lundi 15 novembre 2021

Mémorial pour l'arbre du Ténéré.

 



                  





Il a fallu que la mémoire de la mer et de l’homme, dans son volet artistique, s’attela à représenter l’arbre du Ténéré, dans un grand assemblage d’objets provenant de la mer, et ce, au milieu de l’espace du musée écologique. Un arbre qui vient de disparaitre, effassant ainsi la dernière trace d’une végétation sauvage couvrant autrefois, le désert du Sahara. Pour ne pas pleurer le dernier humain de l’espèce, ou le dernier arbre de la forêt, ou encore l’extinction de n’importe quel vivant sur terre, il faudrait dénoncer dés le début, les agressions contre la nature et le vivant. Laissant l’approche dans le symbolique, la disparition de cette forme de vie dans un milieu immense de sécheresse et de vide, est en train d’arriver dans toutes les régions de la terre et comme le monde commence par chez nous, la régression et la déchéance sont visibles à l’œil nu. Ne citant que notre ville, Zarzis, qui aurait perdu une quarantaine de milliers de palmiers, à cause de l’urbanisation anarchique, quatre cent km linéaires de haies de cactus et d’agaves, à cause des murs en bétons et l’asphaltage des routes, des dizaines d’hectares de terres réservés à la culture irriguée des sorgos, des carottes, des luzernes et des légumes, à cause de la fermeture des puits artésiens et la transformation de la vocation sociale vers le consumérise, la canalisation machiavélique des milliers d’ouvriers jeunes et robustes vers la reconstruction de l’Europe, alors qu’ils devaient participer à l’essor du bled…. Avec bien d’autres éléments, la situation se répercuta essentiellement sur la nature, sans les moindres possibilités de redressement ou même de limitation des dégâts. Hélas, le souvenir d’une vie intégrée dans son milieu naturel, le souvenir du dernier arbre du désert, ont poussé à faire ce mémorial, de prise de conscience et d’engagement, pour le reboisement, la reconstruction des éléments de la vie et la lutte contre tout ce qui pourrait nuire à la nature. De ce fait, les enfants mêmes qui avaient assisté l’artiste Boughmiga à finir la configuration, les voilà encore, lors de la journée de l’arbre, entrain de planter des arbres sur la colline du village. Un précédent, qui d’après les partenaires comme la mairie et l’association du développement global de Souihel, serait hebdomadaire et chaque dimanche matin, des actions de reboisement et de nettoyage seraient entreprises.

                    Ainsi, comme on le sait, ou plutôt on ne le sait pas, l’oubli est la principale tare de l’être humain et pour cela, l’action mémoire de la mer et de l’homme n’oublie pas et dresse ce mémorial, d’art de la terre, pour la terre des hommes et du vivant.

                          Lihidheb Mohsen éco artiste 14.11.2021

mercredi 10 novembre 2021

Portraits et sagesse 157

                   


Qui ne connait pas Sayah Badar, Sahmimi, Sidi Saad Souihel, un citoyen des plus modestes, des plus sages et des plus convivial. Avec sa petite gargote comme la grotte des philosophes d'antan, il servait ses semblables à très petit prix, avec une bonne qualité et un soin méticuleux. Un peu mal entendant, il avait toujours le sourire sur la bouche et dans les yeux. Heureux comme il est, satisfait, stoïque, contemplatif, se limitait toujours à vendre quelques baguettes garnis pour les quelques clients, sans vouloir agrandir et s'enrichir par son petit projet de paysan honnête. Comme on peut le voir,  pour un aussi grand casse croute, il se contentait d'un dinars, soit 0,33 Euro et beaucoup de baraka. Il y avait du thon, de l'harissa, des olives, du piment conservé et une bonne saveur biologique à cent pour cent. D'ailleurs sur les murs de sa boutique, plusieurs photos d'une équipe de football favorite et celles de témoignages en Allemand, d'une famille qui louait sa sagesse et son intégrité. Ainsi, du bon peuple au bon peuple, sans intelligence artificielle ni félonie. Allez y, doucement, à son rythme et sa satisfaction....des hommes biens.