lundi 8 janvier 2018
Les chûtes de Zarzis Lemsa.
Deux semaines plus tard, après les grandes pluies, Boughmiga, revint sur ses pas pour terminer ce qu’il n’avait pu faire les jours suivant car il devait accompagner étroitement sa vieille mère, malade, hospitalisée pour quelques jours et passa trois jours et trois nuits auprès d’elle. A défaut de discuter avec elle, à cause de la vieillesse et des malaises, il se permit quelques livres de poésie et de littérature. Cette fois, à l’occasion du weekend et de la présence de plusieurs relatifs pour le remplacer, il arracha un après midi, de ses petits fils, sa mère et toute la famille, pour sortir vers les grands espaces et se dégourdir les jambes. Il fallait bien de temps en temps, renouer avec le mouvement écologique, pionnier et durable et se débrouiller à travers les mailles des circonstances, vieillesse, maladie, jeu d’échecs, jeu de pétanque, lecture, internet….
Cette fois, il invita un grand ami, pour l’accompagner et même si ce dernier était plutôt historiciste et syndical, que préoccupé par l’environnement, la marche dure l’intéressait beaucoup. Ils commencèrent par la plage qui était impossible d’accès la dernière fois, à cause des chutes d’eaux de pluies des lacs salés, où ils firent quatre kilomètres de marche exténuante tout en récoltant ça et là les objets de la mer et s’arrêtant tout émus, pleins de regrets et de compassion, devant les restes des clandestins de la mer. Les petites souliers d’enfants, les chaussures, avaient fortement secoué Boughmiga, surtout, quand on pouvait voir comment les lacets étaient encore noués et les boucles encore scellés. On trouva deux garçons et une fillette, en train de recolter des crabes, avec deux sacs de toiles remplis et d’où un bruissement constant de pinces, de pattes et de carapaces bourdonnait. Si Slah, en tant qu’ancien directeur de collège, s’était enquis de leurs vêtements tout en attirant leur attention sur les risques de l’humidité sur la santé. Visiblement, les enfants ne l’écoutaient presque pas et continuaient à s’activer tout en jouant et se disputant à coups de mottes de terre de la plage. En rentrant vers la voiture, le sac sur le dos, plein de trouvailles, nous étions satisfaits de la sortie et des sueurs d’efforts dégoulinaient de nos corps. Comme un magicien faisant sortir son lapin puis son pigeon, j’avais posé le sac et en sortit une bouteille d’eau Ô combien importante et rafraichissante qui nous partageâmes après ces tant d’efforts. Comme chaque rebroussement du parcours vers la voiture, qui se passe un peu plus à l’intérieur des terres, j’avais montré plusieurs stations de l’homme primitif, où j’avais trouvé plusieurs objets signifiants et mon ami avait confirmé mon point de vue sur la préférence des anciens à habituer prés des cotes aux mers basses, sans vagues ni reliefs.
En rentrant, et pour profiter convenablement de cette sortie, qui ne risque pas de se répéter de bientôt, à cause de la maladie de ma mère, nous sommes passés vers le terrain où j’avais trouvé, l’autre fois, la meule à moitié cassée et qui en rentrant j’avais remarqué comment la cassure était visiblement récente, ce qui me laissa penser que l’autre moitié serait encore sous terre. En effet, revenant au dit terrain, suivant mes pas encore visibles, à travers les labours, j’ai pu localiser l’endroit et commença à creuser le sable de droite et de gauche sur une profondeur légère et combien j’étais content et heureux d’avoir trouvé l’autre moitié, aussi splendide que la première et dont les jointures de la cassure, adhérait parfaitement. Ainsi, tout en assurant mon mouvement écologique, j’ai pu, à ma façon, bien honorer la mémoire de mes ancêtres pêcheurs cueilleurs de la région de Zarzis.
Lihidheb Mohsen 07.01.18
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