vendredi 27 décembre 2024

Portraits et sagesse 163

 

 


                   


Cette fois, c’est Béchir Louffini, surnommé par ses amis, le Rayess, capitaine, pour sa capacité confirmée dans la pêche aux éponges et aux poissons. Nait dans l’oasis maritime de Béniftaiel Souihel à Zarzis, dans les trentaines du dernier siècle, il vécut les petits de monde de la palmeraie, de l’oliveraie, des pâturages de la Choucha et bien sur la mer, qui n’était qu’à quelques dizaines de mètres de sa demeure. Toute la famille, une sous tribu parmi les autres, qui sont dans des tribus plus grande comme la sienne Ouled Mhemed, puis les autres, Ouled Said, Ouled Bouali, Ouled Zewya et Khaleyfa…et tous dans la confédération de Werghemma du sud-est Tunisien. Les Louffini, sont inséminé sur la coté avec de petites concentrations à Béniftaiel, Hassi Djerbi et Sidi Chammakh. L’activité principale était toujours la mer, l’agriculture de survivance et ensuite la migration massive vers la France, comme tout le monde.

                   Si Béchir, qui est encore un homme intègre, stable et sage, n’avait pas insisté sur la migration, en travaillant à la mer, l’oliveraie et le pâturage. Pendant une bonne période, il s’était spécialisé dans le nettoyage des éponges à l’écorce noire, pour les rendre jaunes en les marinant dans la mer pendant une nuit entière sous sa surveillance. A cause du tarissement des éponges et leur contamination par le phosphogypse, il a dû se rabattre sur le travail dans le tourisme tout proche, en assurant le gardiennage. Un métier, qui permettait aux autochtones de connaitre le vrai visage de chaque personne et il était toujours souriant et sage.

                   Dans le café culturel du village, il nous parlait de l’histoire du village avec détails et nostalgie. Il nous avait parlé de la Jneyna, sur laquelle j’ai fait un texte, qui était composé d’une quarantaine de palmiers dans un endroit de quelques mètres carrés, qui était encadré de deux cotés d’un ruisseau d’eau d’irrigation artésienne. Il se fait que c’était trois personnes venant de Tripoli dans le tout de but du siècle, dont Fitouri Mdahdah et deux autres dont l’un était le créateur du grand cimetière de Bengardane, qui exploitèrent l’endroit pour la culture du piment vert. Alors parmi ses plants répétitifs et plus tard l’abandon de la place, poussèrent des palmiers qui grandirent au plaisir des troupeaux de chères et de moutons qui trouvaient cet agréable pour la fraicheur et l’ombrage.

                   Il parle souvent aussi du rôle des pêcheurs dans la contrebande et surtout dans la résistance par les renseignements, le passage des leaders vers la Lybie et le convoyage des armes vers l’Algérie en guerre contre l’occupation. Il nous parlait aussi des poèmes célèbres et anecdotes fort intéressantes sur la région. 

                  Comme toutes les familles, pour diversifier les ressources et éléments de survies dans ce climat désertique malgré la promiscuité de la mer, il avait dirigé ses enfants comme il se doit, dans la plomberie, la pêche au thon, la migration et l’éducation. Il se porte encore bien, malgré le galop de la vieillesse pour tout le monde.

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