animaux étaient très bien traités dans cet ilot de vie et de bien être animal. Si Mehrez, aurait peut être bien fait de sauver les animaux du voyeurisme cyniques des visiteurs et les prévenir de la fameuse insouciance des gens envers les bêtes et les insectes. Une sorte de protection intelligente car la vie animale, n’aurait pas tellement besoin de l'anthropocentrisme des hommes et des caprices des hommes. De temps à autre, les cris strident d’un paon, parvenait au dessus des autres manifestations de la vie. En envoyant un message à son fils, Boughmiga avait pu joindre Rahman, qui avait ameuté touts les amis et les sortes de secours sans parvenir à joindre son ami qui était déjà au dessus d’un tracteur comme on va le voir. Il commençait à faire un peu chaud et un ouvrier vint à la rencontre de cet intrus faisant du stop devant le grand portail. Après avoir pris connaissance de la situation et de l’enlisement de la voitre et l’endroit des marécages, il avait téléphoné à son patron, si Mehrez, pour demander la permission de donner un coup de main. Il parait que c’était affirmatif et l’homme était tout souriant et confiant. Il alla donc retirer un tracteur de l’un des garages à l’horizontale et vient prendre Boughmiga sur l’engin. Ce n’était pas facile pour se dernier de monter sur le tracteur et le chauffeur du l’aider à se fixer dessus tout en remarquant le sur poids indésirables. En cours de route, il m’avait prévenu de son refus catégorique à recevoir de l’argent contre ses actions de secours et me parla d’une histoire vécu, lorsque des instits s’étaient enlisés gravement pendant la nuit et les aida gratuitement. Mais une semaine après, ces mêmes personnes, lui avaient offert cinq kilogrammes de poissons frais en signe de gratitude. Il me fit sortir jusqu’à la mer et la route du littoral serait certainement carrossable malgré les eaux de pluie ça et là. Après l’avoir bien remercier, l’ouvrier chauffeur revint à son travail et Boughmiga, borné comme toujours, commença à longer la plage à ramasser le plastique et les objets provenant de la mer. Il trouva un casque blanc qu'il mit sur la tête et continua son action. Une belle aventure, qui incite Boughmiga à faire plus attention et bien s’équiper lors de ses sorties, mais le plus important et inestimable, étaient la découverte de cet endroit paradisiaque et l’enclin à la solidarité totale et inconditionnelle de son propriétaire. Être juste envers les animaux, solidaire avec les hommes et avoir la possibilité de mettre ses idées en pratique, était un don du ciel et une récompense immédiate, dans le quotidien. Respect et reconnaissance à Si Mehrez Bourassine, à son ouvrier chauffeur et certainement ami direct des animaux, un certain Zorgani originaire de Tataouine, ainsi qu’un grand merci aux créateurs de richesses de Zarzis et respectueux de l’éthique de vie. Lihidheb Mohsen 14.04.17

Potraits et sagesse 106

Rachid Kaouach. D'une famille trés réputée par sa sagesse et sa culture, c'est un professeur de philosophie, un peu philosophe aussi. Rachid avait fait des études à Zarzis, Tunis et Paris, enseigna à Zarzis, Sfax et la capitale, avec une tendance socilisante constante et crédibilité intellectuelle manifeste. Le plus prédominant dans son caractére, reste sa profonde humilité, son humanité et son engagement social à assiter les autres, vister les vieux, soutenir les parents, venir en aide aux autres dans élan spontané et naturel. Une modestie, qui a toujours caractérisé son profil au point de le verser de l'individuel vers le global et les dimensions macrocosmiques. Ce n'était toujours qu'avec lui que Boughmiga pouvait parler facilement de Darrida, Nietsche ou Aristotalés. Une amitié, malgré l'éloignement, qui s'était manifesté à deux grandes reprises. Quand Boughmiga, en 2003, cherchait un bol d'oxygéne salvateur pour sortir du blocus total qu'il vivait et que son action écologique subissait iniquement, lorsqu'un festival l'avait invité à la ville de Sfax pour montrer son film, son record guinness, ses photos et ses poémes, une éxhibition trés soutenu et assisté par Si Rachid et ses enfants. La deuxiéme fois, était à Tunis, quand Boughmiga avait gueulé haut et fort devant les bureaucrates environnementaux de la capitale, en leur criant au visage comment il venait de Zarzis et passer une nuit à Tunis avec une consommation presque zéro d'énergie et sans polluer l'environnement d'aucune façon. Père de fvamille, Si Rachid était toujours éxemplaire et disponible. Toutefois, il avait écrit un beau texte au début de l'action éco artistique de Boughmiga. Respect et gratitude à Si Rachid Kaouach et bonne retraite.---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Le petit Ulysse de Zarzis Il était une fois à Zarzis, dans le sud Tunisien, un petit homme brave, intelligent et fou de la mer. Sa passion consistait à errer tôt le matin le long des rivages, sillonner les plages de Zarzis et récolter tous les objets dociles refoulés par la mer : bouteilles, cordes, planches …etc. De tels objets qui encombrent les plages et menacent par leur pollution toute la biosphère, finiront leur étrange parcours à s’installer dans un musée vivant confectionné au fil des jours et des années par le labeur et la perspicacité de mon ami et passionné de la mer Mohsen. Son amour ardent de la mer le rapproche de cet héros mythique Ulysse. Tous les deux étaient des errants de la mer, des évadés de/dans la nature, des passionnés de découvertes de d’aventures. Peut-être une seule différence les distingue. Ulysse a passé sa vie à sillonner le grand large pour découvrir les civilisations lointaines et communiquer avec des êtres différents. Alors que Mohsen passe les moments propices de sa vie sillonner les plages afin de retrouver les traces des êtres chers échus au fond des mers et parvenir patiemment à communiquer avec eux et redécouvrir leurs civilisations proches et lointaines. Ce rapprochement entre ces deux fous de la mer m’a poussé à baptiser Mohsen « Le petit Ulysse de Zarzis ». Mon ami Mohsen ou mon ami Ulysse de Zarzis sans te flatter, je te présente toutes mes excuses pour ne pas avoir eu le temps convenable pour te rendre visite à Zarzis une deuxième fois et graver mes mots dans ton livre d’or. Enfin, philosophiquement non-palant, mais méditant, je t’écris en m’inspirant d’Ulysse, de Nietzsche, de Heidegger : - « Que le petit Ulysse de Zarzis deviendrait grand… » - « Celui qui pense grandement, il lui faut errer grandement » ( Heidegger ) - « deviens ce que tu es » ( Nietzsche ) Et pour finir poétiquement je te chanterai : - Heureux celui qui comme Mohsen, un jour a sillonné le plage (de la vie) , heureux celui qui comme Mohsen a décelé les secrets de lointains voyages. Ton ami errant Rachid Kaouach Rachid 2003 Professeur de Philosophie A l’Université de Tunis

jeudi 6 avril 2017

Du Sahel à Souihel

C’était un marchand de glibette Hammass qui m’avait interpelé de loin, pour me remettre une grosse enveloppe fermée, qu’une personne inconnue l’avait déposé chez lui à mon intention. Avec mon nom au verso et juste des initiales et un numéro sur le recto, j’étais étonné en le recevant, car n’étant pas habitué à recevoir d’aucune façon de bonnes nouvelles ou de surprises agréables. C’était plutôt les pénalités, les convocations au tribunal, des contraventions au code de la route ou un procès municipal inique et officiel, des textes à traduire gratuitement, des rapports de stage à compléter…qui m’arrivaient de temps et autres et je ne m’attendais pas à recevoir un livre en arabe dédicacée en mon nom de la part de Chiha Gaha, appelé warakatt une sorte d’autobiographie splendide. L’auteur était du Sahel Tunisien et parlait des péripéties de sa vie depuis l’enfance tout en narrant agréablement les événements et les étapes de sa période. Incroyablement, il y avait une très grande similitude entre sa vie et la notre, ici dans le Souihel du sud est Tunisien et presque la ressemblance des sociétés était très proche. La falga, la vie extra familiale des enfants, la vénération de la pluie, les contes pendant la nuit, l’unanimisme complet, le patriarcat linéaire, la ruée vers l’éducation pour conquérir une fonction stable….étaient aussi manifestent tout en signalant certaine acuités ou laxismes dans certaines. Malgré qu’avec la vie de compagne et l’exploitation des oliviers et des troupeaux, il y avait d’autres horizons à Souihel comme l’oasis, comme la mer ainsi que les effets de la relation avec les autres tribus frontalières et les civilisations de la mer. Bien sur, cet équilibre du sud, avait atténué le féodalisme et consolida la diversification des ressources et des activités. Très rares étaient ceux qui avaient plusieurs femmes et même si l’esprit narcissique de l’homme avait persisté, la modernité en avait pris une marge importante. En comparaison avec la vie de Boughmiga, du même âge ou presque, les idées et les approches étaient presque identiques, malgré que ce dernier venait d’une famille pauvre et devait assister ses proches jusqu’à l’âge de quarante ans. La vision des choses, les réflexions sur la foi, le radicalisme anarcho populiste, la révolte continue et tout azimut, la prison, la solidarité ouvrière et paysanne, le militantisme global même au sein de l’administration….étaient aussi le lot de Boughmiga, pour évoluer naturellement et intellectuellement et se fixer au libéralisme social, seule option adéquate à notre réalité sociétale. Pour ne point donner plus sur le livre, Il aurait été plus juste et plus fidèle au parcours d’une vie aussi riche, comme l’avait toujours fait Boughmiga, de se foutre de la gueule des maladies et par la rage de vivre s’auto guérir impérativement. Un grand merci, à Si Chiha Gaha, que je ne connais pas encore, pour ce rayon de soleil nostalgique, un tremplin naturel à la ruée vers les horizons et l’amour de la vie. Sachant que moi, Boughmiga, avait aussi reçu la terrible falga sur les plantes des pieds et les violences gratuites du système d’autrefois, sans fléchir ni faiblir à comprendre et consolider le devenir commun, humain et sage. Il fallait le faire et nous l’avions fait. Un livre à lire, pour saisir, pour se comprendre et pour évoluer. Lihidheb Mohsen 06.04.17

dimanche 2 avril 2017

Les sourds de la patrie, accusent.

Suite à une initiative des sourds de Zarzis, ils organisèrent une belle exposition de leurs propres œuvres de peinture sur verre, de calligraphie, de tissage artistique et de décoration de bouteilles, à des prix très abordables et symboliques. Par la même occasion, ils invitèrent la fameuse association des sourds de Douz, pour participer avec leur théâtre célèbre jusqu’en Europe. Etant invité comme tout le monde, Boughmiga se rappela de Marino Zecchini, qui avait beaucoup travaillé avec ces jeunes dans les années quatre vingt dix et participa à leur visite en Italie et voir leur performance artistique et humaine, il lui téléphona alors pour l’informer de la présence à Zarzis de ses anciens amis. Marino était très content et nous avions assisté à de belles retrouvailles surtout quand l’équipe théâtrale, avec le temps, s’était largement renouvelé par des jeunes. Bien sur, les recettes des entrées iraient en grande partie aux sourds locaux, malgré que la solidarité est universelle et inconditionnelle. Quant à la pièce de théâtre, « Identité », était complète et avait soulevé toutes les tares des temps modernes depuis la deuxième guerre mondiale en passant par la ségrégation, la Hargua, les guerres contemporaines, l’inégalité des chances…dans des scènes artistiques au milieu de barbelés et de la fameuse brouette des derniers temps. Bien sur, des vérités vues par des sourds muets, criés à leur manière, sans équivoque ni justification politicarde, accusaient les preneurs de décisions et les passifs, de ces drames humains et impardonnables. Une prise de conscience criante, une pièce de théatre complète, un groupe de jeunes sourds qui assourdissent le monde de leur protestation et une équipe fort engagé à l’art et l’homme. Un grand chapeau à tout le groupe et aussi à Si Mohamed Chokri. Pour la paix et la dignité humaine. Lihidheb Mohsen 02.04.17

samedi 1 avril 2017

Portraits et sagesse 105

La sagesse des portraits. Encore une fois, comme il se doit, Boughmiga reprend le portrait adéquat, le profil fictif et aussi effectif, représentant l’homme ordinaire, le petit homme de l’oasis, le paysan quelconque, le pêcheur à pieds, l’épicier du cartier, l’aveugle muezzin et moralisateur, le vieux gardien des principes et de l’éthique de vie, le berger à la flute, le vendeur d’eau, le détaillant juif, le gargotier maltais, l’enseignant strasbourgeois….pour ne point passer à coté de certains caractères ou certaines défaillances à considérer l’environnement immédiat et ses difficultés. Car avec ce grand nombre de personnes considérées, plusieurs étaient morts pour la patrie, d’autres sacrifièrent leur vie pour l’autre, certains se vouèrent à la solidarité humaine et quelques uns sautèrent et chevauchèrent intelligemment les occasions. Il y avait aussi d’autres qui n’avaient pas été repris, car il avait excellé dans leur travail pour lequel ils avaient été payés et récompensés, sans naviguer au dessus des lois et des réglementations contraignantes. Juste pour dire ce qui n’avait été dit et ce qui aurait pu être lu entre les lignes, afin d’éviter une complaisance déplacée et un arbitraire d’évaluation dans les détails de l’histoire. Tout de même, Boughmiga, avec l’iniquité naturelle du fait qu’il ne parlait que de ceux qu’il avait rencontré et se limita généralement aux personnalités qu’il avait connu ou celles aux témoignages crédibles et directes, avait peut être omis de relater le coté négatif dans le comportemental de certains, ce qu’il reprend en vrac ici, dans une sorte de claustration du mal et la criminalisation des ses causes. Il ne pouvait pas oublier comment les jeunes des villages limitrophes de la ville, étaient renvoyés arbitrairement par les enseignants citadins quand ces pauvres garçons arrivaient aux écoles, il y a ceux qui composèrent négativement avec les colons, ceux qui ne branchèrent point lors de la destruction des cinq ksars, du bordj, de souk edhlam…, ceux qui optèrent au mercantilisme et l’affairisme après l’indépendance au lieu de consolider la bonne gestion intelligible et conséquente, ceux qui firent ou incitèrent à des meurtres d’un coté ou d’un autre lors du conflit entre Bourguiba et Ben Youssef, ceux qui passèrent la plus grande partie de leurs vies à dévergonder pour se ressaisir à la fin, ceux qui ne furent pas chauds à secourir et soigner les blessés du pouvoir pendant les révoltes du pain et autres, ceux qui ne manifestèrent point de protestation lors de la fermeture radicale des puits artésiens et sources de l’eau dans la région, ceux qui firent de la politique un tremplin pour s’enrichir aux dépends de la patrie et le droit du peuple, ceux qui campèrent sur le trône des administrations et des collectivités locales pour en faire des zones d’enrichissement réservés et exclusives, ceux qui jonglèrent avec l’équipe de foot pour siroter des avantages claniques, ceux qui participèrent à la persécution des autres et jouer la mécanique de la machine répressive dans l’administration, les mosquées et dans la vie en général, ceux qui eurent les occasions de faire du bien et aller vers l’autre et ratèrent consciemment ces opportunités, ceux qui avaient l’occasion de faire de grande études et avaient négliger de prendre sérieusement leur environnement naturel et humain par l’étude sérieuse et l’approche rationnelle. Ceux qui avaient vendu leur silence à l’autorité pour se taire vis-à-vis des devoirs de l’état en matières de la santé et l’économie, ceux qui participèrent à l’instrumentalisation de la question des terres collectives et les livrèrent à la surenchère nationale et internationale, ceux qui sous les sabots de leurs grands chevaux de la colonisation écrasèrent les pauvres au profit des impôts en leur enlevant leurs chameaux et bêtes seules ressource de survie, ceux qui mirent la ville en zones et carreaux pour jouer sur le caractères urbain, agricole et touristique et lancer l’essor de bétonnage des oasis et de l’oliveraie, ceux qui firent leur propre chemin en soliloque négligeant de repêcher d’autres, en dehors de leurs parents proches, pour l’emploi, l’éducation ou les affaires, ceux qui se coalisèrent pour étouffer les prix des éponges, des olives, des tomates, des pastèques, des poissons…pour jouir des prix importants dans les autres marchés, aux dépends des pauvres fellah et marins, ceux qui constituèrent des chasseurs d’hommes pour posséder toute personne devenu riche parmi les régions afin de l’anéantir sans faute, ceux qui étaient devenu du jour au lendemain des passeurs, des vendeurs de bateaux usagers, des capitaines…pour envoyer illégalement des milliers de jeunes vers le hasard de la mer et l’autre monde, ceux qui firent des affaires douteuses et allèrent au saint pèlerinage pour se racheter selon eux, ceux qui s’assirent pendant longtemps sur des associations pour gérer le tourne en rond et alimenter la corruption par des fonds étrangers, ceux qui se barricadèrent dans leurs partis politiques et confédérations pour laisser la patrie et la réalité des choses aux autres, ceux qui refusèrent de s’approcher même de toute personne contestatrice et fondamentalement opposante à la médiocrité, ceux qui poussèrent lentement mais surement les gens de couleur noire vers les limites de la ville et les acculer à se baigner dans la baie des esclaves loin des blancs, ceux qui agirent volontairement ou par ignorance pour le plafonnage social et déterminer à chaque personne, chaque famille, chaque tribu…leur parcours dans la vie, leur rôle social et leur possibilité à l’éduction, malgré qu’ils sont aussi l’objet d’un plafonnage de grande échelle et ainsi de suite, ceux qui persécutèrent les détaillants ambulants à dos d’ânes dont plusieurs juifs dans certaines disciplines utilitaires pour les familles indigènes, ceux qui en vendant la cueillette d’une récolte d’olives s’approprient le grand plus quantitatif sur ce fruit engendré par les pluies parvenues entre la vente et l’exploitation, ceux qui trichaient officiellement sur le partage des récoltes sur la terre et sur la mer en donnant la moitié au bateau par exemple et presque rien à l’ouvrier pêcheur qui payait aussi sa part du prix des provisions, ceux qui devant un bienfait quelconque et qui serait dans les prérogatives de leur travail, s’étaient permis des contraventions majeure à la loi au vu et au su de tout le monde, ceux qui profitant de la folie tourisme-linéaire des investissements avaient eu plusieurs crédits colossaux sans perspectives de remboursement à la caisse publique, ceux qui se comportèrent avec le touriste en tant qu’objet mercantile et unité de gestion pour gagner le plus possible même en fermant les établissements hôteliers comme des ghetto pour les plus values naturelles de la plage et du soleil, ceux qui se dressèrent en pieux juste pour avoir de la clientèle pour le pèlerinage aux lieux saints et à la Amra, ceux qui descendirent dans la rue pour remplacer un régime à la tête pourrie et ne firent que justifier l’arrivée d’autres amateurs et sans perspectives patriotiques, ceux qui dirigèrent la communauté émigré à se radicaliser et mésestimer l’éducation au lieu de représenter la gloire véritable de la foi et la sagesse locale, ceux qui encouragèrent les jeunes à faire la Hargua que ce soit par leur harcèlement à l’enrichissement ou par les provocations persuasives des revenants faussement glorieux, ceux qui pratiquèrent une ségrégation contre les gens des régions au point qu’elle était très prononcée et dépassait largement le racisme contre les gens de couleur noire qui elle, n’existait vraiment pas….. Ainsi, quelques réflexions, arbitraires, comme toujours, pour dresser un projet de profil social, qui avec les portraits précités, contournerait l’homme dans ses différentes dimensions et ses multiples changements selon les circonstances. Un profil, où la sagesse prévaut, quand les erreurs, ou le mal moraliste, n’allaient jamais au-delà des limites de bienséance et d’humanité. Dans toutes les étapes, même celles difficiles, les dégâts étaient proportionnels à l’éthique de convivialité et de solidarité. Sur ce, Boughmiga, croit avoir cerné en partie, les traces de l’homme dans l’histoire contemporaine et souligna le comportement individuel et collectif, dans une société en mouvement, lent, il faut le dire, mais très en conformité avec le vivre ensemble, par le travail, l’intégration et la solidarité. Lihidheb Mohsen 01.04.17