mercredi 14 juin 2023

Témoignage de Boughmiga le néandertalien.

  


Ainsi, avec le temps, le sujet de la migration clandestine prend sont petit chemin pour devenir grand, comme dans l'histoire, pour prendre de l'ampleur, du débit, de la notoriété et de l'importance. Des couloirs discontinues à partir des pays du sud, vers le bon petit nord, verdoyant , attirant, appétissant et comestible. Des femmes et des enfants, du Venezuela, du Mexique, du Maroc, du Sénégal, du Mali, de la Cote d'Ivoire, du Cameroun, du Niger, du Nigeria, de l'Egypte, du Soudan, de Somalie, de Djibouti, de l'Erythrée, de Syrie, du Bangladesh, du Pakistan..et d'ailleurs, se relayent avec des témoins à la main, de la faim dans les estomacs, de la peur dans les cœurs et beaucoup d'humanité et de sagesse dans les esprits. Une foule, comme des fourmis rouges, des sauterelles affamées et pèlerins, des taupes révoltées, des bisons voyageurs, des bandes de poissons attirées pour le magnet du pole nord, des humains transhumants à la recherche des pâturages, des bandes de dauphins à l'affût du plancton, des chameaux mâles bavants suivant leur flair du survie et des passeurs, rabatteurs, profiteurs, organisateurs, catalyseurs, sponsors, manipulateurs, repreneurs, profiteurs, politiques, agitateurs...font le reste. Bien sûr en cour de toute, des noyades, des drames, des accidents, des pannes, des tueries, des disparussions, des immersions, des oublis en plein milieu du désert, des claustrations des les prisons, des traites et esclavages à tous les niveaux, des chantages, des mises en chères en membres ou à l'entière, des mains sales, des gouvernements chanteurs, des génocidaires dans les forêts, des murs en fer qui se dressent, des forteresses et des frontières, des barrages identitaires, des discriminations à la couleur de la peau, des immersions dans les fleuves, des échos de détresses dans les bois...et la vie continue, sans soucis, en catimini, ni vu ni su ni appris, si ce ne sont les bénévoles, les crieurs d'alertes et certaines associations, qui ne lâcheront pas leur humanité. Voilà, après les morts des Açores, ceux du détroit de Gibraltar, ceux dépecés sur les barbelés des conquistadors, les drames de Zarzis, Zouara, Sfax, Kerkennah, Mahdia et les autres, au golfe d'Eden, aux philippines, à Agades, au Texas, dans la forêt noire...., l'incident, l'accident, le drame de 18.18, juste à coté de nous, avait heureusement bousculé une société somnolente, même si elle a perdu dix sept personnes dont une bonne dizaine de personnes volatilisées comme par enchantement. Durant ces manifestations, où les femmes de la région étaient exemplaire de mobilisation et de refus, des personnes de la corporation se sont présentés en tant que leaders du mouvement, avec de bonnes réactions de la populace meurtrie. En effet, le bon peuple avait participé à découvrir une partie de la vérité, en mettant la lumière sur des enterrements de corps des victimes de la mer dans des conditions irrégulières et dans le secret total. Il en été dit dans les articles précédents, mais dans cette période, plusieurs personnes, demandaient à Boughmiga, pourquoi, il n'est pas dans la page et ne parle pas du sujet et ses péripéties et chaque fois, da réponse était qu'il est toujours sur ses principes et si des gens avaient préféré faire cavaliers seuls, ça ne le dérange pas. Bien sûr, tout le monde sait les capacités supranormales de Boughmiga, sa lucidité et son engagement irrévocable aux causes humaine et les preneurs de décisions, sauraient certainement, qui pourrait les mettre en déroute, s'il le fallait. En ce moment une filature lui avait été consacré peut être pour le dissuader, mais surtout laisser les prétendus activistes tomber dans les fausses routes, les mauvais choix et les routes qui ne mènent nulle part. Il en était ainsi, avec l'unanimisme conventionnel de suivre les reflexes et pétarades d'un héroïsme miné et contre productif. Tout le monde était visiblement sincère et chevauche la monture qui tombe à pic, pour couvrir un sujet, pour faire oublier un autre, pour sauter sur l'occasion d'un leadership disponible, car, comme on le sait tous, chez certains, ne pas sauter sur l'occasion et profiter d'un évènementiel favorable, serait une faiblesse pour les quotients intellectuels passables. Juste pour dire, que dans l'histoire historiciste de la cause humaine de la migration clandestine vue par Zarzis, rares sont ceux qui s'en sont approchés sans des buts lucratifs de prédateurs. L'un passe, l'autre repasse, l'un associative, l'autre marchande, l'autre joue le jeu, certains restent aux aguets et des élus passent à la table de la médiocrité et la complaisance administrative avec les hégémoniques. Gagner un prix sur la tête des victimes, faire le buzz de sauveur de touts les temps, faire en même temps les navettes et les recherches tapageuses, sans entrer dans le vif du sujet des autorités qui restent appeler à se prononcer et dire la vérité, pour la vérité et l'histoire. Dans ce contexte, comme plusieurs l'avaient constaté amèrement, Boughmiga était absent, lui s'occupait du problème depuis 1995, sans faire la moindre faute ou fausser ses convictions écologiques et humaines, par parce qu'il n'avait pas essayé de participer aux évènements, mais à cause de la mainmise de certains sur la place, avec le courage de le dire publiquement en se ventant l'intelligence du manque d'intelligence et du savoir par le manque du savoir. Que ce soit, Madame Awatef, ou Boughmiga, et à un autre titre Si Marzoug, leur engagement était sans équivoque et leur lutte couvre tout le parcours du drame, jusqu'à nos jours et encore jusqu'à la possibilité de résoudre ce problème. Avec l'afflux contestable des milliers des amis africains sur le pays, la réaction compréhensible du premier responsable du bled, la recherche des Européens de faire de la Tunisie une sorte de port sur de repli, il faut rappeler que notre pays est fondamentalement touristique et qu'il faudrait parvenir à une solution médiane et équitable, pour garantir la souveraineté et aussi la dignité des migrants clandestins allants ou revenants. Il y a quelques années des personnalités universitaires sont passés au musée de Boughmiga, pour lui demander son avis sur le port sur, ils se  trouvèrent devant les arguments cités, mais quand ils partirent, seul, il s'était dit, que faire alors de la sécurité des migrants ! D'ailleurs comme il l'a toujours dit, en tant que chasseur d'idées sur le terrain de l'action, "on est déjà citoyen du monde". Il suffit de voir les familles actuelles, composées de plusieurs nationalités et le consumérisme de plus en plus universel et il ne reste que le fait, courageux de reconnaitre qui nous appartenons à nos racines bien sur mais aussi au monde, notre nid à tous et à toutes.