samedi 15 avril 2017
Avant le bétonnage et le goudronnage.
Il est arrivé plusieurs fois à Boughmiga, de devancer les machines mastodontes des nouvelles routes du littoral et autres comme les trucks, niveleuses, bulldozers…afin de sauver ce qui pouvait l’être du patrimoine et préserver le peu de la mémoire des anciens passants de la presqu’ile de Zarzis. Plusieurs endroits n’existent plus maintenant et de grands bâtiments avaient été érigés à leur place. Toutefois, il est satisfait, d’avoir compris très tôt l’ampleur du danger et notifia, preuves à l’appui, l’identité de plusieurs sites et stations.
Cette fois, après la grande mésaventure stupide de l’enlisement, il prit la nouvelle route de Mrissa, encore en travaux, du coté droit, et se trouva de nouveau sur un long passage inconfortable et pleins de monticules de sable. Juste au début, il constata un amas de pierres qu’il alla voir pour voir s’il contenait de la poterie ancienne, des meules ou des pierres volcaniques provenant de l’Etna. Il n y avait rien et juste prés de la voiture, il inspecta le bord de route, scrupuleusement, pour voir que l’endroit était une station punique terrassée et ensevelie par les engins et seule une partie minime restait sous le soleil. Une grosse pierre de gypse blanc désintégré, quelques poteries noires très anciennes, un morceau de sommet de crane humain très mince, une pièce de monnaie de taille moyenne, une meule de deux kilos visiblement très utilisées....une ensemble qui confirme l’ancienneté avant Romaine du site et surtout le fait que l’isthme nord comme le sud d’ailleurs, avaient été bien habités par les anciens et dans toutes les périodes. Cet endroit était insoupçonnable tant qu’il était juste au milieu de cette langue de terre et à quelques dizaines de mètres de la route principale allant vers Ejdaria. Comme Boughmiga, avait toujours trouvé des meules sur presque toutes les surfaces plates de terres cultivables à coté de la mer et que les anciens avaient naturellement exploité, il peut aussi dire que le tout Zarzis, était un foyer d’humanité et de survie de l’espèce humaine.
Du coté du littoral, au niveau de Mrissa, la nouvelle route était aussi grande et couvert une grande partie des terres. Utilisant quelques fois du sable excavé de droite et de gauche des terrains limitrophes pour rehausser le niveau, une vieille station avait été totalement détruite et creusé à cinquante centimètres. Il y avait aussi au milieu du chemin les traces de cendres sur quelques mètres et une profondeur de d’un demi mètre. Après de longs efforts vains, de balayage visuel dans toutes les cotés, il trouva les restes d’un ustensile sculptés dans la pierre volcanique et qui servait probablement au traitement des vignes. Un objet similaire parait il, avait été trouvé à quelques kilomètres de là, dans la région de Alouane, et qui avait été rapatrié par le musée municipal de Zarzis. Il parait donc, que la culture des vignes était très importante dans les temps anciens et une installation humaine, durable avait eu lieu.
Encore après de longs efforts, Boughmiga, ne pouvait supporter la chaleur de plus en plus aiguë, s’apprêta à repartir quand il rencontra une femme longeant la plage qu’il avait prise pour un homme faisant la même chose que lui. Elle était formidable, confiante, comme les guerrières des chasseurs cueilleurs d’autrefois, remarqua aussi les dépassements de l’entrepreneur de la route sur les terres et tout en encourageant Boughmiga, à prospecter l’endroit et sauver ce qui pouvait l’être, alla rejoindre ses gens venus pour la semence des melons et pastèques entre les oliviers.
Lihidheb Mohsen 15.04.17
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Abdelaziz Senkez Bavo Si Mohsen, vous avez une belle plume conjuguée à une mémoire vive!
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