Hassi Amor, encore…
Depuis longtemps je n’ai
pas fait le jour de marché à Hassi Amor, ce village sur la route principale, en
plein milieu du sud-est Tunisien, qui résume les activités de la région et
donne une idée claire sur la situation des gens et la nature. Des légumes, des
fruits, des poules, des œufs, des vêtements usagés, des grains, des grignons d’olive, de la paille emballée, des bricoles et surtout une grande place pour
le commerce du bétail. En effet, des milliers de moutons, de chèvres et autant
de camionnettes agricoles quatre-quatre bâchés. Il y avait aussi des femmes
assises parterre à vendre des tissus multicolores et des habits traditionnels.
Pour moi, mon but était toujours de trouver des objets pour sauver la mémoire
dans mon musée écologique et cette fois aussi, je cherchais des outils pour le
jardinage de mon petit terrain, mais, je n’avais trouvé qu’un ustensile en
terre cuite et une girouette ancienne, « Tibsi w Maccara ». Les prix
étaient relativement chers et la production locale, modeste à cause de la
sécheresse qui sévit depuis deux ans. Seul le marché florissant du bétail qui
se maintient grâce au blé, le fourrage importés du nord de la Tunisie et
d’ailleurs à travers le port de Zarzis. Il parait que le prix du mouton à
sacrifier cette année, serait à sept cents dinars en moyenne, un montant,
difficilement abordable même pour le citoyen moyen.
Toutefois, je me permettrais
de relater mes remarques cette fois : Le marché au bétail était monumental
et serait le rendez-vous des citoyens de tout le sud, le nombre des femmes
étaient en croissance, les nombre des clients en général était important, les
camions de fourrage étaient nombreux, les vendeurs de grumeaux étaient trois
avec une grande affluence, la femme qui balayait sous les camions pour
récupérer la paille tombée n’était pas là et un vieil homme faisait la tâche,
une seule charrette au repos devant son âne chétif ce qui est un signe de
mécanisation fâcheux aux dépends des animaux et la vie traditionnelle, un
moulin à vapeur travaillait à plein rythme à transformer les grains en
nourriture pour les humains et les bêtes, un enfant tenant la main de son père
happa une poignée d’amandes vertes sous le regard sévère du vendeur qui s’était
calmé quand j’avais demandé au garçon d’en restituer quelques-unes, un vieil
homme familier dans la majorité des villes demandait à haute voix monotone des
dons pour la construction d’une mosquée, il n’y avait pas le marchand des
outils agricoles, le marchand de beignets à même la route aurait son temps
passé, le vieux forgeron noir qui travaillait debout dans un trou au milieu de
sa boutique jusqu’à la taille pour avoir le sol à la porté de ses mains n’était
plus, la vénérable Dame pleine de Baraka que je rencontrais les années
précédentes était absente et peut être pour toujours, le grands entonnoirs desservant
le pétrole Lybienne de contre bande entoure la ville et celles de tout le sud…
Voici donc, une lecture
rapide, d’un milieu qui révèle la sévérité de la situation, dans une économie
de survivance, surtout s’il n’y aurait pas un hiver précoce « de
pluies » pour sauver l’oliveraie et la nature avant de voir les arbres périr
à vue d’œil.
Lihidheb
Mohsen 22.06.2022
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