lundi 14 mai 2018
Patrimoine et environnement humain.
Suite à la proposition des amis de l’association du patrimoine de Zarzis et pour que Boughmiga se trouve obligé d’écrire quelque chose et la sauver de l’oubli, un texte avait été écrit rapidement, sans prétendre à quoi que ce soit, ni la qualité de recherche, ni celle de référence scientifique ni encore d’un historicisme quelconque. Il est le fruit d’un mouvement d’un quart de siècle avec la nature, un réflexe statistique maîtrisé et des idées acquises, aussi faussent soient elles, sur le terrain de l’action.
Patrimoine et environnement humain. (Traduit de l’arabe).
Dans une approche globale et littéraire, pour avoir une image approximative de la relation du patrimoine avec l’environnement humain dans le sud est de la Tunisie, et sa basant sur les restes effectifs, la tradition orale et quelques comportements accumulés à travers les âges de nos ancêtres, on soumet ce papier en marge du travail académique et de la recherche précise. Pourtant l’accompagnement relativement parallèle avec l’historicisme, pourrait le soutenir et aussi le sortir de la platitude des recherches vers les espaces de l’éthique humaine et le mouvement artistique et naturel. Alors, on peut dire que l’homme primitif, était sur tout le territoire du sud et surtout sur les abords de la mer et autours des oueds et les monticules de terres fertiles. Précisément, on avait constaté son passage, de vingt milles ans et au-delà, à Oued El Akarit, à Ghannouch, à Zaratt, au Oued El Grinne, à Gtaayet Echihh, à Nebch Edhib, à Ghrabatt, à Alouane, à l’isthme Solob est, à Choucha…sans pourtant s’aventurer dans les profondeurs de la presqu’ile de Zarzis et ne dépassa la région de Meninx à Djerba au debut du néolithique. On peut dire, que l’attraction vers le nord de ces groupes humains, qui ne se fixaient pas plus que quelques années, s’étendait sur une centaine de milliers d’années. Dans cette région, l’homme primitif avait trouvé de diverses ressources de vie, comme l’eau, les coquillages, les fruits et une mer peu profonde lui permettant la pêche facile ainsi que certaines zones lagunaires lui permettant la sécurité et la quiétude. Pour défendre les chances de sa survie, il cherchait les endroits isolés et les poches morphologiques de terre, sans trop s’y aventurer pour qu’elles ne deviennent pas des trappes peu stratégiques, comme l’isthme Solob nord, la cote de Souihel à cause de sa mer houleuse et l’intérieur de l’île de Djerba. En fonction de la fertilité de la région et sa position géographique de passage obligatoire des « migrants » vers l’opulence naturelle du nord, on peut dire que l’homme du paléolithique y avait habité sur des périodes courtes allant sur des dizaines de milliers d’années. Ici, on ne peut évaluer le nombre des arrivants, les installés et les passagers qu’à travers l’étendue de leurs restes lithiques constitués par les pierres grossièrement travaillés et le silex façonné. Une correspondance de proportionnalité arbitraire, qui pourrait avancer une centaine de millions d’individus, tenant compte de la longue période du paléo, les installations courtes et le flux migratoire de l’homme à partir de l’Afrique à travers le Maghreb et l’Asie mineure. Comme il se consacrait à la cueillette des fruits, la chasse et la pêche, l’homme du paléolithique, au mouvement constant et la quête incessante derrière l’eau et la nourriture. Jusqu’à ce stade de l’évolution humaine, le patrimoine se limitait à ses éléments basiques et instinctives comme la nécessité de collaboration, de copuler et se multiplier, de se regrouper pour mieux se défendre ou chasser les grands animaux…et s’entendre sur certains gestes signifiants et certains cris convenus tacitement. Après cette période, très longue…l’homme primitif passa au néolithique à l’occasion de sa maitrise de travail sur le silex et sa technique acquise de création du feu. Cette évolution, relativement rapide, avait permis la sédentarisation, par la création de poterie, la conservation de l’eau et de la nourriture, l’installation d’abris et l’apprivoisement de certains animaux, et ne plus avoir besoin de courir toute la journée derrière les besoins. Cette sédentarisation, différente en fonction des endroits et des âges, avec les animaux comme le chien, le cheval, le mouton, le chèvre, la vache, le chameau, l’âne, le porc, la poule, le lapin, le chat...avait aussi permis l’usage du grain et sa culture saisonnière sous les sabots des animaux en attendant la découverte de la charrue. Pendant cette période, les rapports entre les hommes se sont développés vers des ententes de plus en plus manifestes et réglementées, cumulant un certain patrimoine commun sur les plans des valeurs, des us et coutumes et de la tradition orale. Pendant cette période aussi, située entre les vingt mille ans et les cinq mille aboutissants à maintenant, qui pourrait être délimité à partir du bon travail du silex de plus en plus performant au point de voir un grand nombre de têtes de flèches, des meules et des abris de pierres et de mélange de gypse et de cendres. Un cumul de divers strates dans diverses disciplines, qui pourrait être vérifié lors du constat de l’existence des traces de l’homme du paléolithique, sur celles du néolithiques, puis celles des puniques, celles des Romains, celles des Byzantins, et celles des Musulmans…ce qui démontrait comment l’âge de pierre moderne, avait peuplé intensivement et pendant des centaines d’années quelques endroits précis et ce dans le désert de Douz, aux alentours d’El Borma, à Ksar Ghilane, à El Bogra, à El Gtoo, à El Saaf au golfe de Boughrara du coté de Zarzis, dans quelques endroits précis autour du lac salé Sebkhet El Maleh et les quelques bouts de silex travaillé sur le coté oriental de Djerba. Sur la base du nombre et des bris divers, spécialement sur le site d’El Bogra et Sebkhet El Maleh, on peut dire qu’il y avait une concentration humaine qui, tenant compte des fluctuations et de la mobilité, serait proche de soixante millions d’habitants. A ce stade avancé de son évolution, l’homme était devenu sapiens et lucide, manifestant des règles de vie et une morale en faveur du noyau familial naissant et le groupe en général. Il commença alors à différencier entre le bien et le mal, le faux et le juste pour finir dans les mythologies et les religions accueillantes, fixes et finies. Bien sur, la tendance cumulative à plusieurs niveaux et plusieurs vitesses, l’expérience humaine avait poussé vers l’organisation, la solidarité, l’échange de savoirs et l’unité. Pour les périodes puniques, Romaines et Islamiques, les idées et valeurs acquises, avaient aussi été le tremplin incontestable à de plus en plus de réglementation et de d’organisation de la vie humaine. Ces valeurs, qui avaient été intégrées dans la société locale, au point de pouvoir composer facilement avec les spécificités arrivantes dans le sens de leur adoption dans la conscience collective et la sagesse commune. Ici, on ne risquera pas de chiffre approximatif de la démographie d’autrefois, sachant qu’une centaine de milliards d’hommes auraient vécu sur terre pour cinq milles cinq cents générations, mais le passage assourdissant des pas de l’homme primitif sur les terres du sud est, est encore visible par les amas de pierres, de silex, d’œufs d’autruche et de bris de poterie dans la poche fertile de Djerba Zarzis. Ce cumul d’objets et d’ustensiles anciens, est encore expressif et l’épaisseur de la couche de coquillages allant jusqu’à trois mètres sur le site industriels de Meninx, démontre l’ampleur de la production en colorant et en garum distribués dans le bassin méditerranéen pendant des siècles. Pour ce qui est de la densité humaine et la sédentarisation pour une longue période par ordre décroissant, elle serait à Zien, à Souk El Guebli (Djerba), à Mdeyna, à Gyktis, à Ghizen, à Gabes, à Hinchir Bourgou, à Chammakh et Oued El Akarit du coté de la mer. Pendant que pour l’immensité et la grandeur des vestiges anciens, ou peut citer la ville de Sbarata, Gyktis, Meninx, Mdeyna, Chammakh (ensevelie) et Ziane. Il faut rappeler que devant ce flux humain et cette ruée pour la survie, on peut citer la passage des Garamantes, des Capsiens, des berbères, des Romains, des Byzantins, des Arabes, des Turcs, des Français et quelques groupes religieux et ethniques, qui avaient tous, laissé leurs empreintes de diversité culturelle, de mosaïque sociale et de paix. Il suffirait de faire l’inventaire des proverbes de la région et sa tradition orale, pour voir l’ouverture de l’esprit, l’universalité des valeurs et la sagesse humaine. Une sorte de tronc commun comportemental pour tout le monde constituant un destour civil, tacite et efficace. Ce qui nous pousse à dire, que la région n’avait pas vécu tout au long de l’histoire, d’événements majeurs et sanglants, si ce n’étaient les razzias, attaques tribales des Nouayel de Lybie, une sorte de prétention pour le partage des richesses de la nature pour la survie. La résistance contre l’occupant, était totale et permanente, celle contre les dictatures était aussi lucide et pendant les instabilités et la révolution, personne n’avait dépassé un seuil acceptable de tolérance. On peut dire alors, que la région avait subit agréablement la « Baraka des ancêtres », une sorte de bénédiction qui avait complété le patrimoine culturel et oral ainsi que la sagesse acquise sur le terrain de la vie.
Lihidheb Mohsen 09.05.18
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire