Cette fois, c’est Béchir Louffini, surnommé par ses amis, le Rayess, capitaine, pour sa capacité confirmée dans la pêche aux éponges et aux poissons. Nait dans l’oasis maritime de Béniftaiel Souihel à Zarzis, dans les trentaines du dernier siècle, il vécut les petits de monde de la palmeraie, de l’oliveraie, des pâturages de la Choucha et bien sur la mer, qui n’était qu’à quelques dizaines de mètres de sa demeure. Toute la famille, une sous tribu parmi les autres, qui sont dans des tribus plus grande comme la sienne Ouled Mhemed, puis les autres, Ouled Said, Ouled Bouali, Ouled Zewya et Khaleyfa…et tous dans la confédération de Werghemma du sud-est Tunisien. Les Louffini, sont inséminé sur la coté avec de petites concentrations à Béniftaiel, Hassi Djerbi et Sidi Chammakh. L’activité principale était toujours la mer, l’agriculture de survivance et ensuite la migration massive vers la France, comme tout le monde.
Si
Béchir, qui est encore un homme intègre, stable et sage, n’avait pas insisté
sur la migration, en travaillant à la mer, l’oliveraie et le pâturage. Pendant
une bonne période, il s’était spécialisé dans le nettoyage des éponges à
l’écorce noire, pour les rendre jaunes en les marinant dans la mer pendant une
nuit entière sous sa surveillance. A cause du tarissement des éponges et leur
contamination par le phosphogypse, il a dû se rabattre sur le travail dans le
tourisme tout proche, en assurant le gardiennage. Un métier, qui permettait aux
autochtones de connaitre le vrai visage de chaque personne et il était toujours
souriant et sage.
Dans le café culturel du village, il nous parlait de l’histoire du
village avec détails et nostalgie. Il nous avait parlé de la Jneyna, sur
laquelle j’ai fait un texte, qui était composé d’une quarantaine de palmiers
dans un endroit de quelques mètres carrés, qui était encadré de deux cotés d’un
ruisseau d’eau d’irrigation artésienne. Il se fait que c’était trois personnes
venant de Tripoli dans le tout de but du siècle, dont Fitouri Mdahdah et deux
autres dont l’un était le créateur du grand cimetière de Bengardane, qui
exploitèrent l’endroit pour la culture du piment vert. Alors parmi ses plants
répétitifs et plus tard l’abandon de la place, poussèrent des palmiers qui
grandirent au plaisir des troupeaux de chères et de moutons qui trouvaient cet
agréable pour la fraicheur et l’ombrage.
Il
parle souvent aussi du rôle des pêcheurs dans la contrebande et surtout dans la
résistance par les renseignements, le passage des leaders vers la Lybie et le
convoyage des armes vers l’Algérie en guerre contre l’occupation. Il nous
parlait aussi des poèmes célèbres et anecdotes fort intéressantes sur la
région.
Comme toutes les familles, pour diversifier les ressources et éléments
de survies dans ce climat désertique malgré la promiscuité de la mer, il avait
dirigé ses enfants comme il se doit, dans la plomberie, la pêche au thon, la
migration et l’éducation. Il se porte encore bien, malgré le galop de la
vieillesse pour tout le monde.
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