samedi 20 avril 2019
Les chagrins de l'espoir.
Encore une fois, depuis trois quarts de siècle, les chèvres et moutons des voisins, investissent les jardins et errent dans le village à exterminer toute verdure et venir à bout des espoirs en quelques arbustes ou plants de vignes. En plus de l’éradication de l’oasis maritime, le tarissement des eaux artésiennes d’irrigation, le bétonnage en règle, l’engloutissement des gens dans le circuit consumériste, l’éloignement des gens des carrés de cultures maraichères familiales…ces bêtes aguerris et presque sauvages, viennent toujours à bout de tout ce qui est vert et debout. Il faut voir la déception des gens quand ils attendaient leurs plants d’oliviers grandir, ou surveillaient murir les grappes de raisins que raflaient gloutonnement le troupeau. Des histoires et des histoires avec la famille de ces nombreux animaux qui se renouvellent avec le temps avec un dressage agressif, sans de leur part, ne respectent l’éthique de voisinage et les règles de cohabitation entre paysans. A chaque fois, on ne pouvait rien faire aux agressions, car les bêtes étaient toujours naturellement innocentes, la famille insouciante d’un coté et très dangereuse en cas de conflit direct, car elle pouvait prétendre injustement des procès ou faire la victime. Une attitude de désertification de la région, qui atteint aussi l’oliveraie derrière la colline au dessus du plateau, quand elle amenait le troupeau la nuit et ne revenait à l’enclos que tard. Personnellement, j’avais séquestré ses intrus innocents à plusieurs reprises, sans que personne ne vienne les chercher pendant des jours. Je ne manquais pas de leur donner à boire et les laisser brouter les herbes de mon espace écologique, mais avec le temps, voyant leur lassitude et la monotonie de leur mouvement dans l’espace, je les libérais à même la route pour les voir cavaler joyeux vers leur famille.
Devant ce dilemme presque centenaire, personne n’avait trouvé de solution à ses agressions et puisqu’on ne pouvait punir les bêtes et leurs propriétaires n’étaient pas moins peu sociaux et difficiles. Devant cette impasse, je viens d’avoir une idée, consistant à marquer les bêtes, quand elles attaquaient chez moi, avec des croix rouges et jaunes en peinture d’aérosol, afin de montrer la dénonciation et vulgariser publiquement ce comportement agressif.
Un problème, qui rappelle les vieilles préoccupations des hommes sur la question palestiniennes, la violence, les famines, la migration clandestine, la pauvreté…et l’inégalité des chances entre les gens, qui méritent aussi un marquage par une croix en rouge et jaune, sur les dos des fautifs et ceux qui investirent, les premiers, les espaces naturels d’autrui. Alors, à travers ce tableau fantaisiste, on peut imaginer toutes les populations d’Europe, des Amériques, des Mongols, des Japonais, des Arabes, des Australiens…marqués à jamais, par les diverses iniquités, de violence, de génocides, de colonisation et de désertification en règle des pays des autres. Une image fidèle à l’histoire tout en restant apolitique, mais accablante, porte les chagrins de l’espoir, pour que chacun vérifie s’il est marqué et fait en sorte, pour rééquilibrer la donne et redonner au monde plus de justice et d’éthique humaine.
Lihidheb Mohsen 20.04.19
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