dimanche 9 février 2020

Des pierres et de piles...

Cette fois c’était un endroit sauvage juste à coté de la mer et très loin de toute activité humaine. Parsemé de petits arbustes éparses, le paysage était plat et grand et encourageait la marche forte que faisait Boughmiga. La première fois, il avait constaté un petit endroit de bris de silex et dans un sillon de cour d’eau, des bris de monnaie punique. A cause d’un ensablement perceptible sur tout l’endroit, Boughmiga n’avait pu retrouver les traces et ce n’était que quant il se rappela l’existence des restes d’une bouteille cassé sur la place qui pourrait orienter la position des trouvailles. Toutefois, il pu constater les traces des bergers et les restes de leur installation, surtout quand il trouvait les piles des leurs radios transistors et récolta de toute la zone de pâturage. Il savait l’effet de ces piles sur l’environnement et la pollution durable qu’elles engendraient et fit son devoir de les neutraliser. Boughmiga, ramassait aussi les douilles des cartouches des chasseurs, dans une forme de protestation et de dénonciation de cette violence contre les animaux. Cette Reconquista des espaces, avait commencé depuis une quinzaine d’années, quand Boughmiga avait acquis son dynamisme physique et mental et surtout quand il devait sauver plusieurs éléments du patrimoine, des destructions par le labour, des constructions, des nouvelles routes, des voleurs de notre histoire et des touristes irresponsables. Dans un élan fougueux et convaincu du fait que la région devrait comporter autant que les autres et si quelque chose manquerait, ce ne serait qu’à cause de son incapacité à voir et trouver. Alors il entreprit des marches violentes à pats de course comme s’il engembait à l’aller et au retour toute la région de la ligne de démarcation de Oued El Akarit jusqu’à la frontière Libyenne. Un mouvement avec le vent, un tourbillon d’action et d’idées, des descentes éclairs sur tous les endroits et les aires, avaient permis à Boughmiga, une possession des terrains, une acuité visuelle performante et un jusqu’auboutisme fructueux. De ce fait, il pu répertorier le passage des anciens de la région, les paléolithiques, les néolithiques…et les autres. Une expérience historiciste, qui était une sorte de poignée de main avec les anciens et combien il était heureux quand il avait vu son petit neveu Dali, embrasser une pointe de flèche du néolithique de la région de Zarzis. Des pierres et des piles, de l’énergie humaine sur la matière travaillée de silex et de l’énergie compilée artificiellement pour stimuler la musique et les rêves… meublaient le mouvement de Boughmiga, dans son action écologique et humaine. Lihidheb Mohsen 09.02.20