jeudi 9 août 2018
Coquille et "Tahboulisme".
Quelques fois, il faut avoir la possibilité, la faculté et la passion d’entrer, sortir, observer, provoquer, lire et essayer de comprendre, cette société en gestation permanente, dans un nuage d’unanimisme confortable et stoïquement convivial. Basée principalement sur les compromis, les plafonnages, les lignes de conduites, les couloirs étanches et linéaires, les concepts préétablis dans touts les domaines, les techniques de formation, de formatage et de nivelassions, elle refuse toutes nouveautés et se satisfait des préceptes fixés et finis. Cet état de fait, l’arrangeait bien, et n’avait pas besoin de prévenir, de programmer, de fructifier ou de se créer un parcours évolutif et cohérent, car la fixation était totale et la soumission était générale. Dans ce monde très particulier et difficile à complaire sans tomber dans des compromis compromettants et jouer le jeu du sectarisme violent, il fallait bien entreprendre des actions comportementales de diversion et de mouvements parallèles imposant le droit à la différence et la diversité du paysage.
Cette coquille, alimentée par le « Tahboulisme » un comportemental situé entre le simplet, la désinvolture, la marginalité de fait, la présence effective dans toutes les activités sociales, l’insaisissabilité mercuriale durable, le journalisme d’investigation, l’opposant global, le visionnaire indomptable, le fonctionnaire terrifiant par sa voracité au travail, l’ami inconditionnel des pauvres et l’ennemi des injustices, l’omniprésent et l’acteur en plein milieu de touts les incidents sociaux et les problèmes de la région, le dangereux citoyen à l’intelligence supra humaine, le volontaire bagarreur pour toutes les causes advenant… avait bien permis à Boughmiga, d’exister pendant les dictatures politiques et les mainmises sociales. Ce n’était pas forcément de la traitrise ou l’animosité vis-à-vis de ce qui était local, mais une sorte de démarcation vitale particulière, permettant à Boughmiga, de se consacrer à ses principes de liberté et de justice. Dans un élan de sortie du peloton du troupeau pour mieux le voir et mieux le servir, il ne cessa d’œuvrer inlassablement pour l’embellissement conceptuel et spirituel de son milieu humain. Bien sur avec l’action directe, dans son amour pour l’environnement, avec les centaines de poèmes et textes qu’il distribuait comme des tracts subversifs, avec ses dizaines d’interventions radiophoniques à la radio locale avec des forcing aux tabous politiques, avec la douzaine d’assemblages artistiques géants, sauvages et contestataires squattant les lacs salés, avec les milliers de photos et écrits publiés sur le net animant touts les créneaux de la communication, avec les livres et les interventions directes lors des débats et les opportunités légales de discourir, avec le contact direct avec les gens et la frange de la société susceptible d’écouter le langage de la justice et de la dignité…Boughmiga avait bien contourné la région par terre, mer et par les ondes du ciel. Un accompagnement sans paternalisme ni partisanats politiques, visant essentiellement à épanouir l’homme et l’intégrer dans son milieu ouvert et paisible.
Ainsi, cette coquille individuelle sociétale, acquise, conquise, et ce Tahboulisme maitrisé, avaient bien permis à Boughmiga de composer favorablement, avec une situation très difficile, où le dictat politique exigeait la soumission, où la société exigeait l’unanimisme inconditionnel et où les devoirs parentaux étaient sacrés et basiques. Tout de suite après la « révolution », plusieurs contacts arrivèrent à Boughmiga de plusieurs personnes importantes, craignant d’éventuelles représailles de ce dernier, ignorant qu’il était en réalité pacifiste jusqu’au bout.
Lihidheb Mohsen 09.08.18
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire