mardi 9 mai 2017
Les meules identiques de Zarzis.
On ne pouvait remédier aux dommages d’une nouvelle route, sur le patrimoine de surface ou réparer les dégâts des bulldozers surtout quand plusieurs endroits avaient été excavés ou recouverts par des amas de gravats impersonnels. Il fallait suivre les chantiers dés le début et récolter ce qui pouvait l’être avant le nivelage et le bétonnage aveugles. Connaissant bien l’endroit, que Boughmiga abordait en retournant vers sa voiture de la collecte du plastique sur les plages, cette tâche de sauveteur, n’était qu’un élan de volontariat et de solidarité directe avec les ancêtres. Un dévouement aux anciens, sans attaches forcément affective, mais avec un grand respect au comportemental d’autrefois en matière d’écologie et d’intégration. D’ailleurs, même avec l’inspiration, l’attitude des anciens vis-à-vis de leurs milieux, reste toujours une référence et modèle encore valable et utilitaire jusqu’au jour d’aujourd’hui.
Le plus surprenant, était la gratuité de certaine déformation et destruction des stations historiques limitrophes de la nouvelle route, certainement à cause du fait que ces endroits étaient pierreux et visiblement inexploités ou n’appartenant à personne. Comme peut le vérifier globalement sur les photos, on peut constater comment le col d’un très beau bocal en poterie, deux meules presque identiques dans deux stations de trois km de distance, deux pièces de monnaie visiblement identiques et puniques de quatre km de distance et un attirail sculpté dans la pierre volcanique pour le traitement des vignobles, quelques tessons décorés, des fonds de jarres puniques… , des trouvailles désintéressés mais fort respectueuses du patrimoine et de la mémoire collective.
D’ailleurs, on peut constater sur la photo le primitif en bleu et le punico-romain en jaune, un signalement pour les chercheurs et les connaisseurs uniquement, afin d’enrichir et de reconsidérer notre histoire.
Des endroits qui disparaissent sous les yeux de tout le monde, sans le moindre accompagnement ni suivi et Boughmiga faisait de son mieux pour sauvegarder quelques images du passé. Avant ces travaux, il connaissait bien ces endroits et au niveau de la citerne de Mrissa, il surveillait même la route quand les routes des voitures, les abots des mulets et des chèvres, les écoulements des pluies, les soufflements des vents…lui faisant paraitre des pièces de monnaies. Il avait bien montré une petite avec l’effigie d’un beau cheval en relief, au propriétaire du restaurant de Mrissa, en guise de partage du plaisir et du respect de ces endroits.
Maintenant, avec un paysage panoramique parfait, une mer plate et belle, une route carrossable au dessus des quelques endroits marécageux et pierreux, une solitude complète…, les effets sur les stations historiques restent déplorables et définitivement nivelés.
Lihidheb Mohsen 09.05.17
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