vendredi 30 septembre 2016

Zarzis, havre culturel

Zarzis, havre culturel. Située dans le sud-est Tunisien, juste en face de l’Île de Djerba, Zarzis est une presqu’ile entourée par la mer des cotés nord et est, des lacs salés du coté sud et de la terre ferme du coté ouest. Entre la mer plate de Rsifett, celle houleuse de Souihel, les multiples courants marins et les corridors de vent, le climat y est très agréable et malgré la faible pluviométrie, l’apport de l’humidité ambiante est constant et la différence de température d’avec les villes environnantes va toujours de 5 à 10° de moins en été et autant de plus en hivers. Avec un relief diversifié composé d’un plateau avec une surélévation modeste allant de Gribis, Khaoui el Ghadir, Ziane, Hichem, Chkerbane, Ksar chelba, Zarzis, Ksar Zaouia, Souihel Sangho, Ras marmour, pour mourir lentement dans les marais de Hassi Djerbi et une courbe de soixante quatorze mètres avec la colline la plus haute de Ras Dhahra. Avec le reste de falaises, d’alluvions canyonnaires, de plaines fertiles, d’oasis maritimes, de lacs salés riches en nourritures, de mer poissonneuse… l’homme primitif trouva très tôt les éléments nécessaires à son installation et son évolution tout au tour de cette région, de sécurité et de prospérité. On peut encore constater le passage massif, de l’homme du paléolithique et celui du néolithique à travers les traces laissées sous forme de silex, de brulis, de coquillages, d’écailles d’œufs d’autruche…et reconnaitre leur longue stabilité sur certains sites pendant le néolithique. Comme partout d’ailleurs, c’était le premier choix, celui de l’homme primitif, qui par les raisons de sa fixation, voir l’eau, la sécurité et la nourriture, sur des endroits qui ont toujours été investi, meubler, reconstruit et habité par les nouveaux venus, au point de voir la stratification manifeste des divers passages à travers l’histoire. Sur les ruines punico-romaines de Zarzis, Sidi Bouteffaha, Ziane, Zitha, Mininx…on a pu remarquer les traces des leurs prédécesseurs par des bouts de silex peu taillés et autres. Ce grand mouvement de population, entre l’est et l’ouest, entre le Sahara et la mer…avait aussi drainé des techniques de pêche, de chasse et de défense…ce qui est visible sur les tailles de la pierre, du biface, à la hache, au tranchon, à la lame de silex, à la pointe de flèche, au microlithe, au brulis, à la poterie, à la poterie ornée, à la monnaie, aux constructions, à la chaussée Romaine et celle reliant à Sabrata par le détroit de Alouane…pour verser enfin dans l’inter communication entre les expériences techniques des peuples et les diverses conceptions théocratiques de la région. Après les croyances animistes, les rituels puniques, inhumation dans les jarres sur les ilots d’Ejdaria et sur la colline de Ras Dahra, puis les Romains avec leur rationnel juridique, foncièrement guerriers et une chrétienneté durant sept siècles, l’islam, même s’il n’avait pas laissé de constructions importantes, avait investi culturellement et conceptuellement la région qui resta depuis, dans une constance stoïque et un équilibre régulateur mais malheureusement sans traces apparentes. Bien sur, on ne peut que confirmer l’assimilation des apports arabes et musulmans, au point d’intégrer leurs valeurs dans le quotidien et en faire, avec la sagesse locale, une éthique sociale humaine et active. C’était toujours cette éthique qui avait permis des approches justes vis-à-vis des événements du parcours social. Cette éthique sociale, acquise par le cumul expérimental et culturel de la population locale, initialement Amazigh avec un mélange de mobilité humaine massive de la Mauritanie au Yémen, avait aussi reçu l’apport des cabotages commerciaux des Carthaginois, leur installation et celle des Romains, ainsi que l’ouverture assimilatrice et positive avec l’avènement de l’Islam en tant que religion et culture, puis les hilaliens dévastateurs et promoteurs de langue et d’imaginaire, puis les andalous avec leurs techniques d’artisans, les ottomans et leur gestion statique, le colonialisme français avec sa modernisation conditionnelle…. Des intervenants dans le profil de la civilisation humaine, qui avaient directement affecté la diversité culturelle de Zarzis et sa région. On peut toujours évaluer une société par le rôle de la femme et la marge permise à son libre arbitre et ses activités, une condition qui était, le moins que l’on puisse dire, acceptable si elle n’était pas agréable. Pendant que les hommes faisaient la mer, le labour, la moisson et le pâturage, la femme en parallèle s’occupait de l’oasis, la maison, les provisions, la tapisserie en laine et en tiges de palmiers et de sorgho, ainsi que les menu travaux ménagers. Puisqu’elle endurait aussi l’absence de l’homme pendant les mois des expéditions saisonnières pour la pêche aux éponges aux Îles Kerkennah et en contre partie de ces efforts, elle avait son espace relatif de liberté, entre les femmes, dans une sorte de relations de solidarité, conviviale, festive et diversifiée sur toutes les manifestations de la vie dans un village oasis. Un partage de zones de «chasse » ou de mouvement, pour ne pas dire une ségrégation, qui assurait la joie de vivre aux uns et aux autres sans entrer dans les séquençages sérieux et contrariants. Comme partout d’ailleurs, la libération des noirs était très importants malgré qu’elle fût restée souvent fictive, tant les anciens esclaves étaient intégrés et appartenaient affectivement aux familles de Zarzis. Il n’était pas le cas comme dans certains pays où leur libération était destinée en premier lieu à alimenter l’industrie d’une autre région en main d’œuvre bon marché et robuste. Ils vivaient une intégration participative, dans une forme d’adoption au point de constater une sorte de filiation nominative lors de l’inscription de certains libérés dans le registre de l’état civil. On trouve encore, sans la moindre vexation, des concitoyens noirs portant le nom familial de l’ancienne famille d’adoption pour ne pas dire autre chose et exagérer l’équité relative des rapports. Certains d’entre eux, étaient reconnaissable de quel origine ils venaient et ce, selon l’intensité de la couleur de leur peau, comme ceux du Soudan, d’autres du Niger et du Mali et certains du Ghana, reconnaissable par l’anatomie des femmes dans la baie des esclaves. Une diversité culturelle, venu du fin fond de l’Afrique pour s’intégrer, se réaliser, acquérir et conquérir une liberté légitime par la volonté au travail, l’abnégation et l’auto détermination. D’ailleurs, se permettant de comparer les groupes de noirs des régions de Djerba, Médenine, Bengardane…avec ceux de Zarzis, on peut nettement constater comment ces derniers avaient profité d’une certaine quiétude sociale pour en faire un tremplin vers la réussite, le succès et la scolarisation. Une grande proportion démesurée des intellectuels de Zarzis, sont des gens de couleur et le taux comparatif des chances est royalement en leur faveur. Il faut reconnaitre que si certains avaient composé en politique avec les colons, nos amis noirs avaient offert leurs services en matière cuisine et de taches de vie normale, ce qui avait directement encouragé la scolarisation des enfants et faire de l’éducation la principale issue pour l’émancipation. Depuis la construction du Bordj de Zarzis et l’expansion du noyau urbain meublé dés le début par quelques habitants, une petite auberge gérée par un grec ou un maltais, certains pionniers des diverses hégémonies, légitimes ou non, se fixèrent. Les juifs, déjà sur le l’Île de Djerba depuis des millénaires et présents sporadiquement dans toute la région depuis la grande syrte jusqu’à l’intérieur des terres et favorisés par leur exode de l’Andalousie, s’installèrent progressivement avec le développement de l’exploitation de la mer et la diversité des transactions dans les souks de Zarzis et de Mouensa. C’était ce dernier qui draina le plus de gens et de commerçants qui venaient de Djerba, dans la même journée, pour écouler leurs marchandises, dattes, pommes…et s’approvisionner en huile, laine et poisson séché. Avec un cartier important dans la ville et le Ksar Mouensa, les juifs se sont installés aussi à Bengardane, Médenine et Tataouine, dans une société relativement fermée avec quelques synagogues et des écoles rabbiniques. Avec un apport considérable en savoir faire artisan, fort nécessaire pour compléter la qualité des activités locales, ils assurèrent, la menuiserie, le traitement du métal, la maçonnerie, l’orfèvrerie, les finances qui facilitaient les travaux paysans et marins contre des usures extravagantes. Ainsi que lors de la stabilité et l’harmonie sociale, des sorties s’effectuaient porte à porte, ou gourbi à gourbi, dans une population acquise foncièrement à la cause Palestinienne, pour nettoyer le cuivre des marmites familiales avec de l’acide. Comme pour les autres minorités, ainsi que la femme si on veut, il y avait le départage des tâches et l’affectation des uns et des autres à prendre en charge naturellement certains services, selon leur affinités et leur prédisposition mentale et physique. Une cohabitation pratiquement réussie avec les concitoyens Juifs, nettement favorisés par les colons et paradoxalement, respectables par leur fragilité sociale dans une société tribale et conservatrice. Ce n’était que lors des rixes entre Arabes et Sionistes, ou l’excès des usuriers à contraindre les pauvres, que la situation se dégénérait subitement. Juste après l’indépendance de la Tunisie, les juifs de Zarzis, avaient leur petite bourgeoisie, leur commerce fructueux et certaines participations à la Mairie et la chose publique. Bien sur, on peut dire, que même l’animosité théologique, reste toujours du domaine du théorique et du fictif, les raisons du départ de certains d’entre eux, étaient pour des raisons extra locales et des enjeux internationaux malencontreux. Grâce à cette paix sociale et cette éthique acquise, la cohabitation était parfaite pendant deux siècles au moins et seuls les dépassements des usuriers, avaient engendré un acte isolé de soit disant sauvetage des pauvres paysans créditeurs. Rien ne peut justifier la violence et Zarzis peut être fière de son absence. Normalement, on ne peut parler de Zarzis, du Akkari, sans le bruit des flots, le clapotement des vagues le frétillement des bandes de ouzef, une sorte de petit poissons poussés par les éclairs ou le thon vers les plages et que les gens attendaient pour en faire le caviar des pauvres, et desservi jusqu’au Sahara. D’ailleurs ils exportaient des poulpes et des poissons séchés et de l’huile d’olive jusqu’au Caire et Benghazi. Armés d’une technique de pêche côtière et de jardinage, acquis par les ancêtres sur le littoral de l’atlantique Saharien, ils étaient aussi perméables aux nouvelles façons d’exploiter l’environnement et acquirent des grecs, des maltais et des italiens, le repérage des éponges, leur moisson et leur traitement. En équilibre étonnant au dessus de l’année, ils s’activaient simultanément sur le labour, la pêche, la moisson, les mariages, le sorgho, l’oasis, les éponges, les palmiers, les olives, le pâturage, la contrebande avec la Lybie en sucre et thé… ils avaient toujours une activité en cours et surfaient allégrement sur les faits et péripéties. Le créneau inespéré de la pêche aux éponges, un produit noble autrefois, avait engendré un troc géant de conversion des prairies de fond de mer, en grandes plantations de pieds d’oliviers, dans un circuit de sortie fermée pour la pêche autours de Sfax, la vente du produit, l’achat de plant d’olivier, le passage dans les champs pour le planter et ne rentrer au village qu’après nécessaire fait et reprendre le mouvement la saison prochaine. Un succès éclatant, qui poussa les féodaux et traditionnels de terrains et de bétails, à investir dans le domaine de la mer et acheter des embarcations de plus en plus grandes et affréter les expéditions. Pour expliciter le rôle de la mer dans cette approche d’éthique sociale, par cette navette entre Zarzis et la petite Syrte et le Sahel, les marins ramenaient au village, des moyens de production, des ustensiles, des outils en fer, des charrues…et surtout des idées politiques au sujet de la résistance pour l’indépendance et les corporations syndicales. Ils avaient aussi, en parallèle avec une contrebande utilitaire et peu grave avec Tripoli, véhiculé clandestinement des militants et des armes, dont ceux pour l’indépendance de l’Algérie ainsi que des leaders destouriens. La mer, était un véritable, allié, un horizon d’espérance, une source de survie et un complément à l’éthique locale, qu’il avait consolidé et confirmé dans toutes les occasions. Comme partout, le protectorat ou le protectionnisme unilatéral et exclusif de la France, s’installa en Tunisie et parvint à dos de canonnier marin, à convaincre les Akkara à se rendre, comme le furent ceux de Djerba, Gabés, Sfax et Tunis. Faute de maquis, de montagne, de forêt dense, la population n’avait où aller et dut composer avec dignité à ce dictat venant de la mer. La région n’était pas indemne des attaques et razzias des tributs venant de Libye et un équilibre de dictats, était intrinsèquement plausible. D’ailleurs, Zarzis était l’endroit choisi par les colons pour s’établir et permirent une scolarisation importante pour les garçons et les filles, assistèrent au développement de l’oliveraie, affirmèrent une monoculture politique pour le contrôle des mouvements humains, prélevèrent arbitrairement de grandes plantations d’oliviers, canalisèrent la modernisation et la mécanisation mondiale sur certains secteurs acquis aux colons, fixèrent la population sur le consumérisme et la polarisation sur l’occident… sans toutefois, parvenir à percer l’étanchéité de l’éthique sociale qui résista durablement à cette hégémonie et lutta par touts les moyens pour l’indépendance. Une résistance foncière et catégorique, qui malgré son éblouissement par la culture universelle et son adoption en quelques sortes, avait lutté organiquement pour sauver son identité, sa culture et sa foi. Une sorte de relation, qui n’était pas forcément de l’hypocrisie ou de la haine, mais une relation de refus indiscutable, requérant la nécessité de composer dans certains sujets de vie quotidienne. Il faut reconnaitre que l’éducation, au début, était particulièrement pour instruire tout une génération de notables capables d’assister le fonctionnement du protectorat, mais à la longue on avait vu plus grand et pensa à tort que toute éducation francophone serait le bienvenu. Comme l’avait écrit un agent des renseignements du bureau arabe dans les archives de la bibliothèque de Zarzis, « Après tout, on n’était pas venu pour civiliser ce pays… ». Voyant plus grand, on peut dire que cette période, subie, était géré convenablement par la sagesse locale et c’est toujours elle qui prévaut dans toutes les épreuves. Du coté des classes sociales, on ne pouvait parler de stratification de la population où la différence susceptible de départager était presque nulle entre riches et pauvres, entre lettrés et analphabète, entre les forts et les faibles, entre les malins et les crédules…pendant que cette marge faussement imputée à l’identité, était manifeste entre les citadin et les ruraux, entre les régions, lors des élections se basant sur les tribus et les ethnies, lors des matchs de foot entre les villes ou l’exploitation des terres collectives. Des démons de disparité qui n’arrivaient jamais à constituer des foyens de tension sérieux. Donc, cette maturité sociale acquise, nous permettrait de voir les pauvres et les riches, les instituteurs et les paysans…vivre ensemble, sans le moindre préjugé ou une quelconque référence à l’appartenance. Depuis l’indépendance, une étrange canalisation de la main d’œuvre locale, vers la France, était claire et des milliers de paysans, de maçons, d’ouvriers, de fellahs, d’hommes de main…émigrèrent en laissant leurs charrues, leurs marteaux et leur savoir faire….par terre, laissant une faille dans la série des relèves sociales et la corrélation des générations. Il faut reconnaitre que l’émigration écologique avait fait son effet normal et dans des proportions acceptables, quand certains s’installèrent à la capitale Tunis pour faire des services de restauration et autres et surtout constituer un tremplin aux affluents vers l’Europe, dans une course de relaye vers le bien être. Un brassage entre les peuples, qui ne cibla que les personnes à la culture modeste et aux objectifs purement matérielles au point de voir un résultat contre productif, quand seuls le consumérisme, la fixation des capitaux dans les constructions, le manque d’éducation des enfants, la ghettoïsation culturelle et sociale…eurent lieu. Dans ces moments, on s’attendait au transfert de technologie, de techniques de production, échange de grains fertiles à haut rendement….mais on a vite déchanté, submergé par la mentalité unanimiste et stoïque du pays émetteur d’émigrés. Ce n’était que quand les émigrés, dans un élan d’imitation de l’autre et de compétition sociale, avaient amené dans le pays des tracteurs agricoles et participèrent au développement de l’agriculture et l’extension des espaces et des zones agricoles. Paradoxalement, l’attitude des émigrés en France spécialement, était une sorte de mini enfermement en bulle culturelle, comme celle de l’expérience coloniale en plus grande échelle. Une relation avec l’autre, restée superficielle et utilitaire, sans grands efforts pour le rapprochement entre les peuples ni une nécessité urgente, tant que chacun était bien dans la peau de sa carapace. Avec plus de souffrance et de faiblesse des salaires, un grand nombre d’ouvriers venait de l’intérieur et participait à l’essor urbanistique et agricole de Zarzis, et sont convenablement accueillis et respectés, malgré leurs habitations modestes en groupe de personnes et à moindre coût. Pendant les cueillettes des olives, ils sont des milliers, en familles, en groupes nombreux, s’installaient autours de Zarzis dans leurs tentes en toile et offraient leurs services à la tâche ou à la quantité de production. Plusieurs des concitoyens du centre ouest, en vivaient et certains jeunes que l’on rencontrait dans les séminaires et les grandes manifestations ou administrations du nord, confirmaient fièrement avoir travaillé à Zarzis et furent bien traités. Encore une fois, la communication humaine, prévaut dans la région et seul le travail et la consécration, départagent les uns des autres. Pendant la ruée vers le nord et le flux d’émigrés clandestins vers Lampedusa, Zarzis, avait les facilités conjoncturelles et l’absence de sécurité, la disponibilité des bateaux, le savoir faire humain pour le passage et traversée de la mer, les candidats de la région et d’ailleurs….et ne suffisaient que quelques hors la loi, disponibles comme partout, pour faire la jonction et assurer ces navettes miraculeuses. Une émigration clandestine, une ruée écologique et naturelle pour les milliers de jeunes affamés avec leurs familles dans la sécheresse africaine, que personne ne pouvait contenir ou dissuader, si ce n’étaient les gestes humains des braves pêcheurs de Zarzis, qui laissaient leurs filets pour porter secours aux émigrés clandestins en difficulté dans la mer. Il faudrait tout de même reconnaitre, que l’émigration avait beaucoup soutenu l’économie Tunisienne et surtout quand il fallait soutenir la femme au pays, les enfants, les parents, la construction, l’achat d’oliviers, le rapatriement des relatifs…ce qui engendrait à certains moments de envois massifs d’argent par la poste au pays et Zarzis, avec Tataouine étaient les ciblés par les mandats à cause du nombre de la main d’œuvre à l’étranger. Tout de suite après l’indépendance, comme sur l’Île de Djerba, des unités touristiques virent le jour pour des services offrant les plages, le soleil et un peu le désert. Un domaine traditionnellement peu connu, seules des excursions en voitures deux chevaux traversaient chaque année l’oasis pour atterrir et bivouaquer sur la plage. Encore une fois, comme pour l’émigration, le tourisme fut sélectif et peu intéressé à la société et vice versa, dans une sorte de système ghetto, de plus en plus confirmé par le schisme culturel latent. D’un autre plan, ces unités avaient fait un boom économique important employant des centaines de milliers et autant indirectement, dans une industrie fragile et instable, mais propre, rentable et naturelle. Malgré le fait que ces unités n’avaient pas affecté favorablement leur milieu immédiat, en s’approvisionnant principalement de la capitale, privant la région d’un essor manufacturier et agricole important, il y avait aussi, une émancipation générale obligeant certains partenaires à parler les langues, composer avec l’autre, le connaitre et quelques fois, émigrer et constituer des foyers mixtes. Devant ce domaine où le profit était relativement facile et disponible, plusieurs cas de rupture scolaire et autres eurent lieu, sans une très grande importance. Bien sur, devant l’accueil naturel et spontané des habitants de Zarzis, les touristes, les Libyens, les refugiés, les guerriers des deux cotés fuyants la violence, furent bien accueillis et entretenus malgré les moyens faibles et la pauvreté prédominante. Une confirmation solennelle de l’hospitalité locale et la sagesse commune de cet oasis de paix et de tolérance. De ces contacts, de ces expériences, de ces cohabitations diverses, de ces péripéties différentes… un cumul qualitatif s’était imprégné dans la conscience collective, dans l’éthique locale et dans la sagesse commune. Ainsi, Zarzis, une sorte d’arc en ciel de cultures, multicolores, rafraichissantes et humaines, qui s’était aussi démontrée dans chaque épreuve sociale et chaque problème à traiter. Les noirs, les juifs, les étrangers et les arrivants furent très bien traité, le colonialisme et l’hégémonie étrangère furent bien contenue et exploitée, les diverses dictatures furent bien ignorés, la révolution du peuple fut responsable et chaque entité politique fit son parcours et s’essouffla jusqu’au bout de ses possiblités pour laisser la pace à la sagesse et la tempérance, les conflits sur les frontières et l’afflux des réfugiés furent bien accueillis et humainement traités, l’attitude collective vis-à-vis des conflits sur les terres collectives fut raisonnable, les effets du colonialisme et du tourisme furent acculés dans des poches réservées, l’unanimité vis-à-vis des tentatives de déstabilisation sociale fut générale et contre toute aventure irresponsable…une série d’épreuves, d’examens…que la société locale, l’éthique de sagesse, avait réussi, pendant que tout le reste, choit, glisse, dégringole…piteusement. En Tunisie et particulièrement à Zarzis, depuis des décennies, seule la société avait compris, avait réussi et réussira par les qualités d’humilité de sa conscience collective et la diversité de sa culture. Lihidheb Mohsen Zarzis, 2016

mercredi 28 septembre 2016

Portraits et sagesse 75

Foulen El Foulani Ainsi, cette fois, à vagabonder, à errer, sur le profil de certaines personnalités, vraissemblablement oubliés, rétirés de l'histoire, rayés de la mémoire, déposés dans les oubliettes maladives de certaines entités toujours sur le poste de pilotage. Ainsi, donc, Si Foulen El Fouli, le petit homme de la rue, l'homme à tout faire inconnu, le derviche crédule, stoique, humble, pacifique, insignifiant, distrait, impressionnable, gérable, instrumenté, manipulé...lui, comme le racontait bien le supérbe orateur Si Mansour Ben Drara qui portait toujours et porte encore dans son coeur, la mémoire de nos déboires, le parcours de nos carriéres, les bienfaits qu'on aurait fait, les plus qu'on aurait fait pour l'autre, qui que ce soit, les actions sur des situations statiques et morbides, les créations de richesses, les sagesses quand tout le monde devient fou, les possiblités d'enmplois, les extravagances collectives de la gauche et de la droite lors de la révolution du peuple quand le peuple même resta lucide et extra....Ainsi, Si Foulen El foulani, qui prit des puniques, des romains, des arabes, des andaloux, des ottomans, des gaullois, des cultures universelles, pour rester lui même, fidéle à son identité et perméable aux cumuls nécessaires à sa sagesse vivante. Donc, pour ne point véxer certains, leurs relatifs ou leurs prochains, qu'il n y avait pas d'oubli pour les gens qui avait donné aux autres, d'avoir forcé l'histoire, d'avoir coloré la vie des gens, d'avoir participer dans les associations, d'avoir risqué leur vie, d'avoir risqué leurs biens, d'avoir agi audelà de son travil pour lequel on était payé et s'attaquérent aux difficultés de la société et ses problémes...et puisque Boughmiga avait eu la chance de coroiser certains des grands, visita ceux qui avaient des préoccupations sociales, s'intérressa à ceux dont il avait entendu, alla aupprés des importans à la fin de leurs vies...il lui manque toujours des photos personnelles et surtout des informations dans une ligne arbitraire fixée sur le sociétal et l'humain comme il est décrit ici sur certaines grandes personnalités. Une situation, qui appéle ceux qui ne se référent pas ou peu ou ont un attachement au pédigree familial ou tribal trancendantal...qu'ils s'attélent, s'ils le veulent bien, à combler le manque, s'il y en aurait, et déscendre dans l'aréne sociale et faire du bien, Ô combien on en a besoin, de la part des détenteurs de capitaux, des propriétaires fonciers, des intellos partout, des porteurs d'idées, des aristos, des promoteurs médicos...Pour que Si Foulen El Foulen, ce petit homme de la rue, que l'on rencontrerait guidant sa bicyclette trouée, le chapeau de paille usé, avec un pain ficelé au porte bagage chancelant, sur la route de Dar Derbi...qui porte heureusment et le portera toujours, la sagesse commune et les bienfaits des uns et des autres, loin audessus, des lectures politicardes, conjoncturelles ou partisanes. Cette fois encore, la démocratisation du savoir par le net et la disponiblité de la connaissance, aux gens communs, est désormais, une chance miraculeuse, qui permet à chacun de voir, comprendre et évaluer les choses de la vie et les prouesses de certains, au damn du bluff et des partis voulant diriger l'histoire, des familles lisant à leurs façons et de la médiocrité permanente. En avant toute.... Ici avec le texte, une photo d'homme authentique du sud proposée par Lihidheb et réalisée par le grand artiste de céramiste Hédi Smaali au hall de la poste Zarzis.

mardi 27 septembre 2016

Portraits et sagesse 74

Abdelghaffar Msallem Fils d'un grand combattant pour l'indépendance et leader politique de la région, il fit ses études à Zarzis et Gabés. Il était trés dynamique et courageux, au point de faire une carriére pionniére et aventureuse, comme il se devait pour un ambitieux et sincére de la période euphorique des années soixante dix. Avec un tourisme naissant en plein dans sa maturité d'homme, il était le principal initiateur de la construction de l'hotel Lella Meriem, qui était aprés Zita, le deuxiéme grand établissement d'emploi et d'affaires. Tout le monde se rappéle bien de ce pôle incontournable, qui employait des centaines de personnes, dont certains ne faisaient, que pointer à la présence le matin et partir vadrouiller. C'était quand même une grande réalisation économique qui fit plusieurs riches dans la région et donna plutard, un hotel culturel et artistique de renommée internationale. Avec une étonnante suite dans les idées, il géra en patron l'hotel Sidi Saad, la troisiéme unité à Souihel et comme d'habitude, il en fit une grande source de travail et d'activités commerciales, surtout qu'il avait opté pour l'achat direct dans l'environnement économique immédiat. Mais comme pour chaque grande personne, il y a les fameux destructeurs, broyeurs, suceurs, qui lui collérent et ne le lachérent avec le temps que vide et plein de dettes. C'était presque visible pour les avertis car on voyait ce procédé avec plusieurs chanceux de la vie qui ne tardaient pas à choir, à cause des sangsues. Toutefois, aprés une période douloureuse d'incarcération, il reprit ses forces et recommença les activités possibles et cette fois en Afrique, où il s'occupa de restauration et réussit un grand projet à la mode et d'une grande affluence. Ce n'était que presque par hasard que l'on sut son rôle à Konacry, quand un jeune Gabésien avait loué les bienfaits de Si Abdelghaffar Msallem labàs et son assistance à touts les étudients et les personnes en difficultés en Afrique. Comme me m'avait dit un petit vendeur dans le souk, j'ai juré à mon pére que je ferais du bien même si je devais marcher sur mes genoux pour le faire...et c'est ce qui apparait clairement dans la courte biographie de Si Abdelghaffar Msallem, qui avait fini ses jours, en pleines quiétude mais sans la moindre reconnaissance ni respect et moins encore de gratitude. Allah Yarhma, Que Dieu l'accepte dans ses paradis et que la vie de certains, serve à faire du bien, rien que du bien, jusqu'au bout.

lundi 26 septembre 2016

Portraits et sagesse 73

Hayet Hnid Elle était une jeune fille ordinaire, pour devenir extra ordinaire, dans une société où certains metiers étaient dans l'ordinaire exclusifs aux hommes, quand elle défonça la porte de cette injustice sociale et entra par le grand portail, au monde du travail, de la compétance et de l'action...aussi performante que certains hommes et même plus. Hayet Hnid, d'une famille trés modeste et un pére décédé trés tôt, devait subvenir aux besoins de ses soeurs et leur permettre une scolarisation vitale. Elle décida alors, en volontaire, de couper court aux études et se sacrifier pour le rôle pionnier de la plus grande fille d'une famille nombreuse. Armée de son permis de conduire et sa volonté de faire du chemin, dans un parcours juste et raisonnable, elle trouva du travail dans les transports publics à Zarzis et assura des navettes et circuits locaux et régionaux pour les bus scolaires et autres. Ce n'était pas facile d'admettre ou de concevoir une femme au volant et responsable de la vie de centaines de personnes, mais, sa rigueur, la qualité de son travail et sa haute personnalité, avaient tranché le sujet en sa faveur et elle put depuis 1981, s'imposer en leader de bus, en pionniere du travail de la femme et une des prémiéres à réussir certains défis. Il faut reconnaitre, que l'handicapp et la faiblesse humaine, n'éxistent que dans les esprits et les idées établies et Hayet Hnid, avait compris cette inéquation qu'elle résolut brillamment. Respect et gratitude et bon courage à touts ceux qui servent les autres et font partie de la construction de ce pays.

samedi 24 septembre 2016

Portraits et sagesse 72

Dhaker Lahidheb Qui ne connait pas Si Dhaker, les malades, les convalescents, les pauvres, les riches, les couverts sociaux, les découverts au gré des flots, les originaires des régions pauvres, les marins, les simples citoyens, les souffrants, les accidentés cérébraux, les obstrués des artéres coronaux, les greffeurs d'appareils de survie, les patients patients, les démunis...oui, il en avait fait de personnes heureuses, ambitieuses, confiantes et totalement acquises à ses soins humains et à la volonté de Dieu. Fils de Si Hédi, fameux pionniers dans les chemins de fer Tunisienne, il fit une carriére éclatante dans le domaine de la santé et se remarqua par son altruisme et sa consécration compléte à ses malades et le suivi de leur malaise. Tout le monde reconnait les engagements et la prédisposition réelle et effective de Si Dhaker Lahidheb et les résultats étonnants de ses diongnostics et ses interventions. Un devoir de reconnaissance, de respect et de gratitude, à Si Dhaker et touts ceux qui donnent un plus au citoyen et au pays.

Portraits et sagesse 71

Aam El Gareb Aam El Gareb. Nul Akkari, ou habitant de la région ou même de Bengardane, n’est censé méconnaitre cette catastrophe humaine survenue le 5 Juin 1907 sur la plage du Bar El Guebli au Solob sud en face de Bengardane. Un événement majeur, devenu une date repaire dans le temps auprès des habitants du sud. En effet, un grand bateau chargé d’explosifs et d’armes avait échoué sur la plage enlisé et peut être la haute marée le sauverait si le Makhzen, cavaliers armés de la zone militaire française, n’intervenait pas rapidement. Aussitôt, ils réquisitionnèrent tout ce qui bouge dans les parages et les marins et les paysans faisant la moisson, furent rassemblés afin d’encercler le contrebandier et l’obliger à la reddition sans conditions. Le capitaine du bateau, Meftah, avait refusé toute concession, attendant la flottaison par la marée peut être, ou carrément suicidaire vue la conjoncture oppressante vis-à-vis des Ottomans et leurs alliées par l’hégémonie française et les intentions Italiennes. Après de courtes discussions, il alluma une mèche et fit exploser l’embarcation géante, soufflant la mer et ses occupants carrément dans les airs, transformés en morceaux de bois, de chair humaine et de feu. Une déflagration qui fut entendu par toute la population de la choucha et des deux isthmes pendant leur moisson. Un drame irresponsable de part et d’autre, qui avait fait trente six morts et plusieurs blessés, dont voici les noms : Morts : Chibani Hafiane, Ali b Chouikha, Ahmed b Abid, Mohamed Charrah, Rhaiem b Chouikha, Mohamed Gabagi, Chouchane b Fraj, Khalil Chtioui, Ali Aoudi, Said Triki, Mabrouk Bouhafa, Mohamed belgacem b Chouikha, Mohamed b Mosba b Chouikha, Ahmed Hnid, Amer b Abdallah, Saad Khenissi, Chachane b Taleb, Rhouma Bouchhioua Jdou, Amer Mkacher, Mohamed Trabelsi, Ahmed El Oudi, Mohamed laab, Abdellatif Fendli, Mohamed Hnid Kombari, Mansour b Marzoug, Chouchane Boubi, Belgacem Baaboura, Mohamed b Chouikha, Chachane Ounallah, Abdelhamid el Hoch, Chouchane Mohamed lihimer, Chouchane Amer Lihimer, Ahmed Khiari, Slimen b Bouzid, Maatoug Choubab, Yahya Amor Maatoug. Blessés : Mohamed b Chamekh, Amara b Hfayedh, Maboruk Harabi, Amor Mkacher, Ali Ghbontni, Amor Chibani Oueriemmi, Dhaou Bouchhioua, Abderrahmane Baaboura, Khalifa b Slim, Mohamed Baaboura, Mohamed Ghomidh Bouchhioua, Abdallah Jbali, Ahmed Smaiel, Messaoud b Aad, Mohamed Harmi, Salah b Hassen, Messaoud Lafi, Said Lafi. Une histoire triste, de compassion et de médiocrité humaine flagrante et inacceptable, comme toutes les guerres et les violences, sachant, que le protectorat était venu soit disant civilisatrice et garante de la sécurité….on peut toujours attendre, cent dix ans après. Allah Yarhamhom, les bosseurs, les travailleurs, les créateurs de richesse, de touts les temps. El Gareb C’était sur les plages de Choucha, Un grand Loud échoua, Transportant armes et munitions En contrebande vers l’orient. C’était de la poudre à canons, Fournie par les Ottomans, Pour les arabes résistants, Contre l’Italien conquérant. Le Makhzen accouru alors, Réquisitionnant les cavaliers, Les moissonneurs et chameliers, Pour l’arraisonner et monter à bord. Mais le capitaine Turc résista, Et refusa toute reddition, Voulant partir sans conditions, Et implosa le bateau qui sauta. Des centaines de corps volèrent, Et la mer devint rouge de sang et de feu Les cormorans blancs se turent, Pour que le ciel redevienne bleu. Et cet évènement fait date à ce jour, Dans la mémoire collective Dans les contes et les archives, Un Turc, le Makhzen et des morts. Lihidheb Mohsen 20.05.04

jeudi 22 septembre 2016

Portraits et sagesse 70

Mohamed Kamel Achek Un instituteur d'une famille de lettrée, bilingue, Arabe et Français, maitrisait bien l'approche de la réligion dans une langue étrangére, tout en lui laissant son charme et ses nobles désseins, car la traduction, surtout automatique, comme il le faisait, n'est pas toujours fiable. En effet, en dehors de son travail, méticulieux et hautement professionnel, il assura pendant une bonne période le rôle d'Imam dans la mosquée de Zarzis. Entre temps, Si Kamel avait aussi assuré des dissertation, concertations, débats, narrations, animations culturelles, ...pour les touristes dans les hotels à Djerba et Zarzis, sans tomber dans la complaisance et la vulgarisation dégradante des valeurs réligieuses et sociales de la société locale. L'ayant bien suivi dans certains de ses débats, il était persque parfait et maitrisait la terminologie adéquate dans le domaine de la théocratie et une capacité certaine de narration et d'orateur. Toutefois, il lui était difficile de concilier entre son activité dans les mosquées et celle dans les hotels et Dieu seul saurait dans quel endroit il était le plus rentable et plus nécessaire à la sagesse et la justice humaine. Une fois, quand il s'était converti au net et ouvert un blog pour ses écrits réligieux, il m'avait chargé de saisir tout un cahier de textes qu'ils avait écrit, ce que je fis avec plaisir et nota qu'il avait une tendance rigoureuse mais modérée et contemporaine. Il escomptait un certain plus dans les valeurs sociétales et s'attendait que les jeunes pourraient actualiser la réligion. Comme il ne put concilier entre réligion et tourisme (ouverture), il était déçu de la faible affulence des visiteurs sur le net. Si Mohamed Kamel Achek, en bon intellectuel de terrain, fit éditer un livre d'enfants sur les légendes du Sahara et compte finir un autre plus important sur ses idées, le livre de sa vie comme il dit. Respect et reconnaissance à Si Kamel Achek, longue vie et bonne santé.

mercredi 21 septembre 2016

Portraits et sagesse 69

Abdallah Zouari Un grand militant d'un parti politique à caractére théologique qui avait été présent depuis l'indépendance et qui avait été quelques fois clandestin, d'autes fois instrumentalisé par le pouvoir et plutard, occulté pour en justifier la dictature et repression en place, Si Abdallah Zouari, avait beaucoup milité dans les villes du nord ouest, où il acquit une popularité importante. Par son activité débordante, il avait dérangé sérieusement le pouvroir en place au point de l'assigner à résidence à Zarzis, sans sa famille, mais heureusement c'était le lieu de sa naissance et ses connaissances. Une claustration corps à corps par un groupe de policiers en civil nuit et jours en permanence, qui n'était pas agréable et tout le monde voyait cette monstrueuse filature incongue et grotesque. Quand il marchait, ils étaient derriére lui, quand il allait chez quelqu'un, ils étaient devant la porte, quand il allait à la poste, ils étaient présents et cherchaient à lire ses missives. A propos de correspondances, il avait une trés bonne relation avec les organisations humanitaires internationales et en tant que journaliste, des associations de confréres dans le monde les suivaient et le soutenaient, ce qui lui permettait une certaine couverture et une garantie permanente. Des organismes qui lançaient des cris d'alerte lors de la répression prononcée sur sa parsonne. Il n'était pas moins actif et affichait un certain populisme productif. Une fois, dans le mois de Ramadan, il fournissait de la bouffe et des raffraichissements à ses géoliers de terrain, qui n'étaient peut être pas moins harcelés que lui par leurs supérieurs. Un geste d'humanité qui compterait certainement dans la balance de ses bienfaits naturels et humains. Toujours avec Si Magouri et Si Belhiba, ils faisaient un trio assez suffisant pour justifier les voitures qui se relayaient pour les traquer partout, jusqu'à la maison, jusqu'à l'aube. Une fois, Si Abdallah visita l'éspace mémoire de la mer et de l'homme, avec de grands invités venus d'ailleurs, mais l'endroit avait été tout de suite encerclé par les flics, ce qui n'avait pas empéché une visite conviviale et agréable entre rebelles. Une autre fois, en pleine crise, il m'avait chargé amicalement, de lui traduire certaines de ses correspondances à l'Anglais pour mieux communiquer avec les organisations internationales, ce que je fis, mais le jour de la livraison, une massue insupportable pour ma pauvre personne, s'était abattue sur moi venant de Médenine et m'enleva les textes. J'en ai toujours quelques unes avec son écriture en Arabe. Pendant que le pouvoir cherchait à le faire oublier dans l'oasis de Khriba, et en tant que journaliste, il s'aguerrit à l'utilisation du net et dérangea hautement ses surveillants, jusqu'au jour où advint le probléme des "Internautes de Zarzis" qui l'adopta en tant que tel en fit un tremplin de notoriété et de libération médiatique. Tout en gardant les reserves de rigueur et la démarcation de l'historiciste, il y avait certainement des sujets et des personnes, provoqués, instrumentalisés et véhiculés dans des parcours prédestinés...au profit de politiques supra nationale et de désseins colossaux. Depuis l'avant révolution du peuple, Si Abdallah n'a pas été vu à Zarzis et ses visites étaient partiquement rares malgré mes demandes auprés de Si Magouri avant sa mort et Si Bélhiba. Il parait qu'il assura la direction du journal du parti et certains le considéraient de la tendance dure du courant. Ce n'était qu'avec un grand regret que je sus son décé suite à un accident regrettable, rendis mes condoléances à sa famille à Zarzis et tout en attendant les resultats d'une enquète sérieuse sur les péripéties de cette tragédie, je prie Dieu de l'accepter dans ses paradis.

mardi 20 septembre 2016

Portraits et sagesse 68

Mohamed Sadok Dhaoui D'une grande famille de propriétaires terriens et de notables, Si Mohamed Sadok Dhaoui avait fait l'école coranique pour continuer ses études à Tunis et devenir instituteur. Une bonne colonie de cafetiers, des restaurateurs, d'hommes de service, de fonctionnaires et de politiques s'étaient progressivement installés dans la capitale dans un début de migration vers le nord. Avec des activités centrées sur Tunis, il revenait peu à Zarzis qui était une réserve de villégeature et de plaisance pour certains aisés. Il avait été plutôt connu pendant les dernéres années, quand il s'occupa de la présidence de l'association de sauvegarde du patrimoine de la presqu'ile de Zarzis. Une tâche qu'il avait pris trés au sérieux et avait beaucoup travailler pour la mettre sur les rails et lui fixer une ligne réguliére et relativement apolitique. Il avait aussi une tendance patrilinéaire prévalant ses origines à Jeddi Abdaiem et sa filiation aux marabouts de Zouia. Avec Salem Ben Dhaou Fréa, Mohamed Khnechil, Mohamed Zair, Mohamed Abichou (Jilani), Rebay Triki, Sadok Greb...il fit organiser plusieurs interventions sur le patrimoine par des gens venus de Tunis et publia des livres importants sur la région et son histoire. C'était des ouvrages an Arabe, en Français et en Anglais, qui resteront une bonne référence exhaustive et locale. Si Mohamed Sadok Dhaoui, recevait sans brancher les projectiles de la fronde d'une gauche aspirante à la gestion de l'association, mais cet élan cessa capricieusement aprés la révolution populaire. La région, l'association et les gens...ne peuvent que rester reconnaissants et respectueux devant autant de volonté et d'abnégation. Bon courage et bonne continuation dans vos préoccupations. I

Portraits et sagesse 67

Mansour Belhiba D'une famille trés aisée de la ville de Zarzis, avec une histoire controversé avec le colonialisme qui cherchait nécessairement des alliés dans l'installation de sa structure hégémoniste, Si Mansour Belhiba était un homme brillant et bon intellectuel bilingue et avant gardiste. Il avait assuré pendant une bonne période "Gaied" parait il, Tboursouk,l'une des villes du nord ouest de la Tunisie, avant de revenir à Zarzis et s'installer à son compte en tant qu'oléofacteur moderne. Bien sur la vocation de la ville était et reste toujours l'olivier et l'éponge et Si Mansour avait éxploité le volet agricole et proposa des services de pressions des olives aux tribus de la région. Il avait une trés bonne relation de confiance avec les ouled Mhemed et tout le monde déposait chez lui les charrettes d'olives. Il était un homme qui lisait beaucoup et plusieurs fois j'ai découvert en lui un fin curieux et informé des histoires du monde. Une fois dans les années quatre vingt, il me parla d'un certain prédicateur Chichani et ce avant l'arrivé des Chichani en Afghanistan. D'ailleurs on dit que Si A. Souei pendant qu'il assurait une trés haute fonction au ministére de l'enseignement l'avait consulté pour une dénomination en langue française. Mais le plus important et ce qui avait été retenu sur sa personne, reste son attitude et son rôle dans les incidents de la terre collective de Choucha, quand il s'était comporté en responsable, lucide et trés sage. Il condamna automatiquement l'agression contre Si Grissiya par des allumés et s'éxcusa auprés de lui comme il se doit. Un homme de tempérence, de justice et d'équité, qui était aussi l'un des participants à faire fonctionner la "khriya" par des prélévements automatiques sur l'huile. Respect et reconnaissance à Si Mansour Belhiba, que Dieu l'accepte dans ses paradis.

Portraits et sagesse 66

Haj Mansour Abichou Je l'imagine encore assis dans la petite boutique de mon pére, les jambes croisés, imposant dans sa jebba ample, son houli blanc, son lehfa sur la tête et le coup au dessus d'un kabbouss rouge vif....à raconter comme chaque jour les derniéres informations parvenues des bergers, des voyageurs, des marins, du postier ambulant et commenter le tout dans une poésie oratoire accompagnée de gestes et de corquis d'arabesques sur le sol aussitôt éffacés. "Fhemtni ya sidi bin sid" tu m'as compris Ô mon maitre des maitres, "Ani ma ngoulilkom wintom ma yakhfa alikom ya khiwti" moi je ne vous dirais pas et vous ne l'ignorez pas mes frérots... Il commençait toujours par les informations sur la pluie, l'état des paturages et son éffet sur le bétail, puis le comportement des uns et des autres, puis les incidents, puis les relations inter tribales et les grands exploits de bravoure et d'hospitalité. Un discours merveilleux où la violence était quasi nulle et tout baignait dans la sagesse et la quiétude générale. Ainsi, Si Mansour Abichou, déclarait sa vie et ses préoccupations humaines et sociales, sans richesse provocante ni propriétés fonciéres éxcessivers, mais un bon nombre de bétail qu'il déplaçait selon les saisons entre Souihel et la choucha pour le paturage, la tonte, le repos de l'été... D'aprés plusieurs personnes que Boughmiga avait rencontré dans les régions éloignés de Bengardane, lors de ses prospections sur terrains, ils connaissaient bien Haj Mansour par ce nom et ses pseudonymes, Ben Drara, Khatrouch... et reconnaissaient sa générosité, son hospitalité et sa prédisposition inconditionnelle à assister l'autre, qui que ce soit. D'aprés l'un des témoins, il était trés fier quand il passa chez le Haj et fut prié de passer la nuit dans la tente de ses fils et égorgea un chevreau pour le diner à son honneur. Il ne parlait pas réligion, comme la plupart des gens de cette période, mais il était trés pieux et respectueux des principes de la foi. Si Haj Mansour Abichou, Ben Drara, Khatrouch...votre image de sagesse et de grandeur locale, reste présente, durable et en plein dans notre mémoire. Que Dieu vous accepte dans ses paradis.

Portraits et sagesse 65

Rhouma Belhiba Il était l'homme le plus en vu dans le "miaad akkara" une sorte de conseil inter tribal régional de la presqu'ile de Zarzis, quand l'intrépide, batiment de la marine Française avait pointé ses canons et ménaçait de tirer sur la population si la réddition n'était pas proclamer. En effet, il n y avait pas de fuite possible pour les Akkara, la chute de Sfax, de Gabés, de Djerba d'un coté, le cuirasser cracheur de feux et la mer de l'autre et les nouayels, les tribus hostiles et le désert de l'ouest...pour se trouver dans une conjoncture le plus ou moins suicidaire et d'éxtermination. En visionnaire et lucide, Rhouma Belhiba avait bien lu cette situation et évalua les chances de survie à lui et à sa population, pour décider en fin de composer avec un protecteur providentiel qui pourrait être un contre poids de paix et de stabilité. Malgré l'attrouppepment de cavaliers armés venus des tribus Ouerghemma pour faire la guerre aux assaillants sur un térritoire sans montagnes ni forets pour faire la guerilla et avec un déséquilbre flagrant des forces opposées, la sagesse et l'intélligence de la population locale avait prévalue en quelques sortes et de toutes façons, ils n'avaient pas le choix, au moins de s'éxposer en chair à canon dans un relief plat et fragile. Une prise de position que Rhouma Belhiba avait quand même négocier pour prémunir les jeunes de l'engagment militaire. Une clairvoyance, qui n'empécha pas une résitance tacite et déclarée tout au long du protectorat, pour faire de la région un pole de lutte de logistique pour les rebelles jusqu'à l'indépendance du pays. Comment auraient été les choses, si on avait fait des chevauchés gratuites et exhibitionnistes devant les assaillants baroudeurs et potentiellement génocidaires...!!! Respect et reconnaissance pour la sagesse de Rhouma Belhiba et le conseil des Akkara, que Dieu les accepte dans ses paradis.

Portraits et sagesse 64

Ahmed Magouri Un grand ami qui avait disparu subitement toutefois aprés une maladie pas trés longue et qui n'était pas parue aussi grave que ce qu'il avait enduré pendant le totalitarisme. Né en 1955, relativement trés jeune, Si Ahmed fils du célébre infirmier Ammar Magouri qui heureusement vit encore, avait fait éléctricien en Lybie où il avait passé quelques années sans jouir plutard de la couverture sociale comme s'il n'était pas dans un pays riche mais dans un chaos organisé. Revenu à Zarzis, son travail était instable et surtout quand il s'occupa de politique, il perdit toute chance de trouver un emploi et d'aprés lui, on intervenait volontairement pour le priver de source de vie. Il était une personne douce mais ses prises de positions étaient éxtrémes pour les régimes et à chaque fois la représsion tombait sur lui. Il n'était pas seul, mais le seul à subir l'absence d'une arriére fonciére ou un soutien d'organisations internationales. L'ayant trouvé à plusieurs reprises en pleine rixe avec les policiers et chaque fois il recevait le tout sur son dos. Voyant sa situatin se dégrader, je l'avais conseillé à plusieurs reprises de ne point risquer sa famille et ses ressources de base tant qu'il oeuvrait en soliloque et franc tireur. A un moment il s'était réssaisit pour entrer dans un parti politique organisé "Ettakattol" et flirter avec les islmistes de temps à autres. ça lui allait mieux et assista à la révolution des pauvres en véritable militant. Il parait qu'il s'était présenté aussi au conseil constitutionnel et ne lacha pas prise pour soutenir son parti et ses convictions. Combien, son compagnon de combat, Si Moustpha Ben Jaafar, ex président du conseil du peuple, avait bien fait d'assister aux funérailles de Si Ahmed Magouri et recevoir les condoléances des gens faisant la queue dans le cimétiére de Zarzis. Si Ahmed, vécut en homme et mourut en homme, Allah Yarhma et que Dieu l'accépte dans ses paradis.

lundi 19 septembre 2016

Portraits et sagesse 63

Gammoudi Djebnoun Cette fois, ce n'est pas du cinéma ou l'imagination d'un artiste fantaisiste. C'était bel et bien une Dame, une véritable Dame, Akkaria authentique, laborieuse, digne, hautaine, solidaire, humaine et responsable. Avec de rares informations et une approximation arbitraire, on pourrait situer sa vie dans les mille huit cents quanrante, période d'instabilité pendant la quelle les Nouayels et les Cians se relayaeient pour l'attaque de la région afin de conquérir des grains, de l'huile, du bétail et des provisions diverses. Madame, si on ose dire, Gammoudi Djebnoun, était mère de famille, paisible, s'occupant comme tout le monde aux taches départagés entre les hommes et les femmes, quand une grande razzia eu lieu et plusieurs moururent dans la petite guerre éclair, dont certains de ses parents directs. Un malheur sérieux frappa alors la région et l'ésprit guerrier était au plus bas à cause de la vie stable et la sédentarisation agricole des Akkara. Devant cette situation et vu le grand respect que tout le monde vouait à Gammoudi, pour sa sagesse, sa bravoure et son adresse, elle prit toute seule l'initiative et prit les armes pour rendre justice et se venger de cette agression meurtriére. Elle se rasa la tête, se mit des boucliers comme un homme et monta à cheval jurant de rendre justice aux victimes. Ce genre d'attaques, connus sous le nom de razzia, étaient fréquentes et quelques fois compréhensibles en quelques sortes, car ses gens habitaient dans des endroits désertiques avec peu de production agricole, sans paturages pour le cheptel et un certain droit de regard sur la presqu'ile de Zarzis qui appartenait aux Nouayels. Cette relation conflictuelle et naturelle était devenu connu car quand les Akkara étaient en bons termes avec les Touazins et autres, les Nouayels étaient stoppés sur les frontiéres sinon on fermait les yeux et l'attaque se faisait soudainement. Devant cet état des faits, les cavaliers trés peu préparés aux attaques éclaires, laissaient faire tout en essayant de minimiser les dégats et contenir le fougue des assaillants en laissants des butins à leur portée, pour les rattrapper tout de suite aprés et les neutraliser pendant que sous l'effet de l'euphorie s'empifrait des richesses enlevées. Chaque fois, c'était comme ça et les assaillants étaient rattrappé et neutralisé quand ils se reposaient fatigués et empifrés de victuailles ou de moutons détournés. Dans ce cadre, macabre, injustifié mais reguliérement éffectué dans les rapports entre tribus et nécessitait certaines alliances et accord qui ne sont pas toujours respéctés, malheureusement. La force de travail et l'intelligence du Akkari, dérangeaient et l'hostilité était commune sur les terres, se qui poussa les gens à prospérer plutot par le travail de la mer et ses richesses. Gammoudi Djebnoun, alors, moblisa une petite armée et alla reprendre les biens et le bétail de sa tribu et entrepris plusieurs attaques avec succés. Aprés quelques années de guerriére, elle revint à son rôle de femme respectable, satisfaite des resultats de sa colére justiciére. Plusieurs voyageurs notifiérent son existence, et l'un d'eux avait longuement discuter avec elle, la qualifiant de sage et d'une grande influence sur sa tribut. Tout en s'éxcusant de l'improvisation "plausible" faute de sources disponibles, on ne peut que confirmer le respect et la gratitude à cette grande Dame de Zarzis. Une femme qui pourrait encore être l'éxemple à toute les autres femmes, dans les domaines de la sagesse, du travail et du sacrifice pour le prochain. Que Dieu accepte son âme dans ses paradis.

Portraits et sagesse 62

Béchir Nébhani Il fallait le faire, militant, rebelle, intelligent, homme de lettre, directeur d'école, partisan de la lutte armée, pére de famille de quatre enfants, partit vers Remada avec un rêve de liberté, un élan de patriotisme et une détermination à utliser touts les moyens pour s'en sortir et participer à la lutte pour l'indépendance. Il l'avait dans les génes, la liberté, les génes de sa femme et ses enfants, qui ne l'avaient pas quitté malgré sa proposition de départ à sa famille pour éviter une éventuelle confrontation. "Qu'on meurt ensemble" avait dit sa femme Mabrouka, dans un élan de solidarité avec son compagnon et ses jeune senfants. Une prémonition prévisible, quand des résistants valeureux tiraient sur la caserne coloniale à partir du toit du domicile de l'école en face. Des escarmouches d'intimidation et des blitzkrieg sporadiques, au point de voir l'armée Française cannarder la zone comme si c'était un retranchement de colonne militaire blindée. Une disproportion incompréhensible, mais qui avait couté la vie à plusieurs résistants dont Si Béchir Nébhani et sa famille. Ils avaient voyagé ensemble, vogué ensemble, rêvé ensemble...de liberté et d'auto détermination, quand ils moururent ensemble, Béchir Nébhani, Mabrouka Bélhiba, les enfants Abdeljlil, Abdelmajid, Azzeddine et la petite Salima...pour que d'autres vivent, dans la quiétude et le bien être. Respect et reconnaissance jusqu'au bout, jusqu'à l'aube, pour les martyrs de la liberté, que Dieu les accepte dans ses paradis. Journée Béchir Nebhani. Sur une proposition de l’association du patrimoine de Zarzis, avec la collaboration de la maison de culture, les jeunes du club Zita et la maison de la jeunesse, une journée avait été organisée à la mémoire du martyr et sa famille, liquidés sauvagement lors de la bataille de Remada en mai 1958. L’implication engagée de Mohamed Noureddine Dhouib était décisive pour la réussite de la journée, ce que les activistes de l’association avaient concrétisé. Effectivement, la salle était comble et une très bonne élite d’intellectuels et mordus d’histoire et de savoir, voulaient avoir une idée plus précise sur cet évènement décisif de la lutte pour l’indépendance, surtout de la bouche d’un témoin direct et un peu « neutre ». Les interventions étaient très riches en informations relatives à cette période mouvementé et Si Béchir Ezzidi avaient bien contournés les conditions de la bataille et les divers évènements en Algérie, le panarabisme et les enjeux politiques internationaux, qui auraient influencé cet acte sanguinaire. Le droit de poursuite avec des bombardements et les barrages autours des casernes des colonisateurs, étaient les éléments de base d’une confrontation directe. Si Ali Myhoub, avait parlé de la constitution de l’armée Tunisienne, qui était très liées à la politique qui comme elle s’en servait pour la défense du territoire, s’en méfiait également. Elle était constituée par des anciens Yousséfistes graciés, des Tunisiens de l’armée Française et des militants recrutés. Paul Nicolas, avait parlé du colonel Mollot à travers le témoignage de sa famille, dans un petit livre qui parlait des péripéties de cette bataille vu du coté Bordj. Docteur Fatma Jrad, au sujet du 24 et 25 mai 1958, un pas vers l’indépendance totale. Elle avait relaté la chronologie des événements, les divers conflits, jusqu’à l’aboutissement à ladite bataille…pour souligner les étapes qui suivirent et aboutir jusqu’au retrait du pays jusqu’à Bizerte. Pendant que plusieurs parlent de la venue des avions de l’Algérie, Dr Fatma, affirme que le renfort aérien était partit de Gabès. Micallef George, en tant qu’ancien instituteur à Remada, collègue et ami du martyr, témoin direct des événements, se présenta pour la première fois devant un public dans cette journée et parla des fais. Il tenait une petite école en face de celle plus grande de Si Béchir et entretenait avec lui de bonnes relations professionnelles et amicales. Après la classe, il allait chaque après midi discuter pédagogie et littérature avec son collègue tout en parlant du temps des lumières et peu de politique. Le 24 mai à 18 heures, un soldat l’invita à rejoindre les familles des sous officiers au Bordj, sous la protection de l’armée, car la situation allait se compliquer. Au passage entre son école et le Bordj, il remarqua avec stupeur Si Béchir encore là avec sa voiture malgré qu’il ait dit aller vers Dhehibat. Il paraissait que touts les habitants de la petite bourgade en face de la caserne avaient quitté vers l’oasis un peu plus loin. Alors à 18 heures 30 il entendit un tir à la mitrailleuse, mais un peu lointain, ce qui affola femmes et enfants autours de lui. A vingt heures un tir d’obus explosa au milieu du Bordj suivi une demi-heure plu tard par deux obus l’un au garde et l’autre à coté. Sporadiquement des tirs de mitrailleuses d’entendait de loin en loin. A l’aube du 25 mai, s’étaient des avions qui intervenaient et sillonnaient le ciel sur un rayon de quarante km en tirant des roquettes sifflantes et assourdissantes. Après un long moment de silence absolu, il alla s’enquérir du sort de son collègue en face, mais il fut arrêter par un soldat à la mitraillette. En insistant, il parvint à accéder sous les débris des bombardements et constata la famille entière qui n’avait pas survécu aux grenades à main de l’armée. Comme le devoir de retenu et silence le retient encore, George n’avait pas décrit si son collègue était armé ou nom et hésita visiblement pour désigner un canon d’une arme indéfini dirigé vers le Bordj. Une affirmation ambigüe, qui déconcerte les deux positions. L’armée prétendait que l’instit était armé, ce qui était infirmé et d’un autre coté un semblant de petit canon pointé vers la caserne…qui reste peu probable. De son coté, Si Dhaoui Moussa, avait parlé des témoignages de la tradition orale, en citant plusieurs poèmes de célèbres narrations de faits. Toutefois, il insista sur le fait que le leadership était presque absent dans toutes les manifestations sociales et constata les diverses lectures des faits, à chacun son optique, à chacun sa vision auto satisfaite des évènements. Ce qui nécessite une relecture juste de l’histoire contemporaine. De son coté, Si Med Noureddine Dhouib, confirma les interventions qui avaient bien contourné le sujet et s’engagea à faire un mémorial aux martyrs. Avec un passage respectable de Monsieur le Maire, les débats étaient au niveau des interventions et Messieurs, Abichou, Lihidheb, Msallem, Chaili, Khenissi, Fellah, Zridett, Mme Boubtane,…commentant les interventions et proposant des points de vues divers. Toutefois, le témoignage de George Micallef était fondamental, malgré sa limitation à un niveau de complaisance des deux parties. L’ambiance périphérique était importante à comprendre et les lectures partiales des tribus et des dissidents politiques étaient à retenir afin d’appeler à une plus grande rigueur scientifique dans l’historicisme. A un certain degré de réflexion et de compréhension, se basant arbitrairement sur le machiavélisme des uns et des autres, la création des événements, la gestion des circonstances, l’attaque d’une caserne avec des armes légères, les tirs à partir du toit d’une maison d’innocents civils, le chevauchement du Youssefisme sur une « infrastructure » Bourguibiste, la liquidation peu claire du leader BenJarbou pendant la bataille, le massacre par l’aviation d’un bon nombre militants des deux bords Tunisiens, l’ordre politique ou administratif, qui aurait été sommé au martyr Nebhani de rester sur place, ….toutes une série de questions qui incriminent l’armée coloniale incontestablement et dénonce aussi l’instrumentalisation politique d’enfants innocents, s’il ya leu, paix à leurs âmes. Lihidheb Mohsen 23.03.19

Portraits et sagesse 61

Abdelkrim Kaouach Professeur de sciences naturelles, militant destourien de la génération éclairée, Si Abdelkrim Kaouach avait aussi assuré pendant longtemps le comité culturel, qui était malgré tout combattif et pérméable aux idées peu conventionnelles pour les régimes. Dans sa période, les journées sociologie Noureddine Sraieb eurent lieu avec un grand succés et une réussite incontestable. Bien sur il n y avait pas de financement mais l'aval aussi tacite soit il, était important. Avec une préoccupation permanente du probléme écologique, il participa par plusieurs moyens et proposa des textes et propositions à ce sujet. En tant que sécrétaire général de l'association citoyenneté et dignité, il ne se lasse jamais, de documentations, de programmes, de correspondances, de listes, de schémas de parcours, de propositions, de textes...pour preparer le terrain aux activités de l'association. Bon courage et bonne continuation, Si Abdelkrim.

Portraits et sagesse 60

Ali Ben Aissa Ben Jahouach Mohamed Rhouma Oueriemmi Deux personnes désarmés tués dans la région de Wahmia, pendant qu'il moissonnait l'orge en compagnie de leurs femmes. Le tueur était décidé avec préméditation car il s'était informé aupravant sur les nazla et s'ils étaient pro Youssefiste ou pro Bourguiba. C'était en pleine discension politique entre les deux leaders au point de froler la guerre civile, quand chaque personne était acculée à dire à l'autre son appartenance et l'érreur était fatale. Plusieurs avaient fait défection vers les uns ou vers les autres et surtout la région de Bengardane et Tataouine était Youssefiste dans la plus grande partie. Bien sur Djerba, d'où Salah Ben Youssef venait, soutenait sa thése et s'alignait sur le "secrétariat général" amana amma. Malgré les supplications de sa fille Selma, Si Ali Ben Jahouach, avait été fusillé à bout portant, pednant que Si Oueriemme avait été mis à genoux avant de lui tirer dessus. Il parait que c'était un acte de réprésaille ou de pression sur le leader destourien Mokhtar Oueriemmi, grand figure du Bourguibisme d'alors. Il parait que dans la même période un baton de dynamite avait été allumé et jeté le soir dans une boutique pour tuer quelqu'un mais la mort fut pour une tierce personne apolitique. Une lutte intestine, que personne de raisonnable n'en pourrait cautionner la violence et la lutte fratricide. D'ailleurs plusieurs morts eurent lieu dans des combats dans les montagnes de Tataouine. Paix à leurs âmes tous et que Dieu les accepte dans ses paradis.

Portraits et sagesse 59

Abdallah Charrad Un instituteur de la région de Hmadi Guebli, avec un grand parcours de travail partout jusqu'au fin fond de Tataouine, quand les trasports étaient durs et les conditions difficiles. Rentrant à Zarzis, il s'occupa des manifestations du festival des éponges avec des activités à l'organisation et la direction de groupes de théatre. Une belle initiative qui avait fait une grande premiére dans le paysage statique et uniforme de la période de Bourguiba. Avec une constante nationaliste Arabe, qui n'avait pas affecté son engagment culturel, il travailla fort pour la mise en place d'une équipe de volontaires dans l'association citoyenneté et dignité Zarzis. Une association qui prit l'exemple du festival des éponges et mis en place un complément culturel et artistique dans le corps du festival de la mer. Une manifestation sur plusieurs jours, qui reprit toutes les associations qui tardérent à assuerer leurs programmes et fit une belle excursion vers la région d'El Bibane. Restant sur une approche culturelle, de constat, d'accompagnempent et de responsablité, l'activité de citoyenneté et dignité, pourrait constituer une base de données et d'initiatives à la région. Respect et reconnaissance à Si Abdallah, et la lutte continue.

Portraits et sagesse 58

El Hoch El Ghoul Né en 1916 dans la ville de Zarzis, Si El Hoch, avait été récruté par la poste en tant que contractuel et plutot porteur de sacoche sans une grande rémunération, si ce n'était la solidarité des gens et un certain pourcentage sur les colis distribués et les sacoches déssertes et qui n'étaient pas nombreux. Tant pis, l'admiministration est toujours l'administration. Il partait de la poste centrale dans le centre de la ville pour faire, El Mouensa, Essahbi, Eloukhayett, le petit village en plein oliviers de Khaoui Laghdir, puis Gribis, pour passer à Chammakh ce fameux villages historique et sa fameuse ferme agricole....en passant par Hassi Jerbi un oasis maritime, puis Sangho, Ogla, Souihel, Zaouia, pour regagner la ville tard dans la journée. Un circuit en boucle qu'il faisait à bicyclette chaque jour ouvrable, à travers les ruelles rocailleurses, sablonneuses, ensablés, siniueuses, attendu massivement par les pauvres badauds à chaque arrêt, distribuant les informations, le savoir, les journaux, les agendas almanach, les résultats des examens scoloaires de la sixiéme, la pluviometrie de la région, les décés, les recommandations orales... Il parvenait tout sueurs et commençait à lire les missives à haute voix, au milieu d'une vingtaine de personnes, pour la forme et par respect à cet événement journalier et Ô combien promettant...même pour ceux qui n'ont rien ailleurs ou ne connaissent rien dans la capitale. C'était un vecteur d'éspoir, un facteur de civilisation et facteur affecté par la poste et exploité jusqu'au bout de ses pneus. Heureusement, qu'une sorte de convivialité, de promixouité, de fraternisation ...était né progressivement et les gens commencèrent à l'attendre avec des dons au point que les premiers émigrants à l'étranger, lui avait acheter une motocyclette pour faire le parcours plus facilement. Des émigrés de la compagne de Zarzis, qui était vraissemblablement plus aimable que la poste. Respect et reconnaissance à Si El Hoch El Ghoul, pour ses sacrifices, ses apports à la région, que Dieu l'accepte dans ses paradis. موزع البريد، قاهر المغول كلن ينطلق يوميا من مكتب بريد المدينة إلى القرى المتواجدة دائريا حول شبه جزيرة جرجيس، و كان دائما محملا بالرسائل والطرود والجرائد وحتى بعض "القضيات" الخاصة. كان من المتعاقدين حملة الرزم لا يتقاضى من مصالح البريد إلا النزر القليل معتمدا على بيع اليوميات و الجرائد لتأمين عيشه. ينطلق إذا يوميا في اتجاه قصر الموانسة وهو ثاني تجمع سكني يعتمد أساسا على فلاحة الزيتون والزراعات الموسمية بمناطق الشوشة... ويحتوي هذا التجمع على عدد من الحرفيين "النسّاجة" الذين غالبا ما يكونوا من جزيرة جربة وبعض اليهود بقداسهم ونشاطهم التجاري والحرفي... ثم يتوجه غربا على متن دراجته الهوائية عبر طرق رملية أحيانا وحجرية أخرى يسابقه الأطفال في مرح. حتى يصل "خوي الغدير" ثم "القريبيس" أين تنتظره القرية بأكملها ويتجمع الناس حوله يستمعون إلى الأسماء التي يتهجؤها وهو يبلل إبهامه لفرز الرسائل وكان الجميع معلق يترقب سماع اسمه بالرغم من أنه لا يترقب رسالة وليست له مصالح أو أقارب في أي مكان في العالم... غير أن هذا التشبث بالأمل والرجاء الشامل من الآخر... كان عند كل القرويين كبارا وصغار وربما كان هذا النداء إلى البعد الآخر ساهم في تشبثنا بالدراسة و أمل الاستماع لاحقا أسمائنا ضمن قائمة الناجحين عندما يتلوها من الجريدة ذلك الموزع الرسول المبهر. وبطبيعة الحال كان مرور موزع البريد حدث كل يوم يفصله حسب قبل وبعد مروره عبر القرى. وكان محبوبا إلى درجة أن اسمه الغريب "الهوش الغول" لم يفاجئ أحدا لأنه كان خدوما وصديقا ويمثل البريد والإذاعة والأخبار والثقافة والأمل في الجديد و التجديد... وكانت ترسل معه برقيات شفاهية بين القرى تعلم بها هذه العائلة أقاربها بالقرية الأخرى بحدث ما أو بمناسبة قادمة... وينقل كذلك أخبار المطر والأحداث الاجتماعية وحتى مواعيد حلول شهر رمضان والمواسم الدينية.. ويصل بعدها إلى قرية شماخ الفلاحية وحسي الجربي البحرية حتى ينزل إلى صانغو والعقلة والسويحل تلك الواحة البحرية أين يقوم الأطفال بمسح الطريق له من التراب حتى تمر دراجته بسهولة.تلك المناطق أين يطول انتظاره خاصة وانه يصل إليها عند الظهر مستقبلا نسمة البحر بعد التعب والحرارة وزاد شأنه عندما ذهب عموم القرية والمنتجين بها إلى الخارج تاركين عيالهم ومصالحهم ومزارعهم ورباتهم و محاريثهم ودوابهم وأدوات الصيد البحري...فأصبح دور "الهوش الغول" مهما للغاية وأصبح المواطنون يترقبون أيضا الحوالات من الخارج بعدما كانوا يكتفون بسراب وأمل ساذج. فتحسن الحال بالمدنيّة والحضارة وتشارك المهاجرون في دراجة نارية قدّموها للغول اعترافا بحبهم للهوش وتبدلت الأحوال وتكلست الطرقات بعد الرمال و تطور الاتصال وتقلص دور العربات و البغال وذهبت الجمال على موائد الاستقلال...فانسحب تدريجيا الهوش الغول وترك دوره للغول الهوش... الذي بالرغم من إمكانياته الهائلة من سيارات وإذاعة مسموعة ومرئية ومن هواتف محمولة وأرضية وشبكات عنكبوتية.... لن يقدر على ما كان يقدمه الهوش الغول من خدمات بريدية و أدوار اجتماعية و أبعاد إنسانية .... فشكرا للهوش الغول و تبا للغول و سلوك المغول. وبقدر ما وجد البريد المعاصر نفسه طلائعيا ورائدا، بقدر ما يبقى دور الانسان فيه أساسيا لطبيعة هذه المهنة النبيلة ومرافقتها للإنسان والإنسانية. محسن لهيذب

dimanche 18 septembre 2016

Portraits et sagesse 57

Hassen Filali Originaire de Chammakh, Hassen Filali, était un inspecteur des écoles primaires et un grand pédagogue dans le gouvernorat de Medenine. Trés sérieux dans l'enseignement et l'accompagnement des jeunes, il était aussi pour un long moment trés actif dans l'association "Tarbia wal Ossra" enseignement et famille en collaboration avec si Hédi Lihidheb. Ami de Si ElAyer et Tahar Abichou, ils furent la génération de l'éducation modérne et la pédagogie contemporaine. C'était lui, avec Mounir El Abed, qui avaient admis Boughmiga dans les activités culturelles et pédagogiques de l'enseignement à cause de ses centaines de poémes et sa déscente en force sur le terrain éducatif et éthique. Toutefois, Si Hassen Filali, était toujours présent pour répondre aux activités, associations, pétitions, sit-in et autres initiatives extra officielles et souvent contestataires. Toujours dans le même domaine éducatif, même pendant la retraite, reconnaissance et respect, à Si Hassen Filali, le prince du savoir et le facteur de l'éducationnel.

samedi 17 septembre 2016

Portraits et sagesse 56

Jilani Hafiene En voyant sa photo, on le croit toujours vivant, présent, lucide, contenmplatif et décidé. Né en 1937, il fit une carriére d'instituteur et de directeur d'école dans plusieurs régions, à Korbous, à Zarzis,...où, en étant syndicaliste intégre et responsable, il croisa les événements de 1978, quand le régime s'était attaqué à la centrale syndicle de Achour et voulait que les adhérents lui retiraient leur confiance par tout les moyens. Si Jilani Hafiene, résista jusqu'au bout et réfusa de dénigrer les élus de sa corporation. Il fut même arrêté pour la cause, ce qui le poussa encore plus à résister et travailler clandestinement contre les syndicats jaunes, alors intonisés par le pouvoir. Avec plusieurs figures importantes, ils se réunissaient en secret, dans la maison de l'un ou de l'autre et constituérent l'ossature durable et légitime de l'ugtt. Depuis, il resta dans le paysage cultural et militant de la région et participait souvent à toutes les manifestations. L'ayant connu d'assés prés dans ses derniéres années, je l'imagine encore, avec sa bicyclette d'écoligiste, sa calvicie de philosophe et son look de sage, en train de commenter les événements et péripéties, tout en souhaitant une participation directe dans les affaires des gens et du pays. Ce que le régime d'alors, niait à toute personne de l'oppostion et toute personne n'appartenant pas à ses structures. Comme j'aurais aimé qu'il vécu les mois de la révolution et le sentiment de liberté, aussi court soit il, qui avait embaumé l'air de Zarzis. Si Jilani Hafien, paix à ton âme et que Dieu t'accepte dans tes paradis.

jeudi 15 septembre 2016

Portraits et sagesse 55

Mokhtar Oueriemmi Né en 1912, d'une famille de lettrés et d'érudits en culture réligieuse et par conséquent arabe, il fit ses études dans les kouttebs et termina jusqu'à Tunis où en tant que militant destourien, il fut chargé en 1937 par le bureau politique, de représenter le parti et animer sa lutte pour l'indépendance dans la zone militaire de Zarzis. Il était alosr sécrétaire adjoint de la cellule destourienne de la Goulette Tunis et prit cette décision comme un ordre qu'il se hata à accomplir dans le sud Tunisien. Il avait plusieurs correspondance avec le leader Bourguiba et la résistance relativement organisée, comptait beaucoup sur cette personne forte et décidée. Un travail de sensibilisation et de mobilisation, fut alors engagé par le contact direct, le mouvement des nomades et des marins jusqu'aux iles Kerkennah et la participation directe dans la conjoncture militaire. Il avait une bonne relation avec les militants et les ouriemma de Lybie et du nord du pays, qui lui labouraient sa part de terrain et de recolte à chaque saison pour subvenir aux besoins de la lutte pour l'indépendance. Cette relation permit une grande contribution dans la guerre de résistance Algérienne et le passage des armes et des militants de et pour le Caire. Dans le conflit avec Ben Youssef ou "El amana el amma", il perdit en représailles un parent Si Ali ben Aissa Jahouach tué pendant qu'il moissonnait à Wahmiya. Dés épreuves, qui malgré tout, le laissérent propre et patriote fidéle à la tendance destourienne cummulative des acquis. Pendant l'une des visites de Bourguiba à Zarzis, certains avaient voulus occulter la femme de Belhiba ex caid et l'empécher de rencontrer le président, il intervint avec force et annonça hautement qu'elle est la mére de Mabrouka morte sur le front à Remada avec son mari le martyr Béchir Nébhani. Une personnalité qui n'hésitait pas à rendre justice et se comporter juste tout en laissant une distance avec les affaires douteuses. Aussitôt l'indépendance, il fût félicité par le Bey, par un télégramme de félicitations et tout le monde avait reconnu le rôle important de Si Mokhatar Oueriemmi. A cause de sa culture uniquement arabe ou pour d'autres causes de nettoyage de la scéne, il fut nommé dans l'administration puis délégué dans plusieurs régions. Il était trés juste et l'un de ses voisins de plusieurs années, avaient confimé l'éxtréme rigueur morale et la grande droiture de Si Mokhtar. Aprés sa retraite, qu'il passa à cultiver ses palmiers et ses oliviers, il assista en spéctateur aux péripéties du sept novembre et la distitution de son leader Bourguiba et sans hésiter, aprés quelques semaines, il alla directement au siége de la délégation et reclama à haute voix le sort de Bourguiba et s'il est en bonne conditions. Un geste de fidélité et de courage sous une dictature naissante et dans de circonstances suspectes. Depuis, vers la fin de sa vie, Boughmiga allait souvent chez lui pour discuter de la période de résistance pendant que Si Mokhtar taillait ses palmiers. Lors de son décé, en pleine dictature, Boughmiga avec l'accord de Majda, avait voulu faire son "Taabin" sorte de texte compassionnel et biographique, mais ce qu'avait appri Boughmiga plustard, les autorités n'étaient pas d'accord. Toutefois, il écrivit un long texte de soutien et de reconnaissance sous le titre de "le militant est mort, vive le militant" qui passa de la censure et publié dans le journal Al Jazira de Djerba. En effet, on peut toujours dire, le militant est mort, vive le militant, car il y a encore beaucoup de travail et le pays a encore besoin de braves et de visionnaires. Respect et reconnaissance à Si Mokhtar Oueriemmi, que Dieu l'accepte dans ses paradis.

mardi 13 septembre 2016

Portraits et sagesse 54

Abid Briki Un enfant du peuple, d'une famille fort pauvre et simple, d'un père décédé trés tôt moaddeb et quelques fois scribe chez un cheikh de Zarzis, Si Abid fit son chemin à la force de ses efforts et son ambition légitime et décidée à s'en sortir. Dés son jeune âge, il avait un caractére juste et revendicatif au point de mettre en pratique des initiatives difficiles quand il rassembla avec les jeunes des livres pour une bibliothéque populaire s'appropria avec eux le savoir, pour un monde meilleur. A partir de Béja, où il enseigna l'arabe en tant que professeur de Lycée, il s'était fait connaitre pour sa ferveur syndicale et son attachement aux valeur de la classe ouvriére. En paralléle avec une activité politique opposante, de gauche et souvent clandestine, il gagna la confiance de ses collégues et la confiance des syndicalistes pour les représenter au niveau régional, puis central. Une réussite, une reconnaissance et une confiance générale, résultant des ses activités dans la lutte estudientines dans le suniversités et sa proximité directe avec l'action politique opposée au régime. Dans un parcours naturel et cumulatif, il acquit sur le terrain une grande expérience en droit syndical et parvint à assurer le poste de sécrétaire adjoint de l'ugtt, dans de conditions trés difficiles et sévéres. Pendant toute cette période, il était en plein dans l'oppositon organique au pouvoir en place et constitua le noyau dur de la centrale, qui composait quelques fois pour amadouer la dictature. Il avait la chance et l'opportunité de défendre des centaines de personnes harcelés ou emprisonnés et parvint à faire employer au moins cinq cents personnes dans le cadre de la marge d'emploi acquise par la centrale. Une marge enlevée à la politique, l'affairisme et le favoritisme d'autrefois, au profit du bon peuple et les démunis. Une orientation que Si Abid Briki, avait assuré parfaitement et selon la crédibilité intellectuel d'un militant syndical, patriote et humaniste. C'était bien lui, qui ramena l'ugtt à son parcours naturel de parrainage et de protection des jeunes diplomés en revolte et les chomeurs du pays. Une lucidité et une lecture, justiciére, responsable et engageante pour touts les syndiqués. Il ne manqua jamais de porter secours aux pauvres, aux démunis, aux cas litigeux et justes, aux prétendants au pélérinage, aux victimes des iniquités... Invité par l'organisation internationale du travail à Beyrouth en 1912, il assura à la perfection l'encadrement du travail syndical dans les pays du golfe et les pays arabes. Une éxpérience supra nationale d'envergure de haute importance, réussie. Ainsi, juste un témoiniage, pour rendre justice à une personne juste, d'un milieu populaire et juste...et lancer un appel de soutien au travail et à la mobilisation générale pour les interrets de la patrie.

Portraits et sagesse 53

Noureddine Labiadh Ils sont plusieurs, avec ce nom, des amis, mais ici, c'est Noureddine d'El Hichem, une personne de l'enseignement, directeur de l'école des handicappés moteur de Mouensa, qui héberge une cinquantaine de jeunes collectés par un bus de toute la région de Zarzis. Une prise en charge trés convenable qui remplace un rôle que les familles ne sont pas toujours capables de fournir à ses enfants malformés génétiquement. Plusieurs personnes encadrent et assistent cette école et des touristes participent à des visites annuelles. Si Noureddine avait bien travailler à la construction et la mise en marche de cet édifice humanitaire et plusieurs partenaires nippons et allemands avaient fait une sorte de jumelage et parrainage importants. Le petit minibus de l'école fait le tour de Zarzis pour rassembler chaque jour des handicappés que l'ouverture sur leur milieu, leur promixouité entre jeunes et leur assistance sont de rigueur. Avec une nette régression de l'assistance étrangére, l'école tient et fonctionne grâce à l'Etat et la tendance humaniste irrévocable. Grâce aux démarches de Si Noureddine Labiadh, au nom des handicappés moteur de Zarzis, le "Houch Khouildi" a été acheté et reste à sa disposition. C'est une maison tradionnelle à l'achitecture typiquement locale et son propiétaire initial, puisqu'au centre ville, l'utilisait comme bureau de scribe public. Un édifice capable d'abriter un atelier général des traditions de la région, en laine, tapis, feuilles de palmiers...et la dicision de Si Nourddine reste à préciser, malgré sa lassitude aprés plusieurs tentatives d'exploitation rationnelle de cet endroit. Toutefois, on ne peut que dire merci à Si Noureddine Labiadh, au nom de touts les mals lotis génétiquement de Zarzis et pour sa prédisposition humanitaire générale et engagée.

Portraits et sagesse 52

Tahar Zran Un instituteur connu dans les écoles de Zarzis, d'une famille de lettrés arabo-linéaires, c'est à dire qu'ils n'avaient rien à voir avec les colons, avec cinq fréres tous réussis dont le célébre cinéaste, le journaliste et l'universitaire... Si Taher ou Béchir dans la famille, était particulier et affichait à chaque occasion une différence choquante pour quelques uns mais aussi visionnaire et prématurés pour d'autres. Fonciérememnt rébelle, il se limitait toujours à souligner son désaccord sans entrer d'aucune façon dans le militantisme ou le sectarisme partisan. Depuis sa retraite, il s'installa prés du site historique de Ziane, pour proposer un petit café culturel et une série de tableau déjà éxistante, sur l'histoire contemporaine de Zarzis. Une collection de textes à la main et de photos sur les Accara et les diverses étapes de la région. Il a de belles idées éducatives et culturelles en perspectives et son rôle est trés social et respectueux du local et ses richesses. Il avait aussi joué un grand rôle dans le film de Si Mohamed, vivre ici, et longuement applaudi dans les amphitéatre du Maroc, lors d'une projection. Malgré que la différence reste relative dans touts les sens, et quelques fois nocives pour certains conformistes, bon courage et bonne contunuation culturelle.

lundi 12 septembre 2016

Portraits et sagesse 51

Abderrahman Souei Plus connu sous le nom de Rahman, il grandit en plein dans la population traditonnelle de la région de Chkirbane, Zarzis, où il s'est fondu dans sa mer, son oasis, ses gens, ses coutumes, ses valeurs, ses rêves et sa sagesse collective. Aprés ses études, il milita dans le parti communiste, puis Ettajdid et enfin El massar avec son ami le regretté Ahmed Brahim. Il était trés actif et en paralléle avec son travail en tant que coiffeur, prefesseur de coiffure, pêcheur, guetteur de Ouzeff, pêcheur à l'épervier...il s'occupait des manifestations politiques et le travail bureautique. Il était et il le reste toujours, un homme de terrain, un homme d'action, que Boughmiga rencontrait dans les endroits déserts et lointains où seuls les highlanders se rencontraient. Malgré ses diverses maladies, il les surmontaient toutes et travillait comme un fou, dans une sorte de thérapise par l'action de terrain et la possession de l'ambiant. Quand il devait aller faire sa chimiothérapie trimestrielle, à Tunis, il reprenait aussitot le travail le lendemain de bonheur comme si de rien n'était. Malgré son option politique suggestive, il fit son pélérinage à la Mecque et jouit d'une grand quiétude morale et intellectuelle. Respect et gratitude, pour son surpassement du soi, son abnégation et son devouement à sa patrie. Rahman, le Viking de Zarzis. Il faisait encore noir, quand je me suis arrêté devant le café-boulangerie-épicerie de Chkerbane sur la route vers Bengardane…pour acheter les provisions nécessaires pour un long périple d’une journée de vagabondage dans la région d’El Ketf. De l’eau, du pain, du fromage et un café emporté….mais en descendant de la voiture, j’ai trouvé mon ami Rahman, à me dévisager de ses yeux noirs scintillants au dessus de sa barbe Guivaro-Salafiste et sous son béret de résistant à la Chokri Belaid…visiblement désemparé par le manque de transport vers le lac El Bibane, où il exploite avec un associé, une unité de pêche intra-lagunaire autorisée. Malgré mon intention d’aller vers El Ketf, du coté de la Choucha j’ai répondu aux mouvements de la providence, en accompagnant un ami organiquement militant que je connais depuis très longtemps sur le terrain du combat citoyen et l’action anti fasciste. En effet, notre relation est très ancienne, quand il avait un salon de coiffure, où on jouait aux échecs et discutait politique quand celle-ci était tabou et répréhensible. Notre parcours s’est un peu éloigné quand il avait adhéré aux partis de gauche pendant que je suis resté penseur libre, DonQuichottien et activiste humanitaire et écologique indépendant. Quelques fois, on se rencontrait lors des manifestations culturelles et autres en ville, mais on se croisait surtout sur les plages désertes de Lemsa, là où rares qui se risquaient à se hasarder seuls…comme deux monstres indescriptibles, qui se saluaient de loin…Salut Boughmigaaaaa…..Salut Rahmaaannn… sans s’arrêter, car, chacun de nous était encastré, incrusté, dans son parcours de mouvement et d’action. Avec un effort sur humain, il avait résisté à plusieurs accidents très sérieux de maladies….et brilla de sagesse quand il avait supporté l’accident mortel de son fils, par le sourire stoïque, sa passion de vivre et la foi indéfectible en Dieu. J’étais chaque fois, admiratif, devant sa force et sa détermination à surpasser toutes les difficultés, au point de le voir, se réveiller à trois heures du matin, pour aller se battre avec la mer à Ras Ettrab, à retirer ses filets de pêches, pendant les tempêtes et les intempéries, sur sa petite embarcation de fortune. Cette fois, quelques années après, pendant que tout le monde vieillit, voilà encore Rahman actif et débordant de vie. Il insista pour m’acheter un café emporté et nous nous dirigeâmes vers le lac El Bibane…pour sauter dans la « Kanouta » à moteur. Bien sur, dans ces conditions de flottaison, de vagues, de retraits des filets, de récolte du poisson, de navigation par les avirons….je n’avais pas beaucoup d’expérience et je ne servis qu’à assurer l’équilibre de l’embarcation par mon poids respectable et quelques fois ramer un peu quand mes deux compagnons étaient submergés par les algues et les crabes dans les filets. Debout, Rahman restait trois heures à déposer ou retirer les filets et chaque fois qu’il voyait un poisson de pris….il chantonnait en guise de signal à son matelot… Terbahhh……et l’autre répondait…..Terbahhh wa Tisssaaadd…dans un air qui correspondait avec le mouvement des vagues et le balancement de la « Kanouta ». Bien sur, le ton et la hauteur de la voix, montaient en fonction de la taille du poisson et l’importance de la prise. De temps en temps, il jetait les poissons dédommagés par les crabes, aux oiseaux marins qui nous entouraient dans l’attente de ces offrandes qu’ils se disputaient longuement dans des vols poursuites amusants. J’en avais compté une quarantaine qui nous survolaient et surveillaient nos mouvements qu’ils connaissaient par instinct et souvent réagissaient à la fraction de seconde au jet de poisson et s’en abstenaient quand le jet est une algue. D’ailleurs, les oiseaux étaient capables de savoir à distance si le poisson jeté était comestible pour eux ou bien impropre à leur consommation et le négligeaient le laissant s’enfoncer dans la mer. J’avais aussi pour tâche de frapper sur les planches à l’aide d’une pierre, pour faire du tapage et envoyer les poissons effrayés dans les filets, ce qui a confirmé son utilité quand on trouvait tout de suite des poissons encore frétillants dans les filets. J’étais toujours surpris par l’endurance de Rahman, qui restait en équilibre pendant quatre heures à travailler dur malgré sa maladie grave, une leucémie qu’il est entrain de traiter par la chimiothérapie et le soir même il devrait aller à Tunis pour une séance à l’hôpital. En effet, le lendemain, après deux nuits de voyages entre Zarzis Tunis Zarzis et une journée de traitement, Rahman, le superman, le fantôme de la mer, m’avait téléphoné pour un raccompagnement au même endroit pour la même tache, mais cette fois, il avait engagé un autre marin car le premier avait un empêchement familial. Cette fois, la mer du lac était houleuse et les vagues poussées par un vent d’ouest fort, ne ménageaient guère l’embarcation ni ses occupants et je devais faire un grand effort, accroché aux planches, pour maintenir mon équilibre. J’étais encore surpris de la force de mon ami, surtout après un aussi long voyage exténuant et une séance de chimiothérapie…sans dormir, ni se reposer. Cette fois, j’ai du aider en ramant contre les vents, les vagues et les courants pendant que mes amis retiraient les filets et une fois j’ai failli envoyer Rahman dans la mer froide, par un coup de rame brusque, ce qui m’avait valu un coup de gueule de marin. C’était des conditions de tempête et les cotes de Bengardane et d’Ejdaria étaient peu visibles et il nous a fallu beaucoup d’efforts pour localiser les flotteurs indiquant les emplacements des filets au point de les confondre avec celles des autres pêcheurs. A un moment le moteur est tombé en panne et Rahman mis un temps pour le réparer avec des outils de fortune, soit, une pierre utilisée normalement pour le tapage, en guise d’enclume, un clou qu’il fallait casser en deux, un morceau de fer en guise de marteau et le tout sur une embarcation dansante sur une mer houleuse et des mouvements violents. A terre, après quatre heures de navigation, je sentais encore la terre se balancer autour de moi, mais, avec toujours dans l’esprit, beaucoup, d’admiration, de respect et de solidarité, à mon ami, le véritable surhomme de la mer, Abderrahman Souei, le Viking de Zarzis. Tirbaaah…..Tirbaaah wa Tissaaad, Si Abderrahman. « Récompensé par la Baraka, Oui…et tu en es heureux. » Lihidheb mohsen éco artiste Zarzis 19.11.2014