vendredi 3 février 2017
Journées Ziane pour le patrimoine
Pour le trois et le quatre février 2017, cet événement annuel et culturel, débuta aujourd’hui à seize heures dans la maison de culture Zarzis. Avec un public raisonnable et qualitatif, Sami Bettahar, Lamine Bouazizi et Malek Ben Kraiem, firent des interventions brillantes.
- Sami Bettahar : Zita pendant la période punique, un espace de culturalité !! Se basant sur les trouvailles des fouilles effectuées sur le site de Ziane en collaboration avec une université étrangère, les tessons et la poterie trouvés retraçaient des empreintes d’échanges divers avec le monde hellénistique, romain et carthaginois. Décodant les gravures et divers motifs peints ou gravés sur les ustensiles en poterie, Si Bettahar insista sur l’importation des vins pour satisfaire les beuveries rituelles de l’élite locale. A force de projection des tessons et des trouvailles, ainsi que les résultats des fouilles, les effets de l’inter culturalité étaient manifestes et démonstratifs. Il y avait des jarres grecques, d’autres romaines ainsi que des tasses à anses pour le partage des pots de l’euphorie.
- Lamine Bouazizi : Tunisie profonde, patrimoine et décision. Une belle intervention hors normes, remettant le patrimoine à sa juste valeur pour l’intégrer dans sa dimension identitaire et dénoncer son instrumentalisation. Proposant une lecture autre, du patrimoine, il souligna sa culturalité arabe tout en se référent aux origines amazigh, dans un élan visiblement militant et engagé. Si Lamine, dénonça l’utilisation du patrimoine pour le chosifier et le contraindre à l’exhibition ordinaire.
- Malek Ben Kraiem : Le patrimoine national et son rôle dans le développement durable. Une bonne lecture d’un texte explicite et riche. Elle avait aussi parlé des ses participations aux fouilles du site de Ziane et défendit les conventions avec les partenaires étrangers.
Présidé par Fayçal Haddad, conservateurs du musée municipal de Zarzis, il invita les postulants aux débats en dressant une liste.
- Lichiheb : remarqua le démembrement de l’histoire humaine avec un passage superficiel sur la période islamique.
- Kaouach : Insista sur le fait que le tissu associatif devrait être au courant de tout ce qui se passe au bled et invita les conventions à être plus claires. Il dénombra aussi les actions de l’acdz ainsi que les différents sites et stations de la région.
- Attia : demanda a Si Lamine la confirmation de l’approche identitaire tout en se limitant au culturel de l’apport arabe.
- Zouagha : Se demande sur la prise de l’exemple du vin, qui fait de nos jours plusieurs dissensions et animosités.
- Hafiane : défendit l’identité arabo musulmane.
Participant aussi par une question, Si Haddad, donna la parole aux intervenants pour répondre.
N’ayant pas participé aux débats, Boughmiga, aurait dit, ceci :
Les échanges commerciaux entre le littoral et les comptoirs étrangers amenait du vin pour la consommation des élites, mais les échanges étaient beaucoup plus importants et dans les deux sens, sachant que la région exportait de l’huile d’olive, du vin aussi, des poissons séchés, du garum, de l’indigo en produit tissé et fini….des échanges nombreux et utilitaires, qui accompagnait une certaine culture de bien être et de quiétude humaine. Les tessons en question pour cette lecture, peuvent être confirmé aussi par les gravures en relief sur le sigillé de Ziane et surtout de Souk El Guebli. Une approche artistique que seul un peuple cultivé et stable ne pouvait faire. Cette culturalité, qui était très manifeste à Djerba (Souk El Guebli), puis Ziane, puis Gyktis et encore moins Mininx qui était un site plutôt industriel.
Quand à l’intervention de Si Bouazizi, Boughmiga ne pouvait que s’aligner sur l’approche libératrice de l’être et du patrimoine, pour les affranchir de la mainmise des pouvoirs et des instances de l’acculturation. Malgré la différence sur l’identité et la prise de partie, la vision universaliste reste toujours sur la base de valeurs locales, y compris arabo musulmans. Pour confirmer ses inquiétudes sur la médiocrité de l’identité en vigueur et les raisons de sa déchéance, Boughmiga rappelle une séance tv avec un grand artiste audio visuel qui défendait ses capacités à mentir et dénombrait ses collègues champions du mensonge. Une véritable culture de l’inculture qui datait depuis l’ancien régime quand les plus malins et les plus manipulateurs étaient les idéaux et les vedettes.
Lihidheb Mohsen 03.02.17
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