dimanche 11 mars 2018
Portraits et sagesse 132
Habib Hajji : De Majel Bel Abbess et président de l’association Iktachiff Biladek, « à la découverte du pays », il su faire réussir plusieurs sorties de groupes de poètes et d’écrivains afin de découvrir le bled et les valeurs historiques et humaines. On collaboration avec les maisons de jeunes et les auberges de jeunesse, cet action était indépendante et sérieuse, au point d’avoir accueillis plusieurs personnalités du monde entier, pour participer à ce festival ambivalent de la culture. Si Habib Hajji, avait toujours bien organisé les randonnés tout en visitant touts les sites historiques et participer aux événements culturels locaux et régionaux. Ayant participé lors de la sortie du nord ouest de 2015, elle était très réussie, malgré les conditions sécuritaires d’autrefois, mais, mon assistance exemplaire quand j’ai eu accident de santé, était plus que solidaire et humaine. Encore un grand merci à Si Habib Hajji, et toute l’équipe dont chacun avait fait son devoir d’amitié et de solidarité.
Lihidheb Mohsen 11.03.18
KGB 1
Après une nuit agréable sur le mont du Kef, avec peu d'humidité, beaucoup de fatigue et de mal du pays, la présentation s'était faite au matin, et tout le monde était satisfait de la composition du groupe et la diversité des âges, des tendances et des préoccupations intellectuelles. Aussitôt dit aussitôt fait, quand au fief de la délégation de Dahmani, plusieurs filles et garçons, ont été soutenus financièrement par l'association Omani, Sahab, qui, avec la collaboration active de Monsieur le Délégué et la présence de Hbiba Salty, avaient concrétisé le rôle solidaire et conscient de cette association pan Arabe, peu conventionnelle. Après une cérémonie grandiose de soutien et de congratulations, nous nous sommes dirigés vers le site d'Althiburos, cet endroit, Numide, Carthaginois et Romain, qui absorba tout le groupe dans des randonnées de lecture, de photos et d'exaltation. Malgré l'attrait des érections des monuments et vestiges de l'endroit, pour le groupe, Boughmiga en fin amateur du patrimoine universel, coupa les trajectoires pour mieux analyser les compositions du sol et les nivellements des constructions. Il y avait dans les rares accès à la terre, les restes, de poterie, de cendre, de verrerie, de carrelets perdus de mosaïque...sans les moindres traces de monnaie ou l'impossible murex. Situé entre deux grandes collines linéaires et entre deux cours d'eau qui mettait sa petite hauteur en relief, une grande partie des constructions était encore dans un sous bassement mitoyen profitent des crues et des grands figuiers parsemant les oueds.
Encore plus loin, à travers un sentier sinueux et montagnard, notre minibus, parvint difficilement au fief de l'illustre Si Belghith, un personnage unique, à l'œuvre unique et aux pensées recréatrices. En effet, à partir d'une grotte souterraine au flanc de la petite colline, il créa un lieu de villégiature et d'exotisme intellectuel, forts nécessaires, à une société à prédominance consensuelle et tacite. Tout en creusant le fond de la grotte, sans trouver les moindres traces de l'homme primitif, d'après lui, il la meubla avec divers ustensiles anciens et plusieurs écrits fantastiques et inspirants. Des meules, du matériel de peinture avec un trépieds regardant le ciel à travers un soupirail au fond de la grotte, les écrits et photos de l'âne qui avait transporté l'excavage du lieu, l'histoire romantique à la Paul et Virginie, de deux personnes historiques avec un grand décalage d'âge, le rôle du puits principal et du figuier géant dans cette romance, un restaurant mi réel et mi fictif avec une opulence d'idées insolites et d'imagination fertile...et toute une infrastructure naturelle favorable au repos, à l'imaginaire et au rêve. Boughmiga, qui faisait la même démarche avec la mer, ne manqua pas de féliciter Si Belghith et lui offrit son livre de « Mamadou » avec une dédicace appropriée.
Lihidheb Mohsen 2015
KGB 2
Cette fois, sous le titre de « on s'élève pour mieux se connaitre » que l'association Majel Bel abbasside, nous guida vers Djerissa, cette mine de fer, qui fonctionne encore en fonction de la conjoncture ferrugineuse et ferroviaire de l'après révolution. Situé sous une montagne métallique et noire, la ville de Djerissa, célèbre chez nous dans le sud est, par sa fameuse équipe de foot des années soixante dix, était composée de plusieurs constructions coloniales, aux tuiles rouges, visiblement désertes, avec tout en haut, surplombant les familles des mineurs, s'érigeait, une construction imposante, abritant l'exploitant du minerais. Malgré la sécurité drastique, on nous avait octroyé un ingénieur pour nous expliciter les taux d'exploitations et les diverses tendances de l'exploitation, pendant plusieurs d'entre nous, souhaitaient l'ascension du site, si ce n'était la fatigue et le facteur temps. Toutefois, Djerissa, était une ville combattante, productive et brave.
Malgré la pluie intense, l'équipe a eu l'honneur de s'attarder auprès de nos vénérables martyrs de Sakiet Sidi Youssef, symbole de la solidarité supra nationale et l'humanité des hommes. Un recueillement unanime, a été accusé devant la liste des perdus sous les bombardements de l'aviation coloniale de l'Algérie Française d'autrefois.
C'était plutôt dans la belle petite ville de Tajerouine, que l'équipe et en particulier, l'association Omani, Sahab, avait encore aidé financièrement les quelques élèves et étudiants, pour finir l'année et avoir un avenir meilleur. Sur le podium de la grande salle de théâtre de la maison de culture, divers représentations musicales et scéniques, avaient rehaussé nettement l'ambiance culturelle de cette région. Une bonne femme à l'âge mur, avait enthousiasmé le public par sa condition de délivrance ultime, de l'alphabétisation tardive, jusqu'à la capacité de faire des poèmes et créer le culturel comme les autres. C'était un acte brave d'auto proclamation directe, réelle et définitive. Dans le même endroit et la même circonstance, une petite fille de la compagne environnante, avait lu un beau texte poétique, revendiquant sont droit au savoir et au devenir, et affirmant sa volonté indéfectible à se réaliser dans le futur, malgré les persécutions et les contraintes citadines. C'était un cri manifeste d'existence et de participation effective dans le paysage de la vie active du pays. Bravo à Tajerouine, ses habitants et le futur du savoir.
Lihidheb Mohsen 2015
KGB 3
Entretemps, au cours de cette semaine culturelle, effective et porte à porte, nous avons été arrêté sur notre chemin vers Kalaat Sinan, pendant un quart d'heure sur une petite colline, pour laisser passer une bourrasque et un ouragan dévastateur. Avec une visibilité d'un mètre au plus, les eaux coulaient de droite et gauche et nous nous planquions confortablement dans le minibus tangué par le vent. Il pleuvait encore quand nous entrâmes dans la bibliothèque de la région, qui malgré le fort approvisionnement en livres, avait un moyen débit d'affluence. Plusieurs livres ont été offerts par les poètes et écrivains du groupe et Boughmiga, offrit aussi son livre au sujet du malheur des clandestins sur la mer. Une satisfaction générale régnait et l'événement était fort bien apprécié.
Pris dans une intempérie manifeste, l'escalade de la table de Jugurtha n'était pas facile. La majorité des participants avaient escaladé l'escalier sinueux et irrégulier menant à la surface de la montagne, qui aurait été utilisé dans l'histoire pour se réfugier et déjouer les manœuvres ennemis, pendant que Boughmiga, resta sur la plateforme d'en bas, sans démesure et à l'abri d'une éventuelle pluie diluvienne. Un peu plus tard, il fut rejoint par un autre du même âge, qui ne put terminer le périple de l'ascension. Heureusement, les autres avaient terminé le périple en admirant la paysage, le plateau d'accueil et l'exploitation de la nature par les hommes d'autrefois. D'en haut, les nuages filaient en bas entre les collines, comme des morceaux de glace ou des toisons moelleux. Pendant l'attente, un troupeau de moutons, dévala les escaliers à la recherche des touffes d'herbes dans la montagne et un abri des vents.
Juste de l'autre coté de la table, résidait un petit village appelé Aïn Sinan, où un gentil poète, invita le groupe à déjeuner traditionnellement. Nous avons eu droit à une « Rfissa », consistante et authentique chez le fermier, servis par le brave vieil homme et l'accueil chaleureux de toute sa famille. Le met était très compact et légèrement sucrée, composé de fruits locales, accompagné d'un riz délicieux et aussi doux.
Dans cette ambiance chaleureuse, Boughmiga, s'intéressa aux traces de l'homme primitif et sur les conseils du vieux, qui lui montra une statuette incrusté au mur, originaire de l'endroit, le dirigea vers une gosse pierre noire. Essoufflé, par l'âge et le poids, il parvint à photographier la roche noircie par les moisissures et portant encore des figurines murales, une sorte de graffitis géante dessinant un animal sauvage, un poisson et un oiseau...sur la paroi peu entretenue. Boughmiga, a pris, quand même, quelques photos de constat et de sauvetage historique.
Lihidheb Mohsen 2015
KGB 4
Situé sur un plateau de neuf cents mètres d'altitude, ce site est Numide, Punique et Romain, attaqué souvent par les Berbères de l'intérieur du pays et réduit considérablement par le nivellement Hilalien reconnu. Sans avoir trouvé l'occasion de visiter la ville de Maktar et lui rendre les honneurs et le respect, le site parait assez bien entretenue et la périphérie du musée encore très bien exposée au grand public. Les vestiges immédiats sont fantastiques et reflètent la grandeur et le rôle civilisationnel prédominant dans cette région. Le musée en soi, était débordant de mosaïques, de diverses sculptures, d'ustensiles en verres, d'autres en sigillés, des inscriptions latines, des amulettes, des graffitis, des formes célestes...bien exposés et proposés dans un sentiment de gloire et d'orgueil. Comme d'habitude, le temps, limitait une tournée complète au niveau de l'endroit et d'après ce qu'il y a sur le net, le site est beaucoup plus grand.
Il faut reconnaitre que le véritable sponsor de cette sortie, culturelle, humaine et solidaire, initiée par l'association pan arabe et l'antenne de Majel Belabbess, était la représentante du Sultanat d'Oman, dans la personne de Habiba Salty, au nom de son association philanthrope Sahab. Boughmiga, qui respecte énormément ce petit pays pacifique et impartial, dans un monde en ébullition, a posé fièrement avec le cache col drapeau de ce beau littoral, tout en se rappelant difficilement les chants révolutionnaires des années soixante.
Ce n'était que sur les hauteurs de la ville de Kessra, que nous avons pu dépasser en hauteur le minaret de la belle mosquée de la place. Une vieille personne psalmodiait des textes coraniques et religieux, qu'il lisait dans des feuilles de papiers, d'une façon agréable et mystique. Avec la source d'eau, qui coulait interminablement au bas des falaises et irriguait les rares champs d'oliviers, arrachés à la morphologie naturelle du relief, on ne pouvait que respecter cette population de Fellah et de pasteurs. Bien sur, la colonisation Romaine, était encore manifeste et sur chaque sentier descendant la montagne, il y avait encore les pilonnes anciennes qui témoignent des constructions antiques.
Lihidheb Mohsen 2015
KGB 5
On ne pouvait trouver mieux, quand l'essence même de la manifestation, se trouva dans l'activité humaniste. Les familles fictives de S.O.S. orphelins et autres, abritent plusieurs enfants dans une ambiance idéale d'intégration et de chaleur humaine. Pour chaque foyer de huit garçons, il y avait une mère responsable, présente en permanence, assurant les besoins primaires, assistant la scolarité et la révision tout en se comportant comme une maman réelle. Il y avait plusieurs foyers, avec des sponsors et protecteurs, dont leurs noms étaient bien inscrits sur les portes, malgré le fait que plusieurs, ne se sont plus manifestés depuis plusieurs années. Une sorte d'ingratitude monumentale et impardonnable, car il suffisait de formuler par écrit l'incapacité de continuer l'assistance bénévole, pour laisser l'option à d'autres bienfaisants. Il faut dire que la visite était peu organisée et il a fallu marcher sur les bouts des pieds pour ne pas déranger ces anges ou perturber leur rythme de vie quotidienne. Quelques fois, on attendait l'aménagement des unités, pour une visite publique, souvent voyante et passionnelle. Devant cette réalité sans équivoque, malgré les efforts du ministère de tutelle qui fait de son mieux pour assurer le minima des services primaires, l'association allemande de soutien et les quelques bénévoles engagés à la cause, l'appel est désormais unanime, pour le soutien de cette association S.O.S. dans son activité quotidienne d'accompagnement et d'intégration de nos enfants.
Malgré les réserves manifestes des intellectuels locaux de Siliana, sur l'improvisation des visites et le maque organisationnel, la communication entre les associations s'est faite agréablement et toute l'équipe eue droit, aux activités culturelles, musicales, théâtrales et les activités en cours de préparation. Quelques exhibitions des jeunes artistes, en « one man show » furent très bien applaudies.
Le soir, dans les locaux de l'institut des arts et métiers de Siliana, notre hébergeur, la jeune équipe théâtrale nous présenta, sans supports scéniques ni additifs, une pièce physique et verbale, basée sur le mouvement et le sonore, dans laquelle touts les acteurs étaient performant, autour d'une petite fille rayonnante de fougue artistique. Pendant la soirée, touts les poètes ont eu le droit à deux lectures de leurs réalisations et certains eurent même le droit à la projection de leur imaginaire sur une réalité galopante et débridée.
Le lendemain, à l'occasion de la rencontre improvisée avec Monsieur le Gouverneur de Jendouba, sachant que le groupe ne faisait pas de politique, son assistant avait présidé une séance unilatérale avec une discussion évasive de préséance. Toutefois, l'art d'une fresque murale fixée au jardin du Gouvernorat, édifice colonial reconvertie, résonnait aux cris de protestations des centaines de pauvres, réclamant les aides en nature « minés » fournis par les pays amis, suite aux inondations cycliques.
Sur ce, le minibus, mit le cap sur Aïn Soltane, dévala du terrain, monta des centaines de mètres en altitude et permit à ses occupants d'apprécier les paysages et la réverbération des lumières sur les collines mitoyennes. Difficilement accessible, l'endroit était très bien aménagé et réservé aux associations et expéditions organisés. L'accueil était chaleureux et la gastronomie très locale avec du couscous berbère, des salades et du lait caillé. Un feu de bois, dans une cabane au milieu du grand jardin, dans cette hauteur de vent et de froid, était entouré par les participants, dans l'hilarité et la joie.
Lihidheb Mohsen 2015
KGB 6 Vive le Nord, le Sud...et les autres.
- Pour chaque endroit sur la terre, il ya forcément un haut, un bas, un nord...et cette délimitation géographique, n'est qu'un clin d'œil au monde et sa diversité régénératrice. Le nord de notre Bled, n'est ni meilleurs, ni pire que les autres...et son traitement, reste une collaboration à dimension culturelle, humaine et universelle.
- La ligue arabe des arts et de la création et l'antenne de Majel Belabbess, avaient très bien ciblé l'objectif global de culture et d'humanité, tout en réussissant à choisir les partenaires et bénévoles exécutifs.
- Le choix de cette zone frontalière et momentanément sulfureuse, était un acte de courage et de défit, permettant, la connaissance du relief, des villes, des sites historiques et de la condition humaine.
- La diversité des âges et de sexe du groupe, était un plus qualitatif, créant une hétérogénéité positive et un échange fructueux de savoir et d'approches. Un hommage particulier aux participants de la troisième session, dont on peut citer certains : H.Hajji, W.Moualhi, W.Mhedhbi, A.Hamzaoui, A.Chaker, H.Khadhraoui, S.Hajji, A.Benabbess, H.Rhimi, H.Gasmi, Ch.Messay, M.Lihidheb, N.Chtioui, H.Salty, M.Faouaz, L.Benamor, S.Hajjar... avec des excuses aux peu ou mal cités.
- L'approche du groupe envers les entités et les jeunes élèves et étudiants en quête de soutien, était exemplaire et les aides financières se sont passées dans la dignité et le respect.
- Un salut particulier à chaque spécialité artistique et culturelle de chaque participant, avec une grande appréciation au groupe des jeunes poètes incorruptibles de Majel Belabbess. « Chouaraa Saaalik ».
- L'infrastructure accueillante au Kef, et à Siliana, étaient très satisfaisantes et un remerciement particulier est adressé au personnel et aux organisateurs du Ministère de la Culture du Kef et l'institut des arts et métiers de Siliana.
- Boughmiga, en tant que maraudeur des plages et des compagnes du sud, est très satisfait de cette sortie vers le nord et remercie chaque membre pour son rôle dans la remise de Boughmiga aux autorités sanitaires de Siliana, quand il est tombé dans l'inconscience suite à un AVC imprévu. Il recevait vaguement dans un état semi comatique, les gentils mots de soutien des participants. C'était très important.
Lihidheb Mohsen 2015
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