dimanche 2 mai 2021

Constats et reflèxions.

 



En lisant le voyage du missionnaire Allemand, EWALD, en 1835 de Tunis jusqu’à Tripoli, il y a des constats et réflexions, à mettre en évidence afin de comprendre les résultantes économiques et sociales actuelles. Sans faire une approche rigoureuse du livre, se limitant aux acuités, contradictions ou embryons de comportements sociaux. Bien sûr, une vision humaine, réduit les activités du missionnaire, les croyances locales et les particularités, afin de voir clair dans le parcours comportemental collectif.

Partant du fait que le pays était sous régime Ottoman, féodal, archaïque, avec quelques ilots urbanistiques relativement stables dans les grandes villes, et sauf le respect de toutes les parties, sans partie prise…voici, des points…

-        A partir de Soliman, le voyageur avait remarqué les dizaines de fermes agricoles en ruines, abandonnées partout où il passait, à cause de l’intervention automatique du Bey vis-à-vis de toute personne susceptible d’avoir accumuler de l’argent et réussit son exploitation, pour laquelle, il fomentait des motifs fallacieux pour la mettre en prison et la ruiner définitivement.

-        Les marabouts, d’un nombre excessif, étaient des refuges sûrs pour les criminels de toutes sortes et quand il le fallait, le Bey se trouvait dans le cynisme de les emmurer dans l’édifice sur place.

-        L’imposition des paysans et autres était rigoureusement au-dessus des moyens et pousse les producteurs à se dire pourquoi ils produisaient si la majorité des récoltes iraient au Bey.

-        En plus de l’animosité envers la population et la religion locale, la sollicitude vis-à-vis de celle des hébraïques, la communication limite avec les citadins, la compromission pratique avec les ottomans, l’alignement total avec les différends consuls…, il y avait étrangement une haine épidermique vis-à-vis des Maltais…

-        Suite à une rébellion contre le régime en place dans le Sahel, le Bey avait puni toute la région de plusieurs façons, y compris l’interdiction formelle des constructions en dur. Dans les années quatre-vingt du siècle dernier, l’impact de cette punition existait encore par les dizaines de gourbis en argile que Boughmiga avait constaté lors d’une visite à des parents de cette région.

-        Le personnage philosophe « F » qui avait hébergé le voyageur lors de son passage à Gabés, était plein d’humanité et de sagesse. Un Maltais aventurier, qui après plusieurs péripéties autours de la méditerranée, plusieurs activités…avait décidé de s’installer dans cette oasis maritime et se consacra à offrir ses connaissances médicinales aux paysans. Avec un fils conçu avec une noire, il avait aussi une chèvre, un mouton, deux porcins sauvages, deux pigeons, un corbeau estropié…offerts par ses patients pauvres et beaucoup de joie de vivre qu’il partageait avec eux, dans la pauvreté et la sagesse.

-        Lors d’une guerre entre Tripoli et les paysans des alentours, en 1832, les deux parties furent surprises de l’arrivée d’une flotte ottomane devant le port. Chaque côté croyait qu’elle était venue à son secours, ce qui amena leur désarmement successif, l’enlèvement du « roi » pour le diriger vers Constantinople et le placement d’un fidèle à la grande porte sur le trône. Un cynisme, digne des intrigues de l’époque.

 

                   Ainsi, de petits spots, grâce à ce livre, sur une période, sur une situation qui explique en partie, le sous-développement et la cassure volontaire du parcours cumulatif du pays. Une étape douloureuse, qui dura quelques siècles, puis livra le pays à un colonialisme beaucoup moins expéditif, mais aussi radical dans l’anéantissement mesuré et la désertification en règle.

                                                                   Lihidheb Mohsen 02.05.2021

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