vendredi 4 mai 2018
La caravane des migrants, arrive à Zarzis.
Ils sont une vingtaine de personnes, d’Italie, du Mexique, de Tunis…qui arrivèrent à Zarzis, ville célébre pour le flux des migrants en 2011 et un grand port de sauvetage et d’assistance aux Harraga en danger. Avec quelques parents des victimes en mer, des femmes, des hommes, ainsi que quelques personnalités venues de Djerba et de la région de Zarzis, un bon débat eu lieu dans la salle de la maison de jeunesse et la tristesse était prédominante malgré la détermination de tous, à œuvrer ensemble pour une solution collective à ce drame universel. Dirigé par l’activiste sociale, Valentina qui avait passé un bon moment à Zarzis et connaissait assez bien les problèmes de la région, tout le monde avait pris la parole à tour de rôle, le président de l'association Italienne, le président de l'association terre pour tous Si Imed Soltani et Farouk Belhiba père de l’une des victimes et représentant des familles des disparus, Chamseddine Marzouk bénévole de la croissant rouge et activiste pour le cimetière des inconnus, Si Heytham ancien marin et environnementaliste, Boughmiga accompagnateur de l’action mémoire de la mer et de l’homme et branché sur la cause de l’émigration clandestine, un représentant de l’association des pécheurs de Zarzis…parlèrent de leurs propres expériences et manifestèrent leur engagement et leur solidarité avec ce drame persistant. Bien sur, au préalable, une minute de silence, fut proclamé, afin de payer tribut, aux âmes de victimes et les espérances de parents des disparus. Entretemps, des témoignages divers furent présentés, celle d’un couple Tunisien de Bengardane ayant perdu son fils en mer, celle d’un Mexicain qui avait perdu très tôt son père, celle du président de l’association qui avait présenté les activités de son groupe…pour finir avec un débat de compassion, de convivialité dans le malheur et de solidarité obligatoire. Des présentations, échanges de douleurs et de détermination, ont eu lieu, pour mettre à niveau de problème global et sortir des actions isolées et peu productives.
Dans l’après midi, guidé par Chamseddine Marzouk, le groupe visita le cimetière des inconnus et s’informa de la situation des conditions d’enterrement des victimes de la Harga. Il est évident que l’espace est archi plein de tombes et un autre espace est impératif, surtout quand ce phénomène génocidaire, ne finira pas demain et des corps non identifiés arrivent encore sur les plages de Zarzis. Pour l’occasion de cette visite conviviale et militante, chacun mit sa main dans la pâte et participa au nettoyage et l’embellissement de l’endroit par des plantes et des arbres florissants. Un grand chapeau à Si Chams, pour ses efforts à plus de dignité et de respectabilité aux victimes.
A la fin de la journée, la caravane des migrants, visita l’espace artistique mémoire de la mer et de l’homme Zarzis, qui malgré qu’il soit écologique, avec le temps et les événements, il aborda sérieusement l’écologie humaine, pour devenir une sorte de musée des victimes de la migration. Devant les chaussures et les affaires des victimes de la mer, dont certains sont exposés artistiquement pour sensibiliser et pourquoi ne pas choquer pour un sujet choquant, tout le monde était très émus, surtout quand les chaussures et vêtements des enfants étaient exposés à la face du monde et de la non assistance générale à personnes en danger. Les visiteurs, en connaisseurs du sujet, avaient bien compris la configuration principale remplissant l’espace, composée par les chaussures des victimes de la Harga et les bouées de sauvetage, d’une telle sorte, qu’au centre du grand cercle, une bouée rouge, représente l’attraction polarisante de la civilisation occidentale appelant à la consommation et l’admiration de ses valeurs, sans venir en aide, effectivement, aux pays du sud, sujets de cette acculturation. Tout au tour de cet appel massif et durable, les gens des pays pauvres, en quête de dignité et de travail, tendaient et tendent toujours à parvenir au nord par touts les moyens, dans une sorte de survivance ultime, pour se voir rejeter en mer entre les flottes guerrières et pétrolifères. Atour de cette configuration, Boughmiga, Lihidheb Mohsen, avait simulé par des centaines de chaussures de victimes, les vagues de migrations à venir massivement vers le nord, attirés par l’opulence des hommes et du climat d’un coté et repousser par la pauvreté des hommes et du climat, sur un fond de Tam tam de guerres, de famines et de pandémies. Un assemblage géant, qui pousse à réfléchir et sans incrimination, qui appelle, à la nécessité d’ouvrir les frontières pour une libre circulation, à libérer les gens de la mainmise des entités politico mafieuses, à assister les pauvres pour une intégration viable dans leurs milieux naturels et à mettre en pratique la solidarité humaine en éradiquant les guerres la compartimentalisation ethnique. Par la même occasion, Boughmiga, avait eu le plaisir d’offrir son livre, « Mamadou et le silence de la mer », à Guadeloupe, un brave mexicain du groupe, qui avait perdu son père et vint d’aussi loin pour soutenir la cause.
Le lendemain et en relation directe avec cette action, la radio sans frontières, Italienne, organisa une émission en direct, à partir du musée mémoire de la mer et de l’homme et invita pour cela, Chamseddine, Si Heytham, Valentina et Boughmiga, afin de passer en ligne, une discussion de deux heures. Avec la lecture de quelques poèmes de Boughmiga, sur les victimes qu’il avait trouvé sur la plage, la discussion était très riche et les cotés économiques, sociaux et politiques furent abordés. Un grand bravo avait été réitérer pour les pécheurs de Zarzis, pour leur abnégation et leur réaction positive à chaque rencontre de bateaux de clandestins en difficultés ou des embarcations naufragés…ainsi que Si Chamseddine Marzouk, qui œuvra à enterrer dignement les morts inconnus et pour sa prédisposition totale à ce drame humain. D’un autre coté, Boughmiga, avait bien souligné la globalité du problème, en rappelant son existence entre le Mexique et les states, entre le Maghreb et l’Europe, entre le moyen orient et le nord, entre les Philippines et l’Australie…sans le moindre espoir de contenir le sujet et de le régler. Une situation, qui avait eu lieu dans touts les temps pour les animaux, les insectes, et les hommes, sans contraintes majeures et qui avait participé fondamentalement au développement du savoir et du savoir faire de la civilisation humaine. Cette civilisation humaine, qui ignore pitoyablement sa propre condition et se complait dans sa propre auto claustration implosive au long terme. Un problème structurel, tout à fait dans les normes, quand on désertifie le sud, on appauvrie son économie, on le noie dans le consumérisme, on l’appelle culturellement à voir ailleurs et se déraciner complètement, quand on ajoute aux problèmes climatiques d’autres restrictions comme les guerres et le chaos….et qui reste à stabiliser par l’éthique et la sagesse des hommes de bonnes volontés. Bien sur, pour contenir le sujet et confirmer sa globalité, Boughmiga, en penseur de terrain, affirme que l’écologie et l’écologie humaine, sont indissociables l’universalisme de l’homme pourrait être abordé de deux pôles, par la dépolarisation culturelle du nord d’un coté et le développement de l’intégration économique dans les pays du sud, par l’autre. Toutefois, Boughmiga prévient encore, qu’il y aurait encore des flux migratoires vers le nord, tant que des solutions ne se sont pas installés, et ces gens, ne sont ni des criminels, ni des mauvais sujet, mais des hommes comme vous, cherchant du travail et du bien être minimal. Un grand bravo à l’équipe de la radio sans frontières et à la participation traduction, ô combien essentielle de l’ami de Zarzis et ses militants, Valentina Zagaria.
Lihidheb Mohsen 04.05.18
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