vendredi 24 juin 2022

Hassi Amor...encore.

 

                



   

 Hassi Amor, encore…

                    Depuis longtemps je n’ai pas fait le jour de marché à Hassi Amor, ce village sur la route principale, en plein milieu du sud-est Tunisien, qui résume les activités de la région et donne une idée claire sur la situation des gens et la nature. Des légumes, des fruits, des poules, des œufs, des vêtements usagés, des grains, des grignons d’olive, de la paille emballée, des bricoles et surtout une grande place pour le commerce du bétail. En effet, des milliers de moutons, de chèvres et autant de camionnettes agricoles quatre-quatre bâchés. Il y avait aussi des femmes assises parterre à vendre des tissus multicolores et des habits traditionnels. Pour moi, mon but était toujours de trouver des objets pour sauver la mémoire dans mon musée écologique et cette fois aussi, je cherchais des outils pour le jardinage de mon petit terrain, mais, je n’avais trouvé qu’un ustensile en terre cuite et une girouette ancienne, « Tibsi w Maccara ». Les prix étaient relativement chers et la production locale, modeste à cause de la sécheresse qui sévit depuis deux ans. Seul le marché florissant du bétail qui se maintient grâce au blé, le fourrage importés du nord de la Tunisie et d’ailleurs à travers le port de Zarzis. Il parait que le prix du mouton à sacrifier cette année, serait à sept cents dinars en moyenne, un montant, difficilement abordable même pour le citoyen moyen.

                   Toutefois, je me permettrais de relater mes remarques cette fois : Le marché au bétail était monumental et serait le rendez-vous des citoyens de tout le sud, le nombre des femmes étaient en croissance, les nombre des clients en général était important, les camions de fourrage étaient nombreux, les vendeurs de grumeaux étaient trois avec une grande affluence, la femme qui balayait sous les camions pour récupérer la paille tombée n’était pas là et un vieil homme faisait la tâche, une seule charrette au repos devant son âne chétif ce qui est un signe de mécanisation fâcheux aux dépends des animaux et la vie traditionnelle, un moulin à vapeur travaillait à plein rythme à transformer les grains en nourriture pour les humains et les bêtes, un enfant tenant la main de son père happa une poignée d’amandes vertes sous le regard sévère du vendeur qui s’était calmé quand j’avais demandé au garçon d’en restituer quelques-unes, un vieil homme familier dans la majorité des villes demandait à haute voix monotone des dons pour la construction d’une mosquée, il n’y avait pas le marchand des outils agricoles, le marchand de beignets à même la route aurait son temps passé, le vieux forgeron noir qui travaillait debout dans un trou au milieu de sa boutique jusqu’à la taille pour avoir le sol à la porté de ses mains n’était plus, la vénérable Dame pleine de Baraka que je rencontrais les années précédentes était absente et peut être pour toujours, le grands entonnoirs desservant le pétrole Lybienne de contre bande entoure la ville et celles de tout le sud…

                    Voici donc, une lecture rapide, d’un milieu qui révèle la sévérité de la situation, dans une économie de survivance, surtout s’il n’y aurait pas un hiver précoce « de pluies » pour sauver l’oliveraie et la nature avant de voir les arbres périr à vue d’œil.  

                                       Lihidheb Mohsen 22.06.2022