vendredi 9 septembre 2016

Portraits et sagesse 42

Mabrouka Fhirina Une brave jeune fille de Souihel, d'un milieu trés modeste, se prit en main et fit son parcours de combat quotidien pour subvenir à ses besoins et celles de sa famille. Elle n'avait pas attendue les aides sociales, les assistances diverses, la pitié de certains ou le dictat d'un mari capricieux. A partir d'huile d'olive et de produits locaux, elle les transforma par une décoction qu'elle maitrisait d'une façon artisanale et fit du savon de différentes sortes, différents parfums....Dans une sorte concentration verticale dans sa production, elle opta aussi, à partir de sa bobylette, qu'on avait ciniquement volée, de faire une ligne verticale allant de la production, le transport du produit, l'étatlage dans les souks, la vente, le réemballage, le retour...par ses propres moyens et son propre génie actif. Peut être à partir de ce texte, quelqu'un pourrait lui retrouver sa vieille motocyclette, un bon mari travailleur aussi, autrement, son histoire, sa vidéo de fabrication, son parcours, son ambition à partir de moyens presque nuls....suffirait à catalyser chez les uns et les autres, la rijla, la petite colére de faire de sa vie une bélle expérience positive et humaine. Résistance de la fille du savon Il sentait bon, le savon, de cette fille, que l’on rencontre souvent, au fond, de touts les souks de la région, dont la ville de Zarzis foisonne en chaine tout au long de la semaine. Avec ses propres mains, elle faisait ce savon maison, à base de produits de récupération, huile d’olive, argile verte, aleo vera, ghassoul, herbes aromatiques, eau de roses, henné, ….en plusieurs combinaisons, dont elle connait bien le secret des potions, les doses méthodiques et l’usage esthétique. A base de produits biologiques, ingrédients spécifiques, elle proposait son savon en plusieurs formes artistiques, sympathiques, un poisson, une fleur, un crabe, un éléphant, une coquille, une voiture, un avion, la main de Fatma, une étoile de mer, un cancer, un poulpe, un bateau…. De toutes les façons, avec son stand et son exposition, personne ne la voyait, et les gens passaient fixés sur leur gastronomie galopante et seules quelques touristes ou étrangères résidentes, s’arrêtaient pour acheter et encourager. C’est ce qu’elle m’avait dit, amèrement, après nous être disputé ensemble, me prenant pour un curieux comme les centaines qui s’amusent à la « fixer » dans ses difficultés. Elle m’avait toutefois, permis de photographier ses œuvres et sa création, tout en me racontant, son parcours avec cette activité intégrée et éco amicale. Géniale, cette fille, qu’on pouvait passer sans l’apercevoir, mais dés qu’on engage un parloir, on découvre sa juste valeur, sa noblesse et sa rigueur. Malgré les multiples promesses, elle attend toujours, une main qui pourrait l’aider à améliorer son produit populaire et sa clientèle irrégulière. En effet, quand on voit dans les alentours, des usines fermées, des manufactures délabrées, des fours fermés, des hangars effondrés, des machines disloquées, des infrastructures désertées….victimes d’une politique machiavélique des deux anciens régimes, sponsorisés par le capitalisme sauvage, pour avorter les embryons de tout essor conséquent, on ne peut qu’estimer le geste résistant et courageux de cette jeune fille. C’était dans ce contexte que nos frères émigrés, avaient été lynchés haut et court, quand ils étaient persuadés à investir dans leur patrie, par le machiavélisme des instances politiques, la rapacité des banques, l’instrumentalisation du fisc et les approximations des études des risques. Bref, chapeau bas et faites donc comme moi, en achetant chaque fois, un savon aromatique, biologique et durable, dans ce commerce équitable. Un savon susceptible de nous purifier de notre médiocrité commune et nos faiblesses humaines. Lihidheb mohsen 08.07.2013

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